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mercredi 25 novembre 2020

Glottophobie

 Et l'accent? 

              Faut-il tout uniformiser en matière de prononciation de notre langue, rompre avec les disparités qui règnent encore, de Marseille à Lille de Bayonne à Strasbourg?    Les langues provinciales on peu à peu disparu, sous les  coups de boutoir de la Révolution Françaises, puis de ceux des hussards de la République. Et la modernité à fait le reste.    Mais certains résistent encore, parfois avec fierté, parfois avec un brin de culpabilité, voyant les obstacles qui restent encore pour se faire une place au soleil, dans la haute administration ou sur les plateaux télés. Ces traces provinciales peuvent faire sourire, mais elles peuvent aussi constituer des freins, voire des obstacles.    Il faut parler le bon français, avoir le bon accent! Obligation tacite est faite de s'aligner sur les normes en vigueur dans le bassin parisien. Un parler autrefois minoritaire mais politiquement dominant doit-il tout réduire à son modèle? Faut-il appeler un journaliste comme JM Apathie, journaliste-cassoulet? Le ridicule peut encore tuer ou exclure.. On peut parfois s'enchanter du parler de Narbonne mais avoir les oreilles offensées quand parle un vrai Franc-comtois...Comment en est-on resté encore à ces crispations locales et parfois exclusives?

         "...L’accent sera-t-il ajouté dans l’article 225-1 du code pénal qui interdit les discriminations en France ? C’est ce que demande le député héraultais Agir Christophe Euzet dans une proposition de loi pour combattre la glottophobie, soit toutes les discriminations linguistiquesUn Français sur deux estime parler avec un accent, selon un sondage IFOP publié en janvier 2020. Plus d'un quart d'entre eux affirment être régulièrement l’objet de moqueries dans leur quotidien. Et d'après les résultats de cette étude, quelque 11 millions de Français auraient été victimes de discriminations lors d'un concours, d'un examen ou d'un entretien d'embauche, à cause de leur accent.   Deux grandes époques, deux grandes phases d’unification ont conduit à la stigmatisation des accents régionaux : l'imposition du français après la Révolution à la fin du XVIIIe siècle et l’imposition, à partir du XXe siècle, d’une même prononciation.Le modèle de la bourgeoisie parisienne a été, depuis 1789, le modèle de référence. Au début du XXe siècle, le français n’est encore parlé que par une minorité de la population. D’autres langues, le provençal, le breton, le catalan ou encore le flamand restent majoritairement utilisés, de région en région. Le français ne s’installe que progressivement, quand la monarchie devient absolue au cours du XVIIIe siècle.     C’est à partir de la Terreur que la langue s'officialise, selon l’idée alors de créer une nation unie autour du français, la langue du bassin parisien, celle de la capitale, dans le cadre de la mise en place d’un système centralisé.   Avec l’école puis les médias comme acteurs-clés, la stigmatisation des langues régionales, lors de l’imposition du français, a évolué depuis les années 1970 vers une stigmatisation des accents qui aboutit parfois à des phénomènes de discrimination.  Avant le XVIIIe siècle, la question ne se pose pas. Le royaume de France est constitué de provinces extrêmement diverses avec des statuts très différents les unes par rapport aux autres. Plusieurs sont réputées étrangères et disposent de très fortes autonomies. Le fait qu’on n’y parle pas français et qu’on y utilise d’autres langues est alors considéré comme banal.  Au XVIe siècle, le français n’était parlé que dans la région parisienne et ses alentours. Il était à peu près totalement inconnu ailleurs à l’oral.     

L’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 ne cherchait pas à imposer le français mais seulement à mettre en place l’utilisation d’une langue, écrite et parlée, compréhensible par les administrés et les justiciables. Et tout au long du XVIe siècle, cette ordonnance a été comprise comme prescrivant qu’on utilise la langue locale. Et finalement à cette époque, le latin a été remplacé par l’occitan, le breton, le provençal, le gascon...Progressivement, le français a été imposé comme langue de l’écrit et uniquement comme langue de l’écrit. Personne ne le parlait et cela ne venait à l’idée de personne de le parler. Tout le monde trouvait normal que chacun parle sa langue.  Le français, comme langue écrite, est mis en place à partir du XVIIe siècle, avec la création notamment en 1635 de l’Académie française, chargée d’élaborer une langue normative, une langue de pouvoir. Cela a conduit à une généralisation de l’usage du français par les aristocrates de la Cour, au XVIIIe siècle    Pour combattre le latin et pour affirmer le pouvoir du roi, à la place du pouvoir de l’église, le français est alors imposé dans les textes juridiques et administratifs..."_________________________________

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