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mardi 7 mai 2013

Vers l'école garderie?

 Dérives d'une institution
_______________________Depuis plusieurs décennies, la question est récurrente: où va l'école?
Quand on lit de tels témoignages, même s'ils ne reflètent qu'un aspect de la réalité, on se dit que rien ne s'arrange.
Et les parents, forcément compétents, qui souvent récriminent ...
Parfois, le problème revient sur le devant de la scène, avec quelques mesurettes à la clé, puis l'indifférence retombe.
Mais pas le malaise.
L'école ne brûle pas, mais elle va mal...
Les bons conseils ne manquent pas, mais les diagnostics pertinents sont rares, concernant le lent glissement de l'école de la République vers des formes de savoirs déstructurés, où  l'acte de transmission lui-même pose problème dans le contexte libéral, où l'autorité, toute autorité, même celle d'un savoir légitime, se trouve contesté.
Ce ne sont pas seulement les élèves qui ont changé, une question de civilisation, de motivation d''attention. C'est tout un système qui dérive, avec la complaisance ou l'ignorance de certains responsables. La faisabilité de l'ajustement, préconisée par l'OCDE, a accéléré le processus.
La gauche, en phase avec le courant libéral-libertaire, n'a pas été pour rien dans ce que d'aucuns appellent un naufrage. 
Les points de vue critiques ne manquent pas sur ce phénomène.
Celui-ci en est un parmi d'autres, qui a le mérite de pointer les dysfonctionnements majeurs.
Et si on revenait à l'instruction?... à des programmes dignes de ce nom?
Condorcet n'a pas pris une ride.
"L'échec le plus grave, le plus retentissant, mais aussi le plus emblématique, de l'école « de la République », est certainement le double échec lié de l'apprentissage de la lecture et de la langue. Le plus grave car il conditionne tous les autres, le plus emblématique, parce qu'il livre le drame de l'école française : l'échec de la lecture naît certes des difficultés des élèves, mais est accentué par l'imposition de méthodes de lecture issues des cerveaux des docteurs Mabuse des « sciences » de l'éducation, contre toute expérience concrète d'enseignants de terrain : une ancienne institutrice (mais oui) de ma fille s'insurgeait qu'on veuille lui interdire tout recours à une méthode syllabique qui donnait pourtant d'excellents résultats auprès des petits gitans à qui elle enseignait. Et l'instabilité de son public ne lui offrait que peu d'heures pour y parvenir. Combien d'élèves ai-je entendu ânonner en terminale puis à l'université ! L'exemple montre la vacuité des idéologies pédagogiques qui nous soumettent au prétendu rythme des élèves : ne jamais les forcer, donc apprendre à lire en deux ans ; sous des dehors démocrates, les mentors de l'éducation nationale affichent leur mépris des élèves, à commencer par ceux des quartiers difficiles.
L'échec de l'enseignement de la langue surajoute tout simplement la mauvaise formation des enseignants : on peut devenir instituteur (j'y tiens) avec en poche n'importe quelle licence, comme si on pouvait enseigner ce qu'on ne connaît pas, comme si on recrutait des philosophes ou des plombiers pour enseigner la musique dans les conservatoires."
 Retrouver le plaisir de lire à l'école, ce ne serait déjà pas mal...
___Le diagnostic est accablant. Il est temps de reconstruire l'édifice, de prendre à bras le corps l' échec scolaire sans céder sur l'essentiel, de redonner le goût et le plaisir de lire, fondement de tout vrai savoir, de retrouver un peu de bon sens, loin des pressions des marchés, de redonner en toute souveraineté la priorité à l'Education Nationale, préparant la recherche et les investissements de demain.
Quel candidat entamera la reconstruction de ce projet libérateur, inspiré des principes indépassables mais réactualisés de Condorcet, de Ferry et de Langevin-Wallon?
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L'éducation coûte trop cher ? Essayez l'ignorance !... (Lincoln)
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- L’Ecole et le Capital : deux cents ans de bouleversements et de contradictions
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