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lundi 23 juillet 2018

Franco n'en finit pas...

...de mourir
                    Son ombre plane toujours dans l'esprit d'Espagnols qui ne peuvent oublier ce qu'ont subi leurs pères et qui ne supportent plus les longues années de silence sur un traumatisme national que certains ont voulu évacuer sans jugements, sans travail de mémoire.


        Quand on veut tourner la page un peu trop vite sur un long épisode douloureux comme celui-là, il est inévitable de voir resurgir régulièrement une mémoire obsessionnelle et de vieux démons.
    Le retour du refoulé agite encore certains milieux. 
   La nostalgie hante encore certains esprits qui entretiennent la flamme au mausolée clivant de la Valle de los Caidos, que le dictateur a voulu faire ériger pour lui-même (à quel prix humain!), où se retrouve régulièrement des groupes de fidèles.
  Les fantomes du franquisme reviennent régulièrement après tant d'années d'oubli volontaire de la tragédie perpétrée avec l'aide des puissances de l'axe contre un régime légitimement élu.
   L'Espagne entretient toujours des rapports complexe à sa propre l'histoire.
       Les faits ont été accablants, l'horreur a existé dans les deux camps, dans cette guerre civile atypique, mais le franquisme a dépassé de loin toutes les exécutions du camp adverse et a duré, sous des formes diverses, longtemps après la fin du deuxième conflit mondial.
 Juqu'à une certaine évolution tardive forcée, au passage du pays vers une forme de modernisation et de "normalisation".
    L'arbitraire a été la loi, sans qu'il y ait de pardon, l'Eglise représentant pourtant un pilier solide du régime, face aux menaces fantasmées, dans la Croisade contre le mal...
     Des enfants n'ont pas été épargnés.
          La lutte pour la vérité continue, après tant d'années de silences entretenus, la censure jouant à tous les niveaux de la société et une forte résistance mémorielle encore jusqu'à une époque récente.
  Les stigmates de l'épuration n'ont pas tous disparu.
 ...L’histoire de la répression nationaliste n’a pas fait l’objet de la même attention de la part des historiens espagnols jusqu’à une date récente, non seulement parce que l’accès aux archives de la guerre civile rassemblées à Salamanque était strictement réglementé et soumis à autorisation préalable, sans parler des purges et des destructions volontaires qu’elles eurent à connaître, mais aussi parce que les persécutions endurées par les citoyens espagnols en territoire républicain ouvrirent droit à des indemnités au lendemain de la guerre et donnèrent lieu à d’innombrables procédures judiciaires ; ce qui ne fut évidemment pas le cas des victimes républicaines du franquisme, dont les familles eurent parfois le plus grand mal à faire reconnaître le décès officiellement, quand elles ne furent pas contraintes à un exil forcé, à l’éparpillement géographique et au silence. On a parlé de 200 000 victimes pour la période 1939-1944 tant chez Max Gallo que chez Gabriel Jackson, mais quel crédit donner à ces chiffres qui englobent au passage la période de la guerre civile et le premier franquisme? ; c’est là toute la question qui est posée et à laquelle ont tenté de répondre depuis quelques années les nouveaux historiens espagnols....
     Ce qu'on a appelé la Terreur Blanche hante encore beaucoup d'esprits, surtout ceux des descendants des Républicains, principales victimes de la répression franquiste.
           ... Les tueries assimilées à la « terreur blanche » durent encore plusieurs années après la fin de la guerre. Le bilan officiel, qui ne concerne qu'un peu plus de la moitié du territoire espagnol, s'élève à environ 80 000 personnes tuées par les nationalistes. Selon l'historien britannique Antony Beevor, le nombre total des victimes de la répression franquiste pourrait approcher les 200 000, compte tenu du fait que le bilan de la guerre civile dans plusieurs provinces espagnoles n'a pas encore été réalisé...
     Il est temps que la Valle de los Caidos soit débarrassée de sa sacralité fabriquée, de pélérinage indécent et insultant.
En faire un lieu de réconciliation après déplacement du corps du dictateur?
        ...Parece difícil mantener esta afirmación si se hace caso al decreto que el propio Francisco Franco firmó en 1940 cuando acordó la construcción del Valle de los Caídos y en el sólo hablaba de los vencedores de la guerra y, sobre todo, si se recuerda que cuando se colocó la primera piedra estuvo acompañado por los embajadores de la Alemania de Hitler, de la Italia de Musolini y de la Portugal de Somoza....
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