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jeudi 12 septembre 2013

Retraites: nouveau ravaudage

La der des ders?...                                                                  [Questions sur une Nème réforme, depuis ses origines]
                              On ne nous dit pas tout…
                                                                              Cette nouvelle mouture (en attendant la suivante) ne relève pas un d'un problème purement technique et économique mais de choix de société, d'options politiques.
          Du ravaudage. Mais il fallait faire un signe en direction de Bruxelles et des marchés financiers
 "...Nul ne nie l’augmentation du nombre de personnes de plus de 65 ans. Mais la vague grise n’a rien d’une déferlante : nous ne sommes ni en Allemagne ni au Japon. D’une part, la France a une démographie dynamique et disposera donc à l’avenir d’une population active en augmentation. D’autre part, elle connaît une productivité du travail parmi les plus élevées du monde. Si, comme on nous le répète souvent, il y avait effectivement 2,5 actifs pour 1 retraité en 1970 contre 1,5 actif d’ici 2020, ce dernier produit aujourd’hui plus que les 2,5 d’antan. Du point de vue des richesses disponibles pour les retraites, il n’y a donc pas de pénurie. Contrairement à ce que prétendent les apôtres de l’apocalypse, l’actif de demain ne sera pas pressuré par les vieux à venir.
En fait, si le président Hollande s’est ainsi précipité, ce n’est pas pour « sauver le système de retraite », menacé d’aucune faillite, mais pour répondre aux injonctions de Bruxelles et des agences de notations qui réclament une réduction des dépenses publiques et notamment des retraites par répartition. « Le projet de réforme comporte des points pouvant être vus comme en opposition avec ce que la commission avait suggéré », a déjà fait savoir M. Olli Rehn, commissaire européen chargé des affaires économiques et monétaires, sur le ton de l’instituteur mécontent face à un élève récalcitrant. Avec la même condescendance, l’agence de notation Fitch indique : « Les récentes annonces du gouvernement français sur sa réforme des retraites constituent une étape positive pour la signature de crédit (...) mais n’apparaissent pas suffisantes. » Pour les milieux financiers, ce n’est jamais assez..." 
  Depuis quelques années, il s'est agi d'abord de préparer les esprits, en dramatisant et en masquant la question de la  croissance,  de l'investissement productif, et en escamotant l'emprise de la finance dérégulée sur les choix politiques fondamentaux, qui stérilise l'emploi, sacrifié sur l'autel de la mondialisation sans règles et des délocalisations généralisées.
Il fut un temps d'ailleurs où  le PS trouvait "injuste" de relever l'âge légal de départ  
    Le vrai débat n'a pas eu lieu.
"Les difficultés de l’économie française ne sont pas dues au coût du travail mais au coût exorbitant que fait subir le capital à la société. En trente ans de néolibéralisme, la part dévolue aux dividendes a augmenté de 5 points de pourcentage de la valeur ajoutée des entreprises, aux dépens des salaires et de la protection sociale. Et malgré la crise, les dividendes continuent d’augmenter. En 2012, les entreprises ont distribué 230 milliards de profits, ce qui représente un « surcoût » du capital de 100 milliards par rapport aux « normes » des années 1970-1980..."
      Et si le but principal des réformes était de pousser les gens vers les « produits » d'épargne retraite, comme le suggère ouvertement le patronat français?
" Ce n’est même plus un sous-entendu dans le débat sur la réforme des retraites : pour nombre de représentants patronaux, le système par répartition, instauré depuis plus de soixante ans, n’est plus de mise. Sans même attendre les propositions du gouvernement sur le sujet, le nouveau président du Medef, Pierre Gattaz, a annoncé ses priorités : « Il convient de développer la retraite par capitalisation de manière complémentaire au système par répartition », a-t-il déclaré dès l’une de ses premières interventions.
Très en pointe dans ce combat qu’il mène depuis des années, Henri  de Castries, président d’AXA, insistait à son tour dans un entretien au Figaro début août, sur la « bonne » méthode pour réformer les retraites. Allongement de la durée des cotisations, report de l’âge de la retraite, baisse des cotisations patronales, ses préconisations ne manquaient pas. À un moment où l’entrée sur le marché du travail est de plus en plus tardive, où les carrières sont de plus en plus hachées, tout est fait pour installer un climat anxiogène, destiné à  persuader chacun qu’il convient d’épargner pour soi..."
     Mais le capital et la finance sont  épargnés  (1)
Les idées reçues sont reprises par une éditocratie conformiste, qui martèle les mêmes pseudo-évidences.
Pour l'économiste JM Haribey,  une alternative existe.
_______Pourquoi maintenant? Au plus mauvais moment. En voulant aller vite, le gouvernement prend donc le risque de faire l'impasse sur un débat majeur : croit-on vraiment qu'il est possible de rétablir l'équilibre des régimes de retraite dans un contexte de chômage historique?
 Etait-il vraiment nécessaire d’annoncer immédiatement une hausse de la durée de cotisation requise dans 12 ans, sans savoir quels seront, en 2025, la situation du marché du travail, les besoins d’emplois, les désirs sociaux, les contraintes écologiques ? Cette annonce risque de désespérer les jeunes qui peuvent penser qu’ils n’auront jamais droit à une retraite. Les jeunes commencent aujourd’hui à valider des trimestres à 22 ans et peuvent faire le calcul : 22+43=65 ans. Les années manquantes sont fortement pénalisées actuellement : 2 ans de moins de cotisation font perdre 14,3% de pension. Aussi, faut-il rappeler que le système de retraite est réformable en permanence et que l’allongement de la durée requise de carrière pourra ne pas avoir lieu, s’il aboutit à une baisse trop importante des pensions. 
 Des propositions alternatives peuvent être proposées, pour une plus grande justice sociale.
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___ (1) Un problème de financement ? Non, de répartition de la richesse ! On oublie que  la fraude fiscale, c’est 80 milliards par an !
En 1990, il y avait 9,5 millions de retraités, en 2030, il y en aura 21 millions Oui, et alors ! C’est la spéculation financière qui est un poids mort pour l’économie, pas les retraites : les pensions sont réinvesties dans l’économie parce que les retraités consomment, comme tout salarié (alimentation, transport, tourisme…), générant une activité locale productive d’emplois, et contribuent à l’impôt (sur le revenu et TVA). Et si quatre actifs cotisaient pour un retraité en 1960, alors que seulement deux actifs cotisent pour un retraité en 2010…on ne nous dit pas tout ! Car entre-temps la productivité du travail a augmenté de l’ordre de 3% en moyenne par an, autrement dit un salarié produit 3% en moyenne de richesses supplémentaires chaque année.
L'iniquité est donc manifeste. Les efforts ne seront pas partagés.
___(2) Dans la réalité les séniors qui sont dans l’emploi y restent aujourd’hui jusqu’à soixante trois ans et demi. Ils paieraient donc un peu la note. Mais tous les autres paieraient beaucoup. Et qui sont-ils, ces autres : ils sont les plus pauvres, les plus faibles. Passé 55 ans, six hommes et femmes sur dix n’ont plus de travail. Décréter qu’ils devront patienter jusqu’à 65 ans pour avoir droit à une pension, même amputée, revient à exiger qu’ils exercent un travail qu’ils n’ont plus, donc à les renvoyer d’abord aux minimas sociaux, ensuite à des pensions rabotées par les années d’inactivité.
       Tant que la question de l’emploi des seniors ne sera pas réglée, et ce n’est pas demain la veille, ce qu’on appelle pudiquement « le recul de l’âge légal » ne sera que la face présentable d’une politique imprésentable, qui programme l’appauvrissement d’une partie des français.
       En d’autre terme un cache-misère… (Hubert Huertas- Mediapart)
 On oublie aussi que si on vit plus longtemps, c'est -du moins en partie- grâce à la retraite à 60 ans__
___(3) L'Allemagne est divisée face au problème des retraités. Beaucoup sont dans la misère.
On y évoque maintenant  la retraite à 69 ans...
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