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dimanche 17 décembre 2017

Facebook contre FB

Une puissance ambiguë
                                     La juteuse plate-forme de Mark Zuckerberg est comme une nébuleuse qui prend des proportions gigantesques, pas loin des plus grands aux USA, atteignant 300 milliards de dollars à Wall Street, devenue sixième puissance de capitalisation boursière de la planète.
   Ce puissant réseau social qu'il est devenu permet d'échanger des informations de toutes natures  entre particuliers et entre organisations diverses, quelles quelles soient. 
     Mais ce géant n'est pas à l'abri de polémiques, qui ne sont pas nouvelles. Sa puissance pose problème, comme ses excès et ses laxismes, sa passivité coupable et un grand nombre de dérives, qui peuvent avoir des incidences politiques.
     On lui a souvent fait grief de jouer avec la complicité naïve des personnes pour les entraîner vers toujours plus de contacts  de courses aux like, de recherches inconsidérée d' amis et d'amener à liker de manière infantilisante  mais profitable pour la cagnotte de Zuckerberg.
      Nombre de critiques ont déjà été émises concernant les questions tournant autour de la vie privée, sa sécurité et un certains nombres de pratiques non orthodoxes.
      Devenu un miroir de notre ambivalence, FB n'a pas son pareil pour profiter des vulnérabilités de l’homme, comme le dit Sean Parker, un ancien repenti de la maison. Car les critiques de fond fusent aujourd'hui de l'intérieur même de l'organisation, de la part de pionniers qui ont assisté à des dérives progressives.
   Et ils n'y vont pas avec le dos de la cueillière:
                                                         « Mes enfants ne sont pas autorisés à utiliser cette merde »« Dieu sait ce que ça fait au cerveau de nos enfants », « un mélange dangereux »… Ces dernières semaines, plusieurs anciens cadres de Facebook ont fait publiquement part de leurs inquiétudes face à ce qu’était devenu le réseau social au point d’exprimer parfois leurs remords d’avoir contribué à son succès....
        Sean Parker a expliqué début novembre à Axios que Facebook exploitait les vulnérabilités psychologiques humaines pour pousser les utilisateurs à publier toujours plus de contenus et obtenir, en récompense, des réponses et des mentions «J'aime». «Dieu seul sait ce qu'ils font aux cerveaux de nos enfants», s'était-il alors alarmé.
       Et surtout, sans doute plus pertinent: "Nous avons tous désormais accès à une quantité d’informations pertinentes bien supérieure aux capacités attentionnelles dont nous disposons pour en prendre connaissance. Il convient donc de mettre au premier plan de nos analyses une nouvelle rareté : l’attention.... 
   L'attention, une faculté malmenée de nos jours, dont le déficit progressif explique bien des problèmes scolaires, entre autres.
         FB ne fonctionne le plus souvent que grâce à notre complicité, mais une complicité stimulée, facilitée, entretenue. C'est le miroir de nos ambivalences, disait quelqu'un. Etre connu et reconnu, dans une solitude sociale de plus en plus grande.
     C'est le domaine du net-narcissisme, engendré par la frustration et l'envie, un domaine plein de pièges tendus, le domaine de la pensée binaire, du suivisme et du conformisme, du recul de la réflexion autonome. Dans l'univers mondialisé et uniformisé de la pensée binaire libérale, tous les avis se valent. Il n'y a plus de magistère de la pensée.
        Mark Zuckerberg proteste et veut s'amender. Mais le voudra-t-il et le pourra-t-il, étant donné les puissant intérêts qu'il défend? Il ne suffit pas d'être philanthrope et d'aspirer modestement à la présidence future des USA...
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