Ça va jazzer

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mercredi 27 juin 2018

A plus...

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mardi 26 juin 2018

Crédit, quand tu nous tiens


Un peu de crédit, ça va. Beaucoup de crédits, bonjour les dégâts !
                                           Au pays où le crédit est roi, érigé en quasi vertu, faire des économies est considéré comme peu civique. Le consumérisme est une deuxième religion.
   Avoir une dizaine de cartes de crédit est entré dans la normalité.
 Spend a lot of money is american. Même pour démarrer dans la vie...
La crise des surprimes a montré jusqu'où pouvait aller l'endettement des particuliers, même très modestes, et l'aplomb des banques qui sont sorties des clous.
 Pour faire face à l'urgence, l'américain moyen ne dispose que de peu de réserves...
 Il faut parfois s'endetter pour assurer le minimum vital. Et même pour des soins hospitaliers.
Ne parlons pas des études, cette nouvelle bulle...qui menace.
 Après la crise des surprimes, machiavéliquement organisée pas les banksters, la fièvre acheteuse a repris de plus belle.
 Un Américain dans la norme est un Américain endetté qui rembourse les échéances en temps et en heure...quand il peut. Et pourtant, comme dit Robert Reich, ancien ministre du Travail de Bill Clinton, dans le New York Times « ...aujourd’hui les ouvriers travaillent beaucoup plus pour gagner moins.Le revenu moyen d’un travailleur aujourd’hui, après correction de l’inflation, est moins élevé qu’il y a 30 ans. Et puisque le pouvoir d’achat décline, un ouvrier d’aujourd’hui travaille en moyenne 100 heures de plus chaque année qu’il y a deux décennies pour rester la tête hors de l’eau..."
    Une vieille tradition de l'américan way of live, dont Barber a montré la toxicité.
          Aux USA,"Il faut être riche pour mener une vie de pauvre", comme dit le Washington Post.
Et on ne prête (bien) qu'aux riches.
 D'une certaine manière, les pauvres sont rançonnésabandonnés par les banques traditionnelles.
 Le Payday Loan, ( prêt sur salaire), autrefois inexistant,devient courant. C'est un emprunt à ultracourt terme (quinze jours au plus) que l’on rembourse le jour de sa paie avec de gros intérêts. Un client peut ainsi obtenir un prêt de 300 dollars qu’il rembourse 346 dollars le jour où il touche son salaire.
 Une étude publiée par Bankrate.com suggère que 37 % des Américains ont une dette de carte de crédit supérieure ou égale à leur épargne d’urgence, ce qui signifie qu'une facture médicale un peu conséquente, un accident de voiture ou une autre dépense imprévue pourrait les pousser vers un désastre financier personnel. 
 Le crédit devient une servitude dans ces conditions, un instrument de contrôle social.
                                                                      Il est urgent que les pouvoirs publics mettent un minimum de régulation dans un système qui tend toujours à s'emballer, pas seulement aux détriments des particuliers, la monnaie perdant sa fonction essentielle de simple fluidifiant économique.
Le phénomène régulier des bulles qui s'accumulent représente un péril pour le système tout entier, comme on l'a vu trop souvent, les dettes souveraines prenant le relai.
 La debtocracy a de beaux jours devant elle.
Comme le signale Thiery Porcher: La dette a été inventée pour promouvoir des coupes dans les dépenses sociales » 
     Encore fort de sa monnaie de référence, de son armée et de sa planche à billets, l'empire fonctionne à crédit...astronomiquement
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_ Pour prolonger:
        Les pièges de l'endettement:... "L'endettement est un élément central du dynamisme économique. C'est un pari sur l'avenir de celui qui emprunte pour financer ses projets. C'est une marque de confiance du prêteur : il est convaincu qu'il retrouvera l'argent offert. Pas d'économie créative sans cette possibilité donnée à chacun de dépasser ses limites de l'instant. Mais chacun sait aussi les pièges du crédit, les fuites en avant qu'il encourage. La crise qui frappe l'économie mondiale est née d'excès dans le recours à l'emprunt et aux dissimulations qui l'ont accompagné. Elle a provoqué la ruine de beaucoup de particuliers, souvent victimes de pratiques usuraires, et l'effondrement de nombreuses institutions prêteuses par absence de discernement dans la distribution des prêts..."
Le Système Dette : répudier cette arme de domination et de spoliation.
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lundi 25 juin 2018

La paille et la poutre

 Histoire sans morale.     
                              Il était une fois un homme d'affaires mondialement connu et un jeune banquier devenu jupitérien.
                     Le premier, sans doute pris par un subit élan de justice sociale, se lança dans une crique des déclarations du deuxième, qui ne furent pas de son goût. Mais pas trop quand même...
      Une  histoire de dingues.
                           Voilà que  Pinault, simple privilégié, mais pas simple Français, se lance dans une diatribe morale contre les déclaration jugées antisociales de l'ancien banquier.
  On ne l'attendait pas là, lui qui fut toujours un fidèle soutien des divers régimes de droite et parfois ami de certains hauts-zélus moins fréquentables.
    Il a du faire son chemin de Damas, se souvenant sur le tard de ses modestes origines bretonnes, ces gens de peu, ces "petites gens"  dont il défend aujourd'hui la cause.
   Jupiter aurait perdu le nord.
        Pinault, en converti tardif,  aurait-il pris langue avec François Ruffin?  On s'interroge.
Pourtant, son image n'est pas spécialement celle d'un homme de gauche.
,   Certes, il vient de loin, mais certains s'interrogent sur les petites combines, qui firent de lui, à une époque faste et à l'aide de circonstances et d'appuis bienvenus, un des hommes les plus riches de France.
   Quelques bons coups et une montée fulgurante vers les hautes sphères des zeureux zélus.
       ..Il prend en 1987 75 % du capital de la Chapelle Darblay, numéro un français du papier journal, entreprise gérée par l'État depuis son dépôt de bilan en 1981, ce dernier y injectant 2,7 milliards de francs. Il revend la Chapelle Darblay dans la foulée à Pinault SA pour 450 millions de francs, empochant une plus-value de 110 millions à titre personnel. Pinault SA la revend en 1990 au groupe public finlandais Kymmene pour 1,4 milliard de francs et réalise au passage une plus-value de 620 millions. François Pinault construit sa fortune pendant douze ans en rachetant des entreprises en dépôt de bilan pour le franc symbolique à la barre des tribunaux de commerce...
       Il a suivi les bons tuyaux et devint l'homme d'affaires bien connu, qui investit jusqu'à Venise et aux USA.
    Devenu riche mécène, il n'est cependant  pas réputé être un grand héros contributif. Il sut même éviter plus d'une fois les inquisitions du fisc, lui qui fut un proche de J.Chirac et une idole de François Hollande.
     Il s'est engagé, avec son ami-ennemi Beranrd Arnaut, dans un guerre du mécénat. Question d'image et d'utiles réductions fiscales?
  Lui qui disait: mes concurrents, soit ils sont morts, soit je les ai éliminés ...n'a pas toujours fait dans la dentelle.
     Le self made man assumé  n'est sans doute pas au bout de sa fulgurante carrière.
              Il fait pâlir le locataire de l'Elysée, qui n'est cependant pas désargenté, mais qui ne lui arrive pas à la cheville.
                         Les petites gens, disait-il?... Pourquoi petites?
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dimanche 24 juin 2018

Autant savoir...

__ Bruits de vaisselle.

__ Pourquoi? C'était prévisible.  Après une telle braderie.

__ Une calculette comme seul horizon.

__ Le marché des maisons de retraite.

__ Le passé sombre de l' Irlande.

__ Après Singapour.

__ La PAC: un grand bond en arrière.

__ Journalisme aux USA: Quelques philanthropes le sauveront-ils?

__ Les fake news ne datent pas d'aujourd'hui.

__ La  Chine cherche ses ports.
                   Dans la perspective de la nouvelle route de la soie
                            Nouvelle version.
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samedi 23 juin 2018

Sauvée, la Grèce?

Tirée d'affaires?
                       Si l'on en croit quelques titres quasi triomphalistes de grands quotidiens d'hier, le pays des Hellènes verrait enfin le bout du tunnel, la fin d'une longue période d'austérité maximale, du moins pas pour ceux dont les privilèges ont été soigneusement garantis, comme les armateurs , les banquiers, l'Eglise et l'armée.
   
 Ce serait donc, comme le titre un journaliste presque euphorique, la fin de la crise!
          Pierre Moscovici exulte: "La crise grecque s'achève ici, cette nuit. Nous sommes finalement arrivés au bout de ce chemin qui a été si long et si difficile. C'est un moment historique", s'est félicité le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici. ...  Le ministre grec des finances Euclid Tsakalos fait un peu plus dans la nuance: "Pour que ça en vaille la peine, nous devons nous assurer que le peuple grec voit des résultats concrets", a-t-il ajouté.      
       Voilà une remarque  d'importance. Un allègement peut-être, que l'on pourrait si on veut qualifier d'"historique", mais c'était attendu malgré les réticences de l'Allemagne, et une surveillance renforcée qui va durer.
    Un quotidien du soir parle de "courage grec"...On n'est pas au bout des "efforts" et les souffrances du peuple grec, du moins pour la majorité, malgré quelques embellies partielles et locales, notamment dans le tourisme.
    Des échéances de remboursement plus étalées, oui, mais ce n'est pas, loin de là, le bout  de ce spectaculaire échec européen, dont certains organismes financiers ont bien profité ainsi que certains pays, dans une Grèce vendue à la découpe, comme ses ports et ses aéroports.
   Toujours sous perfusion, mais avec le souci de faire un exemple et la crainte du too big to fail, du risque pour certaines banques européennes.  L’optimisme officiel tient surtout à la résignation des créanciers face une situation devenue insoluble.  Et les marchés savent que près de 75% de la dette grecque est détenue par les pays de l'UE, le FMI et la BCE. Autant d'investisseurs fiables, aux côtés de qui il fait bon emprunter.....
   Une fin en trompe l'oeil donc, qui ne dupe pas les connaisseurs d'un dossier qu'on s'est acharné à déformer et à dramatiser. Pour faire un exemple.
  Le bout du tunnel n'est donc pas pour demain.
     Pour retrouver leur niveau de vie d’avant la crise, il faudra des décennies, voire plusieurs générations. D’autres réformes sont déjà annoncées : les seuils imposables vont notamment être encore abaissés, et une nouvelle version des régimes de retraites devrait aboutir d’ici à 2019, alors que beaucoup de retraités ont déjà vu leurs revenus divisés par deux.
    De même, l’Etat continue de se délester pour une bouchée de pain de ses entreprises publiques. Après les quinze meilleurs aéroports du pays, la société ferroviaire nationale doit être vendue, tout comme la compagnie d’électricité du pays ou encore le port de Thessalonique.
     La "sortie" du plan d’aide est surtout symbolique : la Grèce va rester dans un régime d’exception, avec une surveillance trimestrielle de la part de l’Union européenne. C’est comme dans un avion en pilote automatique, une fois que le programme de vol est appliqué, l’équipage n’a que très peu de marge de manœuvre....
   Les dégâts sont déjà considérables, les souffrances ne sont pas seulement physiques..
        Un dossier qui ne sera pas refermé de si tôt.
           La potion n'a pas encore produit tous ses effets, malgré les fortifiants.
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Voir: Retour sur la crise grecque_
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vendredi 22 juin 2018

Le foot: hier et aujourd'hui

Ou du meilleur au pire.

                                                          Ce qu'est le foot devenu.
   La fête est repartie et avec elle des prises de position pour le moins contrastées.
      Il est vrai qu'il y a matière à débat au sujet de l'évolution récente de cette pratique sportive. populaire, qui a changé plus que dans son esprit, devenu un marché sur le plan international.
   Un sport qui remonte à loin, sous des formes variées et peu codifiées. On en trouve déjà des manifestations dans l'ancienne Chine avant de le voir éclore dans le berceau anglais, puis un peu partout dans le monde.
   Cette pratique, qui continue à enthousiasmer les gamins, à attirer des foules autour d'un club fétiche, n'est pas à l'abri de dérapages et parfois de violences dans certains cas. Violences racistes en Italie, violences d'une certaine jeunesse en Algérie.
    Mais il semble être devenu malade au plus haut niveau, atteint d'une pathologie qui affecte notre société toute entière, miné par des pratiques financières de tous ordres, souvent critiquées mais pas toujours transparentes (pour utiliser un euphémisme). sous l'oeil indifférent des pouvoirs publics.
 C'est tout un système qui a changé, depuis que le monde des affaires a envahi l'univers des stades, dénaturant les pratiques sportives et l'esprit du jeu.
   Le foot mérite bien mieux que ce que la FIFA en a fait.
       Avec les pratiques financières les plus folles, le jeu est devenu aseptisé
 Rien à voir avec les équipes d'avant ces trente dernières années, à Lens ou ailleurs.
   Pour les jeunes, le sport professionnel est devenu un contre-exemple.  il n'est plus l' instrument d'émancipation qu'il fut.
   De dérives en dérives, il détourne de plus en plus de personnes autrefois motivées.
        Des millionnaires courant après un ballon, c'est un peu simple, mais pas si caricatural que cela.     Le business est partout.
     Ils nous ont volé notre football, disait quelqu'un avec une certaine justesse.
Une chose est sure: le ballon ne tourne pas très rond.
     Foutu, le foot? Il reste encore parfois de bons restes.
         Même si on partage pas tous les éléments de ce commentaire:
             L’économie politique du football est (donc) de part en part une économie politique capitaliste – n’en déplaise à ses thuriféraires de ‘‘gauche’’ – parce que la logique du profit en a fait une entreprise comme une autre, avec ses employeurs, ses actionnaires, ses salariés, ses rapports d’exploitation, ses stratégies financières, ses conflits d’intérêts, ses licenciements, ses liquidations et son chômage. L’Empire football est même devenu au fil des ans une vaste multinationale bureaucratique gérant un énorme marché international où circulent des masses considérables d’argent et où s’opposent sans interruption de grandes fédérations dominantes avec leurs championnats réputés (Angleterre, Allemagne, Italie, Espagne, France, Brésil, Argentine), des clubs d’élite (en Europe : Real de Madrid, Juventus de Turin, Manchester, Barcelone, Chelsea, Liverpool, Inter de Milan, Bayern de Munich, Milan AC, Ajax d’Amsterdam, Arsenal, Benfica, Eindhoven, CSKA Moscou) et des groupes capitalistes qui se disputent férocement l’hégémonie sur ce ‘‘marché porteur’’. Pour comprendre le fonctionnement de cet univers mercantile complexe qui organise une débauche de compétitions, de rencontres et de ‘‘fêtes’’ – championnats nationaux, régionaux et locaux, Coupes du monde, Coupes de l’UEFA, Super Coupes d’Europe, Coupes intercontinentales, Coupes d’Afrique, Jeux Olympiques, Jeux méditerranéens – il ne faut jamais perdre de vue qu’il repose totalement sur une infrastructure capitaliste et que ses modes d’organisation peuvent, suivant les lieux et les époques, combiner plusieurs formes politiques ou idéologiques : le fascisme, le stalinisme, le libéralisme, le travaillisme, la mafia, le poujadisme, le régionalisme, l’islamisme, etc. – ce qui lui donne cette apparence bigarrée de diversité dans l’unité. Malgré ses manifestations nationales très diverses, le football reste cependant partout traversé par la même logique, car il est institutionnellement subordonné à la maison-mère, la mère pondeuse, la Fédération international de football association (FIFA), créée à Paris en 1904. C’est en effet la FIFA qui accrédite les diverses fédérations et ligues nationales de football, qui fixe les règlements et contrôle ses applications, chapeaute les grandes compétitions, en particulier les Coupes du monde, et oriente les grands projets de développement qui visent tous à convertir la planète à la religion profane du ballon rond, à étendre son empire jusque dans les pays les plus réfractaires, bref à piloter la footballisation du monde. La pieuvre a donc étendu ses tentacules sur tous les continents, des grandes métropoles aux plus petits villages : après l’Europe, l’Amérique latine, la Russie, l’Afrique, le Proche et le Moyen-Orient, les Etats-Unis, le Canada, la Chine, l’Australie, le Japon, l’Asie du Sud-Est, l’Océanie. A sa manière, le football est l’expression de la colonisation capitaliste du monde, et son exportation aux quatre coins de la planète – à partir de son lieu d’origine, l’Angleterre – traduit l’extension du processus impérialiste, sa pénétration dans des zones encore vierges, son insatiable appétit de conquêtes et de surprofits. Le football, porté par la vague déferlante du libéralisme contemporain, tend également à pénétrer l’ensemble des pays, mais aussi à affirmer son monopole idéologique dans l’industrie de l’abrutissement qui caractérise le capitalisme avancé. Le football est, en effet, contrairement aux rêveries idylliques des zélotes qui persistent à y voir un élément de la culture, l’une des principales machineries idéologiques de manipulation, d’endoctrinement et de crétinisation des masses. En cela, le football est bien l’idéologie dominante par excellence parce qu’il correspond exactement aux valeurs préconisées par le capital. […] De ce point de vue le football est bien une forme de tyrannie et d’aliénation parce qu’il favorise la chloroformisation des esprits, l’obnubilation des médias et la sidération des masses : des matches, des buts, des anecdotes, des olas, des hurlements, des insultes, toute la panoplie de l’infantilisation et de la régression au service d’une entreprise de décervelage ou de lavage de cerveau – pour paraphraser Tchakhotine : le viol des foules par la propagande footballistique  »
[Jean-Marie Brohm & Marc Perelman, Le football, une peste émotionnelle, Gallimard, Folio,]
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jeudi 21 juin 2018

Des fourmis et des hommes

On l'a répété avec La Fontaine:
                                            On a souvent besoin d'un plus petit que soi
    Mais, à son époque,  notre poète moraliste n'avait qu' une vison forcément très étroite de la relation avec les vivants qui nous conditionnent dans notre existence.
    Notre vie est suspendue à celles d'êtres souvent des plus invisibles, du point de vue de l'évolution comme de notre vie quotidienne. Nous nous comportons comme s'ils n'existaient pas ou même nous menaçaient. Et pourtant, elles sont des milliards.
   Sans vie microbienne, nous ne serions pas là pour en parler?
  De même le monde fantastique des insectes moins intimes, plus ou moins connus, plus ou moins visibles, avec lesquels nous entretenons des rapports souvent aveugles, en tous cas ambigus.
      Parmi ceux-ci, la fourmi prend une place à part, elle que nous n'avons de cesse de maudire ou de détruire. La question à courte vue, en milieu domestique, est le plus souvent: comment nous en débarrasser?
Elles qui ont résisté à tout continuent leur vie proliférante sur tous les continents, en ouvrières nécessaires des sols, parfois en prédatrices redoutables.
    Q'elles soient d'ici ou d'ailleurs, elles s'activent sans repos. au point d'être devenues, comme les Japonais pour Edith Cresson, les symboles d'hommes complètement addicts à leur travail.
   Des laboureurs et des nettoyeuses de première catégorie, moins spectaculaires que les vers de terre.
 Leurs performances, pour le meilleur ou pour le pire, sont parfois mal connues
   Un monde fascinant, dont certaines espèces peuvent remuer un nombre impressionnant de m3 de terre.
    Dangereuses, les fourmis? Rarement. Mais souvent très appréciées.
              Un monde prodigieux. De quoi faire fourmiller les neurones...
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mercredi 20 juin 2018

Y a comme un défaut

L'embêtant, c'est la mortalité.
                                            Et si on changeait la donne?
     Nos premiers géniteurs ont tout fait capoter, ces cons.
          Nous étions bien destinés à une vie sans fin, dans des conditions on ne peut plus idéales.
      Hélas! Eve n'a vu que son intérêt à court terme.
  Et patatras! Un jour notre corps nous abandonne.
     Le Grand Architecte aurait pu anticiper cette défaillance fatale.
       A croire qu'il était en RTT, comme trop souvent depuis. désertant son ouvrage.
   Pas étonnant qu'on finisse par l'oublier, à part quelques-uns.
                    Heureusement, quelques petits gars qui n'ont pas froid au yeux, veulent réparer l'erreur.
  Pas seulement en pensée, mais dans leurs laboratoires, ou plutôt devant leurs ordinateurs.
   Le numérique sortira l'humanité de l'ornière fatale, de la fameuse grande blessure narcissique dont parlait Freud. Il va falloir s'y préparer, c'est pour demain. Sans rigoler.
   L'homme éternel est presque à notre portée selon les petits génies de la Silicon Valley, reprenant avec sérieux un vieux rêve et les vaines tentatives de certains utopistes soviétiques des années 20. Il ne manque plus que quelques algorithmes à affiner.
      Le plan Ambrosia ne suffira pas.Le patron d'Amazon veut aller plus loin: Jeff Bezos a investi dans Unity Biotechnology, qui travaille sur le ralentissement des cellules humaines. Serge Brin, cofondateur de Coogle a déboursé un milliards de dollars a créé Callico, pour des recherches intensives sur l'allongement (infini?) de la vie.
   Ray Kurzwail, directeur technique chez Google, est un précurseur du transhumanisme. Il annonce pour 2045 le saut vers l'immortalité. Comme Peter Thiel, de paypal, fervent de biotechnologie.
  Voilà qui va redonner vigueur à la notion de progrès, qui avait du plomb dans l'aile.
    Au-delà de la médecine 2.0, asservie aux big data.
  L'homme de demain est à notre portée. La posthumanité nous sourit. L'éternité est à l'horizon.
             La mort va cesser d'être un problème métaphysique pour devenir un problème technologique.
      C'est aussi simple que cela...
  Vive la régénération perpétuelle de l'espèce...à condition de s'abstenir de faire des enfants, cette source de tracas!
  Tant pis si l'éternité pourra paraître bien longue, surtout à la fin...
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mardi 19 juin 2018

La loi et les prophètes

Silence! on privatise...
                                    L'Etat est le problème répétaient à l'envi Ronald Reagan et Mme Thatcher, attentifs lecteurs de la bible néolibérale du Pr Hayek et Milton Friedman, son prophète.
    L'Europe a suivi, inspirée par la pensée anglo-saxonne, parfois allant au-delà, jusque dans le projet Bolkenstein.

     Il faut libéraliser! Ne aisser aux Etats que leurs fonctions régaliennes minimales. confier aux intérêts privés, à la pure loi des marchés des pans entiers de l'économie naguère considérés comme d'intérêt général, voire stratégiques ou décisifs à long terme, dans le souci bien compris de l'intérêt commun.
     Certes l'Etat ne peut pas tout faire et ne doit pas tout faire, mais il est des secteurs où il doit garder la main, et ne pas lâcher la bride aux actionnaires, soucieux surtout de profits immédiats et d'intérêts à court terme. La logique des marchés et celle de l'intérêt général divergent souvent. Une rente sans risques leur est assurée.
   Mais les règles de l'économie mondialisée et financiarisée s'imposent un peu partout,  plus ou moins facilement. Par le truchement bien connu du sous-financement.
    Ainsi en matière d'énergie. On nous vante un choix avantageux, alors qu'il a été imposé par Bruxelles et que la concurrence n'est que de façade et que de nouveaux monopoles, comme on l'a vu ailleurs, ne vont pas manquer de faire monter les prix. Le consommateur n'est jamais gagnant.  On le voit avec la privatisation des autoroutes, ce scandale dénoncé même à droite. Comble de l'absurde: les barrages hydro-électriques vont être confiés au privé. Comme certains services de l'armée ou hospitaliers.
    Une dérégulation qui vient de loin et dont les effets pervers avaient déjà été dénoncés. (*)
             Même Les Échos, journal peu connu pour son antilibéralisme, émettait de sérieux doutes : « Dans tous les pays européens où les marchés ont déjà été ouverts à la concurrence, les prix de l’électricité et du gaz ont paradoxalement augmenté, parfois même sensiblement. La conséquence, d’abord, de l’explosion du baril de pétrole, sur lequel sont indexés les tarifs du gaz. La conséquence, aussi, de la faiblesse des nouveaux entrants sur le marché, qui n’ont pas les moyens de production nécessaires pour imposer une véritable concurrence. »
    Malgré les constats d'échecs reconnus, on poursuit dans l'erreur en allant encore plus loin, à seul fin de faire rentrer vite quelques milliards dans les caisses de l'Etat.
          Jadis, Léon Walras (1834-1910), père de la théorie économique libérale moderne et apôtre de la concurrence, défendait pourtant la gestion publique des services d'intérêt général. Il fustigeait même les compagnies privées à qui ces services étaient parfois délégués : " Mal payer leurs employés, traiter le public en matière exploitable, s'en tenir aux plus hauts tarifs ; bref, écumer avec lésinerie et nonchalance un fructueux monopole, voilà ce qu'elles font. "

     Il est temps de refaire l'éloge des services publics, là où cela s'impose.
     On pouvait comprendre pour les télécoms, boostés par les nouvelles technologies, on le comprend moins pour La Poste, devenue société anonyme, pour les autoroutes et les aéroports. C'est plus ambigü pour la SNCF, où L’Etat porte  une lourde responsabilité dans la situation actuelle. Il est logique qu’il en assume les conséquences en participant à l’apurement des comptes. L'Allemagne n'a libéralise qu'à pas comptés, en tous cas pas pour les grandes lignes. La Suisse y a renoncé, comme d'autres pays.
       Les Britanniques nous alertent sur la libéralisation du train. Comme dans le service de santé, cela  déraille: "Selon des estimations du Labour, le prix des billets annuels a ainsi augmenté de 27% depuis 2010. Après avoir comparé les prix de 200 lignes, le parti emmené par Jeremy Corbyn, militant de la renationalisation, estime à 2.788 livres (3.222 euros) le coût du pass, soit 594 livres (686 euros) de plus qu'en 2010. Pas mieux, pour le syndicat TUC, selon lequel le prix moyen des billets de train augmente deux fois plus vite que l'inflation. Résultat, les Britanniques déboursent chaque mois six fois plus que les Français simplement pour se rendre sur leur lieu de travail. 14% de leur revenu mensuel, très exactement, contre 2% pour les usagers de l'Hexagone."
     (*)  C’est peu dire que le fiasco était attendu. Il suffit de parcourir, aujourd’hui, les articles consacrés il y a onze ans à la dérégulation des marchés de l’énergie, pour mesurer le scepticisme qui règne déjà à cette époque. Rappelons en deux mots de quoi il s’agit : le gouvernement français s’est alors engagé à libéraliser entièrement le marché de l’électricité et du gaz à partir du 1er juillet 2007, afin de respecter une série de directives européennes, dont la plus ancienne remonte à 1996. A partir de cette date, deux tarifs doivent cohabiter pour les consommateurs : d’abord les tarifs réglementés, fixés par le gouvernement et proposés uniquement par EDF (électricité) et GDF (gaz). Ensuite les tarifs de marché, proposés par tous les fournisseurs.
     L’objectif affiché est, comme toujours, de permettre une baisse de prix grâce au libre jeu de la concurrence et à la disparition des monopoles publics. « Notre seule volonté dans cette affaire est de répondre aux besoins des consommateurs français, tant pour la sécurisation de l’énergie que pour les tarifs les plus bas », lance à l’époque Thierry Breton, ministre de l’Économie, afin de clouer le bec aux détracteurs de l’ouverture à la concurrence et de la privatisation de GDF. « L’ouverture ménagée du marché se traduira par une baisse des prix au bénéfice des consommateurs domestiques comme des industriels »promettait déjà le gouvernement d’Alain Juppé dix ans plus tôt.
   Les sceptiques sont pourtant nombreux, depuis les syndicats jusqu’aux associations de consommateurs en passant par des responsables politiques, de gauche comme de droite. En juin 2007, un article de Basta ! résumait leurs craintes, et relevait la virulence inhabituelle de l’UFC-Que choisir, traditionnellement plus favorable à la libre concurrence. Même Les Échos, journal peu connu pour son antilibéralisme, émettait de sérieux doutes : « Dans tous les pays européens où les marchés ont déjà été ouverts à la concurrence, les prix de l’électricité et du gaz ont paradoxalement augmenté, parfois même sensiblement. La conséquence, d’abord, de l’explosion du baril de pétrole, sur lequel sont indexés les tarifs du gaz. La conséquence, aussi, de la faiblesse des nouveaux entrants sur le marché, qui n’ont pas les moyens de production nécessaires pour imposer une véritable concurrence. »
    Mais les critiques ne font pas reculer le gouvernement. Il faut dire que la libéralisation du secteur de l’énergie, loin d’être une lubie isolée, s’inscrit dans un mouvement plus vaste de dérégulation néolibérale (télécoms, réseau postal, transports), initié dès les années 80 par le duo Reagan-Thatcher puis entériné par la législation européenne. Onze ans plus tard, le bilan n’est guère brillant. La dérégulation n’a pas fait baisser les prix, contrairement aux promesses initiales. Entre 2007 et 2017, la facture moyenne d’un client chauffé à l’électrique a par exemple augmenté d’environ 36%....
                   Dans un marché si peu propice à la concurrence, il fallait s'y attendre...
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lundi 18 juin 2018

Histoire de dingues

  • Le dingue feuilleton continue
  •                        Après le pognon de dingue, voici les dingues de pognon.
  •                     Un coup de barre à droite, un coups de barre (symbolique) à gauche.
  •       C'est ça la justice.
     
  •                        Il a raison Emmanuel, les rémunérations des patrons du CAC40, pas seulement celle de Mr Plaçat, atteignent des sommets stratosphériques, quand celles des modestes collaborateurs n'atteignent souvent même pas un niveau permettant une vie décente. 
  •        Comme une caissière de chez Carrefour, même s'il y a pire chez Lidl ou McDo. Mais quand on est une femme seule avec enfants, un loyer et tout le reste, on compte les quelques euros qui restent en fin de mois. Il y a tant de travailleurs pauvres. Pas seulement en Allemagne.
  •      Les salaires des grands patrons, eux, continuent leur montée ascensionnelle. Vous allez me dire: avec ça, difficile de s'acheter une deuxième yacht. Quoique...
  •    Donc, il y a de gros arbres qui cachent la grande forêt. Et il y a les causes, dont on ne parle guère....
  •      Dix fois le smic pour les plus hautes rémunérations, disait-on naguère, c'est rester dans la décence relative. On en est loin...
  •                                                 Pourtant, quitte à se répéter, vu la conjoncture actuelle, les aides sociales ne sont ni trop coûteuses, ni inefficaces, même si elles dépassent celles de certains pays voisins, en prenant des modes de calcul similaires, en comparant le comparable:
  •          Il faut d’abord éclaircir un point, pas si anodin : de quoi parle-t-on ? En 2015, dernière année pour laquelle tous les chiffres sont connus, les prestations sociales se sont élevées à 701 milliards d’euros, ce qui correspond à 32 % du PIB (soit un tiers de la totalité de la richesse produite en France). C’est beaucoup ? Bien sûr, mais ces montants comprennent des services bénéficiant à tous, l’assurance-maladie, les allocations familiales et les retraites par exemple. D’autres aides sont plus ciblées, mais très largement répandues, comme les aides au logement ou celles réservées aux parents de jeunes enfants.
  •         Certes, la France est bien le pays d’Europe qui dépense le plus pour cette question, au regard du PIB. Mais, comme le signale dans une tribune du Monde Thibault Gajdos, économiste spécialiste des inégalités, cet indicateur ne dit pas grand-chose : il ne tient pas compte de la taille de la population concernée, et il est mécaniquement d’autant plus grand que le PIB est faible. Il reflète donc autant le niveau du PIB que celui des dépenses sociales.   
  •        Eurostat, signale le chercheur, s’appuie aussi sur le niveau de dépenses de protection sociale par habitant. Or, « en France, les dépenses sociales par habitant s’élevaient en 2015 à 11 180 euros, ce qui nous place au cinquième rang au sein de l’Europe des Douze [Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni et Portugal] et à un niveau proche de l’Allemagne (10 839 euros) ».
  •        Le débat politique du jour porte en fait sur les aides ciblant les plus pauvres, et qui demandent bien moins d’argent : la prime d’activité, versée aux salariés aux plus petits revenus, et les minima sociaux proprement dits, qui bénéficient à 11 % des Français (le RSA, le minimum vieillesse, l’allocation spécifique de solidarité, l’allocation pour adulte handicapé, l’allocation veuvage)… Ces aides coûtent environ 25 milliards d’euros par an à la France, soit en gros 1 % du PIB.
  •          D’accord, peut-être, évacueront alors les responsables politiques. Pour mieux souligner que ces aides sont inefficaces. « Le sujet n’est pas combien d’argent on met. Il faut mettre l’argent qu’il faut. La question est : est-ce efficace ? C’est cela qu’on veut améliorer »a assuré ce mardi matin la ministre du travail Muriel Pénicaud. « Si les aides sociales étaient efficaces, ça se saurait et ça se verrait et ça se verrait mieux que ça »a balancé de son côté Gérald Darmanin. Propos de bon sens, serait-on tenté de penser ? Raté. En fait, les aides sociales sont efficaces, et cela se sait. On peut évidemment toujours améliorer les dispositifs existants, mais insinuer qu’ils ne sont pas efficients est tout bonnement faux. Et l’Insee le prouve chaque année.
  •       Dans son portrait social de la France, mis à jour tous les ans, l’institut statistique national analyse ce qu’il nomme la « redistribution monétaire », qui mesure exactement l’efficacité des dispositifs mis en place en France, à savoir l’impôt sur le revenu, où les ménages les plus aisés sont appelés à payer plus, et les prestations sociales dans leur ensemble. Les chiffres, pour qui se donne la peine de les lire, sont éloquents. 
  •       En 2016, le niveau de vie moyen des 20 % des Français les plus riches était 8,5 fois supérieur au niveau de vie moyen des 20 % les plus pauvres, avant toute redistribution. Mais la distribution des prestations sociales et le paiement des impôts ont permis de diviser cet écart par plus de deux. La réduction des écarts est encore plus grande si on s’intéresse aux 10 % des plus riches et des plus pauvres : avant redistribution, le niveau de vie des plus riches est presque 24 fois supérieur. Après redistribution, l’écart est divisé par quatre. Et l’Insee se donne même la peine de quantifier le rôle joué par les prestations sociales dans cette réduction des écarts de richesse : elles y contribuent pour les deux tiers…
  •        Dans le détail, les prestations les plus efficaces pour réduire les inégalités sont les aides au logement, qui ont justement été visées par le gouvernement dès le début du quinquennat, et la prime d’activité, que le gouvernement a aussi envisagé de réduire, avant de faire savoir qu’il y renonçait. S’il faut donner des chiffres concrets, l’Insee est tout aussi utile. Dans une récente étude, elle a évalué que dans les Hauts-de-France, les prestations sociales permettent aux 10 % les plus modestes de presque doubler leurs revenus, passant de 460 à 840 euros mensuels. Dans l’ensemble de la France métropolitaine, ces 10 % les moins favorisés voient leur revenu passer de 590 à 890 euros en moyenne.
  •    De plus, un tiers des personnes ayant droit aux aides sociales ne les demandent pas 
  •         Pour mémoire, le seuil de pauvreté est établi entre 846 et 1 015 euros, selon le mode de calcul. Autant dire que ces aides sont tout juste suffisantes pour vivre décemment, dans le meilleur des cas. Et qu’il est particulièrement présomptueux d’expliquer, comme le président, que la politique actuelle « déresponsabilise » les pauvres, à coup de « pognon » trop ou mal versé. En vérité, les pauvres sont tellement « irresponsables » qu’environ 30 % des personnes qui pourraient solliciter les aides les plus importantes ne le font pas. C’est le phénomène du non-recours, connu et documenté depuis des années.    
  •        Fin 2017, le Secours catholique a publié ses constatations sur ce phénomène, se basant sur l’observation du million et demi de personnes accueillies en 2016. Il en ressort que près d’un quart des personnes ayant droit aux aides au logement ne les avaient pas demandées, et que 40 % des ménages éligibles au RSA n’avaient pas fait les démarches pour se le faire verser. Des proportions en hausse d’une année sur l’autre.
  •      Ces situations, connues, peuvent être réglées par des solutions simples. En 2011, seules 32 % des personnes éligibles au RSA-activité le touchaient. Le dispositif a été remplacé par la prime d’activité, plus simple à demander et à obtenir. Résultat, le taux de recours a doublé. C’est en grande partie cette raison qui explique que la prime d’activité coûte de plus en plus cher… et que le gouvernement a hésité à en réduire le nombre de bénéficiaires.
  •      Pour battre en brèche le discours qui veut « responsabiliser » les pauvres, il faut aussi rappeler que de nombreux pauvres travaillent. « Environ 700 000 salariés vivent sous le seuil de pauvreté, soit parce qu’ils travaillent à temps partiel avec de très bas salaires, soit parce qu’ils n’ont travaillé qu’une partie de l’année »rappelle l’observatoire des inégalités.
  •      Ces données montrent comment l’emploi de mauvaise qualité alimente la pauvreté. Et cet emploi précarisé monte toujours plus. Comme nous l’avons rappelé récemment, près de la moitié des demandeurs d’emplois acceptent déjà des emplois temporaires de courte durée et à faible temps de travail, même s’ils cherchent un poste en CDI à plein temps.
  •      Près de la moitié des 5,5 millions d’inscrits à Pôle emploi le sont dans les catégories B et C (moins de 78 heures de travail par mois pour la catégorie B, et plus de 78 heures pour la catégorie C). Le nombre de demandeurs d’emploi dans cette situation a augmenté de 25 % en trois ans, et a doublé en dix ans ! Penser que les chômeurs chipotent dans leur recherche d’emploi ne tient donc pas face à la réalité.   
  •    La confiance va plus aux premiers de cordée qu’aux pauvres.
  •        On peut encore s’interroger sur les projets du gouvernement : aujourd’hui, les demandeurs d’emploi en « activité réduite » ont intérêt à cumuler leur petit salaire et une partie des allocations-chômage. La mesure est tout spécialement destinée à favoriser ceux qui travaillent, même un peu, par rapport à ceux qui ne font que toucher une allocation-chômage. Une mesure, donc, qui devrait satisfaire l’exécutif.
  •      Et pourtant, le rapporteur du projet de loi qui va réformer l’assurance-chômage, en discussion cette semaine à l’Assemblée, a confirmé ce mercredi que le cumul salaires-allocations risque d’être sérieusement limité dans le temps. Il serait « désincitatif pour rechercher un travail », assure le député. Une assertion non justifiée, et fausse, mais au cœur des critiques récurrentes formulées par le patronat contre le cumul, jugé trop onéreux…
  •       Reste à souligner que le discours du gouvernement en faveur de la « responsabilité » des acteurs relève du deux poids, deux mesures. Lorsque l’impôt sur la fortune est concentré uniquement sur les fortunes immobilières et qu’une « flat tax » est appliquée sur tous les revenus du capital, même pour les plus riches, Emmanuel Macron ne cache pas qu’il s’agit d’un pari pour soutenir l’investissement. Car rien ne dit que l’argent dégagé ira réellement financer l’économie française. Il s’agit donc de faire confiance aux investisseurs.
  •       Même constat pour la suppression de l’« exit tax », dont Bercy vient de reconnaîtrequ’elle pourrait coûter plus cher que prévu. Elle était pensée pour éviter que des entrepreneurs s’installent à l’étranger afin de ne pas avoir à payer les taxes sur les plus-values réalisées lors de la vente de leur entreprise. Emmanuel Macron préfère que les premiers de cordée choisissent librement où ils paieront leurs impôts, pariant une fois de plus qu’ils feront le bon choix. Démontrant définitivement à qui il accorde sa confiance, et qui il entend surveiller, et contrôler, de près.
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