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lundi 21 juillet 2014

"Désastre sans nom"

        L'exquise politesse de l'armée la plus morale du monde, faisant toujours preuve de beaucoup de retenue, est tout à fait remarquable.
                                                                                          Une preuve? Avant de détruire une maison supposée abriter des armes, Tsahal dit Bonjour.   «Bonjour, mon nom est Danny. Je suis officier de l'agence militaire israélienne.  Dans une heure, je vais faire exploser votre maison.»
   Courageusement, l'armée tire à distance, pas drones interposés.
                 Mais cette guerre si civilisée comporte quelques "bavures". Plus de 300 400 500 600 700 800 1000...++ morts déjà, dont nombre de femmes et d'enfants, dans cette petite bande de terre de 362 km2 où s’entassent dans la misère 1,8 million d’âmes, soit l’une des densités de population les plus fortes au monde.
         " Bien sûr, des frappes ont également lieu sans aucun avertissement, ou au mauvais endroit. Plus étonnant, plusieurs articles de presse relatent des cas où l’avertissement n’a pas été suivi d’effets. Un moyen de maintenir la pression, en quelque sorte.
D’après le New York Times, Israël vise à minimiser le nombre de tués mais aussi à « se couvrir » contre les accusations de crimes de guerre. Une fois prévenus, si les habitants n’évacuent pas, Israël ne les considère plus vraiment comme des civils."
  Bien sût, ce n'est pas (encore) la brutalité de Plomb durci (La droite israëlienne craint les réactions internationales, un nouveau rapport Gladsone et d'une partie de sa population) mais dans cette petite bande de terre en détresse, prison à ciel ouvert, les dégâts sont déjà considérables, les privations, dramatiques, la situation sanitaire catastrophique.
        Rien n'a changé  depuis 2008.
Pas tout à fait. Le désespoir a grandi d'un côté, tandis qu'à Tel-Aviv, Netanyahou, utilisant les vieilles recettes machiavéliques et selon un nouvel agenda, un jeu à plusieurs bandes, s'allie aux ultranationalistes, adeptes d'une colonisation sans frein, au nom d'un Grand Israël.. Le Hamas, produit de l'intransigeance de son voisin surarmé, s'étant laissé allé à la fuite en avant et aux divisions, récolte aussi les fruits de ses erreurs accumulées ainsi que de la situation voulue par son puissant voisin. Le Hamas existe, quoi qu'on on pense. On ne négocie qu'avec ses adversaires. Rabin l'avait compris.
          Dans cette confrontation  asymétrique, la voix de la raison ne se fait plus entendre. L'opinion est devenue captive, par peur ou par lassitude, ne croyant plus à la paix, à laquelle certains s'obstinent encore à rêver, refusant la haine. Haine qui s'exporte dans la communauté juive, elle-même divisée.
                        La situation politique actuelle israëlienne depuis Sharon, le jeu des alliances internes poussent les faucons comme Liberman à une perpétuelle fuite en avant. 
  La Palestine n'est plus à l'ordre du jour, repoussée aux calendes grecques, quand les poules auront des dents, quand les Palestiniens seront finlandais ou quand les rabbins (ou les mollahs) mangeront du cochon...
    Les critiques ne manquent pas, soulignant le caractère surtout intérieur de cette opération-prétexte, mais n'affectent pas encore le régime. Obama regarde ailleurs, l'Europe, toujours équivoque, se tait ou tient le sempiternel discours hypocrite de la symétrie des forces. La France fait dans l'équivoque.
        Des voix israëliennes, peu écoutées dans le contexte de peurs instrumùentalisées s'élèvent pour dénoncer un désastre sans nom et le piège qui menace le pays, qui refuse toute paix, sourd aux multiples résolutions onusiennes.
                      Zeev Sternhell n'y va par quatre chemins: 
                                                           "..La droite israélienne est porteuse d'un désastre sans nom qui est en train de s'abattre sur nous, mais elle n'est pas bête. Elle sait aujourd'hui exactement ce qu'elle veut. Elle veut conquérir la Cisjordanie, elle veut l'annexer sans le dire tout en l'annexant. Elle veut que les Palestiniens acceptent de leur propre chef leur infériorité face à la puissance israélienne.
La droite israélienne procède aujourd'hui de deux manières. À l'intérieur d'Israël, elle prépare une série de lois, notamment celle qui définit Israël comme un Etat juif. C'est-à-dire qu'on dit aux Palestiniens, aux Arabes israéliens, citoyens israéliens qui ont la même carte d'identité que moi, qui sont 20% de la population, qu'Israël est un État juif, c'est-à-dire qu'il n'est pas le leur. Ils vivent à l'intérieur de l'État juif, mais ils doivent accepter le fait que cet État est à nous, et pas à eux. C'est ce qui se fait à l'ouest de la ligne verte.
Dans les territoires occupés, il y a deux populations, dont 350.000 juifs. Ça crée une situation que certains aujourd'hui considèrent déjà comme irréversible. Moi, j'essaie de croire qu'elle est encore réversible. Mais, au fond de moi, je sais que la situation est désespérante et désespérée.
Moi qui ai participé en tant que soldat à de nombreuses campagnes militaires de 1956 à 1983, de la guerre des Six Jours à celle du Kippour puis celle du Liban, puis ai été l'un des fondateurs du mouvement «la Paix Maintenant», que les rêves sionistes de ma jeunesse me semblent aujourd'hui abîmés ! Même si je reste attaché à l'idée qu'on peut changer le monde par la raison. C'est l'idée mère des Lumières françaises..."
                    Il n'est pas le seul, passant outre un tabou s'appliquant aux non-Israëliens et aux Israëliens, Juifs ou non Juifs, comme La Paix Maintenant ou l' UJFP.
        L'intimidation a toujours sa place. La stratégie du choc de N.Klein semble bien s'appliquer. (*)
Quand comprendra-t-on que critiquer la politique d'Israël n'est pas être antisémite?
            Mais la confusion est bien entretenue... 
                                                        Jusqu'où la patience
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- La colère des Israëliens modérés
 - Semer la peur (*)
-  Manœuvres fatales 
- Likoud/Hamas: complémentaires: "...
                                                           "...L'un n'a pas d'avenir sans l'autre, et inversement. La droite israélienne du Likoud et le Hamas palestinien se montrent une fois de plus face à face dans le fracas des armes. Ils sont en réalité côte à côte, avides d'engranger les bénéfices politiques de la fureur guerrière qu'ils ont déclenchée sur la bande de Gaza. Cette nouvelle guerre, la quatrième en huit ans, vient encore une fois souligner les nouveaux rythmes du conflit israélo-palestinien. Il faut tous les deux ans environ un conflit, dans lequel chacune des deux parties – droite israélienne et radicaux palestiniens – vient se régénérer et regagner la légitimité entamée ou perdue durant la période précédente.
Il n'est nullement question dans cette affaire de la sécurité d'Israël, n'en déplaise à Benjamin Netanyahou. Ses objectifs sont autres : ressouder la coalition gouvernementale instable qu'il a dû construire l'an dernier avec l'extrême droite radicale ; empêcher tout réveil de négociations de paix, mises en échec il y a deux mois malgré l'activisme de John Kerry ; démontrer l'écrasante supériorité militaire israélienne à un moment où les États-Unis continuent d'explorer les voies d'une normalisation avec l'Iran.
Il n'est pas plus question pour le Hamas d'engager la grande bataille finale contre Israël. Ses objectifs sont autrement pragmatiques : s'imposer comme le seul acteur politique à Gaza, au moment où le Djihad islamique le concurrence ; ressouder l'opinion palestinienne quand sa popularité est en chute libre à Gaza et quand il a dû, largement contraint, rejoindre un gouvernement palestinien d'union nationale avec son ennemi juré, le Fatah ; obtenir de l’Égypte la réouverture de la frontière à Rafah, voire de certains tunnels d'approvisionnement..."
- Bonne conscience 
En Israël, la droite se radicalise et la gauche est dans l'impasse
- Sortir de l'apartheid 
- Nouveau seuil
Ici, comme là-bas. Entre les colonies et la paix, il faut choisir
Norman Finkelstein sur Gaza
Je suis juive, je suis allée à la manif d'hier
                          - Commencement de début de changement aux USA?..
          "  « Il y a beaucoup de raisons à l’échec de cet effort de paix, mais les Israéliens ne doivent pas ignorer l’amère vérité : le sabotage principal est venu des constructions de colonies. Les Palestiniens ne croient pas qu’Israël a l’intention de les laisser fonder un État quand, dans le même temps, il construit des implantations sur le territoire destiné à cet État. » (Indik)
     « Les Palestiniens se sont plaints à plusieurs reprises durant ces neuf mois de tractations, que Kerry rencontrait Netanyahu deux fois plus souvent qu’Abbas », raconte à Mediapart un universitaire américain proche de l’équipe de négociation. « Mais c’était parce que le secrétaire d’État avait le sentiment que, dès qu’il lui tournait le dos, le premier ministre faisait quelque chose de différent que ce qu’il avait promis. »
     On a pu entendre des voix dissonantes de l’écho médiatique habituel, comme celle de l’ancien secrétaire d’État Zbigniew Brzezinski qui a déclaré sur CNN : « Netanyahu est en train d’isoler Israël. Il met le futur de son pays en danger. Je crois que nous devrions dire clairement que nous désapprouvons ce qu’il fait, que nous ne le soutenons pas, et que cela va nous inciter, avec le reste de la communauté internationale, à prendre des initiatives visant à légitimer les aspirations palestiniennes, peut-être aux Nations unies. »
- Armes variées
- Histoires mêlées 
Nous n'avons rien essayé d’autre que la force , dénonce une ONG de soldats israëliens
Israëliens, ils refusent de porter les armes
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