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mardi 16 novembre 2021

Quand la Chine éternue...

Pour paraphraser le livre de Peyrefitte: Quand la Chine s'éveillera...

                      Mais quand Pékin flanchera? Aujourd'hui, les ratés du moteur chinois suscitent plutôt l'inquiétude et c'est l'Europe qui s'enrhume.  A des degrés divers. Et cela va durer. L' Empire du milieu reste imprévisible.                                                                                   L' Allemagne s'effraie peu pour l'instant et fait un peu cavalier seul; mais le diable est caché dans les détails et le double langage prévaut, malgré les paroles rassurantes: « Mon conseil est de ne pas avoir peur de la Chine simplement parce qu’elle accumule les succès économiques », disait la chancelière, le 15 janvier, au quotidien britannique The Financial Times. Entre puissances exportatrices, on se comprend. « Comme dans le cas de l’Allemagne, a poursuivi Mme Merkel, la montée en puissance de la Chine est très largement fondée sur l’ardeur au travail, la créativité et le talent technique. » Pas de quoi avoir peur...

       Depuis longtemps Berlin soigne Pékin. Facile à comprendre. Angela regardait plutôt à l'Est qu'à l'Ouest.    Depuis quelques années, on observe un changement d'orientation dans la politique extérieure de notre voisine, notamment en matière économique
   Malgré son ancrage à l'Ouest, les intérêts allemands, qui ont misé sur le tout-export, s'éloignent de la zône d'influence américaine, depuis la chute du Mur et la douloureuse réunification. Il y eu la nouvelle Ostpolitik, initiée par W.Brandt au niveau surtout politique et culturel, mais surtout le brutal  tournant libéral inauguré par Schröder-Hartz, surtout économique et commercial en direction de la Mitteleuropa...jusqu'à la Chine, devenu un des principaux débouchés pour le technologie allemande (machines-outils et voitures en priorité).
   Un partenariat privilégié, qui ne s'encombre pas trop de sentiments ou d'idéologie...
Business first!
        Des relations qui ne sont pas pour autant dépourvues d'ambiguïtés et qui sont mêmes lourdes de conflits potentiels, avec detensions latentes ou ouvertes au coeur de l'Europe. 
             Berlin a  la tête le porte-monnaie ailleurs...sans se rendre compte (?) qu'elle affaiblit ses partenaires européens.
                             "...Selon Jean-Michel Quatrepoint, qui l’explique dans Mourir pour le yuan, les deux pays ont de nombreux points communs : des modèles économiques ressemblants, faits d’un mercantilisme agressif misant tout sur les exportations et sur l’accumulation d’excédents, visant notamment à palier une tendance rapide au vieillissement des deux populations.
        Au-delà des ressemblances, il y existe une complémentarité entre les deux pays, une quasi « symbiose », comme l’expliquent ici Hans Kundnani et Jonas Parello-Plesner. La Chine en plein développement est friande de machines-outils allemandes pour ses usines, et de grosses berlines pour ses nouvelles classes moyennes. Quant à l’Allemagne, elle cherche avec énergie… des débouchés hors d’Europe.
     A cet égard, les chiffres sont cruels. Guillaume Duval le rappelle ici : « l’excédent commercial allemand était de 170 milliards en 2007, réalisés aux trois quarts en zone euro. En 2012, cet excédent était toujours de 180 milliards, mais réalisés aux trois quarts hors zone euro » (1). Et Jean-Michel Quatrepoint de rajouter : « L’Allemagne n’espère plus rien tirer de l’Europe, où elle a déjà fait le plein. Elle y a pris toutes les parts de marché qu’il y avait à prendre, et cherche à se réorienter désormais hors de la zone euro »...
     Des intérêts pour l'instant bien compris, sur le mode win-win
           Pratiquement la moitié de toutes les exportations de l'UE vers la Chine proviennent d'Allemagne et près d'un quart de toutes les importations chinoises sont faites avec l'Allemagne. En Chine, la demande en véhicules automobiles des particuliers ainsi que les besoins en machines d'usines chinoises ont été d'une importance capitale dans la capacité de l'Allemagne à sortir si rapidement de la crise économique. Il y a actuellement une sorte de symbiose entre les économies allemande et chinoise ; alors que la Chine a des besoins en nouvelles technologies, l'Allemagne doit trouver de nouveaux marchés. Les Chinois ont le sentiment qu'ils peuvent faire affaire avec l'Allemagne : les autorités chinoises aiment à en parler comme d'une relation "réciproquement profitable". 
                     Qu'en serait-il si une crise majeure frappait au coeur l'économie chinoise?  _________________

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