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jeudi 27 août 2009

Avenir en XXL ?


Un problème sanitaire majeur à l'échelle de la planète








-"Globésité" et espérance de vie en question
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Un phénomène dangereusement croissant , mais inégalement réparti
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-"Chaque année, les contribuables américains paient 147 milliards de dollars (103 milliards d’euros) pour le traitement des maladies liées à l’obésité. Soit deux fois plus qu’il y a dix ans. Et deux fois plus que pour la lutte contre le cancer."

-"Alors que 800 millions de personnes souffrent de la faim, 300 millions sont reconnues obèses, dont près de la moitié dans les pays dits “en développement”. En vingt ans, le nombre des obèses a doublé dans le monde. Et le chiffre de cette suralimentation contagieuse ne cesse de grossir."
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-L'épidémie suralimentaire:

"Le modèle alimentaire occidental constitue un problème de santé publique croissant, au point d’inverser la progression de l’espérance de vie. Et l’exportation de ce modèle dans les pays en développement laisse craindre une généralisation du phénomène.

Les habitudes alimentaires ont considérablement évolué depuis le milieu du XXe siècle. Comme cela est observé dans le rapport commun de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) de 2002 intitulé « Alimentation, nutrition et prévention des maladies chroniques », une alimentation riche en graisses et en aliments à forte densité énergétique, centrée autour d’aliments d’origine animale, a remplacé l’alimentation traditionnelle principalement basée sur des aliments d’origine végétale. Cela a joué un rôle clé dans l’augmentation de la prévalence des maladies chroniques évitables d’origine nutritionnelle : obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires, cancers et ostéoporose principalement. Ces maladies ne sont plus limitées aux « pays riches », et constituent désormais un problème de santé publique croissant dans les pays en développement, où le modèle alimentaire « occidental » se propage et remplace souvent les alimentations traditionnelles.
Entre 1950 et aujourd’hui, soit en à peine deux générations, l’alimentation des pays occidentaux s’est complètement transformée. Ce phénomène peut s’expliquer par les profondes mutations économiques et sociales ayant conduit à un bouleversement des modes de vie au cours de cette même période.
Cette modification des modes alimentaires s’est traduite par une forte augmentation de la consommation de viande, produits laitiers (yaourts, fromages), produits à index glycémique élevé (boissons sucrées, desserts lactés sucrés et glaces notamment), produits gras (dont fromage et charcuterie) ainsi que par une forte diminution de la consommation de pain, céréales, pommes de terre, légumes secs.
Ces évolutions ont conduit à une alimentation trop riche en lipides, trop riche en sucres rapides et trop pauvre en fibres. L’effet néfaste de l’excès quantitatif de graisses est renforcé par le déséquilibre qualitatif des graisses consommées (excès d’acides gras saturés du fait de la consommation excessive de produits animaux, déséquilibre entre oméga6 et oméga3). Concernant les protéines, la tendance est également à l’excès et au déséquilibre qualitatif : près de 80% des protéines consommées sont désormais d’origine animale, quand elles étaient à 80% d’origine végétale il y a un siècle.
Alors que la sous-alimentation et les carences en vitamines et minéraux, répandus dans les pays pauvres, affectent la santé générale dès l’enfance, la suralimentation a une incidence à long terme sur la santé, engendrant des maladies cardiaques, des cancers ou d’autres maladies chroniques qui apparaissent généralement à partir de la quarantaine et au-delà.
Des chercheurs de l’université de Harvard ont montré que la suralimentation était responsable d’au moins autant de cas de maladies de par le monde que la sous-alimentation, et que plus de la moitié du fardeau mondial des maladies résultait d’une mauvaise alimentation – par manque, par excès ou par déséquilibre.
Une alimentation pléthorique et trop riche en graisses favorise l’obésité, laquelle augmente considérablement le risque de maladies cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux, de diabète, et de divers cancers. Ces quatre pathologies sont responsables de plus de la moitié de l’ensemble des décès dans les pays riches. En outre, avec l’augmentation de l’obésité juvénile, il est à prévoir que ces « maladies d’adultes » toucheront à l’avenir de plus en plus de jeunes.
L’incidence des cancers a augmenté de 63% en France entre 1980 et 2000. C’est aujourd’hui la première cause de mortalité en Europe. D’après le Fonds mondial de recherche contre le cancer, un simple changement d’habitudes alimentaires permettrait de prévenir 30 à 40% des cas de cancers dans le monde, soit autant, voire plus que l’arrêt du tabac.
Le nombre de diabétiques dans le monde a quintuplé entre 1985 et 1998, passant de 30 millions à 143 millions. Le diabète est désormais la troisième cause de mortalité en Europe. Sans compter qu’il est également indirectement responsable de nombreux autres décès. La Fédération internationale du diabète estime que le nombre de diabétiques doublera d’ici 2025 pour atteindre les 300 millions. D’autre part, le diabète de type 2 touche de plus en plus de jeunes adultes et d’enfants (20% en 1998 contre seulement 4% au début des années 1990).
Les maladies cardio-vasculaires restent la deuxième cause de décès en Europe, bien que les progrès de la médecine aient permis de diminuer la mortalité liée à ces maladies au cours des dernières décennies. Cependant, du fait de l’augmentation de la prévalence de quatre facteurs de risque de ces maladies (obésité, tabagisme féminin, sédentarité et pollution de l’air), on peut craindre un retournement de cette tendance et une évolution à la hausse de la mortalité par maladies cardio-vasculaires dans les années à venir.
Des chercheurs des universités de Harvard et de Washington ont conduit en 2008 une étude qui a mis en évidence une baisse de l’espérance de vie des femmes dans certains comtés défavorisés des Etats-Unis, ceux où l’on trouve le plus de décès entraînés par des maladies chroniques liées au tabac, à l’obésité, au surpoids et à l’hypertension artérielle. Le docteur Murray qui a mené cette étude a déclaré : « Dans la mesure où les modes de vie malsains mis en cause dans cette étude se répandent partout, on peut craindre que la baisse de la longévité ne se généralise. Je pense que c’est un signe avant-coureur. Cette situation ne restera pas un cas isolé limité à ces comtés. Les coûts de santé publique ne cessent d’augmenter, de même que la prévalence de l’obésité et de l’obésité infantile. »
Une autre étude menée par des chercheurs américains en 2005 avait déjà conclu que l’augmentation continuelle de l’espérance de vie observée depuis deux siècles aux Etats-Unis allait prochainement se renverser à cause de l’épidémie d’obésité. Etant donnée la diffusion du mode d’alimentation américain à l’ensemble de la planète, on peut craindre que ce phénomène ne se généralise. En effet, la « Framingham heart study » a montré qu’un simple surpoids faisait perdre en moyenne trois ans de vie, alors que l’obésité faisait perdre en moyenne entre sept ans de vie pour un non-fumeur et quatorze ans pour un fumeur.
Dans son livre paru en 2006 intitulé Espérance de vie, la fin des illusions, le scientifique CLAUDE AUBERT prédit lui aussi une baisse de l’espérance de vie dans les décennies à venir du fait d’une convergence de facteurs dont les principaux seraient l’obésité et la pollution. Selon lui, « si nos habitudes alimentaires n’ont pas empêché l’espérance de vie d’augmenter, c’est parce qu’elles sont trop récentes pour avoir déjà un impact notable [...] la première génération à n’avoir connu depuis l’enfance qu’une alimentation proche de celle d’aujourd’hui, trop riche en viande, en matières grasses et en glucides rapides, est née à la fin des années 1960. Elle a aujourd’hui moins de cinquante ans et est donc trop jeune pour que les principaux effets de ces déséquilibres se traduisent déjà par une augmentation sensible de la mortalité. »
Une étude a montré que la viande, les produits laitiers, les oeufs et les graisses animales représentaient 77% des apports en acides gras saturés et 100% des apports en cholestérol dans les pays développés.
Afin d’évaluer le coût des soins médicaux directement imputables à la consommation de viande, le Physicians Committee for Responsible Medicine (comité de médecins pour une médecine responsable) a comparé la prévalence de l’hypertension, des maladies cardiaques, des cancers, du diabète, des calculs biliaires, et de l’obésité chez les végétariens et chez les non-végétariens aux Etats-Unis. Il ressort de cette étude qu’entre 29 et 61 milliards de dollars annuels sont directement attribuables à la consommation de viande.
Il est donc possible de prévenir ou de guérir les maladies liées à la suralimentation par un changement d’habitudes alimentaires et de mode de vie. Ainsi, 30 à 40% des cancers, 17 à 22% des maladies cardio-vasculaires et 24 à 66% des cas de diabète pourraient être évités par une forte réduction de la consommation d’acides gras saturés – présents principalement dans la viande, les oeufs et les produits laitiers – et par une augmentation de l’activité physique.
Une recherche menée par l’école de santé publique de Harvard a montré que les alimentations traditionnelles ayant été associées à une meilleure espérance de vie et à un taux réduit de maladies d’origine nutritionnelle étaient des alimentations basées principalement sur des aliments végétaux (riches en céréales complètes, légumes, fruits et noix), et de très faibles quantités – voire une absence – de produits animaux.

L’exemple de la Corée du Sud corrobore ce constat. La population de ce pays a conservé son alimentation traditionnelle largement végétale, en dépit des évolutions socio-économiques de ces dernières années. Des études ont montré que les maladies chroniques et l’obésité étaient moins fréquents en Corée du Sud que dans les autres pays industrialisés ayant un développement économique comparable.
La suralimentation est donc une forme de malnutrition dont les conséquences en termes de santé publique sont aussi lourdes qu’une autre forme de malnutrition, la sous-alimentation. Si près de 900 millions de personnes dans le monde souffrent encore de la faim, le nombre de personnes en surpoids dépasse désormais 1 milliard de personnes et ne cesse de s’accroître, y compris dans les pays en développement.
Si rien n’est fait pour enrayer cette véritable épidémie et son cortège de maladies chroniques, un renversement à la baisse des tendances de longévité est à prévoir, sans parler de l’accroissement de la morbidité liée à ces maladies.
Les professionnels de santé peuvent et doivent agir au quotidien contre ce phénomène, en divulguant le plus largement possible des conseils hygiéno-diététiques adaptés : promotion d’une alimentation principalement végétale, augmentation de l’activité physique, arrêt du tabac, etc.
"(Le Courrier.CH)

-Obama engage la «révolution des assiettes» contre l'obésité:
"...Selon une étude publiée par l'institut RTI International, le coût des maladies liées à l'obésité a doublé en dix ans, pour atteindre aujourd'hui le chiffre astronomique de 147 milliards de dollars par an, loin devant les 93 milliards de dépenses liées au cancer. Dans le même temps, le taux d'obésité a augmenté de 37 %, représentant 9,1 % des dépenses de santé. «L'obésité est l'unique vraie raison de l'augmentation des dépenses, explique Eric Finkelstein, le principal responsable de l'étude. Si on veut vraiment réduire les dollars de la santé, il faut mettre les gens au régime et au sport, les amener à mener une vie plus saine. Sinon, quelqu'un va bien devoir payer pour toutes ces maladies liées à l'excès de poids.»


L'ancien président Bill Clinton, dont la fondation est très engagée sur ce dossier, tire lui aussi la sonnette d'alarme, insistant sur la menace qui pèse sur les enfants gavés de boissons sucrées et de glaces Xtralarges : l'obésité infantile est «le problème de santé publique numéro un et fait courir le risque à la plus jeune génération d'être la première de l'histoire à avoir une plus faible espérance de vie que ses parents». Un diagnostic que partage la ministre de la Santé : «Si, dans le pays, il y avait une épidémie d'enfants attrapant le cancer au taux où ils contractent le diabète actuellement, je crois que les gens se mobiliseraient pour exiger une solution d'ordre national.»

-L’obésité, un poids lourd pour la nation
-Mortelle obésité aux Etats-Unis
-Obésité : vers une épidémie mondiale ?
-Espérance de vie: la fin des illusions?
-L'obésité en France : les écarts entre catégories sociales s'accroissent
-L'Angleterre, le corps obèse de l'Europe | Mediapart
-La nourriture, entre nécessité et excès

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon dossier.
J'ai toujours pensé que c'est sur cette question que le capitalisme trébucherait. L'espérance de vie est très certainement l'un des meilleurs indicateurs de progrès économique, et la voir baisser dans les pays supposés les plus riches est probablement le signe le plus évident des limites atteintes par le système.

Léon

Etienne Celmar a dit…

Tu as raison
Les puissants groupes agroalimentaires qui profitent de la situation s'installent dans tous les pays en y modifiant les habitudes alimentaires . C'est flagrant au Mexique notamment avec Coca Cola. La Chine commence à être touchée...
"La bataille est déclenchée contre les industriels de l’agro-alimentaire qui diffusent sur leurs produits des allégations considérées par les associations de défense des consommateurs comme abusives. Des mesures répressives et des codes alimentaires (feu rouge ou vert) indicateurs de qualité se mettent en place. Si la volonté de légiférer est omniprésente, l’issue du combat reste incertaine".