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mardi 4 août 2015

Fractures israëliennes

 Israël et ses démons
                           La pays est malade de sa politique de colonisation et a une problème avec les crimes de haine juifs.
  Cela n'est pas nouveau. On se souvient de l'assassinat de Isaac Rabin, compromettant une ouverture de pourparlers possibles. 
   Que Netanyahou se dise outré  par les dernières horreurs commises à Jérusalem ou par des colons de Cisjordanie ne devrait pas étonner.   Réactions médiatiques et diplomatiques obligent....
    Il a été et reste le complice d'un processus officiellement encouragé, quoique régulièrement démenti, favorisant objectivement les pires excès et délires, dans le contexte d'une société minée par une peur largement instrumentalisée et la montée, même au gouvernement, d'une extrême droite décomplexée, dont Liberman , Notre Maison etc... ne représentent qu'un aspect, au grand désespoir des Israëliens qui gardent la tête froide et leur sens critique.     
     La radicalisation et la rage illuminée ont gagné les espaces grignotés systématiquement. On parle beaucoup des Juifs qui rejoignent les colons extrémistes de Cisjordanie, mais moins de ceux qui les critiquent, en dénonçant leurs comportements et les complicités politiques des têtes brûlée au pouvoir, comme Liberman, et Ayeled Shakedet.
    Des tendances extrémistes ségrégationnistes sont là dés la création de l'Etat d'Israël. Ils se renforcent et se diversifient aujourd'hui, souvent sous leurs formes antisionistes, ultraorthodoxes.
             Les tragédies commises au nom de la raison d'Etat à Gaza sont d'une autre ampleur.
 Bibi a laissé se développer, quand il ne l'a pas favorisé, un racisme ordinaire et institutionnel
Une tragédie liée à une politique expansionniste, à l'encontre des multiples résolutions de l'ONU et des protestations internes ou étrangères.
Une lutte qui ne dit pas son nom pour l'espace, l'eau, le territoire, qui ramène à peau de chagrin le territoire palestinien.
...Le nombre de colons ne cesse de s'accroître dans les territoires occupés. Déjà en 2014, le ministère de l'Intérieur israélien estime que ce chiffre a augmenté de 4% par rapport à 2013, à 389 250 personnes. Plus de 375 000 colons vivent en "zone C", une zone sous contrôle quasiment exclusif d'Israël qui représente 60% du territoire de la Cisjordanie. Ils sont désormais plus nombreux que les Palestiniens, qui plafonnent à 300 000....
       Le pire ennemi d'Israël est en son sein, avec le soutien stratégique et politique d'Outre-Atlantique, d'où n'émanent (rarement) que quelques protestations morales pour la forme..
                     L'historien israëlien Marius Schattner le signalait: la société juive est traversée pas de nombreuses et parfois dangereuses contradictions internes.
    Le danger, en Israël, vient du mélange de la foi et du nationalisme, dans un contexte où un apartheid de fait s'installe sans complexe.
                  De la culture de l’impunité aussi:
                                                           "...En moins de 24 heures, la société israélienne, assoupie dans son addiction au statu quo et à la force militaire, s’est retrouvée brutalement confrontée à deux reprises à quelques-uns des principaux périls qui la minent, menacent son existence et rendent chaque jour plus utopique une solution pacifique et juste du conflit avec les Palestiniens. Le fanatisme politique et religieux, la disposition à la violence, le mépris du droit international, la sacralisation de l’occupation et de la colonisation, la conviction d’avoir raison et la culture de l’impunité sous-tendent les attentats – en apparence sans rapport l’un avec l’autre – qui ont eu lieu jeudi et vendredi à Jérusalem et à Douma, un village palestinien du nord de la Cisjordanie...
     Selon l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem, au cours des dernières années, des civils israéliens ont incendié « des dizaines de maisons, de mosquées, de magasins, de terres agricoles et de véhicules en Cisjordanie. La grande majorité de ces attaques sont restées sans suite. Bon nombre n’ont même jamais donné lieu à un début d’enquête policière. Depuis août 2012, précise B’Tselem, des civils israéliens ont incendié neuf maisons palestiniennes en Cisjordanie et un cocktail Molotov a été jeté sur un taxi palestinien, brûlant gravement ses passagers. Aucune de ces agressions n’a donné lieu à une inculpation ».
     Dans un rapport publié le 17 mai, l’ONG israélienne Yesh Din (“il y a une justice”), qui assiste les Palestiniens dans leurs démarches face à la justice israélienne, étudie en détail la trajectoire de 1 067 dossiers de plainte, déposés avec son soutien par des Palestiniens. « Année après année, écrivent les auteurs de l’étude, les chiffres indiquent que la police israélienne n’a apporté aucune amélioration à son traitement des infractions ou crimes à motifs politiques dont les victimes sont des Palestiniens de Cisjordanie ni à la recherche des coupables. »
Sur 1 067 plaintes déposées entre 2005 et 2014, constatent les juristes de Yesh Din, 70 mises en examen seulement ont été prononcées. Dans l’écrasante majorité des cas (91,4 %), l’enquête a été close sans même qu’un suspect ait été recherché. Et sur les 70 mises en examen, 19 seulement ont donné lieu à des condamnations. En d’autres termes, conclut le rapport, « un Palestinien qui dépose une plainte devant le district de police de Cisjordanie, a environ 1,9 % de chances que son dossier débouche sur une véritable enquête, l’identification d’un suspect, sa mise en examen, son procès et sa condamnation »...
     Cette impunité, constate également Yesh Din dans un autre rapport, daté du 21 juin, est encore aggravée par le refus de l’armée d’occupation – en principe chargée, en vertu du droit international, de protéger la population civile – de faire son devoir dans ce domaine. En fait, l’armée se contente généralement de rester passive lors des affrontements entre la population palestinienne et la police – quand elle ne prête pas ouvertement main-forte aux policiers. Les témoignages de 77 officiers et soldats obtenus par Yesh Din montrent que les militaires ignorent qu’ils sont chargés de maintenir la loi et l’ordre en protégeant la population palestinienne et n’ont pas été entraînés pour cette mission.
La même impunité contribue d’ailleurs activement au développement de la colonisation, notamment en « légalisant » a posteriori les « colonies sauvages » qui renforcent l’entreprise de colonisation de la Cisjordanie. Entreprise qui n’a connu aucune trêve. Depuis la signature des accords d’Oslo, en septembre 1993, tous les gouvernements israéliens, de droite comme de gauche, ont poursuivi à des rythmes divers la colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Près de 200 000 colons y étaient implantés en 1993. Ils sont aujourd’hui près de 600 000 : 400 000 en Cisjordanie et 200 000 à Jérusalem-Est. Et des chantiers sont en cours partout.
        Alors qu’il est devenu une évidence que la poursuite, voire l’accélération, de la colonisation est désormais l’obstacle majeur à la reprise d’un dialogue et à la recherche d’une solution négociée au conflit israélo-palestinien, l’impunité dont bénéficient les colons de la part du gouvernement israélien et l’impunité dont bénéficie Israël, de la part de la communauté internationale, laissent mal augurer d’un avenir de paix dans la région. Surtout si les colons, de plus en plus souvent guidés par l’espoir de l’arrivée du Messie et la lecture de la Bible, et leurs alliés continuent à détenir les clés des coalitions gouvernementales israéliennes."
      (Merci à Médiapart)
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Israël face à ses terroristes juifs
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