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samedi 2 janvier 2021

Pour une nouvelle souveraineté?

       Un pari tardif

                                Le ministre l'a déclaré: il est temps de revenir à la souveraineté économique, retrouver la maîtrise de nos grandes décisions, qui conditionne notre présent mais surtout notre avenir.     Voilà qui est bien dit, mais un peu tard et sans expliquer pourquoi nous sommes parvenus à une telle dépendance. La crise pandémique réveille une prise de conscience en même temps qu'une urgence.  Il n'est pas question de productivité seulement et le problème ne peut être que français, à l'heure des offensives sino-américaines. La remise en question effective d'une forme de mondialisation est une des conditions essentielles d'une possible ré-industrialisation innovante, qui fut compromise pendant des années.     "..Face à l'exterritorialité du droit américain des affaires, à l'écrasante domination du dollar, des GAFA, et à la volonté de puissance de la Chine, la France et l'Europe se réveillent enfin et s'apprêtent à riposter sur tous les fronts: juridique, numérique, défense, technologique, et protection des pépites et fleurons européens...."        Le programme est ambitieux, mais n'est-il pas trop tardif? Il ne suffit pas d'être en colère en haut lieu. Il importe de sortir de la  sino-dépendance dans laquelle nous nous sommes engagé naïvement.      La réindustrialisation est une exigence qui demandera du temps et de nouvelles alliances. Une refondation? oui, mais encore faut-il en définir les conditions et les objectifs, sans se contenter d'engagements verbaux. 

        La sino-dépendance n'est pas prête à se réduire à un niveau plus raisonnable, surtout tant que l'Europe restera un nain politique. Les règles du libre-échange actuelles demandent une révision urgente, surtout après certaines affaires, comme celle de General Electric.

                  "...Ceux qui ont abandonné leur appareil productif, et donc vendu leur technologie, leurs savoir-faire, leurs brevets, qui ne défendent pas leurs normes, sont condamnés à être asservis aux projets des autres. C'est pourquoi la domination économique est une perte de liberté politique. Nous sommes devenus sans nous en rendre compte une colonie numérique des États-Unis d'Amérique. Avec la domination numérique américaine d'un côté et la domination industrielle de la Chine de l'autre, deux empires nous tiennent en tenaille et vont finir par dérober ce qui nous reste de création de valeur, dont nous sommes pourtant historiquement et concrètement capables.      La Chine produit en violation des règles sociales et environnementales. On achète des produits low cost à ce pays qui piétine notre propre modèle et nos propres valeurs. Cette prise de conscience est sérieuse et générale. Va-t-elle conduire à d'autres choix ? Chez le consommateur, le "made in France" est un mouvement de société très puissant qui s'est emparé des cerveaux.

T

ous les jours, les citoyens, autant qu'ils le peuvent, selon leurs moyens, votent avec leur carte bleue. Il reste aux pouvoirs publics à obliger à dire ce qu'il y a dans le produit. Car les produits ne sont pas étiquetés de façon loyale et transparente. C'est le prochain combat. Deuxièmement, est-ce que le prix mondial des produits, résultat de la mondialisation est en train de céder le pas à des prix européens, nationaux ou locaux ? La réponse est oui, de plus en plus. Parce que dans les deux cerveaux du consommateur, il y a un cerveau qui protège son pouvoir d'achat, qui veut des prix peu élevés, et il y a un cerveau citoyen qui veut des PME près de chez lui, des emplois pour ses enfants, des lois sociales généreuses et des lois environnementales d'avant-garde...."______________

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