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mercredi 11 décembre 2019

Fermer les bibliothèques?

To read or not to read?
                                       Si, comme le disait Hugo, dans l'esprit du Siècle des Lumières, ouvrir une école c'est fermer une prison, alors il y a du travail en perspective pour les travaux publics anglais. Ecole et incitation à la lecture sont en connexion et quoi de mieux qu'une bibliothèque publique et vivante pour former l'esprit des jeunes et des moins jeunes? Il n'y a pas que la musique qui adoucit les moeurs.
   Au nom de sacro-saintes économies, on continue à fermer beaucoup de bibliothèques au pays de Sa Gracieuse  Majesté, depuis Gordon Brown, dans la droite ligne instaurée par la très libérale Maggie. Un sou est un sou et il n'y a pas lieu de le gaspiller, au nom d'un solide pragmatisme, qui fait la part plus belle aux produits financiers de la City où rien n'est trop beau.
   Depuis 2010, 773 bibliothèques ont fermé au Royaume-Uni. Ce nombre, révélé par l'Institut agréé des finances publiques et de la comptabilité (Cipfa) dans sa dernière étude annuelle et relayé par le Guardian, montre l'impact de la politique d'austérité mise en place par le gouvernement britannique. À l'exception de l'Irlande du Nord, il reste actuellement 3.583 bibliothèques outre-Manche, soit 35 de moins que l'an dernier.
Cette situation s'inscrit dans le contexte de baisse budgétaire voulue par le gouvernement conservateur précédent, dans le domaine des services au sein des collectivités locales (-29,6%). Des coupes budgétaires qui se ressentent aussi dans le nombre de salarié·es du secteur, passé de 24.000 en 2010 à 15.300 l'année dernière....
  Cela, au point d'inquiéter l'auguste Chambre des Lords et de révolter un certain public . Les conséquences se font sentir.
    Ce business ne fait pas recette pour les gestionnaires à courte vue, même si, alerté, l'humaniste Boris Johnson veut renverser le cours des choses. Mais il a tellement promis...

  Heureusement on ne brûle pas (plus) des livres, comme en Chine actuellement. C'est déjà ça.

    En France, commencerions-nous à prendre le même chemin, ça et là, par souci de bonne gestion municipale? Il est vrai que les bibliothèques ne sont pas très rentables...
 En tous cas, surtout en cette période charnière de déferlement du numérique, le débat se poursuit.
 La fuite en avant technologique fait se poser de nouvelles questions, mais le numérique ne prendra jamais toute le place, malgré le nombre toujours plus élevé de e-livres et l'accès plus facile à des archives de qualité comme Gallica. On le constate d'ailleurs. L'accès gratuit au livre traditionnel n'est pas près de s'éteindre.
  La bibliothèque n'est pas seulement le premier pays de l'écrivain, mais devrait l'être pour tous. C'est un lieu d'échanges vivant et un espace de convivialité souvent enrichissant.
     Pourquoi lire? Question en apparence simple, mais à laquelle chacun pourra répondre pour des raisons toujours intimes.
          Lire restera toujours une activité précieuse, dès qu'on y a goûté, et une façon de faire bien l'homme, comme disait Montaigne.
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