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lundi 4 mai 2015

Grèce: le Président et la réparation

Le Président allemand s'exprime sur la question de la réparation de guerre.
                                                            Hier, c'était déclaré stupide, même à gauche.
C'était Nein!
          Aujourd'hui, cela semble logique, selon le  Président allemand .
Certes, il n'a guère de pouvoir, mais son poids moral est important....
           L'épineuse question des réparations de guerre revient sur le devant de la scène.
Un devoir historique envers une Grèce qui a beaucoup souffert de l'occupation nazie, jusqu'en Crète.
    Le montant estimé paraît énorme, mais c'est bien moins que ce que l'Allemagne a reçu pour sa reconstruction et le montant des dettes qui lui furent effacées.
     La question de la réparation est un objet de litige, sur fond de dialogue de sourd, surtout depuis que la Grèce perd pied sous l'effet conjugué des diktats de la troïka, aujourd'hui contestés même au FMI, et des exigences irréalistes de la droite européenne, vouées aux exigences bancaires.. (*)
   L'appel de Joachim Gauck à des concessions semblent cependant pouvoir aboutir, une petite partie du monde politique allemand jugeant aujourd'hui la requête grecque légitime.
      Même si la question de la dette de guerre allemande reste encore en suspens pour un moment et le restera peut-être encore longtemps, l'opinion publique est défavorable pour l'instant, mais elle est mal informée. Ce n'est pas Bild qui va le faire, journal qui passe son temps à vilipender les Grecs paresseux, par opposition aux Allemands vertueux. Les peuples ont la mémoire courte. Les réparations grecques ne furent que symboliques.
        L'Allemagne a  bénéficié plusieurs fois d'une remise de dettes et ses créanciers fermaient les yeux.  Il fut un temps où la Grèce acceptait d'effacer la dette allemande.
L'Allemagne fut un temps la reine de la dette, reconnaît un économiste allemand. 
        La question reste donc en suspens:  les 300 milliards d'euros que l'Allemagne doit à la Grèce pour l'occupation nazie, qui fut d'une grande dureté,  laissa place à une guerre civile ruineuse et, plus tard, à une dictature féroce, semble pourtant à la portée de la puissance d'Outre-Rhin.
   Le sujet semble de moins en moins tabou en Allemagne.
Il ne s'agit pas de réveiller les vieux démons, mais de soutenir un pays particulièrement mis à mal par les multinationales et les banques allemandes, décidées à faire des réformes de fond.et à sortir de la trappe à dette,  en l'enfonçant toujours un peu plus dans une situation insurmontable; opposée aux objectifs prétendus. l’Allemagne sous-estime l’épuisement de la société grecque.
    Une dette largement illégitime, qui n'aurait pas existé sans l'introduction de la Grèce dans l'UE, par le volonté de Giscard mais  contre celle de l'Allemagne.
    Athènes, en planifiant  aujourd'hui des projets ambitieux de refonte de l'Etat, ce qui n'a jamais été fait, est  à la croisée des chemins.
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  1. (*)       Cette arrogance est d'autant plus insupportable que chaque jour amène son lot de réle rôle de l'Allemagne dans la descente aux enfers de la Grèce depuis 2010.___ La chaîne Arte a diffusé dimanche 26 avril une enquête qui montre comment la Troïka européenne est intervenue en Grèce au profit des entreprises allemandes.
    Ceux qui avaient encore des illusions sur l'indépendance de la Commission européenne et de la Banque centrale verront à quel point elles sont enchaînées aux intérêts allemands jusque dans les détails de leur action. A ainsi été révélé qu'en l'échange d'un des premiers plans d'aide de mai 2010, la Grèce avait été forcée d'acheter des armements allemands. Et en particulier deux sous-marins pour la somme de 175 millions d'euros. Un comble pour un État au bord de la faillite. Et une preuve absolue de cynisme de l'aide européenne, dont les versements ont donc servi à acheter du matériel allemand. Les mémorandums accompagnant les plans « d'aide » ont aussi été orientés pour profiter à l'Allemagne. Ainsi la privatisation des aéroports régionaux grecs a-t-elle bénéficié pour un prix dérisoire à la société allemande Fraport dont l’État allemand est actionnaire à plus de 50 %. On mesure ici à quel point l'intérêt financier allemand est contradictoire avec l'objectif d'aider la Grèce à rembourser sa dette ! On avait déjà observé le même circuit cynique avec l'argent injecté par la Banque Centrale Européenne pour racheter des titres de dette grecque et ainsi permettre le remboursement des banques allemandes qui les détenaient !
    ____A ces manipulations cyniques de l'aide européenne se sont ajoutées d'énormes malversations de grandes entreprises allemandes en Grèce. Mercedes et BMW ont bénéficié de fraudes massives à la TVA sur les grosses cylindrées. Cela a facilité leurs ventes en faisant perdre une somme estimée à 600 millions d’euros à l'Etat grec. Des pots de vin versés pour l'obtention d'un contrat de télécommunication pour la firme Siemens ont aussi alimenté un vaste système d'évasion fiscale et de blanchiment. Les responsables de ces fraudes sont aujourd'hui protégés par le gouvernement allemand qui refuse de les extrader ou même juste de transmettre les listes de fraudeurs au gouvernement grec. Que savons-nous de tout cela dans la grande presse française ? Rien.
                                                                Ou presque rien...
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     _  L'audit de la dette grecque, une idée qui a fini par percer
    La  troïka  doit reconnaître de bonne grâce sa défaite
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