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jeudi 5 mars 2015

Actionnariat et emploi

                     C'est trop rare, mais ça arrive parfois.
    A une heure de grande écoute, Antenne2 a fait oeuvre de pédagogie en matière de réflexion économique.
     Dans l'émission Cash Investigation, il fut question de certaines tares de nos économies hyperfinanciarisé et de leurs effets économiques et sociaux.
     Un émission courageuse, malgré les imperfections de ce type  d'enquête-choc, et très stimulante. Les raccourcis ne manquent pas, mais elle va au coeur du sujet.
        Elise Lucet nous  avait déjà habitués à ce type de document, qui ne fut pas sans réactions.
             Fut analysé le scandale de l'évasion fiscale, qui prive les Etats de ressources indispensables et qui n'est pas sans retombées dans la vie réelle de tous.
   De même l'actionnariat, tel qu'il est devenu, avec ses exigences de haut rendements et sa gestion draconienne, qui a des incidences sur la gestion des grandes entreprises, devenues souvent des moyens de faire du cash sans souci du long terme, donc sur l'emploi présent et à venir.
  On note, au passage, le malaise produit dans l'assemblée générale de Sanofi provoqué par des questions dérangeantes de notre investigatrice;
    Cash Investigation  se penche sur le problème  crucial de la course aux dividentes et sur la question ambivalente des fonds de pension, de leur gestion et de leur retombées.
    L'actionnariat a changé de nature comme la gestion des entreprises, avec toutes les conséquences visibles ou invisibles, notamment les nouvelles formes de management brutal et la souffrance au travail.
    Les rémunérations explosent jusqu'à la folie pour les dirigeants des grands groupes, dans une lutte sans merci avec la concurrence internationale. Les inégalités se creusent dans une spirale sans fin.
         Les actionnaires ne connaissent pas la crise. Leur rémunération explose. 56 milliards d'euros en 2014 en France, uniquement pour les entreprises du CAC40, ce qui en fait un des pays qui distribuent le plus de dividendes. Plus de mille milliards de dollars dans le monde. C'est historique. Mais pour atteindre de tels montants, les grandes entreprises françaises ont recourt à des stratégies et des méthodes difficilement avouables. Plans sociaux, licenciements, pressions sur les salariés au point de les pousser à bout… Certaines de nos grandes entreprises sont prêtes à tout pour dégager toujours plus de cash au profit de leurs actionnaires. Ce sont parfois ces mêmes entreprises qui bénéficient d'aides publiques massives." détaille le descriptif de l'émission de France 2.
+ 15 % d'augmentation en 1 an. Dans un des extraits diffusés pour promouvoir l'émission, on voit d'abord un premier intervenant très remonté, puis la journaliste Elise Lucet prendre le micro en pleine assemblée générale de Sanofi (2e entreprise du CAC40) et questionner Christopher Viehbacher (précédent patron de Sanofi) sur sa rémunération. "Votre augmentation sur un an est de plus de 15%. Vous gagnez 508 fois le smic par an. Dans le même temps, les résultats de Sanofi baissent. Il y a des milliers de suppressions de postes... Est-ce que votre rémunération de plus de 8 millions d'euros, ce n'est pas trop au vu de ces résultats et aussi du contexte actuel ?"
 Cette prime de 4 M€ qui passe mal...Cette enquête de Cash investigation s'est déroulée sur plus d'un an, "d'Hénin Beaumont, à Toronto en passant par Londres et Boston" et ces images chez Sanofi ont été tournées en mai 2014 avant la récente nomination du nouveau patron, Olivier Brandicourt, dont la prime d'arrivée de 4 M€ (en plus de sa rémunération approchant les 3 M€/an) a déclenché de vives réactions au sein même du gouvernement pendant que l'ancienne présidente du Medef, Laurence Parisot, a estimé que le groupe pharmaceutique Sanofi méritait "plutôt" des félicitations pour avoir "réussi à convaincre" Olivier Brandicourt "de revenir en France".
__________C'est tout le problème de la  financiarisation  de l'économie et du  court-termisme de la gestion des affaires qui est mis en perspective et en cause.
  La dictature de l'urgence, la pratique scabreuse des LBO, qui deviennent parfois des machines à broyer, nouvelles formes de piraterie économique, pour le maximum de profit.
      L'émission d'Elise Lucet aura permis d'approfondir ces questions cruciales et d'aller plus loin...
___________Et si on élisait Elise à l'Elysée (à la place de Macron, par exemple)?...
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