Ça va jazzer

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lundi 31 mars 2008

Du riz, des hommes et du marché


La hausse du prix du riz destabilise l’Asie:
"... Le prix du riz, qui constitue un des composants de base du régime alimentaire de près de la moitié de la population mondiale, a presque doublé sur les marchés internationaux au cours des trois derniers mois. Le budget de millions de pauvres Asiatiques s’en est trouvé amputé d’autant tandis que grandissent les craintes de désordres civils...Différents facteurs contribuent à alimenter la hausse rapide des prix du riz. L’élévation du niveau de vie en Inde et en Chine s’est accompagnée d’une hausse de la demande. Dans le même temps, la sécheresse et d’autres problèmes climatiques ont réduit la production en Australie et ailleurs. De nombreux fermiers se tournent vers des productions plus rentables et réduisent les superficies agricoles affectées à la production de céréales. Urbanisation et industrialisation ont enfin réduit la quantité de terre consacrée à la riziculture..."
-Menace de crise dans le secteur rizicole en Asie
"Le riz est vital pour l'Asie. Plus de 90 pour cent de la production mondiale de riz - actuellement quelque 520 millions de tonnes - y sont produits, couvrant plus du tiers des besoins en calories des 3,1 milliards d'habitants de la région. La population de l'Asie augmentant de quelque 56 millions de personnes par an, la demande intérieure de riz devrait atteindre 770 millions de tonnes d'ici à 2025.Comment fera-t-on pour satisfaire cette demande: c'est la question qui préoccupe de plus en plus les spécialistes du riz et les décideurs. Si les tendances actuelles persistent, dans vingt ans, la majorité des pays ne seront plus autonomes en ce produit et le bol de riz légendaire de l'Asie sera de plus en plus rempli par des céréales importées.A la dernière session de la Commission internationale du riz, tenue au Caire ce mois-ci, des spécialistes du riz sensés ont taxé les défis à relever d'"époustouflants" et même d'"effrayants". Pour satisfaire la demande de riz au cours des trente prochaines années, le plafond des rendements de riz irrigué en Asie devra passer de son niveau de quelque 10 tonnes par hectare de la fin des années 80 à 13 tonnes environ par hectare, tandis que les rendements moyens devront atteindre environ 6 tonnes/ha, soit près de deux fois le niveau actuel. Et il faudra y parvenir avec moins de terre, moins d'eau, moins de main-d'oeuvre et moins de produits chimiques, en particulier de pesticides..."
-Industrie-du-riz-en-crise
-La flambée des prix du riz inquiète les pays de la région
-Du riz sous haute surveillance

-L'Encyclopédie de L'Agora: Riz-
Tempête sur les grains__________________________

dimanche 30 mars 2008

Une petite planète bleue


-Sciences de la Terre et de l'Univers
-L'Encyclopédie de L'Agora: Terre
-Terre
-Terre solide
-Notre terre, unique...
-Demain la Terre
-Livingearth.com

Hymne à la terre

... Je te salue, ô Terre, ô Terre porte-grains,
Porte-or, porte-santé, porte-habits, porte-humains,
Porte-fruicts, porte-tours, alme, belle, immobile,
Patiente, diverse, odorante, fertile,
Vestue d'un manteau tout damassé de fleurs
Passementé de flots, bigarré de couleurs.
Je te salue, ô coeur, racine, baze ronde,
Pied du grand animal qu'on appelle le Monde,
Chaste espouse, du Ciel, asseuré fondement
Des estages divers d'un si grand bastiment.
Je te salue, ô soeur, mere, nourrice, hostesse
Du Roy des animaux. Tout, ô grande princesse,
Vit en faveur de toy. Tant de cieux tournoyans
Portent pour t'esclairer leurs astres flamboyans ;
Le feu pour t'eschauffer sur les flotantes nues
Tient ses pures ardeurs en arcade estendues ;
L'air pour te refreschir se plait d'estre secoux
Or' d'un aspre Borée, or' d'un Zephyre doux ;
L'eau, pour te destremper, de mers, fleuves, fonteines
Entrelasse ton corps tout ainsi que de veines. (Guillaume du Bartas)

vendredi 28 mars 2008

Police: faire du chiffre ?


Sarkomètre en action...


Police - Éditions Michalon: des chiffres et des doutes.

"A son arrivée place Beauvau, en juillet 2002, l’actuel président de la République avait eu ces mots : «Les responsables de la police et de la gendarmerie devront travailler en fonction d'objectifs précis et seront évalués en permanence. De leurs résultats dépendra leur carrière.» Depuis, chaque année, la publication des chiffres de la délinquance est devenue un rituel, un moment fort du pays. Les bilans, à peine discutés, semblent aller de soi. Leur logique même, leur fabrication, sont finalement assez peu discutées. Le rouleau compresseur de l’évidence et des 20h triomphe..

...Au grand patron de la police nationale et aux différents préfets à qui elle s’adresse, la ministre de l’Intérieur fait dans le genre coaching : «Votre action devra se traduire en 2008, demande-t-elle, par une nouvelle baisse d’au moins 100.000 faits de la délinquance générale, soit 3%. La délinquance de proximité devra diminuer d’au moins 80.000 faits, soit 5%.» Il est question de «gain d’efficacité incontestable», de «gisements importants d’amélioration de notre performance globale», de «tendance générale», de «synergie», d’«améliorer le management» ou «la qualité du service public».

Le marché de-la-délinquance-qui-baisse, en quelque sorte, est découpé en quatre secteurs, appelés ici «priorités» : «mieux lutter contre les violences aux personnes», «renforcer les actions menées contre le terrorisme» (qui doit être combattu «avec acharnement»), «renforcer la lutte contre les violences urbaines» et celle «contre la criminalité organisée».

Pour ce faire, l’entreprise Police a tout prévu. Ainsi, la maison mère de la place Beauvau ne se contente pas de prédire avec dix mois d’avance la future baisse de la délinquance ; elle décortique même comment cette dernière va s’effectuer. Nom de code de l’opération : «faire des forces de sécurité intérieure un modèle de modernisation de l’Etat ». «Je veux parvenir, exige Michèle Alliot-Marie, à une police technique et scientifique de masse, au service des victimes de la délinquance quotidienne.» (Mediapart)

le «sarkomètre» est arrivé

«Vous devrez fixer chaque année des objectifs quantifiés d'amélioration de votre efficacité, en termes de réduction de la criminalité, d'augmentation du taux d'élucidation, de répartition de vos moyens d'action, de formation» déclarait le ministre devant les hiérarques policiers, le 26 juin 2002. Avant d'ajouter : «Des indicateurs mesureront les moyens employés et les résultats obtenus». Primes financières collectives et moyens supplémentaires (effectifs, véhicules, budgets) suivront.

Arrivera même l'heure du «sarkomètre» ! A l'automne 2002, le ministre lança des réunions périodiques des préfets et des chefs policiers (police et gendarmerie) des cinq départements qui affichaient les plus mauvaises statistiques de la délinquance... Honte à eux! Une note interne de la gendarmerie indiquait encore, le 2 août 2006 : «L'action des militaires qui s'inscrivent résolument dans cette culture de performance doit être reconnue et récompensée. Ainsi la prime au mérite peut être utilement adossée, par exemple, aux résultats obtenus en matière de rétention administrative du permis de conduire ou d'immobilisation du véhicule, qui sanctionnent des infractions très graves». (Mediapart)

-Statistiques de la délinquance(Objet application/pdf)
-Indices d'erreurs des statistiques policières.pdf (Objet application/pdf)
-Sécurité : Les statistiques en question
-Comment la police jongle avec les chiffres
-Le miroir des inquiétudes contemporaines


IRAK : chroniques d'un désastre annoncé

Comme je l'avais entrevu l'année dernière...(L’Irak : jusqu’à quand ?) ...en montrant les effets pervers d'une certaine sous-traitance (Une guerre privatisée)...l'échec est patent. Ce ne pouvait être autrement, avec des buts de guerre , des engagements et des méthodes aussi troubles...

-Irak : cinq années d’occupation, cinq années de destruction
(Patrick Cockburn: Iraq is a country no more.)
-Sous les subprimes, l'Irak
-Brzezinski : comment sortir intelligemment de cette folle guerre
_______"...En résumé, cette guerre est devenue une tragédie nationale, un désastre économique, une catastrophe régionale menaçant les USA d’un « effet boomerang ». Y mettre fin relève du plus haut intérêt de la nation....Il est également important de reconnaître que la plupart des insurgés anti-américains en Irak n’ont pas été inspirés par Al Qaïda. Les groupes jihadistes installés localement n’ont acquis de la force que dans la mesure où ils ont été capables de s’identifier à la lutte contre un occupant étranger haï..."

-Les USA en Irak (1/6): chroniques d'un échec sans nuance
-USA en Irak (2/6): Les quatre «bonnes» raisons d'une invasion
-USA en Irak (3/6): La boîte de Pandore du «Vietnam des Sables»
-USA en Irak (4/6): Les faux-frais d'une administration Bush en goguette
-USA en Irak (5/6): en ligne de mire, la récession
-USA en Irak (6/6): inflation à tous les étages

jeudi 27 mars 2008

Véloprintemps

Quand on partait de bon matin...
www.chti-velo.fr/

VELORUTION !

En ce début de printemps..

Pédaleurs de partout, sortez vos biclous !..

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(www.velorution.org/)
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"...La selle vous porte comme l'eau, comme l'air; la selle, mais aussi le cadre, mais aussi le pneu, mais aussi l'air comprimé dans le pneu , qui vous donne des ailes...Contrairement à ce qui se passe lorsque je suis en voiture, où le paysage se donne à voir et non pas à "être", à vélo, je suis assis "dedans"...
(Paul Fournel:
Besoin de vélo)



Enjeux tibétains



Le Tibet, enjeu de luttes internationales

L'enjeu tibétain au XIXe siècle :

"...Le Tibet fut donc une des pièces importantes de la géostratégie asiatique du XIXe siècle. Surtout, les conséquences de cette course au Toit du monde furent capitales pour le pays, puisque cet enjeu le fit entrer dans le droit international avec le statut de pays vassal de la Chine. La responsabilité n'en revient pas aux seuls Britanniques, en quelque sorte vainqueurs, qui jugèrent plus simple de traiter de la question tibétaine avec la Chine. Elle échoit aussi aux Tibétains, qui persistèrent dans leur volonté de rester en dehors de tout contact avec le reste du monde. Dans les années 1910, le XIIIe dalaï-lama comprit que pour exister pleinement il fallait que le Tibet entretînt des échanges diplomatiques avec les puissances, mais sa volonté se heurta à des siècles d'autarcie. Sur le long terme, l'invasion communiste chinoise de 1950-1959 et la complète intégration du pays à la Chine en qualité de Région autonome (1965) furent des conséquences de l'enjeu du XIXe siècle : le Tibet, replié sur lui-même, était resté, selon le droit, tel qu'il avait été défini en 1890-1893, un État vassal de la Chine et la quasi-absence de relations étrangères fit que la communauté internationale ne réagit pas, ou trop peu à cette invasion."
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--".. le Tibet fait partie de l'espace chinois au plan historique , géographique et aussi culturel....les allers et retours ont été fréquents comme les interpénétrations ....au point que la puissance politico militaire venant à faiblir en Chine le Tibet s'est répandu au nord et à l'Est dans un espace qui lui était familier mais pas du tout au sud vers le Népal ni l'Inde...." (Le Furtif)
-Tibet - Wikipédia
-Une réalité moins simple que les schémas médiatiques:A quelques mois des JO, pourquoi le Tibet se révolte
- Tibet : éviter la dérive émotionnelle
- « Le partage de la morale est de plus en plus intolérable »
-YouTube - Tibet: Inferno under Dalai Lama & aristoric rule
-La CIA sponsor du Dalaï Lama (?)

Mai 68 : (mal) traité

Commémoration ou instrumentalisation?..

Un passé revisité en fonction des intérêts et des passions du présent...

Laissons donc les historiens établir les faits d'une époque encore trop proche de nous pour que nous puissions facilement l'analyser avec l'objectivité nécessaire , même si le recul temporel et l'effacement progressif des témoins directs facilitent la mise à distance des faits qui ont encore de profondes incidences dans notre présent.Mais échappons, aux incantations, justifications,diabolisations...Les événements avaient leur nécessité historique, malgré la contingence de leur déroulement.
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Elements pour une synthèse:
-L'Encyclopédie de L'Agora: Mai 68
-Mai 68 - Wikipédia
-Libération - Mai 1968_
-Quel Mai 68 ?
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------------"Liquider Mai 68", une idée aussi vieille que Mai 68----------
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-Un marketing mémoriel:
".... Le passé est devenu un entrepôt de ressources politiques ou identitaires, où chacun puise à son gré ce qui peut servir ses intérêts immédiats. Il est inquiétant de voir qu’une fois de plus, le - mauvais - exemple est donné au plus haut niveau, que la «mémoire» et la défense de bons sentiments ne servent qu’à faire passer les ombres de la politique réelle. "(Rousso)
-Comité de vigilance face aux usages publics de l'histoire (site d'utilité publique!)
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-L’histoire par Nicolas Sarkozy : le rêve passéiste d’un futur national-libéral

>>>>>>>-USAGES ET MESUSAGES DE L'HISTOIRE| Mediapart<<<<

"L'Histoire justifie ce que l'on veut. Elle n'enseigne rigoureusement rien, car elle contient tout et donne des exemples de tout." (Paul Valéry)

mardi 25 mars 2008

Peur et répression





La peur est peut-être, parfois et dans certains cas, le "commencement de la sagesse", mais dans son usage politique, elle contribue à asservir.

Dans un livre récent, Histoire d’une idée politique (Fear : History of a Political Idea), le politologue américain, Corey Robin, entreprend une analyse très particulière de son pays, qui, présenté souvent comme modèle de libéralisme politique, est devenu à ses yeux un système de répression, où la peur, comme sous le maccarthysme, est devenue instrumentalisée aux dépens de certaines libertés individuelles, en stérilisant le débat politique. Son analyse veut s’appliquer à l’ensemble des démocraties où la peur est utilisée comme un moyen au service d’une politique répressive.

"La peur est, dit l’auteur, un instrument au service d’une élite au pouvoir ou d’insurgés en marche, instrument créé et façonné par des responsables (ou des activistes) qui espèrent en tirer un bénéfice politique, soit parce qu’elle peut les aider à atteindre un objectif politique déterminé, soit parce qu’elle reflète ou donne du poids à leurs croyances morales ou politiques, quand ce n’est pas pour ces deux raisons réunies."

Selon Martin Scheinin, rapporteur spécial de l’ONU contre le terrorisme : "... Il est clair que de nombreux gouvernements utilisent le concept de terrorisme pour soutenir des intérêts politiques par la voie de la stigmatisation de leurs opposants, et ce phénomène prend bien des formes. L’une d’elles consiste à tirer profit d’actes de terrorisme isolés ou individuels en les attribuant à des groupes, des organisations, des mouvements politiques, des groupes ethniques, alors catalogués comme terroristes sans le moindre fondement. Dans d’autres cas, un gouvernement tente tout simplement de neutraliser ses opposants en les traitant de terroristes sans qu’ils ne se soient jamais livrés à un acte de terrorisme... Les États peuvent s’impliquer dans des actes de terrorisme ou se livrer en coulisses au terrorisme en recrutant ou en finançant des groupes terroristes qui réalisent des attaques terroristes..."

On reconnaîtra derrière ces propos des allusions claires à des pratiques d’Etat, telles que l’utilisation de groupes extrémistes dans l’Italie des années 70, l’usage qu’a fait la CIA de certains groupes islamistes, à usage externe (Afghanistan)... Créer la peur, l’utiliser, l’amplifier, afin d’en tirer un bénéfice politique et/ou économique est une vieille pratique dont on trouve déjà des exemples dans l’Antiquité. Par exemple, Marcus Licinus Grassus, en 70 avant JC, profita de la révolte des esclaves menée par Spartacus pour pouvoir provoquer la terreur dans le cœur de Rome, dont Spartacus avait déjà battu la garnison lors d’une bataille. Il profita de cette action pour se faire déclarer prêteur puis consul et devenir, sous le Triumvirat, un des fossoyeurs de la République romaine, au profit d’un césarisme puissant, de plus en plus divinisé. On connaît aussi, plus proches de nous, les méthodes que les nazis ont pratiquées pour engendrer une peur sociale utile au régime : "Ils ont arrangé des affrontements, allumé des feux, causé autant de problèmes qu’ils le pouvaient, pendant qu’Hitler faisait des discours promettant qu’il pouvait arrêter la vague de terrorisme et de criminalité si on lui accordait des pouvoirs uniques. Ensuite, le Reichstag (le parlement allemand à Berlin) fut brûlé dans une attaque terroriste planifiée." Aux Etats-Unis, on se souvient de l’affaire du Maine, celle de Pearl Harbour ou celle de l’USS Maddox, dans le déclenchement de la guerre du Vietnam sous Johnson.

Machiavel avait bien vu l’importance politique de la gestion de la peur. "Maintenir les hommes dans la peur, c’est les maintenir sous un grand pouvoir. Le pouvoir suprême ici-bas est le pouvoir politique. Il n’est donc pas étonnant que les techniciens du pouvoir aient cherché à justifier l’usage de la peur. Une pratique machiavélique de la politique n’a aucun mal à justifier la valeur et l’emploi de la peur. Machiavel enseigne que le prince doit être craint, mais cependant ne pas être haï. S’il est haï, il retourne le peuple contre lui, s’il est seulement craint, il maintient son autorité et son pouvoir. Aussi est-il de ce point de vue de bonne politique de maintenir la peur, sans pour autant qu’elle se transforme en haine. Un peuple maintenu dans la peur reste « tranquille ». Il n’ose plus s’opposer au pouvoir. Un peuple qui se met à haïr son souverain cherchera à le renverser et il suivra ceux qui le conduiront à la révolte. Tous les tyrans que l’humanité a pu engendrer le savaient. Il existe une habileté calculée, rusée, "machiavélique" à manipuler l’insécurité et utiliser la peur pour assurer la légitimité du pouvoir. Machiavel dans Le Prince, n’en fait pas cependant un système, pour lui c’est surtout une question d’opportunisme politique, de tactique. Il est en tout préférable d’user de la loi".

Un autre auteur américain, Jonathan Simon, enseignant à Berkeley, analyse dans Governing through Crime l’usage politique de la peur engendrée par l’instrumentalisation de la délinquance interne. "La ’guerre contre le crime’ est devenue un thème consensuel sur la scène publique américaine depuis une quarantaine d’années. Mais elle répond moins à une demande sociale spontanée qu’à une construction idéologique et politique conjointe des démocrates et des républicains". Selon lui, "la législation encourage systématiquement la vengeance et la haine ritualisée plutôt que la prévention de la criminalité et la réduction de la peur. Les juges sont plus que chez nous sous l’influence des passions publiques. ’La politique sécuritaire est forcément plus idéologique, plus centrée sur la peur et l’émotion, et fait plus appel à l’imaginaire.’ L’auteur cite le cas de la Californie, où aujourd’hui, ’le réseau des prisons est un mammouth qui consomme bien plus de ressources que l’enseignement supérieur et qui domine de loin les dépenses publiques (plus précisément la part du budget dont l’État dispose librement). Malgré ces dépenses, les prisons californiennes, bâties pour n’être rien de plus que des hangars humains, sont devenues des lieux insalubres et surpeuplés dans lesquels des prisonniers meurent chaque semaine de maladies habituellement sans gravité, mais qui ne sont pas traitées’".

Son livre présente, selon S.Body-Gendrot, "une société américaine cimentée par le ’gouvernement par la peur’ ". Le crime est un thème unificateur, et tous les groupes sociaux reconnaissent leurs peurs propres dans le discours sur les menaces qui planent sur les personnes et les biens. En même temps, le choix de l’entre soi, de s’enfermer soi-même et de laisser les autres dehors, produit la croissante fragmentation de la société américaine. Les formes de protection sont autant de ségrégations, et font que chaque sphère produit ses propres normes, ses codes, ses règles, ses symboles, ses histoires, comme c’est le cas pour les résidences fermées, les gangs ou les entreprises. Si l’on suit cette opinion, ce n’est plus le crime qui sépare les insiders des outsiders. Fermer hermétiquement les frontières, aggraver les peines de prison ne fonctionne pas. Les meurtres se multiplient dans des zones interdites ? Tant pis. Ce qu’il faut réprimer, c’est le passage des frontières, l’intrusion dans une sphère à laquelle on n’appartient pas. On peut aussi faire allusion à ces nouvelles cités fermées et surveillées, où de plus en plus de retraités aisés surtout choisissent de terminer leurs jours, loin des menaces internes qu’ils fantasment plus qu’ils ne connaissent, des citadelles de fin de vie en quelque sorte, de tristes Fort Chabrol où la présence d’enfants, trop bruyants, n’est même plus acceptée.

Le 11-Septembre a réveillé des peurs latentes et en a suscité de nouvelles. Selon Serge Rouleau, du Québec libre, "... Les événements tragiques du 11-Septembre 2001 ont fourni aux politiciens du monde entier une occasion inespérée d’assurer la pérennité du mode de gouvernance par la peur. Pour s’assurer que le message serait bien compris par le monde entier, George W. Bush qualifia le geste des terroristes d’’acte de guerre’. Le terrorisme est une source inépuisable de dangers potentiels. Les actes terroristes sont spectaculaires et créent un fort sentiment d’insécurité dans les populations. La plupart des gens sont convaincus que les gouvernements sont les seuls organismes susceptibles de protéger les populations et de prévenir les actes terroristes. Depuis 2001, la guerre au terrorisme est devenue le véhicule privilégié pour maintenir les populations en état de soumission.
Les politiciens ont toujours su que la peur est le meilleur moyen de convaincre les populations réticentes à accorder leur soutien inconditionnel au gouvernement. Que ce soit pour détourner l’attention de la population, pour justifier plus de taxes ou pour faire accepter une législation impopulaire, les politiciens peuvent toujours compter sur un événement dramatique réel ou annoncé."

On a vu avec quelle facilité la loi Patriot Act a été votée en octobre 2001, pratiquement sans discussion. "Pas du tout à un paradoxe près, le gouvernement américain avait choisi ’liberté immuable’ comme nom de code pour son opération en Afghanistan, la réponse du berger à la bergère après le 11-Septembre. Or, les premières victimes de l’onde de choc du 11-Septembre ont justement été les libertés individuelles." Noami Wolf a analysé la peur qui ronge la société américaine et qui empêche parfois les plus courageux et les plus lucides de s’exprimer et de se manifester publiquement. Une chape de plomb pèse sur les esprits et les médias, même si les revers en Irak commencent à libérer davantage la parole. Ce développement de la peur donne aussi lieu à une industrie de plus en plus florissante.

Chez nous, le mythe de l’insécurité se porte bien et le fantasme des "classes dangereuses", qui fleurissait au XIXe siècle, tend à reprendre de la vigueur, sous une autre forme, notamment celle des banlieues présumées en quasi-état de guerre civile... La crise et la montée des inégalités aidant, avec son cortège de chômage, de précarité, de régression salariale, de remise en question du droit du travail, les peurs sont exacerbées et détournées de leurs causes pour constituer des moyens de pression psychologique qui échappent à la conscience claire des individus. L’insécurité, souvent confondue avec diverses formes d’incivilité, est montée en épingle. La peur, ou plutôt l’angoisse sociale diffuse et entretenue, est devenue un moyen de gestion courante des affaires humaines, pour favoriser la résignation (there is no alternative), endiguer les mécontentements... La précarité, dont personne ne se sent plus tout à fait exclu, engendre une peur latente du lendemain, qui ne favorise pas l’ouverture d’esprit, la compréhension des problèmes du présent, la disponibilité à l’action revendicatrice et militante. La volonté tend à être neutralisée. Les individus sont prédisposés au repli sur la sphère privée et y sont incités par des distractions diverses et une consommation qui fait oublier... Le sentiment de peur diffuse infantilise.

« C’est le système qui est Big Brother. Il n’y a pas de Maître derrière »
(Jacques Attali, France Info, 18 septembre 2007)

"...En France, puissance moyenne dont on ne voit pas que l'avenir puisse être glorieux-sauf si elle invente la politique qui soustraira le pays à son insignifiance et en fera une référence émancipatrice planétaire-, l'affect négatif est particulièrement violent et misérable.Il se traduit pas la peur des étrangers, des ouvriers, du peuple, des jeunes des banlieues, des musulmans, des loirs venus d'Afrique...Cette peur , conservatrice et crépusculaire, crée le désir d'avoir un maître qui vous protège, fût-ce en vous opprimant et paupérisant plus encore..."(A.Badiou)

ZEN


logo MOT 307

dimanche 23 mars 2008

Percée printanière














Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars, qui rit malgré les averses
Prépare en secret le printemps.
(Th.Gautier)


-le Printemps - Poésie de Charles d'Orléans


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samedi 22 mars 2008

Peur et contrôle social


Un homme qui n'a pas peur est libre...trop libre, incontrolable. La peur rend stupide.

-Le sage a dit : « Ne crains personne. Ne te crains pas toi-même ».

-George Washington, « La plus grande de nos libertés est celle qui nous délivre de la peur ».

- Benjamin Franklin, le père de la Constitution américaine, le disait déjà : « L’homme qui accepte d’abandonner sa liberté pour gagner sa sécurité perdra les deux ».
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- La Peur : histoire d’une idée politique, Corey Robin:
"...la question centrale que l'auteur semble poser tourne en effet autour des relations entre la démocratie « modèle » américaine et les errements du maccarthysme. Comment un pays dont les institutions et l'histoire fournissent un modèle de libéralisme politique peut-il donner naissance à un système efficace de répression des oppositions politiques ? Commencé avant le 11 septembre la rédaction de l'ouvrage s'achève après et trouve dans le Patriot Act de 2001, voté par les parlementaires américains pour lutter contre le terrorisme une prolongation de la réflexion sur l'incompatibilité entre peur et libertés individuelles..."
-------Governing through Crime, de Jonathan Simon :
"...La force de cet ouvrage vient de la démonstration selon laquelle les principes fondateurs et démocratiques de la société américaine ont été détournés au profit d’une recherche obsessionnelle de l’ordre...">>La politique et la « guerre contre le crime »
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-L'existence et la peur : récupération et justification de la peur:
"Maintenir les hommes dans la peur, c’est les maintenir sous un grand pouvoir. Le pouvoir suprême ici-bas est le pouvoir politique. Il n’est donc pas étonnant que les techniciens du pouvoir aient cherché à justifier l’usage de la peur. Une pratique machiavélique de la politique n’a aucun mal à justifier la valeur et l’emploi de la peur. Tous les rhéteurs savent que la peur est une arme de persuasion très efficace et qu’il est habile de savoir passer dans le discours de la peur à la flatterie. C’est là un usage de la parole nécessaire à qui veut assurer la suprématie de son pouvoir. Machiavel enseigne que le Prince doit être craint, mais cependant ne pas être haï. S’il est haï, il retourne le peuple contre lui, s'il est seulement craint, il maintient son autorité et son pouvoir. Aussi est-il de ce point de vue de bonne politique de maintenir la peur, sans pour autant qu’elle se transforme en haine..."

-Propagande : "La terreur artificielle, le chemin de la dictature": "Tout au long de l’histoire de l’humanité, la peur a toujours été utilisée pour dominer et contrôler la société"
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_LA PEUR, SOURCE DE POUVOIR: "...Les événements tragiques du 11 septembre 2001 ont fourni aux politiciens du monde entier une occasion inespérée d’assurer la pérennité du mode de gouvernance par la peur. Pour s’assurer que le message serait bien compris par le monde entier, George W. Bush qualifia le geste des terroristes d’acte de guerre.

Le terrorisme est une source inépuisable de dangers potentiels. Les actes terroristes sont spectaculaires et créent un fort sentiment d’insécurité dans les populations. La plupart des gens sont convaincus que les gouvernements sont les seuls organismes susceptibles de protéger les populations et de prévenir les actes terroristes. Depuis 2001, la guerre au terrorisme est devenue le véhicule privilégié pour maintenir les populations en état de soumission.

Les politiciens ont toujours su que la peur est le meilleur moyen de convaincre les populations réticentes à accorder leur soutien inconditionnel au gouvernement. Que ce soit pour détourner l’attention de la population, pour justifier plus de taxes ou pour faire accepter une législation impopulaire, les politiciens peuvent toujours compter sur un événement dramatique réel ou annoncé."
_Décryptage La peur, objet de toutes les politiques

_Revue ESPRIT):Exploitation de la peur
_« Les Irakiens sont libérés de la dictature de Saddam. Mais ils sont emprisonnés dans leurs peurs »
_Le 11-Septembre et la politique de la peur
_La répression politique s'étend aux États-Unis
_La construction des classes dangereuses -
_Ces industries florissantes de la peur permanente
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-LES GOUVERNEMENT DIFFUSENT UN SENTIMENT DE PEUR... OR LA PEUR REND STUPIDE...
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Martin Scheinin : "...Il est clair que de nombreux gouvernements utilisent le concept de terrorisme pour soutenir des intérêts politiques par la voie de la stigmatisation de leurs opposants, et ce phénomène prend bien des formes. L’une d’elles consiste à tirer profit d’actes de terrorisme isolés ou individuels en les attribuant à des groupes, des organisations, des mouvements politiques, des groupes ethniques, alors catalogués comme terroristes sans le moindre fondement. Dans d’autres cas un gouvernement tente tout simplement de neutraliser ses opposants en les traitant de terroristes sans qu’ils se soient jamais livrés à un acte de terrorisme. Dans les deux cas, il y a abus flagrant du concept de terrorisme...

Les États peuvent en effet s’impliquer dans des actes de terrorisme ou se livrer en coulisses au terrorisme en recrutant ou en finançant des groupes terroristes qui réalisent des attaques terroristes. Je ne crois pas que les réponses à de tels actes puissent être différentes ; qu’il s’agisse d’un État ou d’un autre agent, ce sont les actes qui sont décisifs et qui les commet est un terroriste.." (Martin Scheinin- Rapporteur spécial de l'ONU contre le terrorisme)
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Argent, ignorance et servitude


L'apprentissage de l'imbécillité dans la culture de l'argent
"...Le poète Percy Bysshe Shelley a écrit que, dans la rapacité créée par la révolution industrielle, les gens abandonnent d’abord leur esprit ou leur capacité à raisonner, puis leur coeur ou leur capacité d’empathie, jusqu’à ce qu’il ne reste de l’équipement humain originel que leurs sens ou leurs demandes de satisfactions égoïstes. A ce stade, les humains entrent dans la catégorie de produits de consommation et de consommateurs du marché - un élément de plus dans le paysage commercial. Sans coeur et sans esprit, ils sont instrumentalisés à acheter tout ce qui calme leurs sens exigeants et apeurés - des mensonges officiels, des guerres immorales, des poupées Barbie et des enseignements en faillite."(Luciana Bohne)

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La crise de l'Ecole, dans une triple perspective historique, anthropologique et pratique.
-L'avenir du système éducatif victime de l'Europe libérale:

La formation telle qu’en parlent les textes européens est entendue exclusivement sous l’angle de la fabrication d’une main d’œuvre qualifiée en fonction des besoins tels que définis par l’analyse que fait l’OCDE de l’évolution prévisible des métiers en termes de niveaux de qualifications et de compétences, ( entre 20 et 40% de métiers "non qualifiés", 30 à 50% de métiers "très qualifiés" ).

Cette main d’œuvre est " indispensable à l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable, accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale" et donc nécessairement flexible, mobile, acceptant des niveaux de rémunération et des conditions de travail qui la rendent compétitive avec les économies de ces pays.

D’où la deuxième fonction attribuée aux système éducatif de formatage idéologique des citoyens. Mais ainsi conçue, elle n’est plus définie en tant que politique d’éducation, mais bien comme un des éléments partie prenantes de la définition d’une politique économique, d’où son caractère de bon sens, d’évidence, reposant sur des critères "d’efficacité" contre lesquels on ne saurait aller sous peine d’être taxés de responsable du chômage.

-L'enseignement sous la coupe des marchés:
"Depuis un peu plus d’une dizaine d’années, nous sommes les témoins d’une mutation cruciale dans les systèmes éducatifs des pays industrialisés. Ce bouleversement marque le passage de l’ère de la massification de l’enseignement, à l’ère de sa "marchandisation". Pour être plus précis, c’est d’une "double marchandisation" qu’il convient de parler : premièrement au sens d’une adaptation des contenus, des structures et des pratiques d’enseignement aux attentes des marchés ; deuxièmement au sens d’une transformation des savoirs et de l’Ecole eux-mêmes en nouveau secteur marchand, générateur de profits. Cette évolution trouve son origine dans la crise mondiale du capitalisme et dans ses conséquences : course à la compétitivité, mondialisation et globalisation, chômage élevé et emplois précaires, crise des finances publiques, etc. Mais le mouvement trouve également un puissant catalyseur dans le développement des technologies de l’information et des communications..."
-Blairisme : éducation ruinée, pauvreté galopante...
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L'école entreprise ?
Faillite de l'Etat, faillite de l'école républicaine?...

L'école va-t-elle pouvoir résister aux dérives d'une gestion purement comptable et essentiellement libérale ?

«... le projet éducatif de l’Ecole n’est plus, comme hier, porté par un volontarisme politique arrimé à une conception ambitieuse de la Nation et du Progrès .... le discours classique sur les « valeurs » de l’Ecole semble avoir aujourd’hui atteint ses limites..." (Rapport Thelot)

Faillite des intellectuels et des medias ?



Sur les questions sociales..Silence ou dénégation.

Jacques Bouveresse : la philosophie morale s’est complètement substituée à la philosophie sociale:
Constat amer d'un philosophe :

"...La philosophie morale s’est complètement substituée à la philosophie sociale. Vous remarquerez que les livres qui se vendent se situent dans le registre « apprendre à vivre », comme ceux de notre illustre ex-ministre Luc Ferry. Vous remarquerez aussi la façon dont Alain Finkelkraut s’est exprimé sur le problème des banlieues, ou Hélène Carrère d’Encausse. Ce que nous avons entendu m’a semblé, dans leur cas, positivement honteux ; mais cela ne scandalise plus vraiment, parce que la prédication morale remplace de plus en plus la réflexion sur le social...
Sommes-nous maîtres de nos croyances ? Jusqu’à quel point sommes-nous libres à leur égard ? Ce problème est lié notamment à l’usage que l’on fait ou ne fait pas de l’information disponible et aux possibilités de manipulation et d’endoctrinement.

Alors que nous n’avons, en théorie, jamais été aussi bien informés, il n’est pas du tout certain que nous soyons réellement mieux armés pour lutter contre les croyances irréfléchies ou erronées. On peut se demander, par exemple, si l’influence des médias contribue à développer ou, au contraire, à amoindrir la capacité de jugement et la liberté intellectuelle...

Karl Kraus parlait de la détresse pitoyable des gens honnêtes face aux gens culottés, je dirais « culottés et malhonnêtes ». Les honnêtes gens ont rarement eu autant de raisons de se sentir floués et d’éprouver un sentiment de détresse face à l’arrogance et l’impudence des détenteurs du pouvoir et de l’argent qui se considèrent comme au-dessus des règles. Quand je vois le degré auquel on est tombé sous la domination du pouvoir de l’argent, c’est terrifiant..."
On en est là...:
"...Les « idéaux » divers (la pensée, la « vraie » culture, l’universalité républicaine, la transcendance, etc.) derrière lesquels les intellectuels en question dissimulent leur façon de s’accommoder de l’injustice et de l’inégalité sociales croissantes, et une indifférence pour les problèmes sociaux eux-mêmes qui atteint par moments des sommets (voir le genre de commentaires déshonorants dont certains d’entre eux nous ont gratifiés à propos de la crise des banlieues), suscitent chez moi une réaction à peu près identique à celle de Kraus quand il remarquait, à propos d’une affaire politique dans laquelle un intellectuel réputé s’était comporté de façon honteuse : « Le doute principiel que j’éprouve sur la capacité de jugement des intellectuels d’aujourd’hui me dispense de la peine que je devrais prendre pour m’abaisser au niveau de chacun de leurs idéaux pris séparément . » ..."
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-La trahison des intellectuels,
-En France, la douce trahison des clercs

Novlangue d'aujourd'hui...

Pouvoir des mots, mots du pouvoir...
-------------Relire Orwell---------

La novlangue néolibérale, ou la rhétorique du fétichisme capitaliste.>> Un ex:

Dans le "toilettage"(!) (recodification...) du Code du travail, le Medef multiplie les batailles sémantiques : remplacer "cotisations " par "charges", "droit de licenciement" par "séparabilité", "salariés" par collaborateurs", "congés payés" par "compte épargne-temps", "temps partiel" par "temps choisi"....
- Les charges sociales, par Alain Bihr.
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_Novlangue - Wikipédia>>Le but du Novlangue>>>Les Principes du Novlangue -( Wikilivres)
_Novlangue : Dico
_Novlangue à Euroland
_ Des mots innocents ?
_Information et manipulation
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Exemple de novlangue globish branchée..:

"Bénédicte, jeune businesswoman clean et cool, sortait d’un debriefing qui s’était transformé en séance de brain-storming. La file d’attente à la drive-in bank, où elle voulait donner des ordres de virement, la convainquit de recourir ultérieurement au home-banking. Elle entra dans un shopping-mall où se pratiquaient le retailtainment et le marketing olfactif. Le fun-shopping ne lui déplaisait pas. Dans un grill-room, animé par le one-man-show d’un vieux rocker oublié auquel on offrait enfin un come-back, elle demanda un quick-meal. La barmaid lui apporta des mixed-grills accompagnés de pickles, de rollmops et d’un soft-drink. Elle emprunta ensuite un escalator car les produits high-tech qui l’intéressaient se trouvaient à l’étage. Sur un scramble, un blister contenant un autoradio autoreverse à display digital, soldé à un prix discount et dont le design vintage lui parut très plaisant, attira son attention. Un yuppie, vêtu en urbanwear au look anglais et muni d’un attaché-case, la salua. Elle reconnut un executive-man du top-management-team de son entreprise qui était parti, sans golden parachute et au grand dam du big boss, pour devenir free-lance en créant son home-business. Fort de son back-ground, et sans avoir eu besoin d’un business-angel ou de love-money, il était maintenant consultant-marketing et avait installé son home-office. Elle devait prendre l’avion et se présenter au check-in en fin de nuit pour aller à un trade-show mais ne voulait pas passer la nuit dans le boarding-lounge en attendant le take-off. À l’hôtel où un tour-operator lui avait retenu un single, on ne trouva pas trace de sa réservation. Elle les soupçonna de pratiquer le surbooking. Le no-show d’un couple lui permit d’obtenir un twin. Elle alluma son notebook et se brancha sur le réseau wireless de l’hôtel pour se connecter à son provider, lire ses mails, consulter une data-bank et surfer sur le Net. Elle finit la soirée en regardant un talk-show en live et un fashion-show..."

(Le Mot d'Or)

vendredi 21 mars 2008

De l'eau et des hommes

L'eau, c'est la vie...

L'eau : une rareté annoncée ?

"Quoi de plus naturel qu’une cascade bondissant du haut d’une falaise, qu’un lac paisible somnolant au fond d’une dépression, qu’une rivière prisonnière de ses rives glissant le long des pentes ?

Pourtant… notre planète est la seule du système solaire à posséder de l’eau liquide, et notre pays, l’un des plus privilégiés du globe terrestre.

Quoi de plus facile aujourd'hui que d'ouvrir un robinet ? Quoi de plus normal que de prélever sans compter à cette manne quotidienne pour la satisfaction de tous nos besoins ?

Pourtant… exploitée sans mesure ni prudence, l'eau est de plus en plus polluée, et la production d’eau potable de plus en plus complexe et coûteuse."(dossier CNRS)

>>>>>>>>Decouvrir l'eau
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Rendons l'eau à la vie publique!>>>> L'EAU NE DOIT PAS ÊTRE UNE AFFAIRE PRIVEE <<<<<<<<<<<
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L'accès à l'eau potable est aussi un problème en Europe:
"...la gestion soutenable des ressources en eau en Europe pose surtout la question d’une réforme radicale de la Politique agricole commune (PAC), et l’abandon de politiques d’aménagement du territoire et de modèles de développement, comme le tourisme de masse, qui contredisent radicalement toute politique de gestion intégrée des ressources. Faute d’engager des réformes drastiques, des régions entières pourraient donc connaître une situation proche de celle de certains pays du Tiers-monde...
Les pays riches sont entrés dans la crise de l'eau
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- Géopolitique et guerre de l'eau
-Géopolitique de l'eau
- Eau et milieux aquatiques
-Carnets d'eau:L'accès à l'eau=problème politique

"...Quant on sait que le budget militaire du Pakistan est près de 50 fois supérieur à celui de l’eau et de l’assainissement, on voit poindre l’explication du manque de données fiables...

Plus largement, si les données fiables semblent aussi faire défaut quant aux dépenses annuelles mondiales dans le domaine de l’eau, on estime généralement qu’elles se situeraient dans une fourchette comprise entre 500 et 800 milliards de dollars US. Un montant qui englobe toutes les dépenses relatives à l’eau dans le monde, tant en fonctionnement qu’en investissement.

C’est bien à cette aune qu’il convient d’apprécier les évaluations, au demeurant mouvantes, de l’effort que « devrait » accomplir la communauté internationale pour financer l’accès à l’eau et à l’assainissement dans le monde entier...

En toute rigueur mathématique, la moitié seulement des dividendes distribués aux actionnaires des seules plus grandes entreprises françaises pour 2007, soit une vingtaine de milliards d’euros, suffiraient à financer l’accès à l’eau et à l’assainissement de la moitié des milliards d’êtres humains qui en sont aujourd’hui privés. Et qui en meurent par millions..."

-Pour le Figaro, Suez et Veolia comptent au rang des plus grands prédateurs financiers de la planète
-: Aman Iman (Yves Rosenbaum)


jeudi 20 mars 2008

Sur la monnaie


La sphère de la finance
« Il était une fois dans un royaume un orfèvre qui tenait officine dans la rue principale de la capitale d’un royaume. Les temps n’étaient pas très sûrs. De peur d’être volés, les gens venaient déposer chez lui leur or et ils recevaient en retour un reçu de celui qui était donc devenu le banquier du royaume. Peu à peu, les gens se rendirent compte qu’au lieu de payer en or leurs transactions, ils pouvaient aussi bien s’échanger entre eux les reçus émis par l’orfèvre. Ainsi, celui qui devenait propriétaire d’un reçu, devenait propriétaire du montant inscrit sur le reçu. Moralement, il était entendu qu’à tout moment, il pouvait convertir le papier en or. Rien que de tout à fait correct jusque là. Seulement, comme les gens préféraient s’échanger entre eux les reçus, très peu venaient chercher de l’or. Pour une personne qui venait réclamer son or, dix ne venaient pas. Il était quasiment impossible que tous viennent le chercher le même jour. Le banquier malin, réalisa alors qu’il était possible d’émettre sans aucun risque dix fois plus de reçus qu’il n’avait en réalité dans son coffre sous la forme d’or. Tant qu’une proportion de dix personnes sur onze ne se présentait pas chez lui pour réclamer son or, tout pouvait continuer pour le mieux. Le banquier fit donc de grands profits en jouant sur son rôle d’intermédiaire. Si par contre un jour plus de dix personnes sur onze venaient à se présenter au guichet, alors là tout son système s’écroulerait et sa fraude serait dévoilée, car il ne pourrait jamais rembourser tout le monde, puisqu’il avait dix fois moins d’or qu’il prétendait en avoir ».
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Monnaie - Wikipédia (+ articles annexes)
Théorie de la valeur chez les économistes XIX
-Aglietta: la monnaie, entre violence et confiance (Objet application/pdf)
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Pour un nouveau Bretton Woods
Bulle spéculative
La crise financière pour les nuls
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____ FAUX MONNAYEURS_____________________________________________
----------Dopage financier...
-Monnaie dévoyée ?
>>>>>>>>>>>>>>>>>>>-La ' main invisible du marché ': Une histoire de ' bulles ', de ' subprimes ' , de ' monolines ' et autres merveilles de la ' finance structurée '

lundi 17 mars 2008

Brèves d'un lundi noir

Tempête financière aux USA : de la dénégation à l'aveu

-"Les États-Unis sont-ils à la veille d’un collapsus majeur de leur système bancaire ? L’hypothèse, jusqu’ici impensable, est désormais prise très au sérieux au plus haut niveau de l’Administration américaine. La première économie mondiale se trouve au seuil d’une récession profonde, et la chute sans fin du dollar traduit une perte de confiance préoccupante des bailleurs de fonds internationaux, à l’égard du pays. En insistant longuement, mercredi soir, sur les risques posés par l’affaiblissement du billet vert, George W. Bush a admis la gravité de la situation. .."(Le Figaro)

-Le dollar s'effondre sur fond de panique bancaire
"...Les économistes ne craignent plus seulement l'entrée en récession de la première économie mondiale, ils se demandent si ce n'est pas l'ensemble du système financier américain qui est en train de s'écrouler, avec des risques de faillites bancaires en cascade, comme les Etats-Unis en avaient connu durant la Grande Dépression..." (Le Monde)

-Pour sauver Wall Street Bernanke plombe le dollar:
" Devant l’absence de l’autorité et du courage politique requis pour trancher dans le vif, la Fed en est réduite aux expédients qui, s’ils permettent de masquer l’ampleur des pertes, retardent l’heure de vérité et compromettent le dollar. Pour sauver Wall Street, Bernanke exporte la crise et fait naître une poussée de fièvre inflationniste mondiale, au risque d’un retour de bâton dévastateur : l’abandon du dollar comme monnaie de réserve mondiale." (Contre-info)

-Crise Financière : nous sommes tous roubinistes désormais
"Les pertes du système financier sont maintenant estimées entre 2000 et 3000 milliards de dollars, ce qui place virtuellement les banques dans une situation de faillite généralisée. En tentant de se protéger en différant la reconnaissance de leurs pertes, elles accroissent le risque d’un effondrement systémique. Tous les économistes s’accordent à penser qu’une recapitalisation d’urgence est nécessaire. Mais cette mesure nécessiterait une nationalisation massive du système bancaire, impensable au pays de la libre entreprise, et ceci d’autant plus en année électorale. Faute de pouvoir - pour l’instant - briser ce tabou, la Fed en est réduite aux expédients et se transforme en mont de piété pour créances douteuses." (contre-info)

Marchés : «La crise la plus grave depuis la seconde guerre mondiale»
"Selon Alan Greenspan, qui a été président de la Fed pendant 19 ans, «la crise financière aux Etats-Unis va être vraisemblablement jugée comme la plus grave depuis la seconde guerre mondiale». Pour lui, la crise prendra fin quand les prix des biens immobiliers se stabiliseront, entrainant celui du prix des produits financiers adossés à des prêts hypothécaires." (Le Figaro)

Sarkozy face au rebond de la crise financière
"« Les crises financière et monétaire se renforcent l'une l'autre comme si la force de la mondialisation se retournait contre elle, analyse Eloi Laurent, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). L'excédent commercial de la France vis-à-vis des Etats-Unis se transforme en déficit. Un euro à 1,40$, c'est un problème. A 1,60$ c'est une catastrophe ! » (Marianne)
-Michel Aglietta: "Une crise aussi grave que celle de 1929"
-2008 année noire : le crépuscule des dieux
- Frédéric Lordon : « Ce à quoi nous assistons est le déploiement nécessaire d’une mécanique inscrite au coeur des structures libérales"

---------- Lundi noir ?----

-Martin Wolf, éditorialiste au Financial Times, donne une excellente définition de notre système financier : « La finance moderne se résume à ôter les risques des épaules de ceux qui sont capables de les porter (les banques), pour les mettre sur les épaules de ceux qui sont incapables de les comprendre. »
-Nationaliser les banques? > france inter( blogB.Maris)

dimanche 16 mars 2008

Une presse servile ?

L'indépendance de la presse est une question cruciale , à l'heure où les concentrations vont bon train , où les barons des affaires achètent des titres comme des entreprises ordinaires pour les contrôler insidieusement , où l'information complète et objective est déjà en péril , où le traitement des nouvelles donne lieu à un formatage généralisé , où la diversité des sources informatives se réduit de jour en jour...Marchandisation de l'information, manque de distanciation par rapport aux élites: deux dérives principales dont on est en droit de s'inquiéter...

Jacques Bouveresse : «La presse doit résister à la soumission»
"... Peut-on rêver d’une presse réellement libre et autonome, dévouée à la cause de la vérité et de la justice, dans un monde où l’information est devenue une simple marchandise soumise comme toutes les autres à peu près exclusivement à la loi de l’offre et de la demande, et où le règne du marché et le pouvoir de l’argent sont devenus à ce point absolus et tyranniques ? Comment ce qui, aux yeux des nouveaux réalistes qui font désormais la loi, est un non-sens économique pourrait-il ne pas apparaître également de plus en plus comme un non-sens pur et simple ? Rêver du genre de presse dont la plupart d’entre nous continuent à rêver pourrait bien être à peu près aussi déraisonnable que de rêver d’un capitalisme qui aurait fini par devenir moral, ce qui est pourtant le genre de chose que nous font espérer et auquel font semblant de croire les détenteurs actuels du pouvoir politique et économique. Il est, paraît-il, indispensable et urgent de « dédiaboliser » l’argent. C’est le genre de discours que tiennent aussi bien le président de la République que le penseur qui semble être devenu depuis quelque temps l’intellectuel de référence de la gauche, Bernard-Henri Lévy. Je croyais plutôt, pour ma part, qu’il fallait avant tout éviter de diviniser l’argent au degré où il l’est actuellement. Au point où nous en sommes déjà arrivés, j’aime mieux, je vous l’avoue, ne pas penser à la situation dans laquelle se trouvera le monde quand ce que certains demandent aura été réalisé complètement et que le dernier reste de gêne et de mauvaise conscience, pour autant qu’il y en ait encore un, aura disparu. Si je me suis permis d’évoquer cette question, c’est parce que je ne sais pas quelles sont aujourd’hui les chances réelles d’une presse soucieuse de défendre les valeurs qui ont inspiré initialement sa création et qui justifient son existence face au pouvoir moralement, socialement et humainement destructeur de l’argent-roi..." (JB)

-La forêt des médias (F.Ent) : les rapports des media avec le monde des affaires
-Observatoire français des médias]
-Acrimed | Action Critique Médias
-Les journalistes rassemblés à Paris pour l'indépendance de la presse

-Presse dominante : Plaider l’indépendance
-Jacques Bouveresse : «La presse doit résister à la soumission»
________________<<_TRAHISON DES MEDIAS ?_>>_______

Créationnisme : inquiétant retour

Le retour en force des croyances créationnistes doit nous interroger, quand on connaît leur irrationalité séductrice pour les esprits ignorants, désarmés intellectuellement et affectivement, à la recherche de sens à tout prix, quand on sait quels intérêts -religieux ou/et politiques- les utilisent à des fins douteuses de "conquête des esprits"...

"Darwin nous donne les moyens d'être des athées intellectuellement comblés" Dawkins...(Le gène égoïste )


"Depuis la formulation de la doctrine de l'évolution par Darwin, les fondamentalistes ont essayé d'en interdire l'enseignement parce qu'il contredit les récits de la création du monde que l'on trouve dans la Bible et le Coran. Le mouvement est particulièrement fort dans les pays musulmans, aux USA et en Australie. Le cas des USA est potentiellement inquiétant car les USA sont le pays qui domine la recherche scientifique. Si l'enseignement y accordait officiellement une place aux récents avatars du créationnisme, il ne manquerait pas de gens en Europe pour en tirer avantage et se prévaloir de ce précédent pour y imposer son enseignement. "(M.Naud)

Le créationnisme soumis à la question
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- Créationnisme et dessein intelligent
-L"Atlas de la création" et la propagande créationniste
-L’Intelligent Design au tribunal
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-Une nouvelle offensive du créationnisme
-La troisième croisade créationniste - Afis
-Créationnisme - Wikipédia
_Créationnisme : le "dessein intelligent" ou "intelligent design"
-Dessein intelligent
-Créationnisme et évolution
-Les habits neufs du créationnisme
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-le Conseil de l'Europe veut-il enterrer Darwin ?
-Le créationnisme s’étend en Europe
-Royaume-Uni : Le créationnisme aux examens
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-Lucy et l'obscurantisme - Pascal Picq
-Stephen Jay Gould
_____________________________Hymne au hasard_____________Le hasard dans l'univers

samedi 15 mars 2008

Après l' empire....

Va-t-on vers un déclin inéluctable des USA et un retour en force des Etats-nations ?

Le monde d'après l'Amérique...

"...Il y a rupture qualitative entre l'administration Clinton finissante et l'administration Bush, surtout après les attentats du 11 septembre 2001. La victoire des néoconservateurs et la montée de ce que l'on a appelé l'isolationnisme interventionniste providentialiste américain constituent une rupture avec le cadre de représentations et d'interprétations qui s'était mis en place après 1991.
Les attentats de 2001 ont été ici à la fois un détonateur et un instrument. Leur dimension spectaculaire a certainement joué un rôle majeur dans la diffusion au sein de la population américaine du sentiment d'une nouvelle vulnérabilité qui habitait les élites depuis la crise de 1998. En même temps, l'instrumentalisation de ces attentats par l'administration Bush et la mise en scène de la «psychose de l'anthrax» dans les semaines qui suivent, en dépit de doutes qui se firent rapidement jour sur le lien entre l'Irak et les lettres contaminées qui ont entraîné la mort de onze personnes, ont permis de justifier et de faire accepter un basculement politique majeur..."
>>Sapir Jacques <<
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-USA : déclin d'un empire ?
-Le déclin de l’empire américain ?
-L’Amérique empire... peut-on sauver la grande démocratie ?
-L'EU survivra-t-elle au déclin inéluctable des USA?
"...Notre thèse, qui se nourrit également de quelques aspects de l’analyse fort pertinente d’Emmanuel Todd dans son livre de 2002 « Après l’empire » paru chez Gallimard, est que les Etats-Unis sont condamnés à jouer le rôle de « gendarmes du monde » pour légitimer l’énorme tribut qu’ils prélèvent depuis la seconde guerre mondiale sur les économies de ceux qu’ils prétendent protéger. Si les dangers disparaissaient la justification des Etats-Unis s’évanouirait, entraînant la fin du tribut qui s’exerce via la suprématie du dollar et les déficits gigantesques du budget américain et qui permettent le train de vie démesuré des Américains et les profits de l’oligarchie américaine. En quête de sécurité, les capitaux des épargnants du monde entier affluent vers les États-Unis sous forme d’obligations, de bons du Trésor ou de prêts à long terme, et sont dilapidés sous forme de consommation à court terme pendant que les États-Unis se désindustrialisent à grandes enjambées. Toute la problématique pour les Américains est de continuer à se rendre indispensables. Ils ont besoin d’une certaine insécurité pour justifier la confiance des épargnants du monde entier. Washington doit donc prétendre voir partout des motifs d’insécurité et, lorsqu’ils sont insuffisants, ils les créent, jouant ainsi le rôle de pompiers pyromanes. Les Etats-Unis doivent donc susciter le désordre international et être bellicistes par nécessité, en dramatisant la situation internationale, sans prendre quand même trop de risques..."
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-Le dollar sur la défensive ?
-American parano(blog Immarigeon)

vendredi 14 mars 2008

Une géographie de la violence


Une logique d'occupation masquée, mortifère et sans issue...

«Sur la carte, il ne reste que des enclaves»

« Les stratèges israéliens ont utilisé la barrière de sécurité comme un point d’appui pour l'encerclement des localités palestiniennes chaque fois que c'était possible » analyse le géographe Jacques Lévy, auteur d'une étude sur la déconstruction de l'espace en Cisjordanie. Il conclut à un “spatiocide"...Comme l'idée de se protéger contre le terrorisme par une frontière fermée a été jugée acceptable par l'opinion publique internationale, les stratèges israéliens en ont profité pour l'utiliser à fond, comme un point d’appui pour l'encerclement des localités palestiniennes chaque fois que c'était possible...
Certains ont parlé de bantoustans en découvrant cette carte. Et cette comparaison avec l'Afrique du Sud n'est pas absurde, puisqu'il y a une logique de confinement dans de petites entités, dont certaines sont importantes en population...la barrière de protection n’est qu’une composante d’un système beaucoup plus complexe. Là où elle n'est pas présente, les Israéliens ont utilisé d'autres moyens comme les check-points, le classement en zone militaire ou en réserve naturelle, les routes barrées, les mottes de terre, les tranchées sur les chemins non goudronnées, y compris des actions qui semblent sans importance, mais qui sont planifiées pour entraver la circulation...
On ne peut pas expliquer l'ensemble des mesures qu'on observe par un simple souci de sécurité. Dans une logique sécuritaire, on pourrait comprendre la mise en place d’une frontière étanche entre Israël et la Cisjordanie et Gaza mais certainement pas d’implanter des colonies. S’installer au cœur du territoire hostile et constituer une cible facile, c'est le contraire de la sécurité...Les Israéliens sont occupants d'un territoire qu'ils ne revendiquent pas et rien ne justifie, du point de vue de leurs propres justifications, qu'ils organisent cette destruction en profondeur de l'espace palestinien...
Tant que les Palestiniens paraîtront aux yeux de l'opinion internationale pires que les Israéliens, les Israéliens pourront continuer à jouer avec leurs propres principes, contradictoires, à miser sur le caractère juif de l'Etat et la colonisation, le grand Israël...Le « spatiocide » peut ainsi se poursuivre. C'est ce que visent certains stratèges israéliens: les Palestiniens qui peuvent partir partiront. La société palestinienne s'affaiblira. Il n'y aura pas d'alternative. Peu à peu le territoire sera avalé. Et l'on obtiendra, nouveau paradoxe, ce que l'extrême gauche israélienne propose : un état binational. S'ils réussissent, les Israéliens se retrouveront devant une contradiction majeure..."
-Jacques Lévy • Topologie furtive.---------------------Jacques Lévy
---Réaction d'un Israëlien:"Cette analyse de M. Jacques Lévy me paraît très juste. Je suis israélien et vis ce conflit au jour le jour. Je suis arrivé à la même conclusion: seule une fédération israélo-palestinienne pourrait permettre de pacifier cette terre..."
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-La Paix Maintenant - La réalité de l’occupation en Cisjordanie >>> Les terres volées aux Palestiniens :
"...Israël n’a ni respecté ni protégé le droit à la propriété de milliers de Palestiniens, en confisquant et en saisissant une partie de leurs biens et en y érigeant des colonies. Les informations de sources gouvernementales elles-mêmes montrent que, depuis 1967, les gouvernements successifs d’Israël ont initié de nouvelles colonies et permis l’expansion de colonies existantes sur des terres appartenant à des personnes palestiniennes privées, en violation de la loi israélienne dont l’esprit est à trouver dans le précédent constitué par la décision de la Haute Cour de Justice en 1979..."

- Palestine : paix ou leurre ?
-Cisjordanie - Wikipédia
-Les propositions de Genève pour la Cisjordanie
-Une occupation persistante : les Palestiniens de Cisjordanie en état de siège | Amnesty International
-Michel Warschawski : sur l'état de "l'occupation-colonisation" des territoires palestiniens par Israël.
-Israël : le rapport qui dérange