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mercredi 14 octobre 2015

Aurtografe an kestion

 Tout fout l'camp!
                               Mais où va l'orthographe?
Même des journalistes, même des enseignants sont touchés. De plus en plus.
Le virus gagne. La dérive est impressionnante.
D'années en années, on invite les correcteurs à l'indulgence.
  On donne dans certaines facultés des cours d'orthographe de rattrapage, pardon, de remédiation....
 Nos grands-pères, ayant juste leur Certif', n'en reviendraient pas...
                    Alerte rouge! crient certains vigiles de la langue.
    Comme le dit justement Jacqueline de Romilly: " ...nous sommes arrivés au degré où c'est à peine si certaines copies sont compréhensibles, où les mots sont mal coupés, et c'est vraiment très inquiétant. [...] Quand je dis qu'on ne peut pas comprendre certaines copies, c'est souvent parce que les accords ne sont pas faits. Je ne parle pas d'orthographe au sens de la dictée de Pivot, ni même de la réforme de l'orthographe. Je parle de règles d'accord toutes bêtes, et de possibilité de reconnaître les mots. L'orthographe n'est pas une convention arbitraire. Elle doit simplement permettre la clarté, permettre que l'on se comprenne."
   Cela ne paraît rien, mais on finit en haut lieu par faire silence là-dessus. Silence d'indifférence ou d'impuissance? 
    Pas de quoi casser la baraque cependant. Ce n'est pas tragique, mais c'est tout de même inquiétant. Notre meilleur capital culturel part en vrille. Ce sont nos racines qui sont en question. Un laisser-aller qui affecte la langue entière et donc la pensée, la qualité de son expression.
    On dira que l'orthographe est la science des ânes, que nous avons tous des défaillances et des doutes, que notre langue est complexe (mais pas plus que beaucoup d' autres), qu'il y a des fautes seulement vénielles,  qu'il ne faut pas sacraliser un héritage largement accidentel.
   Mais cette dérive a des causes:l'école a quasiment escamoté la pratique de la dictée, l'enseignement du français s'est considérablement réduit sous l'effet d'un pédagogisme laxiste et d'exigences économiques mal placées, au motif fallacieux que la langue nous est déjà familière. Mais quelle langue? exprimée comment? Le numérique et le globich ne répareront pas les dégâts...Même économiquement parlant, les effets se font sentir.
      Mais les causes sont plus profondes et sont connues: le laxisme d'aujourd'hui vis à vis des règles, la mise en question des autorités légitimes, la baisses générale de l'attention due à une exigence excessive du sentiment d'urgence, l'invasion du globish plus que la marée des SMS ...
   Le problème n'est pas dans le respect suranné des exigences orthographiques à la Pivot  (la pauvreté lexicale et la régression de la pensée analytique sont plus graves), il est dans le fait que, de régressions en régressions, l'écrit finit par s'effacer ou par apparaître comme dénué de sens. C'est la lisibilité, donc le partage, la communication, qui est sont en cause jusqu'à l'indéchiffrabilité....Retrouver le bon sens est une urgence.
   Simplifier l'orthographe est un projet séducteur et rémanent, mais difficilement réalisable, sinon sur des détails, et ne résoudra pas les problèmes de fond.
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