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lundi 30 mars 2020

Keine Frage!

L'UE: une fin programmée?
                            Mutti a dit "Nein"!
                                          Mais pas seulement elle.
  Les eurobonds n'auront pas lieu. Sur ce débat déjà ancien, c'est encore le refus, même en situation d'extrême urgence, de quasi mort clinique annoncée des économies supposées interdépendantes.  La dite solidarité européenne explose encore un peu plus. Priorité aux égoïsmes nationaux. 
  Pas de dettes en commun! Chacun se démerde. Bien fait pour la gueule de ceux qui n'ont pas imité la fourmi berlinoise., les mauvais élèves C'est comme pour la Grèce, cela servira de leçon. Priorité aux marchés et aux intérêts bancaires.

   C'est le coup de grâce. Après le Brexit, la zône euro a peu de chances de se remettre. Le retour sur les sphères nationales, avec quelques échanges privilégiés comme à l'Epoque de Schuman et d'Adenauer est-il inscrit d'avance? Il y a beaucoup de chances que chaque capitale retire ses billes. Il n'est plus question d'harmonisation , déjà bien mise à mal. Pour le projet des pères fondateurs, on verra aux calendes grecques.
  La crise sanitaire est un révélateur des blocages et des replis européens déjà anciens et on s'oriente vers un éclatement de l'UE. La zizanie s'est établie en haut-lieu, sous le signe du coronavirus.
  L'euro n'était déjà plus un instrument de solidarité dans les échanges, étant donné l'économie dominante des pays du nord, les déséquilibres s'accentuant dans cet espace de libre échange à l'anglo-saxonne, la "question allemande" étant toujours au centre des débats.
Berlin impose son droit à propos des euro-obligations. Inflexible. Prémisses d'un éclatement assuré, si...
     Ce serait pourtant dans l'intérêt de l'Allemagne elle-même à terme, comme le signale Delors, surtout que les nuages s'amoncellent sur Berlin.
      Chacun pour soi et Gott pour tous...
 Delors sort de sa réserve, voyant venir le risque d'éclatement, lui qui avait déjà regretté le tournant de l'après 2008:
      ...Le manque de solidarité fait “courir un danger mortel à l’Union européenne”, a averti ce samedi 28 mars l’ancien président de la Commission européenne Jacques Delors, dans une déclaration transmise à l’AFP par l’institut à son nom qu’il a fondé.
“Le climat qui semble régner entre les chefs d’État et de gouvernement et le manque de solidarité européenne font courir un danger mortel à l’Union européenne”, estime l’ancien ministre français de l’Economie, qui a présidé la Commission de 1985 à 1995.“Le microbe est de retour”, ajoute ce grand défenseur de l’Europe, qui a suivi, selon l’Institut, les derniers développements au sein de l’Union et sa réponse face à la pandémie, en particulier le Conseil européen de jeudi qui a montré les divisions entre les 27, en particulier entre pays du Nord et du Sud. En retrait de la vie politique, Jacques Delors, aujourd’hui âgé de 94 ans, s’exprime très rarement....
Réveiller une morte vivante?

           Le ver était déjà dans le fruit, comme le signalait le pourtant fédéraliste J.Quatremer.  L'UE était déjà un organisme très affaibli. L'hégémonie de fait de Berlin était devenue l'objet de critique et de crainte an Allemagne même, de la part des plus lucides, comme Ulrich Beck.
             Les injonctions n'aboutissent pas.
" ...En quelques jours à peine, des totems de l’orthodoxie budgétaire européenne sont tombés un à un : suspension du pacte de stabilité et de croissance (qui fixe la règle des 3 % du déficit public), programme de rachat des dettes publiques et privées à hauteur de 750 milliards d’euros par la BCE, plan de relance massif en Allemagne, d’ordinaire haut lieu de l’ordolibéralisme…  Mais il en reste au moins un que les pays du nord de l’Europe, emmenés par l’Allemagne et les Pays-Bas, semblent décidés à préserver, malgré l’ampleur de la crise : la mise en place d’une capacité d’endettement commune, à l’échelle de l’Union, pour aider les pays les plus touchés par l’épidémie.     Ce que certains ont appelé, dans le sillage du chef de gouvernement italien Giuseppe Conte, des « corona-bonds ». Manière de ressusciter les « eurobonds », ou « euro-obligations », vieux serpent de mer bruxellois, très discuté lors de la crise des dettes souveraines de 2008, avant d’être écarté.           Le sommet des dirigeants européens qui s’est tenu jeudi 26 mars dans une ambiance tendue, par vidéoconférence, a relancé le bras de fer (le communiqué final est à lire ici). Mais les 27 n’ont pu que constater leurs désaccords sur ce sujet sensible : faute de mieux, ils ont temporisé, demandant à l’Eurogroupe, la réunion des ministres des finances de la zone euro, de leur formuler des propositions « d’ici deux semaines ». Ce qui leur a permis, au moins, de sauver les apparences, et s'entendre sur une déclaration finale particulièrement floue sur le volet économique.          Lors d'une conférence de presse à Lisbonne, à l'issue du sommet, Antonio Costa est allé jusqu'à qualifier de « répugnante » la position des Pays-Bas, qui aurait fait remarquer durant les discussions que certains pays auraient dû économiser davantage au cours des dernières années: « Ce type de réponse est d’une inconscience absolue et cette mesquinerie récurrente mine totalement ce qui fait l’esprit de l’Union européenne et représente une menace pour l’avenir de l’Union européenne ».          Dès mercredi, neuf États, dont la France, l’Italie et l’Espagne, le Portugal ou l’Irlande, avaient défendu l’idée d’un endettement en commun, dans une lettre envoyée à Charles Michel, le libéral belge qui préside les Conseils européens.            « À ce stade, nous avons mis en place des pare-feu économiques et accordé plus de flexibilité aux États, pour qu’ils puissent agir au niveau national, expliquait-on à l’Élysée en amont du sommet. Il faut maintenant discuter de la solidarité que l’on veut démontrer dans la durée, pour la sortie de crise, et après. » Pour la France, ce choix tactique de contourner le couple franco-allemand, en amont d’un sommet, est quasiment inédit depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017.    « Si l’on n’est pas capables de dépasser les tabous, nous ne serons pas à la hauteur. C’est une question de survie du projet européen, et la chancelière [Angela Merkel] l’a perçue », dramatise-t-on dans l’entourage du président français. Au Handelsblatt mardi, le ministre de l’économie allemand, Peter Altmaier (CDU, droite), a qualifié les discussions sur les « eurobonds » de « débat fantôme » « J’appelle à la prudence quand je constate que des concepts présentés comme supposément neufs et ingénieux sont en fait des idées zombies, écartées de longue date. »    Réponse du camp français, où l’on essayait encore d’arrondir les angles, pour ne pas braquer Berlin : « Le slogan est moins important que le contenu. Nous aurons besoin d’un instrument de solidarité accrue. »    La réunion des ministres des finances de la zone euro, mardi, avait déjà donné une idée de l’ampleur des désaccords. En particulier sur l’usage qu’il pourrait être fait du Mécanisme européen de stabilité (MES), ce fonds de 400 milliards d’euros créé lors de la crise de 2008 : l’ensemble des États y auront-ils accès ou s’agit-il de cibler certains États fragiles, au risque de les stigmatiser aux yeux des marchés ? Et à quelles conditions cette ligne de crédit nouvelle – une « covid-line credit » – pourrait-elle être débloquée ?     Quoi qu’il en soit, l’argent prêté dans le cadre du MES devra bien être remboursé par l’État membre qui a bénéficié du prêt – c’est l’inverse d’une mutualisation de la dette, qui permettrait de faire jouer la solidarité sur le continent. Jeudi soir, le communiqué final du Conseil ne mentionne même pas l’option d’un recours au MES, en raison de l’opposition de l’Italien Giuseppe Conte. Durant la réunion, ce dernier a écarté cet instrument associé, à ses yeux, à la crise des dettes souveraines, et réclamé davantage d’ambition dans la mutualisation de la dette.      Sans surprise, certains pays « frugaux » veulent durcir les conditions d’accès au crédit et mettent en garde contre le risque d’ouvrir en grand les vannes, alors que la crise sanitaire est encore loin d’être réglée. L’eurodéputée Place publique Aurore Lalucq confie : « L’Eurogroupe [de mardi soir – ndlr] m’a dépitée. Même les morts ne permettent pas de faire bouger les idéologies, ou d’en finir avec les égoïsmes nationaux. Pour l’avenir de l’Europe, je trouve ça consternant, et même perturbant. Je pensais que la pression éthique serait telle que certains pays nordiques ne pourraient plus refuser cette solidarité. »       L’eurodéputée LFI Manon Aubry juge, elle, qu’il faut franchir le pas : « J’ai envie de dire à Macron : allez jusqu’au bout de la démarche, émettez des “coronabonds” à trois, entre la France, l’Espagne et l’Italie. Ce qui aura déjà un impact positif pour l’Italie, et même pour les trois pays, qui seront moins attaquables par les marchés. Commençons par quelques-uns. » L’élue précise qu’à ses yeux, les « euro-obligations », qui impliquent un renforcement de l’intégration économique en Europe, « ne peuvent être qu’une solution à court terme, dans l’attente d’une refonte de la politique monétaire européenne »    Dès le 23 mars, quelque 400 économistes, dont le Français Thomas Piketty, ont signé une lettre ouverte exhortant les dirigeants européens à émettre de la dette en commun. « La crise du Covid-19 va concrétiser, ou faire éclater, la zone euro », écrivent-ils. Jeudi, le président du Parlement européen, le social-démocrate italien David Sassoli, a plaidé dans le même sens. Dans le détail, plusieurs pistes sont sur la table, et le débat devrait durer, au moins aussi longtemps que le confinement.    Les propositions pour émettre de la dette en commun vont d’un assouplissement plus ou moins total des conditions de prêt du MES (un montant le plus vaste possible, un guichet ouvert à tous les pays), à une émission de dette commune en bonne et due forme, qui alimenterait le budget de l’UE. « Le vrai débat, c’est de savoir si ce mécanisme servirait à prêter aux États membres ou s’il servirait à financer des politiques communes au niveau européen », précise l’économiste Shahin Vallée, ex-conseiller économique de Herman Van Rompuy à la présidence du Conseil européen, aujourd’hui chercheur associé pour le think tank allemand DGAP.       Il met en garde contre des solutions au rabais, qui se contenteraient d’une réforme du MES : « La BCE permet déjà aux États de la zone euro d’emprunter dans des conditions excellentes. Le risque d’ouvrir une “covid-credit line” au sein du MES, c’est de faire la même chose que la BCE, en moins bien. Et d’affaiblir, par ricochet, le mécanisme mis en place par la BCE. »  « Il faut créer de nouvelles ressources pour le budget européen, insiste-t-il. Une taxe sur la vente de droits à polluer ou encore une taxe carbone aux frontières de l’UE amèneraient des dizaines de milliards d’euros dans l’année. En échange, on s’engagerait à créer de la dette en commun, à même hauteur, pour financer des investissements dans la santé ou l’environnement au sein des 27. »     Hasard du calendrier, la pandémie se propage sur le continent quelques semaines après l’échec des 27 à s’entendre sur les grandes lignes du budget européen, sur la période 2021-2027. « Il serait surréaliste, sinon indécent, de reprendre la discussion là où on l’a laissée en février, de passer encore quelques nuits sur la deuxième décimale du budget européen », jugeait mercredi un proche des négociations, convaincu que la crise permettrait d’augmenter le plafond budgétaire pour l’UE.....
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"...Les pays du Nord de l’Europe sont restés campés sur leurs positions, refusant d’étendre les mécanismes de solidarité avec les pays du Sud pourtant les plus touchés par cette crise et obligés d’activer la dépense publique pour y répondre.
     Ils ont ainsi refusé la création d’eurobonds, des obligations garanties au niveau européen, permettant de mutualiser et donc de réduire l’incertitude pour l’ensemble des économies de la zone euro et notamment les plus fragiles telles que l’Italie, le Portugal ou la Grèce. Ces eurobonds auraient pourtant permis de partager la dette et sa charge et d’éviter ainsi une possible crise des dettes souveraines comme celle que l’Europe a vécue en 2010. Car la dernière chose dont nous avons besoin, c’est bien de créer une nouvelle crise en tentant de résoudre celle que nous traversons...."
                                 _Le pont de vue de Coralie._
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