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mardi 13 août 2013

Flexibilité institutionnalisée

Flexibility in employment
                                              Dans la série "on n'arrête pas le progrès"..
...Pourquoi payer les vendeurs à attendre les clients?
C'est vrai, non, en bonne logique commerciale?...
         Au pays de Dickens, au Royaume de la flexibilité absolue (même la Reine gère sa fonction de manière très flexible...), où plus rien ne finit par étonner, on ne cesse de progresser, depuis que  Cameron  a mis ses pas dans ceux de Maggie, dans un contexte de privatisation généralisée.
Pour fair baisser le chômage à 8%, disent-ils,  on a a institué une nouveauté:: le contrat zéro-heure.
 Il fallait l'inventer!
C'est le meilleur moyen de rendre le travail toujours plus flexible.
 Depuis le début de la crise financière, en dépit de son économie stagnante, la Grande-Bretagne se targue d’avoir maintenu un taux de chômage relativement bas (8 %) au regard de ses homologues européens. Mais, comme le montrent une série de révélations dans la presse britannique depuis une dizaine de jours, ce succès est en partie imputable à l’utilisation croissante de contrats de travail dits « zéro heure » (« zero-hours contracts »). Dans un pays qui possède déjà un marché du travail extrêmement flexible (lire ce billet de l’économiste Jacques Freyssinet), les contrats « zéro heure » représentent une nouvelle étape dans la dérégulation des rapports entre employeurs et employés, au détriment de ces derniers.
    Comme souvent l'UK a copié sur son cousin, car ce genre de contrat (?) existe aux Etats Unis depuis des lustres, ça s’appelle « to be on call », c’est surtout dans le secteur des services, le boss a une liste d’esclaves qu’il peut appeler par téléphone à n’importe quelle heure. il y a aussi « to be let off »,
                                    A vrai dire, les contrats « zéro heure » existent depuis longtemps en Grande-Bretagne. Leur mouture actuelle découle des lois sur l’emploi et les salaires de 1996 et 1998. Ils stipulent qu’un salarié est lié par un contrat à son employeur, mais que ce dernier ne lui fournit aucun horaire fixe ni aucune garantie quant au nombre d’heures travaillées. Dans le meilleur des cas, les entreprises fournissent à leurs employés une prévision de planning avec une ou deux semaines d'anticipation. Pour autant, ils ne sont pas à l’abri d’une modification de dernière minute ou d’être renvoyés chez eux – sans salaire – s’il n’y a pas assez de travail ce jour-là.
L’idée originelle de ces contrats était de permettre à des entreprises qui ont parfois des pics d’activité ou une demande ponctuelle d’y répondre sans avoir à embaucher des salariés permanents. D’ailleurs, l’exemple fourni sur le site officiel du gouvernement britannique est éclairant : il s’agit du recours à des traducteurs-interprètes. Mais, aujourd’hui, ces contrats sont utilisés par de nombreuses grandes entreprises – généralement des commerces – pour avoir sous la main une main-d’œuvre disponible et docile. Les chaînes de magasins de sport Sports Direct, de cinémas Cineworld, de pharmacies Boots, de restauration rapide McDonald’s, Burger King ou Subway, sont parmi les plus gros employeurs de contrats « zéro heure ».
                     La précarité n'est-elle pas en train de devenir la norme du futur ?
 En France sommes-nous à l'abri de ce "progrès", ou plutôt ce grand bond en arrière?
 Comme l’a résumé Larry Elliot, l’éditorialiste du Guardian, le recours massif à ces contrats précaires fleure bon le XIXe siècle : « De la pure exploitation – le genre de conditions de travail qui ont donné naissance aux syndicats (…) C’est comme si la Grande-Bretagne avait remonté le temps, retournant à un âge où l’employeur avait le fouet en main et où les droits dont jouissaient les travailleurs sous le système féodal avaient été supprimés. »
                           La précarité devrait être cotée en bourse... 
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(Paru dans Agoravox )
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