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vendredi 2 mars 2012

Sondages: quelle confiance?

Quelques questions d'un sondé naïf

Comme la grippe avec le redoux, la sondagite est de retour avec le printemps électoral
A chaque élection d'importance, la question revient inévitablement:
Pourquoi les sondages?
Malgré le scepticisme affiché, les précautions d'usages ("ce ne sont que des sondages"...?), ils sont presque toujours jugés plus importants qu'ils ne sont, même parfois par ceux qui les contestent, quand ils les favorisent. La sondomanie française est devenue un sport national et une drogue.
Paradoxalement, "la majorité des partis indique faire l’usage de ces outils alors même que les responsables politiques en condamnent fréquemment le principe. Il semble donc paradoxal que l’on assiste à la fois à un développement de l’usage de ces instruments et à une mise en accusation de leurs conséquences pour le fonctionnement de la démocratie"
Il y a toujours les pour et les contre et le débat s'arrête souvent à ce constat.
__Mais la fiabilité de ce type d'exercice peut être contestée:
Quelle valeur démocratique faut-il lui accorder dans le jeu préélectoral, est-ce un exercice futile, voire pernicieux?

Il débouche parfois sur des usages frauduleux, manipulatoires:
" Bien qu’elles ne soient pas nouvelles, les études d’opinion ont connu sous le mandat de Nicolas Sarkozy une exposition tout-à-fait particulière. L’Elysée s’est retrouvé au cœur d’une polémique concernant l’utilisation et l’achat des sondages. Un individu est particulièrement visé dans cette affaire : Patrick Buisson, conseiller politique du chef de l’Etat, ancien journaliste d’extrême-droite à Minute et gérant de Publifact, société de conseil stratégique et de fourniture de sondages. Plusieurs casquettes qui posent quelques questions. Si les sommets de la hiérarchie exécutive sont visés dans cette affaire de " l’OpinionGate ", comme la nomme Alain Garrigou, d’autres évènements liés aux enquêtes d’opinion ont provoqué l’indignation. C’est le cas emblématique de l’enquête produite par l’institut Harris Interactive paru dans Le Parisien dans l’édition du 5 et 6 mars 2011. Cette étude a publié des résultats dans lesquels Marine Le Pen (candidate du FN) été en tête au premier tour de l’élection présidentielle. Cet épisode, comme l’affaire des sondages de l’Elysée a fait beaucoup couler d’encre, notamment lorsqu’on a découvert que les sondés ont été rémunérés pour leur participation. Les méthodes des sondages et leurs usages ont à nouveau été pointés du doigt."
Par exemple, ceux qui instrumentalisèrent la peur du FN

Plus les sondages se trompent, plus les Français sont sondés

Alain Garrigou, , l'iconoclaste, a la position la plus radicale dans la remise en cause des sondages, surtout dans l'Observatoire des sondages
Il y a beaucoup de suppositions dans un sondage, qui sont rarement explicitées

L'ivresse des sondages
satisfait l'addiction des politiciens, soucieux de leur image
Les sondeurs décident souvent des candidats qu'ils introduisent dans leurs sondages
Et si on se passait des sondages, faiseurs d'opinion, jeux truqués, pour retrouver une certaine fraîcheur démocratique ?
Faudra-t-il un jour interdire les sondages préélectoraux?
"Avant de s’interroger sur le fait de savoir si tel(le) candidat(e) a de bonnes chances d’être élu(e), il serait peut-être bon de savoir pour faire quoi. Et on peut même se demander s’il ne faudrait pas oublier totalement les sondages préélectoraux et les petits calculs plus ou moins cyniques et manipulateurs qu’ils encouragent afin d’en revenir plus classiquement à une logique inverse de celle qui tend à s’imposer aujourd’hui, à savoir que chaque parti construise d’abord un vrai projet de société en réunissant, pour l’élaborer, militants, experts, spécialistes et ensuite, mais seulement ensuite, voir qui peut, dans chaque parti, le défendre devant les citoyens avec quelques chances de succès..." (P.Campagne)
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Sondages interdits
Un sondage chasse l'autre
La production de la croyance politique

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