Ça va jazzer

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mercredi 25 juillet 2012

Dernières nouvelles des paradis

 Enfers citoyens

__Le problème n'est pas nouveau mais se pose aujourd'hui avec acuité, vu l'état de délabrement avancé des budgets des Etats, notamment par défaut de recettes fiscales.
L'étranglement des finances publiques qui en résulte a été plusieurs fois et solennellement souligné, mais sans succès. Trop de silences, de dénis, d'absence de vraie courage politique, voire des complicités, des intérêts croisés.
 La grande évasion n'a jamais cessé.
Outre le confortable refuge qu' ils offrent à l'argent sale de toute nature, la fraude hébergée dans ces paradis ne connaît pas la crise.
Un récent  rapport sénatorial essaie d'en évaluer l'ampleur.
C'est un  prix exorbitant:  sans doute un manque à gagner pour l'Etat entre 30 et 60 milliards. 
Sans doute plus, selon l'étude approfondie de Antoine Peillon.
_ « Une analyse détaillée des 50 premières banques privées internationales révèle qu’à la fin de 2010, elles géraient collectivement plus de 15 milliards d’euros d’investissements internationaux pour le compte de clients privés, y compris à travers des trusts et des fondations », note l’étude. Contrairement à ses démentis répétés, le système bancaire international est donc bien la pierre angulaire de ce système d’évasion fiscale." (Mediapart)
_____Pour lutter contre l’évasion fiscale, évaluée annuellement en France à plus de 50 milliards d’euros, le sénateur Eric Bocquet (PCF), rapporteur d’une commission d’enquête sénatoriale sur l’évasion des capitaux, a suggéré la création d’un Haut-commissariat. Selon le sénateur PS Yannick Vaugrenard, membre de cette commission d’enquête présidée par Philippe Dominati (UMP), l’évasion fiscale, évaluée entre 50 et 60 milliards d’euros chaque année en France, "représente, au moins, le montant du remboursement des intérêts de la dette française chaque année".
Les sénateurs avouent avoir eu le plus grand mal à chiffrer l’évasion fiscale. Si M. Vaugrenard a évoqué la fourchette de 50 à 60 milliards d’euros, Eric Bosquet a, devant la presse, parlé d"un risque fiscal compris entre 30 et 36 milliards d’euros", précisant que "cette évaluation ne compren(ait) pas une série de risques". "Si bien, ajoute-t-il, que la limite supérieure n’est pas définissable : est-ce 50 milliards, 80 milliards ?" "Il y a donc une impérieuse nécessité à faire cesser cette fraude fiscale", ont souligné les sénateurs au cours d’une conférence de presse rendant compte de cinq mois de travaux de leur commission dont le rapport a été adopté à l’unanimité.
"C’est un axe politique majeur sur lequel le gouvernement va devoir travailler à la rentrée", ont estimé les membres de la commission qui proposent une cinquantaine de propositions pour lutter contre l’évasion fiscale. Pour Eric Bocquet, un "Haut-commissariat à la protection des intérêts financiers publics" doit être "la pierre angulaire" contre l’évasion fiscale. Placée sous l’autorité directe du Premier ministre, cette autorité devrait bien sûr être dotée d’un "outil statistique" solide, dispositif qui fait "cruellement défaut actuellement", a insisté M. Bocquet.
Eric Bocquet a dénoncé en particulier "la misère des évaluations" ainsi que l’existence d’une "véritable ingénierie de la fiscalité" qui rencontre "une culture de la faille secrétée par un système économique de la performance financière". Le sénateur communiste a fait part de son "effarement" devant "l’horreur économique" recelée par la fraude fiscale, de son "malaise" aussi : "quel sentiment voulez-vous que l’on éprouve à constater que des jeunes gens intelligents consacrent toute leur activité à inventer des moyens de jouer avec les lois ?"
M. Bocquet a accusé une "Europe trop absente" des voies de lutte engagée contre la fraude fiscale par l’OCDE et le GAFI, car elle est "paralysée par les concurrences fiscales qu’elle abrite en son sein" et que c’est sur son territoire que résident "les paradis fiscaux les plus puissants du monde". "La politique franco-française de lutte contre l’évasion fiscale porte la marque de ces enlisements", a-t-il aussi remarqué. Aussi, les sénateurs veulent-ils, parmi leurs propositions, "intégrer la fraude et l’évasion fiscales au débat parlementaire" et procéder à une "évaluation régulière" des différents dispositifs qui seront mis en place.
Ils proposent aussi tout une série de mesures pour "valoriser la citoyenneté fiscale" comme le renforcement des prérogatives des institutions représentatives du personnel en matière de prévention de la fraude fiscale ou pour amplifier la "force de frappe" de l’administration notamment en créant un corps interministériel d’"informaticiens-enquêteurs".
_____Il va être difficile d'agir efficacement maintenant:"Entre 2008 et 2009, il y avait une fenêtre de tir pour les Etats : les banques étaient à genoux, ils auraient pu tout exiger d'elles, qu'elles sortent des paradis fiscaux etc...ils n'ont rien fait!"
 _On évoquera aussi les riches niches pour échapper à l'impôt, portant atteinte à l'équité fiscale.

mardi 24 juillet 2012

Colorado: les armes et les larmes

 ____Pour que rien ne change...
Aux USA, les drames se répètent à intervalles réguliers .
Une banalisation effrayante.
On se souvient encore de  Columbine, du drame en  Arizona, etc...
le colt fait la loi, grâce à un lobby des armes puissant,
chaque fois, on pleure, on prie, on espère...mais rien ne change
Malgré les soul-searching,  on ne cherche pas les causes, on ne s'interroge pas sur l'histoire.
D'un côté la douleur et le désarroi de bon père de famille, de l'autre, l'intérêt des  marchands d'armes.
L'hypocrisie est totale.
Obama et Romney ne sont pas chauds pour contrôler mieux les armes.
 La fusillade au Colorado ne changera rien au débat sur le contrôle des armes, tant qu' Obama esquivera le sujet .

Un lobby à 2,9 millions de dollar...« Nous voulons une autre Amérique, où un jeune comme Trayvon Martin puisse aller au magasin s’acheter des bonbons sans se faire tirer dessus », explique Dan Gross en référence au meurtre en Floride, il y a quelques semaines, d’un jeune garçon noir qu’un voisin avait pris pour un rôdeur.« Pour avoir vécu une telle tragédie, je vous dis que nous ne voulons plus des marques de sympathie (des hommes politiques), nous voulons des actions concrètes », prévient-il sur le site de son association. « La lâcheté politique n’est plus une excuse sur cette question de vie ou de mort. » 
Rassemblement "pro-gun" dans le Maine© Renaud Ceccotti-Ricci
« Il est temps que le Congrès arrête de suivre les seules recommandations des lobbys comme la NRA », explique-t-il. Selon le site opensecrets.org, qui étudie les lobbys à Washington, la NRA aurait ainsi dépensé 2,9 millions de dollars en 2011 pour convaincre les membres du Congrès de les soutenir. À l’inverse, les lobbyistes favorables à une législation plus stricte auraient à peine dépensé 10 % de cette somme (240 000 dollars)… Si 88 % de ces sommes ont été utilisés pour soutenir des républicains, 12 % l’ont été pour des démocrates.Obama est certes d’ores et déjà assuré de ne pas avoir les votes des plus radicaux du lobby pro-gun, les 4 millions de membres affichés de la NRA. Mais dans un pays où 32 % des foyers possèdent au moins une arme à feu, certains d’entre-eux, plus modérés, ont voté pour le président démocrate en 2008. La question est toutefois si sensible pour eux, que s’il décidait de prendre une mesure allant à l’encontre de leurs convictions, il y a fort à parier qu’ils se tourneraient vers Mitt Romney en novembre prochain.« Il est des combats qui valent la peine de perdre en politique. Éviter qu’un tel carnage ne se reproduise en fait partie », estime pour sa part Ed Randell, ancien gouverneur de Pennsylvanie et principal critique du président Obama au sein du parti démocrate, qui refuse tout calcul sur cette question. Il est toutefois bien seul. Si le massacre de Columbine, la tuerie de Tucson dans l’Arizona et le meurtre de Trayvon Martin n’ont pas fait changer les mentalités, il y a peu de chances que cette nouvelle catastrophe y parvienne plus aisément..." (Mediapart)
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- Tuerie d'Aurora : envolée des ventes d'armes dans le Colorado
- La "liberté" de tirer 100 cartouches sans recharger
- Michaël Moore : « Nous, Américains, sommes des tueurs incroyablement bons »
- Les Mexicains victimes d'armes américaines
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-Paru dans Agoravox

lundi 23 juillet 2012

Londres: les jeux et les exclus

  Bread and games    (Panem et circenses)

_____________Cachez-moi ces pauvres...

S'il y a bien des jeux, il manque de pain pour certains dans ce laboratoire de la  privatisation où explose la pauvreté, quand se creusent les inégalités.
 ____Cameron a annoncé de nouvelles réductions des aides sociales, après un massacre social déjà bien avancé.
_____La compassion dans le royaume  n'est plus de mise
 "Voilà un Premier ministre . né dans l'opulence, scandalisé par ces gens qui ont tout sans avoir à lever le petit doigt. Qui pourrait égaler un tel culot? La reine peut-être ? Elle pourrait par exemple commencer son discours de Noël en vilipendant ceux qui organisent des festivités extravagantes pour l'anniversaire de leur prise de fonction. Ou encore un de nos députés euroscéptiques refusant d'intégrer l'UE au motif que les Européens sont incapables de tirer un penalty correctement ? Fort de son bon droit, le Premier ministre a décidé de s'attaquer à cette catégorie de tire-au-flanc que sont les jeunesdes moins de 25 ans bénéficiaires de l'allocation logement. Mais il n'a toujours pas dit comment il comptait botter les fesses à ceux qui gagnent de l'argent sans payer leurs impôts et qui coûtent pourtant la bagatelle de 90 milliards de livres [112 milliards d'euros] par an à l'Etat. Il faut donc supposer que si les prestataires de l'allocation logement sont une priorité, c'est qu'ils doivent s'en mettre plein les poches. Les jeunes sont une ruine pour la nation. On nous dit qu'ils n'ont pas besoin d'allocation logement parce qu'ils peuvent toujours retourner vivre chez leurs parents. Une chambre d'enfant avec un couvre-lit à motifs de dauphins n'est pourtant plus vraiment adaptée quand on est marié ou qu'on a un diplôme d'ingénieur. Pourquoi alors ne pas interdire l'accès des jeunes aux bibliothèques ? Leurs mères peuvent encore leur lire des histoires. Ou alors les priver de toute allocation ? S'ils ont faim, ils peuvent toujours téter le sein maternel, au lieu de se nourrir aux frais du contribuable. Mark Steel Le Premier ministre britannique a présenté le 25juin son projet de réduction drastique des dépenses sociales..." [The Independent (extraits)]
__Pour prendre des leçons de solidarité, de vivre ensemble, il ne faut surtout pas passer la Manche.
Depuis Maggie, elle qui disait ne pas connaitre la société, seulement des individus, le pays de Sa Gracieuse Majesté, plus qu'ailleurs en Europe, est devenu  un  laboratoire de la dissolution du lien social. Chacun pour soi et Dieu pour tous...
Ce  modèle a failli.
  Le dogmatisme néolibéral de Hayek a produit ses effets. 
 

vendredi 20 juillet 2012

Fukushima: déni et bricolage

 __________________Notes et témoignages sur un drame en cours.

__Difficile d'avoir des nouvelles suivies et toujours fiables si on s'en tient aux medias officiels ici comme là-bas.
Il faut se tourner vers certaines sources japonaises courageuses et vers quelques francs-tireurs locaux et étrangers, soucieux d'éplucher toutes les données qui filtrent à travers une censure parfois massive.
Pas simple de se faire une opinion au milieu de beaucoup de contre-vérités et de manipulations.
Le quasi silence est devenu la règle, sauf un rapport tout à fait officiel, qui parle d'un "désastre crée par l'homme" et un dernier rapport non circonstancié de l'état nippon.[Rapport de la commission indépendante sur la catastrophe nucléaire de Fukushima]
__Les dernières nouvelles étaient plutôt inquiétantes.
 Le REDÉMARRAGE DU NUCLEAIRE a engendré à Tokyo une mobilisation massive, auquel ce pays n'était pas habitué. S'il y a  démantèlement, c'est celle des CERTITUDES...
Au moins les deux-tiers des Japonais sont en faveur de la sortie du nucléaire. Des gens en colère,
qui se savent mal informés
  ___________Antonio Pagnotta a passé beaucoup de temps à photographier ce qu'il appelle la « douce apocalypse » . 
Il en ramène des images saisissantes, parfois presque incroyables, notamment sur  la décontamination
en cours, aussi limitée qu'archaïque. La décontamination, très problématique, est finalement payée par le contribuable nippon.
Il note que  « Le pouvoir japonais est dans une attitude de déni. On limite les dégâts économiques, et on sacrifie la sécurité et la santé des citoyens. On ne cherche pas à connaître l’état de santé réel des populations. On construit l’ignorance. Je crains que tout cela ne conduise à une immense catastrophe sanitaire...."
___Il a observé une faune domestique à l’abandon, cochons, chiens ou chats livrés à un état sauvage. Deux mille vaches errent « en liberté » dans la zone interdite. Le photographe a vu aussi d’énormes araignées.
Il a aussi croisé le « dernier habitant » de la zone interdite (voir ici). Naoto Matsumura, 54 ans, était agriculteur à Tomyoka, ville abandonnée de la préfecture de Fukushima, qui avait plus de 15 000 habitants avant la catastrophe. Matsumura a refusé d’évacuer la zone pour des raisons d’honneur et continue à défier le groupe Tepco, le géant de l'industrie nucléaire et opérateur de la centrale accidentée. Depuis, il entretient les tombes et s’occupe des animaux d’élevage qui n'ont pas été abattus.
Antonio Pagnotta a exploré un territoire d’où la vie s’était enfuie, un paysage de « douce apocalypse », selon ses termes. Ses photos évoquent d’ailleurs la science-fiction dite post-apocalyptique, qui décrit la planète après une catastrophe ayant détruit la civilisation humaine, telle qu’une guerre nucléaire, une épidémie mondiale ou un choc avec une météorite.
Sauf que ce n’est pas de la science-fiction. Les photos du supermarché de Tomyoka seraient tout à fait à leur place dans Je suis une légende ou dans un épisode inédit de Terminator. « Elles n’ont pas été vues au Japon, elles n’ont pas intéressé les médias, dit Pagnotta. Je crois que les gens préfèrent ne pas savoir. » (Mediapart)
- Le dernier homme de Fukushima
- Fukushima, les effets des radiations.
- Fukushima : une population cobaye 
- « À Fukushima, les leçons de Tchernobyl sont ignorées »  
-Une population sacrifiée
- Voir Fukushima
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Merci à A.Pagnotta et à Mediapart

jeudi 19 juillet 2012

Médicaments: dérives

__Depuis déjà quelques temps, par l'écrit et par les ondes,  le Dr Nicole Delepine nous met en garde contre les  dérives d'un système de soins qui, par beaucoup d'aspects, " n'est plus au service du patient".
Pas seulement par son glissement vers certaines formes de privatisation , qui met en péril le fondement démocratique de la Sécurité Sociale, mais dans son fonctionnement lui-même.
Elle évoque la face cachée des médicaments, non seulement dans sa spécialité, la cancérologie, mais dans les domaines les plus divers, comme celui, hautement rentable,  des medicaments anticholestérol.
__Dans un système de soins de plus en plus standardisé, elle pointe surtout le pouvoir et les manoeuvres de grands labos, qui font trop souvent la loi, dans le domaine de l'information médicale comme dans celles du grand public, démasque leurs stratégies publicitaires concernant des produits souvent redondants, inutiles ou parfois dangereux.
Le cas du  Mediator est encore dans tous les esprits.
Il arrive que les labos fabriquent des maladies pour écouler des produits très rentables, surtout en psychiatrie.
 Le médicament peut être notre salut, mais aussi notre risque
 Il n'y a pas que la dose qui fait le poison (quoique...), mais aussi parfois la nature du produit.
C'est un problème trop sérieux  pour être laissé aux seuls firmes pharmaceutiques, dont on connaît l' influence et la puissance financière.
Bien sûr, certaines réformes sont en cours , mais le combat sera encore long.




mercredi 18 juillet 2012

Finances prédatrices: ça continue...

 On croyait avoir tout vu...

___En matière de prédation bancaire, le pire peut être sûr, l'inimaginable peut se réaliser
Même le très conventionnel Michel Barnier est hors de lui et ne 
 croit plus à l'autorégulation des banques (du moins c'est ce qu'il 
dit) et le très libéral hebdomadaire britannique, The Economist, traite les banquiers de "banksters"(shoking!) un terme plutôt réservé à la gauche radicale jusqu'à présent.
 "Même les régulateurs (Bank of England, Fed…pour l'instant) sont explicitement soupçonnés de connivence avec les régulés, et pas seulement d'impuissance ou d'incompétence. On atteint peut-être enfin le fond du problème, et le moment du tournant", signale un commentateur.
Jean de Maillard n'avait pas tort de parler d'arnaque.
Krugman, le prix Nobel, le dit depuis des années: "-"Il faudra absolument mettre en oeuvre une réforme efficace de la finance. Si tel n’est pas le cas, les banquiers prendront bientôt des risques encore plus grands qu’ils ne le faisaient avant cette crise. Après tout, la leçon de ces derniers mois est très claire : Quand les banquiers parient avec l’argent des autres, face ils gagnent, pile nous perdons." 
Il n'a pas été entendu...
Quelques réformettes, c'est tout . Des promesses, des promesses...Words,words...
Tranparency international, par exemple " estime que plus de 800 personnes ont été impliquées d’une façon ou d’une autre pour plaider les causes du secteur financier. A l’autre bout, plus de 120 parlementaires ont des relations directes avec les groupes financiers. Le président de la City of London Corporation, le plus vieux district de la capitale britannique, a été reçu 22 fois en quatorze mois par le ministre des finances, George Osborne, et d'autres responsables gouvernementaux chargés des finances.
 Résultat ? Selon la fondation, ces activités de lobbying ont été des plus payantes. Le secteur financier a réussi à abaisser les impôts sur les sociétés, à bloquer les règlements européens sur la spéculation sur les matières premières, à limiter le projet de retraites publiques pour les salariés les moins payés, à enterrer les plans gouvernementaux pour instaurer une nouvelle surveillance sur les sociétés cotées, entre autres. « Dans cette période d’austérité, le lobby financier a été capable d’assurer ses exonérations fiscales et les dispositions législatives qui lui étaient favorables », note le responsable du bureau. Comme chacun peut le constater, les engagements pris par les gouvernements à tous les sommets du G8 et du G20 après le déclenchement de la crise de 2008 sont vraiment respectés :  plus rien décidément n’est comme avant..." 
 Humour british?...
 __Le capitalisme financier toxique suit son bonhomme de chemin, contournant ou détournant les règles, quand elles existent Jean de Maillard avait bien noté que  "la fraude est un rouage essentiel de ce type d'économie".
 ___La régulation financière, décisive, reste encore un vaste chantier. L'affaire du «Liborgate», qui ébranle la City , dont le coeur est pourri, le montre avec éclat, comme les problèmes soulevés par les pratiques de Barclays. La haute finance, c'est le vol.
Les manipulations bancaires restent encore d'actualité et la question des paradis fiscaux, des niches fiscales, si importante pour une vraie réforme des finances publiques, reste en suspens, malgré les prétentions ou les dénis des politiques.
La triche s'est banalisée
Non, on n'a pas encore tout vu...
 ___Même le pauvre Osborne, en toute duplicité, finit par le reconnaître: " les faits "révélés" sont symptomatiques d'un système financier qui a élevé la cupidité par-dessus toute autre considération et a mis notre économie à genoux". Il ajoute : "La fraude est un crime quand il s'agit des affaires ordinaires. Pourquoi devrait-il en être autrement quand il s'agit de la banque ?"
    « Il faut pénaliser le pillage et la rapine »
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- Comprendre le Liborgate
- Manuel du parfait "bankster": spéculer pour se couvrir
- Quand les banques font main basse sur les politiques publiques
- Le jackpot de l'économie criminelle
- L'élite mondiale détient 18 trillons de dollars dans les comptes offshore. 
- Un casse de 16000 milliards de dollars:Bernie Sanders a vendu la mèche 
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-Paru dans Agoravox           

mardi 17 juillet 2012

Europe: saut fédéraliste?

 Vers une «union économique complète» (Barroso)

___ Dans la cacophonie européenne, qui glisse vers un fédéralisme disciplinaire, soumis aux marchés financiers, les réactions des élites convergent de plus en plus pour envisager à la hâte un grand bond en avant vers l'inconnu constitutionnel censé résoudre la crise traversant la zône euro, dont l'issue est d'autant moins probable, dans les conditions actuelles, qu'elle est tous les jours annoncée comme certaine...
Les croyants en toujours plus d'Europe relancent leurs incantations, comme si la marche forcée vers l'union politique, la mise au pas des souverainetés, allaient, comme par enchantement, créer les conditions de l'assainissement financier et la sortie de la crise par l'investissement et la croissance.
 "Alors que l’intégration européenne gagne chaque jour en impopularité, ils sont de plus en plus nombreux à affirmer en substance : «Nous ne sauverons pas l’euro sans accomplir un "saut" vers une Europe ouvertement fédérale.» A peine les Grecs – à qui l’on avait obligeamment expliqué qu’un mauvais choix entraînerait leur pays dans l’abîme, et la monnaie unique avec – avaient-ils voté que la réalité est réapparue : l’euro n’est en rien «sauvé». Le grand argentier allemand, Wolfgang Schäuble, qui s’était vu remettre le prix Charlemagne le 17 mai, avait à cette occasion relancé sa proposition d’élire un «président de l’Europe» au suffrage universel, et de transformer la Commission en véritable gouvernement..."
________________Mais ce pari du fédéralisme, dans les conditions actuelles, est une impasse politique.
"...Ce plan, pour la partie d’inspiration allemande proposée lors du Conseil prévoit une duplication des réformes menées dans ce pays, qu’il s’agirait d’étendre à tous les pays de la zone euro. Il en résulterait une dégradation brutale du partage des revenus entre profits et salaires au bénéfice exclusif des premiers. C’est la garantie d’une accentuation de la dépression de la zone.
Sous couvert d’Union budgétaire, il n’est envisagé qu’un renforcement de l’appareil disciplinaire qui placera les budgets relevant de la souveraineté politique des Etats membres sous la tutelle de Bruxelles. L’harmonisation des règles fiscales -loin de faire l’unanimité, il est vrai- ou la mise en commun des dépenses ne figurent pas dans un agenda qui consacre une politique économique purement restrictive...."
 ___Il s'agit donc là d'une prophétie mystifiante, qui ne résoudra pas les inégalités de développement.
" 
C’est bien l’hétérogénéité des structures économiques de la zone ainsi que le taux de change surévalué depuis 2002 qui est à la racine de ces graves déséquilibres qui va dans le sens d’une aggravation de la crise de liquidité. La multiplication des plans dont l’efficacité n’est que fugace et insuffisante mobilise l’argent public qui génère à son tour des plans d’austérité implacables qui loin de résorber la dette entraîne la zone dans une grave récession.
La crise de liquidité se double d’une crise de compétitivité qui résulte de ce que les importations augmentent bien plus rapidement que les exportations, faisant apparaître dans nombre d’Etats de la zone euro une balance commerciale largement déficitaire. Ladite crise de solvabilité s’est répercutée dans les conditions auxquelles les pays affectés pouvaient se financer sur les marchés financiers comme l’illustre l’écartement (« spreads ») des taux d’intérêt sur la dette souveraine.
 A cet égard, l’application de la monnaie unique à des pays dissemblables tant dans les structures économiques que dans la dotation en facteurs de production a contribué à accroître les écarts faisant apparaître un phénomène de divergence extrêmement marqué. La zone euro a confisqué aux gouvernements les instruments permettant de corriger ces divergences notamment dans l’évolution des coûts salariaux réels, Aggravées par le libre-échange et la hausse du taux de change,- dus à la fois à la politique de la BCE et au poids économique de l’Allemagne- ces divergences de coûts salariaux ont entraîné un phénomène massif de désindustrialisation particulièrement sensible en France et en Italie..."
___C'est surtout l'Allemagne qui tient les clés du problème
___On peut douter que la démocratie y gagne beaucoup.
Laissons le temps aux peuples de s'organiser et se remettre d'une Europe détournée de son sens, devenue simple zône de libre-échange, où la concurrence interne et l'ouverture sans règles au marché mondial détruisent toute solidarité.
Le volontarisme suscité par la panique économique ne peut aboutir.  Pire, il peut engendrer un rejet brutal.
Le rêve de Pères fondateurs, s'il se réalise un jour, est encore loin de nous...
_____________
- Qui gère bien son argent fait ce qu’il veut
-Fédération ou disparition? 
- Le moment fédéraliste est définitivement passé


 

samedi 14 juillet 2012

La "vie vélo"

___________________________________________________Billet du 16 Juillet____
 Quand on partait de bon matin... ♪♫♪♫

 __Je roule, donc je suis, oserait-on dire.
Mais l'esprit de Descartes en perdrait les pédales...
Disons plutôt, comme  Fournel: tant que je pédale, je tourne rond.
Car le vélo, régulièrement pratiqué, a le pouvoir de stimuler les sens, une existence moins distraite, d'éliminer letoxines de la pensée.
Certains y voient comme un exercice spirituel .
Rien à voir avec St Ignace. Disons plus modestement, un exercice (de masochisme), d'hygiène mentale.
D'autres y trouvent une source inattendue d'inspiration.
 Il y a   mille et une raisons de faire du vélo.
 _____Le vélo peut être un mode de vie.
Presque une philosophie en action, même en haute intensité, ce qui ne fait pas l'unanimité dans le monde varié des amoureux de le petite reine.
La vélosophie , bien loin de l'esprit des bourreaux du bitume, du vélobusiness,  est un état d'esprit, qui peut parfois prendre une forme virale, créant une forme étrange de dépendance...
Chaque cycliste assidu a une relation particulière avec sa bécane, très intime, tissée au cours du temps, souvent depuis l'enfance.
 Le vélo revient en force, même là où on ne l'attendait pas ou plus...
Ce n'est pas que pour les bourrins...qui ne voient que la ligne d'arrivée. Même s'il peut mener loin, il n'est pas d'abord de l'ordre du quantitatif, il reste une expérience intime, offrant un contact particulier avec le milieu traversé.
 _______Professeur historien romancier poète, Bernard Chambaz a aussi un bon coup de pédale. Il a effectué les trois plus grandes courses à étapes de la planète cyclisme : tour de France, tour d'Italie, tour d'Espagne. Ces échappées belles en solitaire, loin du peloton, activent la méditation, rythmée par le mouvement perpétuel des jambes qui tournent autour du cadre.
  Dans son « corps-à-corps avec le monde alentour », le cycliste pense. « A tout et à rien. » Existence, plaisir, effort, fatigue, humilité, simplicité, bonheur, esthétique, santé, vieillissement, mort, lenteur, plaisir, désir, perception, fuite, espace, temps, solitude, liberté, grâce, sérénité... Ces réflexions grandeur nature, philosophie de terrain, parlent aux enrouleurs de braquet. « Le vélo est une bonne école de la vie. »
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Paru dans Agoravox






On se demande...

 ____________________________________________________Billet du 14 juillet___
__ Si A. Merkel est capable de se mettre en colère
____Eh bien oui!  Unglaubar!
__ Si l'intégration à la française n'est finalement pas souvent une réussite, avec Fleur Pellerin, icône de la diversité

__Si des taux négatifs, c'est  une bonne nouvelle pour la dette française ou si c'est annonciateur d'une récession.

__Si Israël n'est pas en train de réécrire  l'histoire de la colonisation en Cisjordanie

__ Si Londres ne fait pas une sortie de route 

__ Si le gouvernement Ayrault aura le temps et les moyens de mener à bien son agenda social

__Si on pourra un jour s'en débarasser, après les immersions sauvages

__ Si ce n'est pas le bon moment d'acheter une île grecque 
  
__Si la pacte budgétaire ne va pas diviser la gauche

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__1789: Ce jour-là ...

________________La Bastille: heure par heure

"Rien" , note Louis XVI...

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vendredi 13 juillet 2012

Rigueur à la française


Erreur de chemin?

______Austérité est, paraît-il,  un terme à bannir.
Un remède qui mène sûrement l'Europe vers une aggravation du mal.
Responsabilité budgétaire serait -il plus politiquement correct, même si la France n'est pas l'Espagne?
On peut se poser la question...
__Les grandes orientations définies par Matignon ne font pas l'unanimité dans le monde des économistes.
Plus à gauche que la ligne officielle du PS, des voix se font entendre qui ne ménagent pas les critiques, comme celle de Lordon ou de Généreux. Mélenchon fait aussi entendre une  musique particulière..Cela n'est pas une surprise.
____Mais, dans le cercle des plus mesurés ou modérés, un économiste, certes keynésien, mais plutôt bon teint, responsable de l'OFCE, Xavier Timbeau, fait entendre une voix discordante, de manière certes nuancée, mais ferme.
Il estime que les choix européens actuels sont erronés, qu' une libéralisation brutale est une solution illusoire , "que la politique d’austérité choisie par le gouvernement constitue une erreur grave de stratégie. Faisant le lit de la récession, elle ne permettra pas d’atteindre la baisse des déficits qu’elle prétend poursuivre. « C’est une récession qui s’auto-annihile »
 Ses dernières déclarations " laissent à penser que la politique économique voulue par François Hollande ne va pas seulement opposer la gauche socialiste à la gauche radicale. Elle risque également de traverser les socialistes eux-mêmes et plus généralement les économistes, y compris ceux qui n’avaient pas de partis pris idéologiques contre le PS. Les critiques de Xavier Timbeau attestent que nous entrons dans un débat économique de première importance. Avec en arrière-fond une question majeure : d’entrée, le gouvernement socialiste n’a-t-il pas fixé des priorités économiques erronées ?
Cette position rejoind celle que Paul Jorion ou P. Krugman défendent depuis longtemps.
Tant que la  confiance , clé de la sortie de crise, n'est pas rétablie, toute tentative de redressement risque fort de déboucher sur un impasse.
La France n'est pas une île. C'est l'Europe toute entière, sur d'autres bases,  qui doit définir une autre politique économique. 
____________________Dans une lettre au Président de la République, X.Timbeau, dans son blog de Mediapart, déclare:
"... dans un contexte de finances publiques dégradées non pas par le laxisme budgétaire (ce qui exclut la Grèce) mais par la crise financière de 2008, une restriction budgétaire maintenant peut provoquer un effondrement social, politique ou économique ou détruire durablement la capacité productive. La restriction budgétaire ne serait donc pas simplement récessive à court terme mais également à long terme. L’expansion budgétaire serait alors une condition nécessaire pour la prospérité à long terme et la soutenabilité des finances publiques. Dans ce schéma, notre salut exigerait que nous gardions le cap dans la tempête.
Monsieur le Président, la pertinence de votre stratégie visant à « équilibrer les comptes publics en 2017 » dépend de celui de ces deux écueils que vous considérerez comme le plus menaçant ou inéluctable. Devez-vous craindre que la négligence budgétaire finisse toujours par se payer au prix fort ou devez-vous redouter par-dessus tout qu’une rigueur brutale compromette le futur de notre économie et n’alimente frustrations et désespoirs ?
Pour répondre à ces questions redoutables, les préjugés ou l’idéologie sont de mauvais conseils. Nous vous pressons au contraire de considérer les éléments les plus factuels :
  • Les notations des dettes souveraines de pays dont les déficits et les dettes publics sont considérables, comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ont été dégradées par les agences de notation sans conséquence particulière. Votre prise de fonctions ne s’est pas, elle non plus, traduite par une dégradation des conditions de financement de l’Etat. Ceci laisse à penser que les marchés comprennent, mieux, semble-t-il, que certains dirigeants, que le problème principal des finances publiques européennes n’est ni la dette ni les déficits mais bien la gouvernance de la zone euro et ses politiques monétaire et budgétaire. Un prêteur en dernier ressort ¬— il n’y en a pas en zone euro —résoudrait facilement et directement les crises de dette souveraine. L’objection voulant que cela forcerait la Banque Centrale Européenne à monétiser les dettes publiques, en violation de ses statuts et de son objectif de stabilité des prix, ne tient pas. La simple possibilité d’une monétisation réduirait en effet la prime de risque et en éliminerait la nécessité de sorte qu’il n’y aurait plus de panique autoréalisatrice sur le financement d’un Etat et de crise de dette souveraine italienne, espagnole, voire française.
  • En outre, Ugo Panizza et Andrea Presbitero ont montré qu’il n’existe pas de preuve historique convaincante que la réduction de la dette engendre une croissance plus forte. Dès lors, l’affirmation courante selon laquelle la réduction de la dette publique est un prérequis à la reprise de l’activité est au mieux une corrélation, au pire fallacieuse, mais en aucun cas une causalité impliquée par les données.
  • Vingt années de stagnation au Japon nous rappellent que la déflation est un piège durable et délétère. La sous-activité pousse les prix inexorablement à la baisse. Paul Krugman et Richard Koo ont montré comment les taux d’intérêt réels anticipés enclenchent une spirale de désendettement lorsque les anticipations de prix se verrouillent sur la déflation. Si de surcroît, la déflation des bilans touche le secteur bancaire, l’effondrement du crédit nourrit la contraction.
  • Un des effets pervers de l’austérité budgétaire découle de la destruction de capital humain par de longues périodes de chômage. Les cohortes de jeunes qui entrent sur un marché du travail dégradé prendront un mauvais départ qui les marquera durablement. Plus longtemps le taux de chômage persistera au-dessus de son niveau d’équilibre, plus profondes seront les frustrations issues d’un avenir bouché..."

jeudi 12 juillet 2012

PSA: un système qui déraille?

  Douloureuse saignée en vue

_____"Les ennuis commencent" aurait dit F.Hollande, peu après son élection.
Il est servi.
Son prédécesseur a sans doute tout fait pour ne pas avoir à assumer cette déconvenue, pour lui refiler ce cadeau empoisonné.
La fermeture d'Aulnay et les importants dégraissages sur d'autres sites n'étaient que différés, raisons électorales obligent.
Les aides et les promesses n'auront servi à rien.
"... Dans son intervention devant le Parlement, mercredi, le ministre Arnaud Montebourg a rappelé que le constructeur automobile avait bénéficié ces dernières années de plus de 4 milliards d’euros d’aides publiques, sans parler des multiples soutiens reçus depuis des décennies par la filière automobile. Quelles contreparties ont été exigées en échange ? Aucune. Les pouvoirs publics ont depuis longtemps renoncé à avoir la moindre exigence industrielle. À aucun moment, ils n’ont été associés à la réflexion sur l’avenir de la filière, se contentant d’aligner les « primes à la casse » pour soutenir l’activité.
La seule concession, semble-t-il, que la direction Peugeot a accepté a été de repousser toute annonce après l’élection présidentielle comme le lui aurait demandé Nicolas Sarkozy. Mais cela était acquis d’avance. Pour le reste, il est bien connu que les grands groupes français se sont faits tout seuls et ne doivent rien ni à leurs salariés, ni à l’État, ni aux contribuables. La seule autorité est leurs actionnaires, aime rappeler le Medef...
D’externalisations de charges aux frais de la collectivité en délocalisations, les constructeurs automobiles ont sans doute l’impression d’assurer leur survie. Un jour, ils découvriront peut-être avec retard un autre grand principe de l’économie industrielle, découvert par un de leurs prédécesseurs, Henry Ford : pour vendre des voitures, il faut aussi des ouvriers capables de se les payer." (Martine Orange-Mediapart)
_____Une bombe économique se prépare, comparable à celle qui a affecté la sidérurgie dans les années 80.
Certains parlent de tsunami social. Un cauchemar pour tout le personnel concenrné, dans le 93 et ailleurs.
L'impuissance du ministre du redressement productif est manifeste.
On ne voit pas quel sursaut collectif  pourrait réparer le désastre.
Les ventes de voitures régressent, la demande est  asséchée.
La surproduction  y est pour quelque chose, conséquence d'une guerre féroce entre constructeurs en Europe et au niveau mondial. Une spirale négative.
Les impasses du libéralisme mondial à courte vue se révèlent au grand jour.
Mais la demande faiblit aussi pour cause de crise, poussant beaucoup à ne plus renouveler aussi souvent leur véhicule où à repousser l'achat à des jours meilleurs.
______On est face à un système qui déraille
"...Il n’est pas même nécessaire d’attendre le document officiel de la direction de PSA sur l’avenir de ses sites européens. On sait d’avance qu’on y trouvera l’argument de la crise actuelle, la contrainte d’une Europe conçue comme un ring de boxe, la nécessaire course aux marchés asiatiques, l’impitoyable concurrence mondialisée, les paris périlleux sur les nouvelles motorisations…
Le dossier Aulnay, c’est la quintessence du monde tel qu’il a été construit depuis 30 ans. C’est la représentation, en miniature, de la fuite en avant d’un système... l’histoire montre qu’avec ou sans la crise actuelle, cette course vers la surcapitalisation conduit immanquablement à des surcapacités de production. Autrement dit, la forme que prend la bataille pour le profit mène régulièrement à une irrationalité du dispositif productif. Et donc à des chocs sociaux considérables. La crise actuelle (baisse de la demande) ne vient que renforcer cette tendance structurelle. Le problème n’est pas de vérifier quel est le taux de surcapacité en Europe, mais de savoir par quels mécanismes en arrive-t-on régulièrement à devoir détruire de la richesse, du savoir, des équipements et des emplois.
L’autre aspect symbolique du cas Aulnay, c’est qu’en dépit de la répétition systématique de ces cycles, rien n’est jamais fait pour anticiper. Pire, on persiste pendant des mois, voire des années, à dire aux salariés qu’il n’y a pas de problème. Par diverses voies, on fait passer le message insidieux que c’est «plus compliqué», que peut-être ce ne sera pas sur ce site ou que ce sera moins radical… La manière dont la direction de PSA a cherché à maintenir le doute et a joué la montre jusqu’à l’accord avec General Motors est tout à fait éclairante. Ce qui ne l’empêchera pas d’alimenter positivement la rubrique «Responsabilité sociétale et environnementale» de sa prochaine plaquette financière annuelle..."
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- PSA, un choix entre chantage et coup de force
- Coût du travail : les exagérations du patron de PSA
-La com de la fermeture 
-La crise est d'abord celle de la demande 
- Les restructurations de PSA, premières d'une longue série en Europe
-Ce n'est pas un problème de compétitivité 
- La «démondialisation» est-elle la solution ?
-Implications étrangères?