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jeudi 15 décembre 2011

L'oeil des marchés

L'oeil était à Wall Street et regardait Bruxelles...

__Hypostasier les marchés, comme aiment le faire nos élites, c'est en donner un image figée, naturalisée et donc terrifiante.
On ne pourrait rien faire contre la pression qu'ils exercent, donc il ne resterait plus qu'à subir, se soumettre, comme devant une puissance externe et imparable, alors que les pouvoirs se sont mis eux-mêmes sous la loi des usuriers, qui aggravent la situation des pays, les plaçant dans un cercle vicieux infernal, compromettant tout remboursement possible de la dette.

"Tout le processus mis en place depuis vingt ans par les libéraux vise à ce résultat : « objectiver » la politique. Lui donner les apparences de la fatalité. La dette, dans ce discours, est devenue une malédiction qu’il faut conjurer. Et la politique d’austérité un impératif venu d’ailleurs. Et le report de l’âge de la retraite l’expression d’une volonté divine. Et le non-remplacement des fonctionnaires… Et la privatisation des services publics… "
__En ces temps de crise dans la crise, de politique sous tutelle, les marchés, tels qu'ils fonctionnent, mettent en péril la démocratie.
L’œil des marchés sait se faire oublier et a horreur des décisions politiques. Seul le court terme l'intéresse. "
Le Wall Street Journal, qui n’est pas l’incarnation d’une pensée alternative, écrivait, au moment du krach de 1987, mais cela reste valable aujourd’hui, que les marchés ne connaissent que deux sentiments : l’euphorie ou la panique. C’est exactement ce qui caractérise la psychose maniaco-dépressive. C’est-à-dire un état où les personnes perdent le contact avec le réel, notamment économique, et peuvent dilapider l’argent. C’est une des raisons pour lesquelles on préconise tutelle et curatelle. Il ne s’agit donc pas seulement de réguler les marchés financiers, mais aussi de les soigner".
L'heure est aux "experts" paraît-il. La démocratie? On verra plus tard...Les parlements sont marginalisés. Les peuples sont oubliés.
Comme disait
Mario Monti: «Je suis parvenu à la conclusion que l'absence de responsables politiques dans le gouvernement faciliterait la vie à l'exécutif, enlevant des motifs d'embarras.» Les réunions rituelles se succèdent et se ressemblent. Encore un nouveau dîner-sommet , simple exercice de communication, pour gagner du temps...
Le bricolage continue.

"... L'Union a ressorti les ciseaux et les rouleaux de scotch, pour faire ce à quoi elle excelle depuis l'éclatement de la crise en mai 2010: du grand bricolage. Quitte à complexifier chaque fois un peu plus l'échafaudage européen. Cette fois, ce sont les traités qui devraient faire l'objet de subtiles retouches. «Nous sommes terrifiés par l'immobilisme et les bricolages (des dirigeants européens - ndlr), il est temps de changer de stratégie», estime Isabelle Durand, une eurodéputée belge, qui s'exprime au nom d'élus partisans de davantage de fédéralisme en Europe. Pour Guy Verhofstadt, un autre élu belge, chef de file des libéraux au Parlement, les chefs d'Etat «sont en train de perdre du temps, à conclure une réforme totalement improductive des traités»
__Faut-il sauver un système qui nous ruine? Cest le plus sûr moyen de nous ruiner encore plus.
Persévérer, disent-ils...
L'endettement n'est tout de même pas mystérieux ("
La source principale des 23 points supplémentaires de dettes causés par Sarkozy provient de la baisse des recettes, pas de la hausse des dépenses"), même si la dépendance des marchés n'est pas d'aujourd'hui et relève d'un choix:
"...L'internationalisation de la dette française" est une politique volontaire menée par le Trésor depuis plus d'une dizaine d'années. De façon délibérée, le Trésor Public a cherché à accroître la part de la dette détenue par des investisseurs étrangers. Comme l'explique une note du Ministère des Finances de 2000, l'Agence de la dette, devenue depuis Agence France Trésor, s'est vue fixer pour 2001 l'objectif de "contribuer à la poursuite de l'internationalisation de la dette française (actuellement 28 % de la dette française est détenue par des non-résidents) par une politique active de promotion de la dette". Ce n'est qu'en dix années plus tard que le Trésor s'aperçoit du caractère un peu dangereux de cette politique. Comme le note l'Agefi en mars 2011 : "La part de la dette française aux mains des non résidents est repartie à la hausse au deuxième trimestre, après trois trimestres de repli. Elle atteignait 66,2% à fin juin contre 65,2% trois mois auparavant, selon le dernier bulletin mensuel de l' Agence France Trésor. Une trop grande dépendance à l'égard des non-résidents est désormais considérée comme un facteur de fragilité en cas de tensions. La part des non résidents a atteint un pic de 71,1% en juin 2010 après une décennie passée à internationaliser la dette de la France." En 1996, ce taux était de 13%... ...On peut admettre que, la dette augmentant en volume, il était nécessaire d'en chercher une partie croissante à l'étranger, pour ne pas absorber l'intégralité de l'épargne domestique. Néanmoins, l'épargne des français est abondante et pourrait suffire à absorber la plupart de la dette nationale : 5 000 milliards d'euros en mars 2011 pour 1 600 milliards de dettes - lire ce papier des Echos qui se demande si l'on ne pourrait pas utiliser plus utilement l'épargne des français..." _

("L'épargne financière accumulée des Français représente à l’heure actuelle environ 5 000 milliards d’euros, pour un PIB d’un peu moins de 2000 milliards d’euros et une dette publique de quasiment 1600 milliards...Une épargne qui ne finance ni l’investissement de long terme ni les PME/PMI...La vision de court terme prime sur le long terme.")

__Les complicités sont évidentes. La contrainte d'un euro non adapté et les rapports déséquilibrés avec la Chine ont aussi pesé très lourd.

Mais qu'est-ce que les marchés financiers? qui n'ont que faire du futur et qui continuent comme avant. Faut-il donc rassurer les robots?
Pendant ce temps-là, Standard & Poors dégrade le monde .
Réguler disiez-vous?
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Pour un new deal européen
Certains acteurs financiers veulent la peau de l'euro

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