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vendredi 9 mars 2018

Le temps des cow boys?


Lagarde monte la garde
                         Aux temples du FMI et de l'OMC
                                                  Trump l'a dit. il le fait...mais jusqu'où?
      Une posture où une politique?
  Dans le cadre d'une mondialisation tous azimuts organisée depuis les années d'après-guerre, d'une ouverture toujours plus grande des frontières, dans le cadre de l'OMC, qui peine à concilier les intérêts et les conflits, dans un contexte où tout le monde ne joue pas la même musique, avec les mêmes arrières-pensées.
    Le libre-échange (le doux commerce) présenté comme la moins mauvaise solution, est une directive cousue de fils blancs au coeur des contradictions de la mondialisation.
   La théorie des avantages comparatifs de Ricardo demande à être subtilement évaluée, dans le contexte de la concurrence, dont la réduction peut s'avérer une arme dangereuse pour celui qui en prend l'initiative.
   Mais toutes sortes de moyens peuvent jouer le rôle de freins aux importation pour préserver ou développer, provisoirement ou non, légitimement ou non, un secteur d'activité: dumpings divers, jeu sur la monnaie, subventions avouées ou non...
   S'inquièter d'une guerre économique redoutable, comme le dit Lagarde, c'est dramatiser une initiative qui n'est pas propre aux USA et qui ne pourra aller bien loin sans périls pour son économie interne, telle qu'elle est devenue. Une voiture, une paire de chaussures, les profits de Walmart et pas seulement de Apple ne seraient rien sans les importations et la main d'oeuvre asiatique, les bas coûts de production vers lesquels on s'est tourné pour réduire le prix de revient des produits donc pour peser sur les salaires. De plus les mesures protectionnistes sont choses courantes : George Bush avait aussi relevé les droits de douanes en 2001 et Barack Obama avait taxé l’acier chinois en 2009. À chaque fois, des réponses avaient été mises en place, mais l’effet négatif sur la croissance mondiale avait été très réduit, voire nul. Et pour cause, le niveau moyen de droit de douanes des États-Unis est faible, inférieur en moyenne à ceux de l’Union européenne, et deux fois moindre que ceux de la Chine… Même relevé, ce niveau de protection demeurera réduit et ne devrait pas modifier le niveau des échanges.

    L'OMC, institution de plus en plus critiquée, ne fait pas que des vainqueurs: «On a posé comme principe que le libre-échange est gagnant pour tout le monde», regrette Jean-Luc Gréau, ancien économiste de la confédération patronale française (Medef), qui a publié cette année un livre sur l'avenir du capitalisme où il s'inquiète des délocalisations facilitées par la levée des barrières commerciales.   «En réalité, il n'y a que trois catégories de vainqueurs: les pays qui produisent des matières premières, ceux qui ont de faibles coûts de main-d'oeuvre comme la Chine ou l'Inde et ceux qui sont hautement spécialisés dans les biens d'équipement comme l'Allemagne et le Japon. Des pays qui comme la France ou l'Italie ne font partie d'aucune des trois sont perdants», estime-t-il."
   De là à considérer l'institution internationale comme une menace contre la démocratie, il n'y a qu'un pas. Les lois d'airain de la mondialisation se font souvent sentir jusqu'à la perte d'indépendancc politique et la paupérisation de certains secteurs de l'activité économique.
   Une révision des règles de l'OMC s'imposent d'urgence
          De toutes manières, les dés sont pipés.
Tout l'édifice de la doxa libre-échangiste repose en fait sur un postulat parfaitement erroné: le commerce mondial s'appuierait sur un système de règles garantissant des échanges équitables et qui profitent à tous. Or ceci relève de la pure chimère: le libre-échange ne profite en fait… qu'à ceux qui n'y croient pas. Les pays qui réussissent dans la mondialisation sont généralement les plus protectionnistes: à commencer par la Chine, qui protège son marché de mille manières, en utilisant l'arme monétaire par exemple, ou encore par le biais des «normes», qui permettent d'exclure nombre d'entreprises étrangères du marché chinois. Les Américains eux-mêmes ont toujours défendu bec et ongles leurs entreprises et leurs emplois, ne serait-ce, entre autres dispositifs, que par le biais du «Buy American Act», adopté en 1933.     En fait, tous les pays pratiquent peu ou prou une certaine forme de protectionnisme. Le mois dernier, l'Inde a décidé d'augmenter les droits de douane sur une cinquantaine de produits. Sans provoquer la moindre vague. Même la France d'Emmanuel Macron s'y est mise: mi-février, Edouard Philippe a annoncé un élargissement du «décret Montebourg», qui permet de protéger les entreprises de secteurs stratégiques d'un rachat par un investisseur étranger.
   Comment maîtriser la mondialisation?
       Car L'organisation favorise surtout les intérêts des plus puissants et des multinationales
       " Comme l’a reconnu lui-même Pascal Lamy, directeur général de l’OMC depuis 2005, au sujet de l'AGCS (accord général sur la commercialisation des services) que promeut l'OMC : « l’AGCS est avant tout un instrument au bénéfice des milieux d’affaires». C’est ce qu’avait déjà observé dès 1985 la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, organe de l’ONU) affirmant dans un rapport que « la libéralisation des services profitera essentiellement aux multinationales qui dominent le marché mondial »
     Les représentants des grandes puissances, des firmes transnationales, de la finance mondiale, imposent à l’OMC leurs conceptions néolibérales. Il s’agit d’assimiler à des marchandises des secteurs comme les produits agricoles, l’eau, l’éducation, la santé, les services sociaux et notamment les services publics. L’OMC impose inexorablement aux États de modifier leurs lois, règlements, procédures administratives pour les mettre en conformité avec les règles qu’elle édicte. Mais ces règles édictées par l’OMC, loin de résulter d’un processus démocratique, sont prises dans l’opacité par une minorité de « puissants » (représentants des États les plus riches, des grandes entreprises, des grandes banques), alors que la majorité des États et des populations du monde ne sont même pas consultés ni même réellement informés."
     Réguler le commerce mondial est un impératif  négligé, ou plutôt orienté
            __On évoque enfin la possibilité d'un  traité alternatif, aux orientations plus équitables.
     Il est temps. L'idée est bonne mais l'issue incertaine.
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