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mardi 26 juin 2018

Crédit, quand tu nous tiens


Un peu de crédit, ça va. Beaucoup de crédits, bonjour les dégâts !
                                           Au pays où le crédit est roi, érigé en quasi vertu, faire des économies est considéré comme peu civique. Le consumérisme est une deuxième religion.
   Avoir une dizaine de cartes de crédit est entré dans la normalité.
 Spend a lot of money is american. Même pour démarrer dans la vie...
La crise des surprimes a montré jusqu'où pouvait aller l'endettement des particuliers, même très modestes, et l'aplomb des banques qui sont sorties des clous.
 Pour faire face à l'urgence, l'américain moyen ne dispose que de peu de réserves...
 Il faut parfois s'endetter pour assurer le minimum vital. Et même pour des soins hospitaliers.
Ne parlons pas des études, cette nouvelle bulle...qui menace.
 Après la crise des surprimes, machiavéliquement organisée pas les banksters, la fièvre acheteuse a repris de plus belle.
 Un Américain dans la norme est un Américain endetté qui rembourse les échéances en temps et en heure...quand il peut. Et pourtant, comme dit Robert Reich, ancien ministre du Travail de Bill Clinton, dans le New York Times « ...aujourd’hui les ouvriers travaillent beaucoup plus pour gagner moins.Le revenu moyen d’un travailleur aujourd’hui, après correction de l’inflation, est moins élevé qu’il y a 30 ans. Et puisque le pouvoir d’achat décline, un ouvrier d’aujourd’hui travaille en moyenne 100 heures de plus chaque année qu’il y a deux décennies pour rester la tête hors de l’eau..."
    Une vieille tradition de l'américan way of live, dont Barber a montré la toxicité.
          Aux USA,"Il faut être riche pour mener une vie de pauvre", comme dit le Washington Post.
Et on ne prête (bien) qu'aux riches.
 D'une certaine manière, les pauvres sont rançonnésabandonnés par les banques traditionnelles.
 Le Payday Loan, ( prêt sur salaire), autrefois inexistant,devient courant. C'est un emprunt à ultracourt terme (quinze jours au plus) que l’on rembourse le jour de sa paie avec de gros intérêts. Un client peut ainsi obtenir un prêt de 300 dollars qu’il rembourse 346 dollars le jour où il touche son salaire.
 Une étude publiée par Bankrate.com suggère que 37 % des Américains ont une dette de carte de crédit supérieure ou égale à leur épargne d’urgence, ce qui signifie qu'une facture médicale un peu conséquente, un accident de voiture ou une autre dépense imprévue pourrait les pousser vers un désastre financier personnel. 
 Le crédit devient une servitude dans ces conditions, un instrument de contrôle social.
                                                                      Il est urgent que les pouvoirs publics mettent un minimum de régulation dans un système qui tend toujours à s'emballer, pas seulement aux détriments des particuliers, la monnaie perdant sa fonction essentielle de simple fluidifiant économique.
Le phénomène régulier des bulles qui s'accumulent représente un péril pour le système tout entier, comme on l'a vu trop souvent, les dettes souveraines prenant le relai.
 La debtocracy a de beaux jours devant elle.
Comme le signale Thiery Porcher: La dette a été inventée pour promouvoir des coupes dans les dépenses sociales » 
     Encore fort de sa monnaie de référence, de son armée et de sa planche à billets, l'empire fonctionne à crédit...astronomiquement
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_ Pour prolonger:
        Les pièges de l'endettement:... "L'endettement est un élément central du dynamisme économique. C'est un pari sur l'avenir de celui qui emprunte pour financer ses projets. C'est une marque de confiance du prêteur : il est convaincu qu'il retrouvera l'argent offert. Pas d'économie créative sans cette possibilité donnée à chacun de dépasser ses limites de l'instant. Mais chacun sait aussi les pièges du crédit, les fuites en avant qu'il encourage. La crise qui frappe l'économie mondiale est née d'excès dans le recours à l'emprunt et aux dissimulations qui l'ont accompagné. Elle a provoqué la ruine de beaucoup de particuliers, souvent victimes de pratiques usuraires, et l'effondrement de nombreuses institutions prêteuses par absence de discernement dans la distribution des prêts..."
Le Système Dette : répudier cette arme de domination et de spoliation.
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