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jeudi 25 juin 2009

Armée US: privatisation en cours


Toujours plus d'actualité...

La montée en puissance de groupes d'interventions privées, comme Blackwater, semble bien se poursuivre.
Un récent rapport officiel en dénonce les dérapages déjà anciens.
Vers une privatisation de la gestion des conflits ?
L'ultralibéralisme appliqué à la guerre?
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-Obama emploie de plus en plus de mercenaires en Irak et en Afhanistan:
"Quand il était encore sénateur, Barack Obama ne se privait pas de critiquer le rôle des mercenaires dans la guerre en Irak. Maintenant qu’il est président, il perpétue la politique de George W. Bush qui consiste à confier une grande partie de l’effort de guerre en Afghanistan et en Irak à des sociétés et des multinationales privées qui en tirent de faramineux bénéfices. Cette privatisation des conflits armés est la plus aboutie et la plus radicale que le monde ait jamais connue.-Un rapport très officiel d’une commission bipartite (démocrate et républicaine), publié le 7 juin dernier, révèle qu’aujourd’hui près de 250 000 contractuels privés — en clair des mercenaires — font la guerre en Afghanistan et en Irak. Mais la presse américaine n’en parle presque pas. Cette Commission pour les contrats de guerre dans ces deux pays (Commission on Wartime Contracting in Iraq and Afghanistan) a pourtant été constituée l’année dernière, après des révélations sur des fraudes massives dans les contrats attribués par le Pentagone pour ces deux guerres.-Selon son rapport, 132 610 contractuels travaillent en Irak pour le compte du Pentagone, soit à peu près l’équivalent du nombre de soldats américains déployés sur place. Plus inquiétant, en Afghanistan, les mercenaires armés ou non (68 197) sont plus nombreux que les soldats en uniforme ! Et depuis qu’Obama est président, le recours à ces contractuels ne cesse de se développer.Toujours selon le rapport de la Commission, au cours du second trimestre 2009, le nombre de mercenaires œuvrant pour le Pentagone a grimpé de 29% en Afghanistan et de 23% en Irak. Le sénateur Obama qui pestait contres les méfaits et les fraudes des sociétés privées qui les emploient s’est transformé en un président Obama qui adhère à la nouvelle religion « bushienne » de privatisation des conflits..

Il faut dire que pour ces multinationales de la guerre, le jeu en vaut la chandelle. Ainsi, KBR affiche pour le premier trimestre 2009 des revenus en hausse de 27%, pour un total de 3,2 milliards de dollars. Selon le Financial Times, KBR dispose de surcroît d’un milliard de dollars en liquide dans son coffre et est en train de chercher à acquérir de nouvelles sociétés.-Si la presse américaine a parlé du rapport de la Commission, c’était pour en relever la conclusion spécifiant que la privatisation des guerres en Afghanistan et en Irak signifiait « des milliards de dollars de perdus en fraudes, gaspillage et abus », à cause du manque de supervision et de contrôle par le Pentagone. Par contre, personne n’a jugé utile de lancer un débat sur les dangers de la privatisation des guerres.-La continuité et même l’accélération du recours aux mercenaires sous l’administration Obama témoigne de la puissance de l’incontournable « complexe militaro-industriel » au sujet duquel le président Eisenhower a tiré la sonnette d’alarme, lors de son célèbre discours prononcé à la fin de son mandat, le 17 janvier 1961. Ancien commandant des Forces alliées en Europe pendant la Seconde Guerre Mondiale, Eisenhower avait averti ses concitoyens en ces termes : « Dans les conseils du gouvernement, nous devons prendre garde à l’acquisition d’une influence illégitime, qu’elle soit recherchée ou non, par le complexe militaro-industriel. Le risque d’un développement désastreux d’un pouvoir usurpé existe et persistera »...

-Le processus de privatisation de l'US Army s'étend:
"Le Pentagone fait toujours davantage appel pour ses opérations extérieures, comme celles de la guerre qu’il conduit en Irak, à des « sociétés privées de sécurité » - traduisez des fournisseurs de mercenaires -, qui ont l’avantage d’être « souples, rapides et peu coûteuses politiquement pour le gouvernement mais qui sont plus difficiles à contrôler ». Tels sont en substance les conclusions d’une conférence organisée durant toute cette semaine par le centre de réflexions American Enterprise Institute (Institut américain de l’entreprise).Par le passé, lesdites « entreprises privées de sécurité » s’occupaient de livrer les toilettes portables, les repas et le logement aux soldats en mission. « Maintenant, c’est beau- - coup plus que cela », a expliqué Dov Zakheim, vice-président de la société de consultants Booz Allen Hamilton et ancien sous-secrétaire à la défense. Ces firmes, comme par exemple la société Blackwater, véritable multinationale, remplissent des missions de surveillance, apportent un soutien logistique, travaillent dans le renseignement. Bref, effectuent des tâches qui étaient autrefois exclusivement du domaine de l’armée. En Irak, ils sont des dizaines de milliers d’étrangers ou d’Irakiens, séduits par des rémunérations élevées, à avoir choisi d’intégrer ce « business ». À eux seuls, ils constituent le second contingent armé étranger dans le pays, derrière l’armée US.D’après John Hamre, président du Center for Strategic and International Studies (CSIS) et ancien sous-secrétaire à la défense, cette « externalisation croissante du Pentagone vers les firmes privées s’explique notamment par la réduction des effectifs de l’US Army, passée de 2,2 millions de soldats en 1986 à 1,3 million aujourd’hui ». Du côté du patronat états-unien on plaide ouvertement en faveur d’une telle évolution, la sécurité constituant un secteur « hautement profitable » et on insistesur le « bon rapport qualité-prix » offert par les firmes au Pentagone.Pour l’universitaire Deborah Avant, les « firmes privées de sécurité » ont en plus l’avantage de recruter au niveau international. Quand l’armée éprouve, elle, davantage de difficultés à recruter, sur le territoire des États-Unis, des jeunes, comme elle le faisait jadis dans les milieux des immigrés les plus défavorisés. Car les morts ou les milliers de blessés atrocement mutilés qui rentrent d’Irak jouent un rôle de plus en plus dissuasif. C’est sans doute là l’aspect le plus avantageux de ce recours au privé, « moins coûteux politiquement » pour le gouvernement, soulignent très « pragmatiques » plusieurs intervenants à ce colloque, que l’envoi de chair à canon ordinaire..."

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Blackwater, l'ascension de l'armée privée la plus puissante du monde - AgoraVox

-
L’armée US est-elle la plus mauvaise et la plus dangereuse armée du monde?

-Les mercenaires de Blackwater accusés par un rapport du congrès US

-Les barbouzes de la société américaine Blackwater sont poursuivis par les veuves

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-Une guerre privatisée
- Crise et dépenses militaires US

1 commentaire:

Anonyme a dit…

De plus en plus en effet, on vous vend de la guerre en boîte…

http://ysengrimus.wordpress.com/2008/06/30/qu%E2%80%99est-ce-que-le-bellicisme/

Et en plus, on rogne les angles et on vous la fait, là aussi, à «payez plus, obtenez moins»…
Paul Laurendeau