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mercredi 21 août 2013

OGM et super mauvaises herbes

 Cercle vicieux de l'agrobusiness et fuite en avant des semenciers
                                                                                                   Cela avait été prévu.
Comme pour les antibiotiques, c'est automatique: plus on en prend, plus on donne à certaines bactéries des capacités de résistance redoublée. Les lois darwiniennes s'appliquent aussi à la micobiologie.
Plus on multiplie et renforce les herbicides en agriculture, plus on fait apparaître des espèces d' herbes résistantes, ce qui entraîne l'usage d'herbicides renforcés et l'entrée dans le domaine d'OGM spécifiques:
"Les mauvaises herbes peuvent réduire grandement le rendement des cultures. En effet, elles entrent en concurrence avec les plantes agricoles pour les nutriments du sol, l’eau et la lumière. Afin d’éliminer les plantes indésirables, les cultivateurs peuvent vaporiser leurs champs avec des herbicides chimiques. Il existe plusieurs types d’herbicides, différenciés selon les familles de végétaux qu’ils détruisent.
Les herbicides à spectre large détruisent la majorité des plantes. Ils ne peuvent donc pas être appliqués au champ quand les plants cultivés ont commencé à pousser. Ce type d’herbicide est le plus souvent vaporisé en pré-émergence, c’est-à-dire avant que les plantes cultivées ne sortent de terre. Les mauvaises herbes qui apparaissent après la sortie des cultures sont éliminées d’une autre façon, souvent mécaniquement.
Depuis peu, il existe de nouveaux herbicides post-émergence avec un spectre plus restreint qui permettent aux fermiers d’éliminer les mauvaises herbes en vaporisant directement les cultures. Comme ce type d’herbicide détruit moins de variétés de plantes, les agriculteurs doivent traiter leurs champs plus souvent afin de détruire toutes les mauvaises herbes.
Les chercheurs ont développé des plantes transgéniques tolérantes aux herbicides à spectre large. Ainsi, les agriculteurs peuvent vaporiser leurs champs n’importe quand pour détruire toutes les mauvaises herbes, sans nuire aux cultures. La culture de ce type d’OGM devrait permettre, théoriquement, de réduire le nombre d’applications d’herbicides....
"

          On avait fait croire qu' elle allait simplifier la vie de l'agriculture et multiplier les rendements.



                     C'est bien le contraire qui se produit.. C'est surtout aux USA, où Monsanto, vainqueur de la guerre chimique, mène le bal agricole, que ces effets pervers se manifestent le plus massivement. La menace de super-mauvaises herbes n'est pas un fantasme.  Les OGM ne tiennent pas leurs (fausses) promesses. 
("...Stanley Culpepper, spécialiste des mauvaises herbes à l’université de Géorgie, annonce que de nombreux agriculteurs américains sont en effet désireux de retourner à une semence traditionnelle, mais pas seulement à cause de la résistance des plantes parasites, car « l’utilisation des OGM devient de plus en plus chère et tout se joue sur une question de rentabilité », affirme pour sa part Alan Rowland..."
Les conséquences ne sont pas minimes...Elles étaient prévisibles:
"L’une des conséquences de l’agriculture aux OGM : le recours à des quantités de plus en plus massives de pesticides nocifs pour la santé et l’écosystème. Quelques années seulement après la mise sur le marché des semences de Monsanto Roundup Ready, génétiquement modifiées pour être résistantes à un pesticide, le Roundup (également vendu par Monsanto), « les mauvaises herbes ont développé une résistance au glyphosate (le principal composant du Roundup Ready) et les agriculteurs se sont mis à appliquer de plus en plus d’herbicides : la consommation totale d’herbicides a augmenté de 26 % entre 2001 et 2010 », y lit-on... La situation est de plus en plus préoccupante. Quand des mauvaises herbes résistantes étaient recensées dans cinq États américains en 2005, on en compte dans une douzaine d’États en 2012, indique Food and Water Watch. Et cette évolution met les spécialistes d’autant plus en colère qu’elle était parfaitement prévisible, comme le rappelle l’agronome Chuck Benbrook..."
Certaines cultures sont parfois abandonnées aux USA
           Il y a OGM et OGM  .....(quoique...)
Dans le domaine agricole, la plupart de leurs utilisations actuelles posent problème, pour ne parler que du domaine de la production.
Par exemple, " La mise au point de variétés GM de soja résistantes à (ces) trois herbicides vise à « fournir un outil important aux cultivateurs de soja faisant face aux adventices » devenues résistantes aux herbicides classiques comme le Roundup. Ce phénomène de plantes devenant résistantes à des herbicides, dont ceux à base de glyphosate, a été abordé par l’expertise collective Inra – CNRS qui, début 2012, concluait que ce problème était confirmé avec plus de 200 espèces végétales résistantes à un herbicide, voire à plusieurs. Les mécanismes d’acquisition de la résistance sont : « espèces moins sensibles à l’herbicide, plantes devenues résistantes par mutation spontanée, et plantes ayant acquis le caractère de tolérance par croisement avec la Variété Tolérante aux Herbicides » . Aux Etats-Unis, en 2010, le congrès avait conduit des auditions d’agriculteurs sur le sujet du fait de l’ampleur que prenait ce phénomène, et de son côté, Monsanto formulait une offre de rabais aux agriculteurs qui multiplient l’usage des herbicides pour lutter contre les herbes résistantes au Roundup.
Ce maïs multi-tolérant aux herbicides interroge quant aux méthodes de lutte contre les adventices résistantes aux herbicides, en utilisant les mêmes moyens que ceux qui ont généré le problème. A quand un vrai changement de paradigme avec la mise en place de modèles agricoles alternatifs ?.."

   L'agriculture est une chose trop sérieuse pour être laissée aux lobbies de la chimie, à la logique de l'agrobusiness. Comme ici, dans un domaine annexe.  Il existe des alternatives...Le sol est une matière vivante.
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Paru dans Agoravox 
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