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jeudi 19 mars 2020

Fringomanie et environnement.

 C'est chic, c'est fashion!
                            Tout devient fashion, dans la novlangue d'aujourd'hui, pas seulement dans l'habillement.
           Mais c'est moins valorisant pour l'environnement. Même pas du tout.
  La fast fashion, la fringomanie, la fièvre acheteuse, dans les pays développés, ne connaissent pas de limites, sont en augmentation constante.
    Il est temps de mettre un frein. Ethique à l'étiquette!

   L'industrie de la mode est certainement la deuxième du monde  en terme de pollution globale, en amont comme en aval.
   La fast fashion a des conséquences qui sont rarement évoquées.
         Les profits tirés de l’industrie de la mode ne cessent de progresser, avec un taux croissance annuel de 8,7 %. D’ici 2023 le marché devrait atteindre 598 milliards de dollars selon Statista. Les grandes enseignes de Fast fashion («Mode Rapide») tirent profit du gaspillage de nos ressources.
  Il est temps de remettre en question cette frénésie, qui flatte le narcissisme vestimentaire ambiant.
   Malgré des engagements récents, mais qui restent à démontrer, à mettre en oeuvre, à l'encontre de puissants intérêts.
     S'habiller responsable? Encore du chemin à faire...
          ...Entre 2000 et 2010, le nombre de vêtements vendus chaque année dans le monde a doublé. Aujourd’hui, ce chiffre atteint 100 milliards. En 2014, un Américain moyen s’est débarrassé d’un peu plus de 36 kg de vêtements. Ceux-ci ont en moyenne été portés sept fois avant d’être jetés. Ce sont ces chiffres accablants qu’égraine la journaliste américaine Dana Thomas dans Fashionopolis. Son projet est triple : retracer l’histoire de l’industrie du textile, depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours ; pointer les dérives de la « mode éphémère » (fast fashion en anglais) ; mettre en lumière les alternatives proposées par les tenants d’une confection textile plus responsable.
   Thomas parvient à attirer l’attention sur les principaux problèmes posés par cette industrie qui génère 2,4 billions de dollars par an. Et elle le fait d’une façon susceptible d’intéresser non seulement les professionnels du secteur mais aussi ceux qui se préoccupent d’économie, de droits de l’homme et de politiques écologiques » observe la journaliste Tatiana Schlossberg dans The New York Times. Thomas s’est rendue dans les sweatshops du Bangladesh et dans les usines du Xinjiang, cette région de la Chine que l’on surnomme « la capitale mondiale du jeans ». Si des enseignes comme Zara ou H&M se targuent d’afficher des prix défiant toute concurrence, celui payé par la planète est exorbitant, souligne l’auteure. L’industrie textile serait responsable de près de 20 % de la pollution de l’eau dans le monde et de 10 % des émissions totales de CO2, précise-t-elle.
       Face à un tel gaspillage de nos ressources naturelles, Thomas plaide pour l’adoption d’un modèle basé sur le concept d’économie circulaire. Recyclage et réutilisation : nos vieux vêtements doivent pouvoir trouver une seconde vie. Une solution que certains jugent peu satisfaisante : « J’aurais aimé que Thomas arrête de tourner autour du pot et propose une série de mesures à mettre en place. Qu’elle déclare qu’il devrait y avoir des lois interdisant de piller ainsi la planète. En mettant l’accent sur le changement des comportements individuels, Thomas laisse les patrons des industries textiles les plus nuisibles s’en tirer à bon compte », regrette l’écrivaine américaine Cintra Wilson dans The New York Review of Books.  (Pauline Toulet)
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