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lundi 4 mai 2020

Prémonition et impréparation

Il était une fois un rapport
                                       Un rapport tout ce qu'il y a de plus officiel, produit par les plus hautes instances de l'Etat en matière politique et sanitaire, quoique classé curieusement "secret", qui fut écrit il y a quelques années et qui anticipait, par le menu, de manière troublante, sur les mesures qu'il fallait prendre pour éviter ou limiter les effets du cataclysme sanitaire que nous vivons aujourd'hui. Il y eut d'autres alertes, plus individuelles.
    Le journal Le Monde vient d'en révéler la teneur. L'étude était fournie et allait dans les détails.
       Ils ne pouvaient pas dire: on ne savait pas...On a baissé la garde. Par négligence ou par courte vue économique? Sans doute les deux. (*)
  Un aveuglement stupéfiant. La catastrophe a ceci de terrible, que non seulement on ne croit pas qu’elle va se produire alors même qu’on a toutes les raisons de savoir qu’elle va se produire, mais qu’une fois qu’elle s’est produite elle apparaît comme relevant de l’ordre normal des choses. Sa réalité même la rend banale. » (Dupuy)
  Comme pour le Titanic, déclaré insubmersible, qui révéla après coup les faiblesses de sa construction , de sa maintenance et de sa gestion. L'intelligence de la catastrophe montre ses limites au profit d'une amnésie parfois tragique.
        _____ (*)             "...Barré du tampon « Confidentiel », le rapport date du mois d’avril 2005. Rédigé au terme d’un an d’enquête par l’Inspection générale de l’administration (IGA) à la demande du ministre de l’intérieur de l’époque, Dominique de Villepin, sa lecture, quinze ans plus tard, en pleine crise du Covid-19, donne le vertige tant le document apparaît prémonitoire.     Jamais rendu public, cet épais rapport, que Le Monde a exhumé, porte sur « l’organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics » en cas de pandémie – grippale en l’occurrence –, mais aussi de « crise majeure au cours de laquelle la situation économique, l’appareil social, les structures administratives sont durablement perturbés, notamment une “crise sanitaire grave” ». Décrit méticuleusement sur 160 pages par l’inspecteur général Philippe Sauzey et l’inspectrice générale Chantal Mauchet, le scénario catastrophe s’est révélé prophétique. Il aurait pu être utile.       Pourtant, en ce début d’année 2020, lorsque le coronavirus déferle sur le pays, les pouvoirs publics sont totalement pris de court et rapidement débordés : manque de lits de réanimation, absence de tests, pénurie d’équipements de protection et notamment de masques, sans compter les multiples tergiversations sur la stratégie à adopter… L’Etat s’est tout simplement désarmé.   C’est ce « désarmement » sanitaire que Le Monde a reconstitué. Avec, en guise de fil rouge, ces fameux stocks de masques dont les fluctuations au fil des ans épousent celles des politiques menées par les gouvernements successifs.     Cette plongée au cœur du système sanitaire permet de comprendre, témoignages et documents inédits à l’appui, comment et pourquoi l’Etat, pourtant informé des risques encourus, a baissé la garde....      
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