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dimanche 23 mai 2010

Dans le même bateau


L'heure de vérité...

Joseph Stiglitz : "L'austérité mène au désastre"-Solidarité externe-
"L'Europe va dans la mauvaise direction. En adoptant la monnaie unique, les pays membres de la zone euro ont renoncé à deux instruments de politique économique : le taux de change et les taux d'intérêt. Il fallait donc trouver autre chose qui leur permette de s'adapter à la conjoncture si nécessaire. D'autant que Bruxelles n'a pas été assez loin en matière de régulation des marchés, jugeant que ces derniers étaient omnipotents. Mais l'Union européenne (UE) n'a rien prévu dans ce sens.
Et aujourd'hui, elle veut un plan coordonné d'austérité. Si elle continue dans cette voie-là, elle court au désastre. Nous savons, depuis la Grande Dépression des années 1930, que ce n'est pas ce qu'il faut faire.
Que devrait faire l'Europe ?
___Il y a plusieurs possibilités. Elle pourrait par exemple créer un fonds de solidarité pour la stabilité, comme elle a créé un fonds de solidarité pour les nouveaux entrants. Ce fonds, qui serait alimenté dans des temps économiques plus cléments, permettrait d'aider les pays qui ont des problèmes quand ceux-ci surgissent.
L'Europe a besoin de solidarité, d'empathie. Pas d'une austérité qui va faire bondir le chômage et amener la dépression. Aux Etats-Unis, quand un Etat est en difficulté, tous les autres se sentent concernés. Nous sommes tous dans le même bateau. C'est d'abord et avant tout le manque de solidarité qui menace la viabilité du projet européen.
Vous prônez une sorte de fédéralisme ?___
Oui.
De cohésion. Le problème, c'est que les Etats membres de l'UE n'ont pas tous les mêmes croyances en termes de théorie économique. Nicolas Sarkozy a eu raison de faire pression sur (la chancelière allemande) Angela Merkel pour la forcer à payer pour la Grèce. Nombreux sont ceux qui, en Allemagne, s'en remettent totalement aux marchés. Dans leur logique, les pays qui vont mal sont responsables et doivent donc se débrouiller.
Ce n'est pas le cas ?
__Non.
Le déficit structurel grec est inférieur à 4 %. Bien sûr, le gouvernement précédent, aidé par Goldman Sachs, a sa part de responsabilité. Mais c'est d'abord et avant tout la crise mondiale, la conjoncture, qui a provoqué cette situation.
Quant à l'Espagne, elle était excédentaire avant la crise et ne peut être accusée d'avoir manqué de discipline. Bien sûr, l'Espagne aurait dû être plus prudente et empêcher la formation de la bulle immobilière. Mais, en quelque sorte, c'est l'euro qui a permis ça, en lui procurant des taux d'intérêt plus bas que ceux auxquels Madrid aurait eu accès sans la monnaie unique. Aujourd'hui, ces pays ne s'en sortiront que si la croissance européenne revient. C'est pour cela qu'il faut soutenir l'économie en investissant et non en la bridant par des plans de rigueur.
La baisse de l'euro serait donc une bonne chose ?__C'est la meilleure chose qui puisse arriver à l'Europe. C'est à la France, et plus encore à l'Allemagne qu'elle profitera le plus. Mais la Grèce et l'Espagne, pour qui le tourisme est une source de revenus importante, en seront également bénéficiaires...."

-Sarkozy ou la rigueur de classe-Solidarité interne:
"Les régions et départements refusent qu'on leur impute la responsabilité dans les incroyables déficit et dette publics du pays. Il faut avouer qu'ils n'ont pas tort. La dette publique atteignait ainsi 1 457 milliards d'euros en 2009, dont 80% de l'Etat (1 159 milliards), et 10% des collectivités locales. La même année, le déficit budgétaire se chiffrait à 144 milliards d’euros en 2009 (contre 65 milliards l’année précédente), dont 118 milliards d’euros pour l’Etat (versus 56 en 2008), 6 milliards pour les collectivités locales (contre 9 en 2008), et 24 milliards d’euros pour la Sécurité sociale. Concernant l'Etat, quelques 50 milliards d'euros sont à trouver du côté de l'accroissement des niches fiscales et autres allègements d'impôt depuis le début des années 2000. Cinquante autres milliards sont issus des intérêts de la dette publique, en explosion également.
L'ampleur des déficits et la promesse de les réduire de 8% du PIB en 2010 à 3% en 2013 laissent prévoir le plus gros plan de rigueur que la France ait connu depuis 1959. Et la crise n'explique pas tout.
En février dernier, la Cour des Comptes livrait une vision à contre-courant de l'argument sarkozyste : la politique fiscale depuis 2002 est responsable de l'envolée de l’endettement public français. Le déficit structurel du pays est désormais évalué à 4% du PIB. Pour tenir la promesse faite aux autorités européennes, la France doit connaître une croissance du PIB de 2,5% par an de 2011 à 2013, niveau à partir duquel déficit et chômage commencent à reculer. Ces prévisions, retenues par le gouvernement Sarkozy, sont tout simplement farfelues ou incomplètes... A l'inverse de ses collègues européens, Nicolas Sarkozy a la trouille d'annoncer la couleur. Semaine après semaines, reculade après reculade, le plan de rigueur se dessine pourtant. A ce jour, on peut déjà lister la réduction de 10% des dépenses de fonctionnement de l'Etat( (6 à 7 milliards d'euros espérés), un toilettage des niches fiscales pour 5 milliards d'euros, une diminution des dépenses d'intervention (aides sociales notamment), et contribution exceptionnelle des hauts revenus pour les retraites.
En Espagne, le gouvernement Zapatero est confronté à des difficultés similaires. Mais il a décidé d'augmenter prioritairement les impôts des plus riches. Ironie du sort, l'annonce a été faite mercredi, la veille de la conférence de Nicolas Sarkozy.
Jeudi, le député UMP Gilles Carrez a présenté le rapport de sa commission de travail sur les déficits. Il a proposé un gel des dotations de l'Etat français aux collectivités locales, soit 70 milliards d'euros par an. L'information est loin d'être neutre. C'est une façon d'imposer la «rigueur» sur nombre de prestations sociales transférées aux régions et départements. Gilles Carrez reconnaissait d'ailleurs le problème de certaines dépenses sociales très lourdes des départements comme l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), la prestation de compensation du handicap (PCH), ou le RSA : «Là, nous pensons qu'il faut poser le problème au plan national. Et on va probablement être obligé de venir en aide à une quinzaine de départements qui sont en grande difficulté.»

Jeudi, Nicolas Sarkozy a énoncé ses pistes d’économies budgétaires. L’effort est évidemment insuffisant. Il est surtout imparfait et injuste. Le discours de Sarkozy, ce jeudi, annonçait une série de mesures de classe. Rien sur l'impôt, très peu sur les niches fiscales, et haro sur les services publics et les aides sociales. De surcroît, la démarche est hypocrite, car insuffisante. Au total, les mesures annoncées ne représentent qu’une quinzaine de milliards d’euros d’économies :- « La poursuite du non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux ». Le gouvernement se félicite ainsi de la suppression de 100 000 emplois depuis 2007, mais on sait que la mesure n’économise que 500 millions par an (six fois moins que la baisse de la TVA dans la restauration), et qu'elle affaiblit les services publics : les effectifs de police et de gendarmerie sont revenus au niveau d'il y a 10 ans. Et on manque d'enseignants et d'encadrement adulte dans l'Education alors que les effets du mini-baby boom des années 1998-2000 se fait sentir...."

-Solutions raisonnables?
-Contrôle des budgets : fédéralisme ou incompétence ?
-Une Europe irréparable?
-La réduction du déficit de la France passe par la taxation des revenus du capital
___________________
- Rigueur: pour qui?
- Politiques pris au piège

2 commentaires:

David CABAS a dit…

Comme l'a dit Jacques Généreux l'esprit de Munich régnait sur Bruxelles, la nuit du 9 et 10 mai 2010, les responsables politiques européens avaient le choix entre le déshonneur et la guerre ! Ils ont choisit le déshonneur et ils auront la guerre !

Alors qu'il pouvait déclarer la guerre au intérêt financier, à la finance folle, à la spéculation! Ils ont choisi l'austérité pour rembourser un dette injuste !

Citoyens, les responsables politiques se sont couchés et capituler en rase campagne, nous devons reprendre la bataille afin de mettre en œuvre un vrai alternative afin de remettre les banques à leurs place!

Vous voulez connaitre le rôle des établissements bancaires et financier dans la crise financière alors rejoins moi mon groupe http://www.facebook.com/group.php?gid=104166076293247&ref=ts

Nous devons soutenir les alternatives afin de nous libérer de l'empire de la finance de la City de Londres et de Wall Street à New York.

David CABAS
http://www.davidcabas.fr

Etienne Celmar a dit…

Bonjour
Merci pour l'avis et l'initiative.
Généreux est en effet allé à l'essentiel
(http://marcelthiriet.blogspot.com/2010/05/politiques-pris-au-piege.html)
Cordialement