Ça va jazzer

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mercredi 31 juillet 2019

Macdonaldisation planétaire

Mais où va-t-on?
                            Rome n'est plus (dans) Rome.
     La ville sacrée est envahie peu à peu par les barbares de la malbouffe.
        De Florence jusqu'au Vatican, c'est le déferlement. Faisant fi de la qualité de la cuisine italienne, variée et succulente.  Certains affairistes n'y voient pas d'inconvénients.
    Habemus McDo, disent-ils. Mais place St Pierre gronde uns sainte colère
        De ce satanique projet, la Curie n'a cure. Vade retro!  McDo  ne passera pas! disent les autres ensoutanés. Il faut chasser les marchands du temple!   
   Quoique...ça peut rapporter gros. Les saintes finances ne sont pas bonnes et la sacrée banque est au bord de la crise..Pas très catholique...
            La tentation est grande... 
    Dans l'enceinte sacrée, les cardinaux  voient rouge.
     François, lui, aimerait de temps en temps sortir, avec les copains, sans chichi ni soutane, pour manger une bonne pizzaarrosé d'un Lacryma Christi..
      Il sait en donner autour de lui, surtout aux pauvresUn vrai papa pizza! Lui, il préfère la napolitaine. 
             Mais l'Argentin ne cracherait pas sur un Big Mac au boeuf de la pampa.
   L'envie lui vient souvent de faire le mur,  murmure-t-on,  pour en déguster un.
                                                   Ce pape nous étonnera toujours. Il ne fait rien comme les autres (papes).
                                       C'est un pape-à-part. 
Pour faire le ménage dans la maison, il lui faut manger, et du bon.
     Il fut un temps où François (mieux connu comme Pancho le fouteux, fan de San Lorenzo, condamnant le foot-business, et le capîtalisme- du bout de ses lèvres pies était un fervent des stades et un croqueur de fugazzetas.
       Fait divers révélateur. le mal s'étend partout.                                       Un mal qui répand la rondeur... et l'uniformité
                                                                             La McDonaldisation poursuit son expansion programmée et  sa domination (presque ) sans partage, dans la fasfoodisation du monde.
 D'Orlando à Stockholm, de Buenos Aires à Manille. 
         La voilà maintenant qui a franchi la Grande Muraille, où s'arrêtaient les Barbares, à la conquête de la Chine (même si là-bas le célèbre Big Mac de McDonald coûte quatre fois plus cher qu'un bol de nouilles.)
        La  Nefast-food gagne du terrain chaque jourbouleversant les habitudes alimentaires locales, suivant la voie tracée par la mondialisation galopante, l'américanisation des affaires, des moeurs comme des goûts, brisant les résistances par sa modernité provocante, favorisant une consommation effrénée de bidoche et un avenir en XXL...
     Qu'est-ce qui ressemble plus à un Mc Do? Un autre Mc Do...
Même forme, mêmes produits, même composition (à quelques variantes locales près). Cela va jusqu'au calibrage des frites.
La répétition planétaire d'un même truc-à-manger. Vite.
   Standardisation, taylorisation de la production, homogénéisation, rapidité....ça se passe comme ça chez McD!  Comme ça aussi...
Produit qui ne pouvait venir que d'un pays sans histoire culinaire, où la gastronomie était inconnue, où la "fordisation" du travail comme des comportements poussaient à la vitesse, à l'efficacité, à la production de masse.
    Phénomène mimétique qui touche toute production aussi bien matérielle que culturelle (les jeux, les feuilletons télévisés...), modifie le goût, les modèles de vie, le sens esthétique...la vision du monde.
       La fast-food nation a conquis les papilles et les esprits. So fun, la bouffe-en-kit! Soft Power.
Le dé-goût s'installe sans en avoir l'air, dès l'enfance, par mimétisme inconscient de l'american way of life, même si certains font de la résistance à la junkfood.  
       C'est un grand agrément que la diversité.
       Nous sommes bien comme nous sommes.
       Donnez le même esprit aux hommes,
       Vous ôtez tout le sel de la société ;
       L'ennui naquit un jour de l'uniformité
.(  La Motte-Houdar)


                   Selon Wikipédia« McDonaldisation » est un terme employé par le sociologue américain George Ritzer dans son livre McDonaldization of Society (1991) pour désigner la prise d'une société des caractéristiques d'un restaurant rapide... Ritzer voit la restauration rapide comme devenu le paradigme de représentation contemporaine.

Alternativement, la « McDonaldisation » peut se rapporter au remplacement des restaurants traditionnels par des restaurants McDonald's.
 Ritzer détermine cinq composants principaux de la « McDonaldisation » :
            1)Efficience: trouver la méthode optimale pour accomplir une tâche (organisation scientifique du travail) ___2)Quantification: l''objectif doit être quantifiable (par exemple en termes de chiffre d'affaires) plutôt que subjectif ____    3)Contrôle: des employés « normalisés », et remplacement des employés par des technologies non-humaines _____4)Culture: dans le processus de standardisation, une hybridation culturelle se produit. Quand McDonald's s'installe dans un nouveau pays, les habitudes des consommateurs sont standardisées et, commençant par la chaine alimentaire, les cultures locales sont occidentalisées. Avec ces cinq processus, une stratégie apparemment raisonnable selon un point de vue peut mener à des résultats nocifs ou irrationnels. Ainsi, le processus de McDonaldisation peut être récapitulé comme suit : « Les principes du restaurant rapide parviennent à dominer de plus en plus de secteurs de la société américaine aussi bien que du reste du monde. »
      On peut voir la  McDonaldisation comme l'essence même du capitalisme
                     " Le processus d’américanisation défini par Georges Ritzer comme « la diffusion des idées, des coutumes, des habitudes sociales, de l’industrie et du capital américains dans le monde » voit dans la McDonaldisation son exemple le plus significatif. Pour le sociologue étatsunien, le principe du fast-food est amené à dominer des secteurs de plus en plus larges de la société, aux États-Unis et dans le reste du monde. C’est donc un processus profond et de grande envergure rendu possible par la reproductibilité des principes d’efficacité, de calculabilité, de prédictibilité et de contrôle. En ce sens, les machines tendent de plus en plus à remplacer l’être humain, et quand ce n’est pas possible, c’est l’homme lui-même, piégé par sa routine, qui peut devenir une machine. Cette métamorphose incarne l’essence du capitalisme : le passage du stade d’être vivant à celui de producteur, de consommateur et de marchandise. La déshumanisation signe, entre autres choses, la rupture définitive avec la planète, vue par les multinationales comme un énorme territoire à piller en vue d’accroître leurs propres richesses. L’équilibre terrestre, cette subtile et fragile harmonie, est ainsi régulièrement mis à mal par les intérêts financiers de quelques sociétés. La variété cède alors le pas à la globalisation, qui consiste à rendre les choses toujours plus égales à l’échelle mondiale...
     La macdonaldisation est un impérialisme, soft mais efficace, une entreprise à dé-goûter, une machine à désapprendre ce qui est bon, varié, diversifié, sain...
       Le nivellement par le bas, le médiocre, continue... 
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mardi 30 juillet 2019

Le retour des druides?

Où va la médecine?  
                         Elle ne va pas bien       
                                               Comme l'hôpital, qui mériterait des soins urgents.
       Même si la médecine change sous nos yeux, le livre et le film La Maladie de Sachs conserve une certaine actualité. L'oeuvre nous questionne avec finesse sur le problème de la santé et sur la pratique et le vécu du médecin.
   Le film Médecin de campagne avec F.Cluzet, humain et émouvant, décrit une situation qui est en voie de disparition dans le monde rural, mais pas seulement.
     On embauche. Les médecins généralistes deviennent une espèce en voie de raréfaction dans nos campagnes, dans nos régions et dans certaines de nos villes.
   En Picardie, c'est la cata.
     Je connais un médecin souvent stressé, refusant de nouveaux patients, qui en est venu à réduire la visite  en moyenne  à 10m. Avec ça, on est sûr de passer à côté de problèmes importants. La parole est limitée, l'ordinateur fait l'essentiel, l'imprimante est là pour cracher à peu près toujours la même prescription. Ouf! Ça fera 25 euros...A peine le temps de se rhabiller. Au revoir docteur!..Suivant!
  Il y a trois fois plus de coiffeurs que de docteurs. Deux fois plus d'agences bancaires..Bonjour les priorités! Mieux vaut soigner son porte-monnaie que sa prostate.
   Les patients patientent impatiemment.
       Et ça ne va pas s'arranger. Pas de vraie solution en vue. Surtout pour les personnes âgées en constant développement et peu mobiles. Il leur faudra beaucoup prier en attendant le toubib qui ne vient pas ou qui est trop loin. Et l'on s'étonne que les urgences soient débordées. Un cercle vicieux.
        Pourquoi ne pas mobiliser les vétérinaires?
            Qui soigne un boeuf soigne une...meuf. 
    Pourquoi ne pas faire appel aux  guérisseurs, aux exorciseurs, aux pasteurs, aux bonimenteurs...?
          Un druide est déjà opérationnel au pays d'Astérix.
  On attend toujours la potion magique.
     La télémédecine et l'automédication au berceau ne suffiront pas.
                        Sanctus Numerus clausus! priez pour nous...
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lundi 29 juillet 2019

Retraites (suite...sans fin?))

Chantier titanesque sur terrain miné
                                                     En aura-t-on jamais fini avec un dossier que l'on dit un jour clos, un problème enfin réglé, et la perpétuelle remise sur le chantier d'un des sujets les plus polémiques qui soit? Depuis longtemps.
     Remettre un peu plus d'égalité là où elle ne règne guère, pas seulement au niveau des rémunérations, mais aussi des patrimoines et, on l'oublie trop souvent, de la pénibilité du travail et de l'espérance de vie qui en est la conséquence. Sans parler de la question de la précarité qui touche de plus en plus d' emplois, rendant l'espérance d'une retraite à taux plein problématique. Les retraités pauvres existent déjà.
    Si la stricte justice est jugée impossible, un minimum d'équité reste encore à trouver.
   Mais une telle remise à plat demande qu'on ne la mène pas en catimini et en cercle restreint, avec la volonté d'en finir au plus vite. En finir n'a d'ailleurs aucun sens, quand les projections économiques sont si indéterminées. Le présent est aveugle aux mutations futures, qui peuvent changer radicalement la donne.
   Cette réforme se fait d'ailleurs en catimini, avec des effets d'annonce peu cohérents et des fuites qui semblent parfois se contredire. Pour neutraliser toute contestation et éviter l'échec?
   Pour mener un telle réforme himalayesque, ce ne peut être à marche forcée et de manière biaisée, voire hypocrite, avec un double langage, comme disent certains observateurs.
   Le non-dit est malsain et l'implicite entretient la suspicion.      ...Le Financial Times ne s’y est pas trompé, en publiant, la semaine dernière, un article qui conclut qu’Emmanuel Macron propose de passer l’âge de la retraite à 64 ans. Ce message-là, les investisseurs anglo-saxons l’ont parfaitement compris et les Français vont aussi le comprendre. Il faut que le gouvernement l’assume : on ne peut pas faire une réforme basée sur l’hypocrisie du langage.  Le thème de la pénibilité n’est pas du tout pris en compte dans le rapport Delevoye. Or, c’est un problème majeur. Un ouvrier dans le bâtiment ou dans la sidérurgie n’a pas la même espérance de vie qu’un cadre supérieur. Le seul moyen de compenser cet état de fait, c’est de donner des points gratuits de retraite et non d’imposer à tous 64 ans comme âge de départ. Là non plus, il ne faut pas tourner autour du pot....
      De plus, la valeur du point n'est pas déterminée ou reste dans le flou total. Le débat n'est pas transparent. Il règne ou l'on fait régner un climat d'indécision, lié à une opacité entretenue, qui en fait bafouiller plus d'un(e). La stratégie est de repousser les droits à la retraite le plus tard possible, sans tenir compte de la pénibilité du travail accompli, qui conditionne l'espérance de vie.
  Le gouvernement marche sur des oeufs concernant ce sujet brûlant, qui ne réclame pas l'urgence absolue, vu le temps perdu depuis des années en vaines palabres et mesurettes mineures.
  Le problème se repose avec des perspectives embrouillées à souhait.
 Certes, il est ancien et complexe. Raison de plus pour avancer avec prudence et de se hâter...lentement, pour trouver un compromis acceptable.
     Un chantier lourd d'ambiguïtés et de risques.
        On risque de retomber dans beaucoup d'erreurs du passé.
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dimanche 28 juillet 2019

Vite fait

- Un missionnaire de Dieu, comme Trump.

- Soyez raisonnables, messieurs les délinquants.

- Riches aux anges.

- Ça m'en bouche un coin.

Dîners de Rugy Macron.

- Il encourage la déforestation, mais le nie.

Flamanville: fiasco national?
                                      Flamanville: pour la saint Glinglin?.
                          Depuis plusieurs années, on se pose des questions: Flamanville: la fin d'un long tunnel ? la sortie du fiasco?  Et en Finlande? ...
                       Le nucléaire en question, pendant et après Areva. Une histoire sans fin?
         Perte de compétences.   Le métier se perd...


En bref...Le doute s'installe.
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samedi 27 juillet 2019

Mea culpa

Il faut toujours reconnaître ses limites   (Bis repetita...)
           C'est libérateur    
                 Je suis souvent antirotondogyrateur. 
                 Même si je ne fais pas partie de la classe des abutyrotomofilogènes. 
Mais je ne fais pas dans l'apaléopithécoaneucéphalodidactisme systématique.
    Je suis même parfois orchidoclaste.   On me le reproche parfois.
Si vous me suivez... 
   Je ne suis pas non plus un cacoglotte. 
    Il m'arrive d'anticiper et de faire des hypothèses.
     Mais je ne veux pas anantéursucididermipoliser pour autant.
J'évite autant que possible d'être autoaudiologophile.
      Je fais ce que je peux mais je peux peu.
        Nobody is perfect! 
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vendredi 26 juillet 2019

Les hommes et le temps qu'il fait.

           Au coeur des débats d'aujourd'hui, forcément approximatifs, parfois outranciers, sur le "réchauffement climatique", ce qu'on ne peut mettre en doute, c'est que le climat et l'histoire des hommes sont intrinsèquement liés. Sur le moyen terme et le plus souvent sur le long terme.

      C'est ainsi que l'on a pu montrer que pouvait exister un lien entre la chute de l'Empire romain, et les pandémies qui sévirent au V° siècle à la suite d'un brusque changement de température. Un éclairage insuffisant sur ce tournant historique, mais qui doit avoir sa part de vérité.
    Aujourd'hui, les plus engagés écologiquement somment les responsables politiques d' activer un virage industriel et économique, à changer rapidement de cap, au moins pour ralentir et réorienter la logique de nos sociétés industrielles et productivistes. Ce n'est pas moins qu'une révolution qui est demandée, pas seulement une prise de conscience ou de bonnes intention. On voit bien que des mutations politiques et géopolitiques ne manqueront pas de se produire, à la suite de ce virage forcé, s'il n'est pas repoussé aux calendes grecques. Des répercussions historiques inévitables.
    On a souvent considéré l'histoire comme détachée des contingences matérielles, mais, à y regarder de près, le climat, dont dépend largement la vie économique, a des incidences sur la vie des hommes et des nations, du moins sur le long terme.
    Certes, les sociétés peuvent s'adapter à des conditions climatiques nouvelles, du moins dans une certaines mesure et pendant une certain temps. Que reste-t-il des cultures du Sahara lorsque celui-ci connaissait une végétation tropicale?
    Des études déjà anciennes et de nombreux constats montrent avec évidence que l'histoire ne se déroule pas "hors-sol", loin des contingences climatiques et des phénomènes environnementaux qui les conditionnent souvent.
   Raison de plus pour ne pas rester dans le déni comme Trump et Bolsonaro, à ne pas se contenter de belles paroles comme aux COP qui se succèdent régulièrement, à imaginer au plus vite des conditions durables de (sur)vie.
     Ce n'est pas la planète qui est en danger (elle en a vu d'autres), c'est nous, avec notre aveuglement, notre inertie, nos intérêts à courte vue...
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jeudi 25 juillet 2019

Jamais contents!

E-cra-sés!
             Où trouver refuge? dans les grands magasins, les cinémas, sa baignoire?
 C'est la faute au chien.
    On devrait pouvoir s'en remettre. Ce n'est pas la première.
   Sans tomber dans le catastrophisme au sujet du climat, on commence à se poser quelques questions...

Procrastination

Il est urgent d'attendre.(         (Bis repetita...)
                  Dans certaines situations...
   Réfléchir avant d'agir, temporiser, c'est bien.
      Mais balancer sans fin avant la moindre décision, ça pose problème.
  L'indécision permanente peut même être pathologique, ou presque.
    Même pour les choses bêtes de la vie. Morgen ist auch ein Tag, disent les Allemands.
       Tous les ans, c'est la même épreuve.           Qui confine à la névrose.
      Je n'arrête pas d'attendre le tout dernier moment pour remplir la rituelle feuille chère à Bercy.
          Je m'arrange pour différer au maximum l'envoi de ce précieux document à mon percepteur local.
   Je suis atteint, m'a dit mon psychologue, d'un mal étrange:
       Un mal que l'on nomme phobie administrative.
   Heureusement je ne suis pas le seul à être affecté par cette pathologie difficilement guérissable.
    Pourtant, je ne suis pas un grand délinquant financier, Cahuzac n'est pas mon ami et je n'ai pas de compte aux Îles Caïmans.  J'ai même conscience (héroïsme suprême!) de la nécessité civique de l'impôt, même si sa répartition me pose plus d'un problème.


    Mais je suis incurable. C'est pas trop logique et c'est pathologique.
         Que ceux qui sont dans le même cas que moi lèvent le doigt.
            Nous pourrions mettre en place un groupe d'anonymes administrativo-phobiques. Juste pour partager et adoucir nos tourments périodiques...

  Mais heureusement le problème est résolu: 
        C'est à la source que viendront s'abreuver les finances publiques.  Plus de souci.
               Merci Darmanin, merci Bercy!  

   Pour ce qui est des revenus "en marge", les petits "extras," je ferai comme d'habitude: ce sera encore le Luxembourg. En deux clics. Sans procrastiner.
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mercredi 24 juillet 2019

CETA (fin?..)

Ont voté!
                Non sans de fortes réticences de tous bords, des mises en garde anciennes et répétées, même du côté de LREM, C'est passé, sans les débats qu'il aurait fallu mener au sein de l'Assemblée, à qui on demandait d'entériner.
    Ce traité fait polémique depuis des années.
  Dans le cadre d'une mondialisation débridée,le CETA pose problème, comme son cousin le Mercosur. Comme à l'époque, on répète cette évidence: un marché ouvert,oui, mais dans certaines limites et à certaines conditions. Mais ce n'est pas le souci de l'OMC.
    L'UFC Que choisir note que, outre le problème des normes alimentaires et des répercussions sur la paysannerie française, déjà mise à mal, se posent un problème de souveraineté"Ce mécanisme prévoit qu'une entreprise privée peut attaquer un État devant un tribunal d'exception si elle estime que ses intérêts sont lésés par des réglementations - notamment environnementales ou sanitaires - trop rigoureuses. Le risque est grand de voir les intérêts commerciaux prendre l'ascendant sur les réglementations nationales qui protègent les consommateurs",
     Le libre échange semble ne plus avoir de limites et les accords se font "dans un tunnel"
    Contourner les lois européennes, c'est l'objectif du Canada. Certains là-bas, le savent et protestent.
  La paysannerie française n'est pas dupe de ce bel accord (sic)
Pas de garde-fou climatique. Il n'est pas étonnant que cet accord soit contesté

Les impacts négatifs sont inévitables dans plusieurs domaines.
     Si le Tafta est abandonné par Trump, le CETA, après de nombreuses tractations et tergiversations, est adopté, du moins pour la France pour l'instant.  Cet accord de libre-échange avec le Canada, remanié nous dit-on, a fait l'objet de nombreuses contestations.
      Mais celles-ci ne sont pas taries.
  Malgré les critiques et les incertitudes, le pas est franchi. Mais certaines préoccupations de fond restent entières, concernant notamment les incidences de l'importation facilitée de la viande bovine sur nos éleveurs souvent en détresse, les normes d'élevage et environnementales contestables  et l'instauration de tribunaux spéciaux pour régler les conflits privés avec les règles étatiques.
   Certains responsables politiques demandaient la réouverture des négociations.
          Les "experts" sont on ne peut plus vagues sur des points fondamentaux du traité, reconnaissant à mi-voix que " ce sont peut-être les questions agricoles qui suscitent le plus d'inquiétudes. Car le Ceta va augmenter les quotas d'importations de bœuf et de porc canadiens en échange de la reconnaissance d'appellation géographique outre-Atlantique. « Les conditions d'élevage diffèrent beaucoup entre l'Union européenne et le Canada. Si l'accord prévoit de créer au Canada une filière bovine spécifique garantie sans hormone destinée à l'exportation vers l'Union européenne et une filière porcine sans traitement à la ractopamine, il est muet sur les questions du bien-être animal, de l'alimentation animale (farines animales ou non ?), et de l'administration d'antibiotiques comme activateurs de croissance », regrette le rapport.
  Ses auteurs préviennent qu'il « sera difficile de ne pas concéder aux nouveaux partenaires des contingents d'importation de viande plus élevés que ceux qui existent actuellement, ce qui pourra changer notablement l'échelle des problèmes. Le risque est que le Ceta ne fournisse pas des conditions favorables aux objectifs de la transition écologique de l'agriculture (maintien de la place des prairies et de l'association polyculture-élevage notamment), en particulier dans le secteur de l'élevage bovin allaitant, déjà en difficulté depuis de nombreuses années. » Sur ce sujet, les rapporteurs proposent de « mettre en place un système d'information pour le consommateur sur les modes de production (utilisation d'antibiotiques et activateurs de croissance, bien-être animal, environnement, caractère transgénique) ».
       Les intentions sont louables, mais quelles garanties seront offertes après la mise en route du processus?
      Il semble bien en tous cas que les  lobbies soient satisfaits.


          Le 26 octobre 2016, l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot avait vivement apostrophé les présidents du Conseil européen Donald Tusk et de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, contre le Ceta (Accord économique et commercial global en français). La vidéo a beau avoir été vue plus d'un million de fois sur Facebook, rien n'y a fait. Cet accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada va être appliqué "provisoirement" à compter d'aujourd'hui, en attendant une pleine entrée en vigueur du texte une fois que tous les parlements des pays membres de l'UE l'auront voté..
De plus au Canada comme aux Etats-Unis, le principe de précaution n’est pas reconnu. Il faut qu’une menace soit avérée pour déclencher une interdiction. Alors qu’en France, le risque de dommage grave suffit à interdire un produit. La commission d’experts dit ainsi qu’il est "très difficile d’apprécier les conséquences" du Ceta "sur l’environnement et la santé.
     Par ailleurs, et la commission, le formule explicitement, le climat est "le grand absent". Elle recommande donc qu’il puisse y avoir un "veto climat" sur les tribunaux d’arbitrage. Aujourd’hui, l’Europe a la possibilité d'interdire les carburants canadiens, très chargés en carbone puisqu’ils proviennent de l’extraction des sables bitumeux. Avec le Ceta, ça ne sera plus possible. Barack Obama s’est heurté au même problème dans le cadre de l’Alena : il a bloqué le pipeline Dakota, mais la société TransCanada a porté plainte auprès du tribunal d’arbitrage, et réclamé... 15 milliards d’euros ! Dont 13 au titre des bénéfices non engrangés ! Jusqu’à ce que le beau et moderne Trudeau refasse le deal avec l'affreux Trump. La menace de sanctions financières des tribunaux d’arbitrage amène les Etats à avoir peur de légiférer. "

          C'est une partie non négligeable de notre alimentation qui sera impactée:
Avec l'entrée en vigueur du Ceta, de la viande produite au Canada pourra être plus facilement importée au sein de l'Union européenne. Or, cette viande n'est pas produite selon les mêmes règles outre-Atlantique. Les producteurs canadiens utilisent par exemple plusieurs anabolisants et antibiotiques "comme facteurs de croissance", alors que cette pratique est interdite au sein de l'UE, relève le rapport de la commission d'évaluation de l'impact du traité de libre-échange (PDF), remis au Premier ministre Edouard Philippe début septembre. Selon cette étude, le Ceta "laisse la possibilité au Canada d'utiliser" ces facteurs de croissance dans sa production de viande. Vous pourriez donc, si vous achetez ces produits canadiens, consommer de la viande traitée aux antibiotiques.
   L'Union européenne a cependant interdit l'importation de bœuf traité aux hormones ou de porc dopé à la ractopamine, détaille Le Monde. Mais "nous savons que les règles et les vérifications ne sont pas à la hauteur", s'inquiète Samuel Leré, responsable environnement et mondialisation à la Fondation pour la Nature et l'Homme, contacté par franceinfo. "Aucun dispositif n'est prévu pour contrôler l'application de cette interdiction." Le rapport d'évaluation du traité abonde dans ce sens, expliquant que "rien ne figure dans le texte sur l'adaptation nécessaire de l'organisation des contrôles". Il faudra, poursuit l'étude, à tout prix "s'assurer de la qualité du contrôle" des filières canadiennes sans hormone et sans ractopamine. "
      Le traité est muet sur les questions du bien-être animal, de l'alimentation animale (farines animales ou non ?), et de l'administration d'antibiotiques comme activateurs de croissance », regrette le rapport.
.  L'environnement passera, hélas!, toujours après le commerce. et ses dogmes.

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mardi 23 juillet 2019

Optimisons le vocabulaire

  Les mots et les choses           (Bis repetita...)
                                 Parlons peu, parlons bien. 
     Les mots, ah les mots!
Nos meilleurs amis, nos pires ennemis, d'après Esope. 
Nous les utilisons souvent mécaniquement, à tort et à travers
  On en hérite, ils nous précèdent, nous révèlent, parfois nous trahissent.
Outils souvent défaillants, ils ne sont guère en adéquation avec le réel.
     Changer un mot peut avoir des conséquences importantes dans certains domaines, comme quand on parle d' l'optimisation fiscale, notion si avenante, en apparence. 
 Si un mot ne plaît pas, ne passe pas ou heurte des intérêts, on peut aisément le changer pour rendre la réalité moins rude ou moins contraignante. Dans le domaine du marketing, on est passé maître. Dans d'autres aussi:
  C'est ainsi que, au lieu de parler de planche à billet, évocation triviale et peu rassurante, il est mieux d'évoquer la notion plus soft d'assouplisseur quantitatif (sic!)
 Comme on parle de non-voyant, de mal entendant, de mal comprenant, etc...
  Les mots peuvent être de bons paravents ou des caches-misère efficaces et habiles, pas toujours faciles à  détecter.  Les collaborateurs chez Amazon sont des employés comme les autres...
         Dans 1984, Orwell montre comment on peut agir sur les hommes en changeant les mots, en créant une novlangue habile.
  La vie sociale et politique est souvent une bataille de mots, ou un lieu du politiquement correct masquant la vraie nature et les vrais ressorts des structures ou des événements. Les éléments de langage, ça se fabrique et ça se maîtrise...
  La notion même de démocratie peut être détournée de son sens et celle de gouvernance  pose plus d'un problème. 
     La langue de bois  aussi a  encore de beaux jours devant elle.
  De fréquentes inversions de sens ne sont pas innocentes dans des domaines sensibles, comme dans certains sujets d'actualité, où la passion et l'intérêt prennent le pas sur la connaissance et l'analyse critique.
        Il est des usages de mots qui servent à ne pas penser. 
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Nouveau dictionnaire de novlangue
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lundi 22 juillet 2019

Voyageurisme

    Pour une critique de la raison touristique
                             Voyager, voir...
                                     Les modes et parfois des pulsions scopiques douteuses nous poussent à aller voir sur place ce dont tout le monde parle ou a parlé. Pour des raisons qui ne sont pas toujours très claires ou très saines.
    Ou à suivre les sentiers battus, les pistes proposées par les agences sur papier glacé. Il faut aller ici ou là, c'est un impératif catégorique.   Il faut pouvoir en parler à table. Que ce soit Bali ou Santorin.                      Aujourd'hui, la mode est au Japon ou au Groenland...
   Difficile de ne pas suivre les tendances ou de faire le choix,..de rester chez soi. Questions de moyens aussi.
    Dis-moi ce que tu visites et pour quelles motivations, et je te dirai qui tu es.
  Les motivations qui nous poussent à visiter tel lieu plutôt que d'autres sont révélatrices de ce qu nous sommes, dans une large mesure.
    Voir et ne rien voir...Que retiennent la plupart des touristes pressés,  le doigt sur le portable, pour des photos évanescentes.
   Notre-Dame en lambeaux, Auchwitz,..et même l'Irak deviennent des destinations comme les autres...
      Le monde n'est pas un spectacle

    Voir quoi, comment, dans quelles conditions ?
A partir de quand le regard , le désir de voir (et de photographier) devient discutable, équivoque,malsain, marqué parfois par une jouissance perverse inavouée ?_

_Pour une autre forme de tourisme?

-"L'industrie touristique emprunte les autoroutes, sans considération éthique, préoccupée par la maximalisation des profits. La concentration des opérateurs en quelques multinationales dans un processus de mondialisation néolibérale leur permet d'imposer des prix planchers aux travailleurs du secteur et un marketing agressif dissimulé sous un vocabulaire idyllique. Le tourisme autrement prend, quant à lui, des chemins de traverse, joue avec le temps, contemple la nature, rencontre les autres hommes, les autres femmes et respecte leurs systèmes symboliques. Le tourisme autrement porte en lui les germes d'une modification du comportement touristique. Tout en offrant un produit de haute qualité, il pense globalement le développement en agissant localement et se révèle un puissant facteur de cohésion sociale. Il apporte une réponse positive à l'urbanisation croissante en offrant des perspectives de vie qui maintiennent la population rurale sur sa terre. Il responsabilise autant le consommateur que tous les participants de la chaîne du tourisme et favorise l'estime de soi des populations. Enfin, par sa prise en considération de la fragilité de certaines zones et des problèmes environnementaux, il participe à la sauvegarde de la Planète."
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          -Tourisme de la pauvreté : solidarité ou voyeurisme:
"Rio, son carnaval, ses plages, son soleil et... ses pauvres. Pendant que certains touristes se prélassent sur le sable chaud, d'autres ont choisi une façon bien différente de profiter de leur séjour : ils visitent des favelas, autrement dit les bidonvilles brésiliens.Depuis une dizaine d'années, le tourisme de la pauvreté, rebaptisé «poorism», est en plein essor. «Chaque année, le nombre de nos clients augmente de 15%» assure Marcelo Armstrong, fondateur de l'agence Favela Tour, qui organise des après-midis dans les bidonvilles. «Ce sont majoritairement des Anglais, des Américains et des Scandinaves. Beaucoup de Français aussi. Et malgré la crise, cette année sera positive pour nous».
Ce type d'entreprise fleurit aux quatre coins du monde. En Afrique du Sud, elles proposent de se promener à Soweto, une des régions les plus démunies du pays. En Inde, on peut passer quelques heures avec les enfants des rues de New-Delhi."La guide était tendue"«Le tourisme, depuis toujours, n'est pas seulement une histoire de géographie, mais de distance sociale» explique Rachid Amirou, sociologue du tourisme, auteur de «l'Imaginaire du tourisme culturel» (1). «On a souvent été voir des populations qu'on définissait comme 'authentiques', ce qui veut généralement dire 'pauvres'. Cela permet, inconsciemment, de vérifier sa situation de domination économique. La nouveauté aujourd'hui, c'est que c'est mis en marché.»Se faire de l'argent sur le dos de la pauvreté, c'est bien ce qui dérange. «Indécent», «voyeuriste», sont quelques uns des qualificatifs employés par les détracteurs du «poorism». Sur les forums internet, le débat fait rage. On parle de «curiosité malsaine», on reproche aux touristes de se comporter comme au zoo, de rechercher le frisson du danger, de pouvoir dire, en rentrant au pays, «je l'ai fait !». Le tout sans réelle considération des personnes rencontrées, pauvres et qui le resteront, malgré les miettes redistribuées par les agences....
Le sociologue Rachid Amirou, quant à lui, se montre plus réservé. «L'agence est une caution morale : 'vous n'avez pas à vous poser de questions éthiques, on s'en occupe !' C'est une façon habile de déculpabiliser et de déresponsabiliser les gens.» Et ça marche. «Les touristes partent avec le sentiment vague qu'ils font une bonne action. Mais quand on décortique, il n'y a rien derrière. Or, si ce tourisme n'est pas accompagné d'une réflexion, c'est du voyeurisme.»...

"...En l'espace d'une dizaine d'années, les agences de voyages proposant ces formes de tourisme ont tout bonnement trouvé un fantastique filon. L'occidental a désormais adopté en matière de voyage les mêmes codes qui régissent sa consommation matérielle. La logique de frime consistant à être parmi les premiers à posséder une console dernier cri (ou un iPhone, ou Harry Potter...) que tout le monde finira par avoir — dans un monde de plus en plus standardisé — s'applique également à la visite des lieux les plus surprenants de la planète. En ce sens, l'explosion du tourisme choc traduit parfaitement la tendance. D'autant que les prix pas nécessairement prohibitifs — entre 200 et 400 euros pour une journée à Tchernobyl, souvent moins de cent euros pour la visite d'une favela ou d'un bidonville — encouragent fortement le voy(age)eurisme.____Dans le même état d'esprit, certaines agences russes proposent ainsi à ses clients de vivre une forme de dépassement de soi en passant deux journées harassantes physiquement et psychologiquement dans un camp militaire à suivre les méthodes d'entraînement des services spéciaux (soit se faire gueuler et tirer dessus pour une centaine de dollars). Les territoires en guerre jouissent aussi d'une grosse côte dans le catalogue. Au cours du World Travel Market qui se tenait mi-novembre à Londres, les professionnels du tourisme ont ainsi pu constater que des pays réputés dangereux et en guerre comme le Pakistan, l'Afghanistan ou l'Irak attirent de plus en plus de touristes en recherche de «dépaysement».
     Ce fut même La Nouvelle-Orléans après Katrina, spectacle de désastre.
 C'est aussi celui des township d'Afrique du Sud,"...Lieu mythique de la résistance noire contre l'oppression de l'apartheid, South West Township fascine
l'imaginaire blanc et étranger. Les autorités du pays l'ont vite compris, et l'immense cité dortoir de plus de trois millions d'habitants devient au fil des années une destination incontournable pour les tour opérateurs et autre guides touristiques. Chaque jour, ce sont mille visiteurs qui traversent, le plus souvent dans des minibus ou des autocars de compagnies touristiques, cette banlieue de Johannesburg étendue sur 140 kilomètres carrés....
Sans réticence, Irena confie que l'intérêt historique n'est pas le seul aspect prétexte à une visite de la ville. "
Franchement, en Europe, il n'y a pas de tel ghetto. Ici, en plus, la visite est apparemment sécurisée malgré tout". L'ancienne demeure de Nelson et Winnie Mandela, les sites des émeutes de 1976 et différents autres. Lieux symboles de la lutte des Noirs sont bien sûr prévus dans tous les circuits.         Mais c'est finalement dans la contemplation de la pauvreté et dans le spectacle de la délinquance que bien des touristes viennent glaner leur dose d'émotion..."

    Il y a aussi le tourisme De Guerre,, celui de la catastrophe, comme à Haïti...
                                   Heureusement, il y a les autres...
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