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dimanche 15 août 2021

Antivax (suite)

         Dans les mouvements divers et variés qui règulièrement se manifestent pour proteqter contre certaines mesures visant à contrôler l'extension le virus et ses variants, il n' y a pas que des ignorants, des illuminés de tous bords ou des diffuseurs de fake news. Ce qui fait le complexité de ces mouvements publics sporadiques, qu'on aurait tort de condamner en bloc, de mettre dans le même sac. Il est des mesures politico-administrativo-sanitaires que l'on peut trouver excessives, voire contradictoires, que l'on peut estimer illégitimes ou inégalitaires, chaque pays ayant sa propre démarche, parfois purement empirique, tâtonnante. Certains le disent bien: ils ne sont pas contre la vaccination imposée, mais contre certaines mesures concrètes jugées impraticables ou injustes. Si l'amalgame est visible dans certains défilés, c'en serait un de les réduire à des mouvements homogènes. 

     Et puis la résistance au vaccin en général ne date pas d'aujourd'hui, en France ou ailleurs. Chaque pandémie véhicule son lot de fantasmes. A l'époque de Pasteur déjà, l'hésitation et la méfiance étaient présentes, plus encore qu'aujourd'hui, étant donné la singulière nouveauté des découvertes et le caractère apparemment paradoxal de l'acte vaccinal. Tout un contexte permet d'expliquer rumeurs, méfiances, oppositions et parfois fantasmes, pas seulement en France. Bref, le contexte historique et idéologique permet de mieux comprendre des résistances déjà anciennes.                                                                                                    "... La médecine du XVIIIe siècle est encore très loin de pouvoir expliquer le fonctionnement immunitaire, qu'on ne comprendra qu'au début du XXe siècle. Les médecins du XVIIIe vont donc avoir recours aux statistiques et aux mathématiques. On va démontrer à partir de tables de mortalité qu'on risque davantage de mourir de la variole dite "naturelle" que de la variole inoculée qu'on appelle alors "artificielle". Les premières études statistiques tendent à démontrer que l’inoculation est dix fois moins dangereuse que la variole naturelle. Dire cela, c'est admettre aussi que l'inoculation peut ne pas fonctionner. Dans un certain nombre de cas, l'inoculation provoque une variole sévère. C'est alors une question éthique qui se pose : peut-on commettre un geste médical qui potentiellement peut tuer. Le débat déontologique autour de la médecine préventive est donc déjà présent au XVIIIe siècle. Toute la question est : "a-t-on le droit d'administrer un médicament à quelqu'un qui n'est pas malade ? Peut-on faire prévaloir une logique assurantielle, probabiliste, lorsqu'il s'agit de la santé ?" ..."   

Point de vue._____________

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