__En Suisse, les démocrates respirent.
Malgré les pressions de l'UDC, qui récidive.
La menace xénophobe et ostraciste est contenue chez nos voisins.
__ Trump dans la course
Il n'est pas seulement un démagogue trompeur.
Il surfe sur les peurs les plus archaïques tout en les instrumentalisant, aux limites de la bouffonnerie...L'histrion amuse la galerie. Et ça marche, malheureusement.
Aux antipodes de l'ouverture et des projets de simple bon sens d'un Sanders.
Mais depuis quand l'intelligence serait-elle le critère pour concourir à la Maison-Blanche?
___ Angela est une humoriste.
Elle ne laissera pas la Grèce dans le chaos.
Mais c'est déjà le cas, Frau Kantzlerin! Vous avez oublié?
Vous fûtes même actrice... et bénéficiaire de premier plan...
____________________________________
CARNET DE BORD D'UN PASSEUR FATIGUE MAIS EVEILLE...QUI NE VEUT PAS MOURIR (TROP) IDIOT. _____________________________________________________ " Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile." [Thucydide]--------------------- " Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti " [A.Camus]
lundi 29 février 2016
samedi 27 février 2016
Postures
Quelle posture adopter?
Dépasser les postures, dit Valls aux partenaires sociaux.
Mais Manu lasse certains par ses postures.
On dit qu'il serait en mauvaise posture.
Quel pataquès!
Langue de bois ou im-posture?
On en perd son catalan...
On marche sur la tête.
De l'air!
Je vais me remettre à mes postures..
_______________
Au fil du net
* Dernières nouvelles de Grèce
Nouvelles pressions
* USA: "abstention" massive des citoyens noirs de Floride
* Faut-il faire tomber Alep?
* Selon le Pentagone, Daech est plus fort en Afghanistan
* Selon New Stateman, risque de tempête financière
Des risques sérieux
* En Irlande, la face cachée de la croissance
La colère pousse les gens à renouer avec la politique
* Syrie: quand un "Un Oeil sur la planète" se fait le porte-voix de Damas.
* L'anti-Merkel: Sarah Wagenknecht
* Comment Ronald Reagan est devenu reaganien
* Chers étudiants! Comme aux USA?
_______
- Revue de presse
- Revue de presse internationale
_________________________
Nouvelles pressions
* USA: "abstention" massive des citoyens noirs de Floride
* Faut-il faire tomber Alep?
* Selon le Pentagone, Daech est plus fort en Afghanistan
* Selon New Stateman, risque de tempête financière
Des risques sérieux
* En Irlande, la face cachée de la croissance
La colère pousse les gens à renouer avec la politique
* Syrie: quand un "Un Oeil sur la planète" se fait le porte-voix de Damas.
* L'anti-Merkel: Sarah Wagenknecht
* Comment Ronald Reagan est devenu reaganien
* Chers étudiants! Comme aux USA?
_______
- Revue de presse
- Revue de presse internationale
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vendredi 26 février 2016
Merci pour le séjour!
Gîte pas cher
Faute de logement, l'intermittente de l'Elysée s'est installée pour un temps au 55 rue du Faubourg Saint-Honoré.
Il y a de la place, malgré un confort relatif.
Dans le Palais, Madame de Maintenant veille à la déco et aux fleurs.
Comme Madame de Pompadour autrefois en ces lieux, qui y élevait aussi des moutons.
Aujourd'hui, les moutons, on ne les rassemble (secrètement) que le mercredi matin.
On dit qu'elle ne paye pas de loyer, mais rend en échange quelques menus services.
Elle soutient courageusement le maître de maison dans les tempêtes présentes et à venir.
Un appui moral apprécié
Mais quid, après?...
___NB: L'ancienne pensionnaire, Mme de T. d' Avant, a fait rénover la façade, dit-on.
Heureusement qu'il y a Closer! (Plus proche de ses lecteurs...)
[Ci-jointe,une photo du gîte]
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Faute de logement, l'intermittente de l'Elysée s'est installée pour un temps au 55 rue du Faubourg Saint-Honoré.
Le Palais en 1848 |
Dans le Palais, Madame de Maintenant veille à la déco et aux fleurs.
Comme Madame de Pompadour autrefois en ces lieux, qui y élevait aussi des moutons.
Aujourd'hui, les moutons, on ne les rassemble (secrètement) que le mercredi matin.
On dit qu'elle ne paye pas de loyer, mais rend en échange quelques menus services.
Elle soutient courageusement le maître de maison dans les tempêtes présentes et à venir.
Un appui moral apprécié
Mais quid, après?...
___NB: L'ancienne pensionnaire, Mme de T. d' Avant, a fait rénover la façade, dit-on.
Heureusement qu'il y a Closer! (Plus proche de ses lecteurs...)
[Ci-jointe,une photo du gîte]
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NEP en Europe: une urgence
Au pied du mur
Les incantations sur la reprise paraissent bien vaines.
Comme soeur Anne, on ne voit rien venir...
Les rustines et les sparadraps n'auront que des effets limités. S'ils en ont..
Le problème ne se réduit pas à l'Hexagone car les économies sont interdépendantes.
A sa création, il fut question en Europe de convergence, de politique concertée de grands travaux, notamment dans le domaine de l'énergie, des infrastructures.
Mais finalement, chacun joue sa petite musique de son côté, souvent au dépens des autres ou essaie de sauver ses meubles.
Il est plus que temps de revenir à l'inspiration initiale, de créer une inversion, de mettre sur pied une nouvelle politique économique. (NEP)
Il y a une alternative, contrairement à ceux qui ne voient l'austérité que comme seule voie possible. C'est le statut de l'euro-mark, qui joue au détriment des pays hors de la logique de l'ordolibéralisme cher à Berlin, qui est aussi en cause. Stiglitz et Krugman, entre autres, ont analysé l'absurdité de cette position, potentiellement suicidaire.
D'où l'appel urgent de 80 économistes pour;sortir de l’impasse économique, dont on se demande s'ils sera entendu, à Bercy, comme à Frankfort.
En voici les termes:
Il est possible de réenchanter l’avenir, y compris en matière économique. Tel est le sens de cet appel. La gravité de la situation l’exige : nous tenons aujourd’hui à souligner ensemble en tant qu’économistes – par-delà nos sensibilités très diverses – que des alternatives crédibles existent pour sortir de l’impasse.
Le chômage, la précarité, la difficulté à boucler ses fins de mois, marquent la vie de millions de nos concitoyens. Aux souffrances de la vie matérielle s’ajoutent la perte d’espérance, le sentiment que l’avenir est bouché pour notre pays et nos enfants. Les élections régionales ont, après bien d’autres, sonné l’alarme. Les causes de la désespérance sociale ne sont pas qu’économiques, mais nul espoir ne renaîtra si la donne ne change pas en la matière.
Que faire ? Les partisans du libéralisme économique plaident pour réduire plus drastiquement encore la dépense publique, démanteler le droit du travail, remettre en cause la pourtant si indispensable réduction du temps de travail et diminuer le coût du travail par la compression des salaires et des prestations sociales. Cette thérapie de choc a été appliquée e, Europe du Sud (Espagne, Grèce, Portugal..). Elle y a entraîné un effondrement de l’activité, une explosion du chômage et de la pauvreté.
La dette publique elle-même s’est fortement accrue, la réduction du produit intérieur brut (PIB) entraînant spontanément une contraction des recettes et une hausse du rapport dette sur PIB. Les pays européens sont ainsi engagés dans une course mortifère à la compétitivité par l’austérité dont l’objectif se résume à prendre des parts de marché et des emplois aux pays voisins.
Il est temps d’abandonner cette politique qui conduit à l’enlisement sans fin dans la crise. Pour répondre à l’urgence économique et sociale, redonner espoir aux classes populaires, nous proposons à nos concitoyens, aux mouvements associatifs, syndicaux et politiques d’ouvrir un débat sur la mise en œuvre d’un plan de sortie de crise autour de trois volets.
_________Un nouveau pacte productif à la fois écologique et social Les besoins ne manquent pas : investissements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (rénovation thermique des bâtiments, transports collectifs, énergies renouvelables…) ; construction de logements ; programmes urbains afin de mettre fin aux ghettos, de refaire mixité et égalité ; nouveau pacte social en faveur de l’éducation, de l’hôpital, de la culture, de la sécurité et de la justice ; aide aux personnes en perte d’autonomie et accueil de la petite enfance. Non délocalisables, ces activités permettraient de créer des centaines de milliers d’emplois. Autour d’elles, il est possible de retrouver le chemin d’un nouveau type de plein emploi avec des emplois de qualité, sans discrimination selon le sexe ou l’origine.
Il est de temps de remettre en cause ces règles néolibérales qui ont fait de l’Union européenne le grand malade de l’économie mondiale
La reconstruction sur de nouvelles bases de notre économie suppose de sortir de la logique du mépris généralisé. Des chômeurs soupçonnés d’être responsables de leur situation, alors que c’est l’organisation défaillante de l’économie qui est fautive. Des pauvres suspectés d’être un fardeau social, alors que la société ne leur alloue que de faibles ressources. Des fonctionnaires accusés de n’être pas productifs, alors qu’ils contribuent au PIB et que leur production, les services publics, permet de réduire massivement les inégalités. Des travailleurs du privé accusés d’être des nantis indûment protégés par le droit du travail, alors que les conditions de travail sont de plus en plus difficiles.
Cette reconstruction exige la mobilisation de l’ensemble de la société. Les services publics qui demandent àà être pleinement réhabilités afin que les fonctionnaires assument mieux leurs missions d’intérêt général, de façon moins bureaucratique, en associant les usagers. L’économie sociale et solidaire, indispensable pour le développement de biens communs, pour que l’économie collaborative et du partage qui se développe ne soit pas synonyme d’« uberisation », de précarité aggravée.
Les entreprises, où les collectifs de travail, avec des salariés d’autant plus impliqués qu’ils sont respectés et reconnus, doivent être reconstruits contre les logiques financières et spéculatives qui dominent aujourd’hui la plupart des grands groupes et écrasent les sous-traitants. Les cadres dirigeants, les chefs d’entreprise, souvent étranglés par les exigences des banques et des actionnaires, doivent ss dissocier de la stratégie agressive du Medef pour s’inscrire pleinement dans la transition écologique et sociale.
______Un programme de soutien à l’activité et à l’emploi Les enquêtes auprès des entreprises le montrent, ce sont avant tout les carnets de commandes dégarnis qui bloquent l’activité, l’emploi et l’investissement. Les besoins ne manquent pourtant pas, nous venons de le voir. Afin de les satisfaire , nous proposons un programme de soutien de 40 milliards d’euros par an, financé pour une part par le redéploiement de sommes consacrées au pacte de responsabilité, dont l’échec en matière d’emploi et d’investissement est patent, pour une autre part par un recours à l’endettement, à l’instar de ce que n’ont pas hésité à faire les Etats-Unis.
_____Les règles européennes ne permettent pas ces politiques de relance C’est le dernier volet : il est temps de remettre en cause ces règles néolibérales qui font que l’Union est devenue le grand malade de l’économie mondiale. L’excédent commercial de la zone euro s’élève à 3 % de son PIB, ce qui témoigne d’une demande interne clairement insuffisante. Cela justifie une hausse des salaires et des prestations sociales, en particulier de l’ordre de 10 % pour les bas revenus.
Cette hausse devrait être plus importante dans les pays qui accumulent des excédents commerciaux excessifs (8 % du PIB en Allemagne deux fois plus qu’en Chine. L’introduction de l’euro dans des économies hétérogènes et sans mécanismes correcteurs a conduit à des déséquilibres majeurs. L’euro est de facto sous-évalué pour l’Allemagne, surévalué pour les pays d’Europe du Sud dont la France. Les règles néolibérales actuelles demandent à ces derniers de regagner en compétitivité par la déflation interne (baisse des salaires et des dépenses publiques), ce qui alimente leur récession, et partant limite leurs investissements et donc leurs possibilités de redressement.
C’est l’inverse qu’il convient à présent de promouvoir : la hausse des dépenses dans les pays excédentaires permettrait de réduire par le haut les déséquilibres commerciaux et ds juguler les pressions déflationnistes que la Banque centrale européenne ne peut contrecarrer seule. Au-delà du plan Juncker, qui n’est quasiment pas financé, un véritable plan d’investissement européen, centré sur la transition écologique et déployé de façon plus ample dans les pays en difficulté, doit enfin voir le jour.
La France doit proposer cette réorientation à ses partenaires européens et notamment à l’Allemagne (laquelle vient déjà d’engager plus de 10 milliards d’euros afin d’accueillir les réfugiés). En cas de blocage, elle devra proposer aux pays qui le souhaitent (le Portugal, la Grèce mais aussi d’autres, dont l'Italie et l’Espagne, ces quatre pays représentant avec la France plus de 50 % du PIB de la zone euro) de s’inscrire dans un pacte de reconstruction faisant primer l’urgence économique et sociale sur les règles néolibérales.
Accompagnée de mesures visant à réorganiser drastiquement les banques, à rompre avec la finance libéralisée et le dumping fiscal et social, y compris au sein même de l’Union, cette stratégie est la seule à même de refaire l’Europe.
La France meurtrie a besoin d’un nouvel horizon. La sortie du sombre tunnel politique dans lequel elle est engagée ne passe pas uniquement par l’économie. Mais elle restera hors de portée si l’on s’acharne à poursuivre des politiques néolibérales qui creusent les inégalités, alimentent le désastre social. Il est temps de mettre en œuvre une politique économique alternative.
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Les incantations sur la reprise paraissent bien vaines.
Comme soeur Anne, on ne voit rien venir...
Les rustines et les sparadraps n'auront que des effets limités. S'ils en ont..
Le problème ne se réduit pas à l'Hexagone car les économies sont interdépendantes.
A sa création, il fut question en Europe de convergence, de politique concertée de grands travaux, notamment dans le domaine de l'énergie, des infrastructures.
Mais finalement, chacun joue sa petite musique de son côté, souvent au dépens des autres ou essaie de sauver ses meubles.
Il est plus que temps de revenir à l'inspiration initiale, de créer une inversion, de mettre sur pied une nouvelle politique économique. (NEP)
Il y a une alternative, contrairement à ceux qui ne voient l'austérité que comme seule voie possible. C'est le statut de l'euro-mark, qui joue au détriment des pays hors de la logique de l'ordolibéralisme cher à Berlin, qui est aussi en cause. Stiglitz et Krugman, entre autres, ont analysé l'absurdité de cette position, potentiellement suicidaire.
D'où l'appel urgent de 80 économistes pour;sortir de l’impasse économique, dont on se demande s'ils sera entendu, à Bercy, comme à Frankfort.
En voici les termes:
Il est possible de réenchanter l’avenir, y compris en matière économique. Tel est le sens de cet appel. La gravité de la situation l’exige : nous tenons aujourd’hui à souligner ensemble en tant qu’économistes – par-delà nos sensibilités très diverses – que des alternatives crédibles existent pour sortir de l’impasse.
Le chômage, la précarité, la difficulté à boucler ses fins de mois, marquent la vie de millions de nos concitoyens. Aux souffrances de la vie matérielle s’ajoutent la perte d’espérance, le sentiment que l’avenir est bouché pour notre pays et nos enfants. Les élections régionales ont, après bien d’autres, sonné l’alarme. Les causes de la désespérance sociale ne sont pas qu’économiques, mais nul espoir ne renaîtra si la donne ne change pas en la matière.
Que faire ? Les partisans du libéralisme économique plaident pour réduire plus drastiquement encore la dépense publique, démanteler le droit du travail, remettre en cause la pourtant si indispensable réduction du temps de travail et diminuer le coût du travail par la compression des salaires et des prestations sociales. Cette thérapie de choc a été appliquée e, Europe du Sud (Espagne, Grèce, Portugal..). Elle y a entraîné un effondrement de l’activité, une explosion du chômage et de la pauvreté.
La dette publique elle-même s’est fortement accrue, la réduction du produit intérieur brut (PIB) entraînant spontanément une contraction des recettes et une hausse du rapport dette sur PIB. Les pays européens sont ainsi engagés dans une course mortifère à la compétitivité par l’austérité dont l’objectif se résume à prendre des parts de marché et des emplois aux pays voisins.
Il est temps d’abandonner cette politique qui conduit à l’enlisement sans fin dans la crise. Pour répondre à l’urgence économique et sociale, redonner espoir aux classes populaires, nous proposons à nos concitoyens, aux mouvements associatifs, syndicaux et politiques d’ouvrir un débat sur la mise en œuvre d’un plan de sortie de crise autour de trois volets.
_________Un nouveau pacte productif à la fois écologique et social Les besoins ne manquent pas : investissements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (rénovation thermique des bâtiments, transports collectifs, énergies renouvelables…) ; construction de logements ; programmes urbains afin de mettre fin aux ghettos, de refaire mixité et égalité ; nouveau pacte social en faveur de l’éducation, de l’hôpital, de la culture, de la sécurité et de la justice ; aide aux personnes en perte d’autonomie et accueil de la petite enfance. Non délocalisables, ces activités permettraient de créer des centaines de milliers d’emplois. Autour d’elles, il est possible de retrouver le chemin d’un nouveau type de plein emploi avec des emplois de qualité, sans discrimination selon le sexe ou l’origine.
Il est de temps de remettre en cause ces règles néolibérales qui ont fait de l’Union européenne le grand malade de l’économie mondiale
La reconstruction sur de nouvelles bases de notre économie suppose de sortir de la logique du mépris généralisé. Des chômeurs soupçonnés d’être responsables de leur situation, alors que c’est l’organisation défaillante de l’économie qui est fautive. Des pauvres suspectés d’être un fardeau social, alors que la société ne leur alloue que de faibles ressources. Des fonctionnaires accusés de n’être pas productifs, alors qu’ils contribuent au PIB et que leur production, les services publics, permet de réduire massivement les inégalités. Des travailleurs du privé accusés d’être des nantis indûment protégés par le droit du travail, alors que les conditions de travail sont de plus en plus difficiles.
Cette reconstruction exige la mobilisation de l’ensemble de la société. Les services publics qui demandent àà être pleinement réhabilités afin que les fonctionnaires assument mieux leurs missions d’intérêt général, de façon moins bureaucratique, en associant les usagers. L’économie sociale et solidaire, indispensable pour le développement de biens communs, pour que l’économie collaborative et du partage qui se développe ne soit pas synonyme d’« uberisation », de précarité aggravée.
Les entreprises, où les collectifs de travail, avec des salariés d’autant plus impliqués qu’ils sont respectés et reconnus, doivent être reconstruits contre les logiques financières et spéculatives qui dominent aujourd’hui la plupart des grands groupes et écrasent les sous-traitants. Les cadres dirigeants, les chefs d’entreprise, souvent étranglés par les exigences des banques et des actionnaires, doivent ss dissocier de la stratégie agressive du Medef pour s’inscrire pleinement dans la transition écologique et sociale.
______Un programme de soutien à l’activité et à l’emploi Les enquêtes auprès des entreprises le montrent, ce sont avant tout les carnets de commandes dégarnis qui bloquent l’activité, l’emploi et l’investissement. Les besoins ne manquent pourtant pas, nous venons de le voir. Afin de les satisfaire , nous proposons un programme de soutien de 40 milliards d’euros par an, financé pour une part par le redéploiement de sommes consacrées au pacte de responsabilité, dont l’échec en matière d’emploi et d’investissement est patent, pour une autre part par un recours à l’endettement, à l’instar de ce que n’ont pas hésité à faire les Etats-Unis.
_____Les règles européennes ne permettent pas ces politiques de relance C’est le dernier volet : il est temps de remettre en cause ces règles néolibérales qui font que l’Union est devenue le grand malade de l’économie mondiale. L’excédent commercial de la zone euro s’élève à 3 % de son PIB, ce qui témoigne d’une demande interne clairement insuffisante. Cela justifie une hausse des salaires et des prestations sociales, en particulier de l’ordre de 10 % pour les bas revenus.
Cette hausse devrait être plus importante dans les pays qui accumulent des excédents commerciaux excessifs (8 % du PIB en Allemagne deux fois plus qu’en Chine. L’introduction de l’euro dans des économies hétérogènes et sans mécanismes correcteurs a conduit à des déséquilibres majeurs. L’euro est de facto sous-évalué pour l’Allemagne, surévalué pour les pays d’Europe du Sud dont la France. Les règles néolibérales actuelles demandent à ces derniers de regagner en compétitivité par la déflation interne (baisse des salaires et des dépenses publiques), ce qui alimente leur récession, et partant limite leurs investissements et donc leurs possibilités de redressement.
C’est l’inverse qu’il convient à présent de promouvoir : la hausse des dépenses dans les pays excédentaires permettrait de réduire par le haut les déséquilibres commerciaux et ds juguler les pressions déflationnistes que la Banque centrale européenne ne peut contrecarrer seule. Au-delà du plan Juncker, qui n’est quasiment pas financé, un véritable plan d’investissement européen, centré sur la transition écologique et déployé de façon plus ample dans les pays en difficulté, doit enfin voir le jour.
La France doit proposer cette réorientation à ses partenaires européens et notamment à l’Allemagne (laquelle vient déjà d’engager plus de 10 milliards d’euros afin d’accueillir les réfugiés). En cas de blocage, elle devra proposer aux pays qui le souhaitent (le Portugal, la Grèce mais aussi d’autres, dont l'Italie et l’Espagne, ces quatre pays représentant avec la France plus de 50 % du PIB de la zone euro) de s’inscrire dans un pacte de reconstruction faisant primer l’urgence économique et sociale sur les règles néolibérales.
Accompagnée de mesures visant à réorganiser drastiquement les banques, à rompre avec la finance libéralisée et le dumping fiscal et social, y compris au sein même de l’Union, cette stratégie est la seule à même de refaire l’Europe.
La France meurtrie a besoin d’un nouvel horizon. La sortie du sombre tunnel politique dans lequel elle est engagée ne passe pas uniquement par l’économie. Mais elle restera hors de portée si l’on s’acharne à poursuivre des politiques néolibérales qui creusent les inégalités, alimentent le désastre social. Il est temps de mettre en œuvre une politique économique alternative.
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jeudi 25 février 2016
FMI: un peu mais pas trop...
Que des avantages!
De l'altruisme à l'utilitarisme.
Certains pensaient naïvement que l' accueil des réfugiés, âprement discuté en Europe, était le résultat d'un élan du coeur, d'une générosité qu'on a pu voir fleurir dans les gares allemandes.
Mais du point de vue du Dr Schaüble, dans une Allemagne en constante dénatalité, cet afflux est du pain béni, n'en déplaise aux Saxons.
Ce nouvel apport de main d'oeuvre souvent formée favorisera une pression (encore plus forte) sur les salaires, ce qui donnera de quoi payer plus facileemnt les pensions d'une vieillesse montante.
Il n'y a pas de petit business:
... l’effet à court terme de l’arrivée des réfugiés sur le PIB européen devrait être positif, souligne le FMI. La croissance du PIB pourrait ainsi gagner 0,05% en 2015, et 0,13% en 2017...
Mais mollo-mollo sur les salaires...
Tout un challenge!
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De l'altruisme à l'utilitarisme.
Certains pensaient naïvement que l' accueil des réfugiés, âprement discuté en Europe, était le résultat d'un élan du coeur, d'une générosité qu'on a pu voir fleurir dans les gares allemandes.
Mais du point de vue du Dr Schaüble, dans une Allemagne en constante dénatalité, cet afflux est du pain béni, n'en déplaise aux Saxons.
Ce nouvel apport de main d'oeuvre souvent formée favorisera une pression (encore plus forte) sur les salaires, ce qui donnera de quoi payer plus facileemnt les pensions d'une vieillesse montante.
Il n'y a pas de petit business:
... l’effet à court terme de l’arrivée des réfugiés sur le PIB européen devrait être positif, souligne le FMI. La croissance du PIB pourrait ainsi gagner 0,05% en 2015, et 0,13% en 2017...
Mais mollo-mollo sur les salaires...
Tout un challenge!
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Précarité montante
Précarité d'hier et d'aujourd'hui
Au coeur de nos société industrielles dites "en crise" (financières et de surproduction surtout), mais où la répartition d'une richesse de plus en plus grande pose problème, s'incruste une tendance lourde liée à la rareté montante de l'emploi,sous le double effet de la délocalisation de pans entier de secteurs de production et d'une mécanisation-robotisation toujours plus poussée, pour abaisser les coûts de production, dans une concurrence devenue mondialisée, de guerre économique, de conquête de marchés, devenus l'alpha et l'omega des majors de la production de masse.
_____ Ce n'est plus le louage de la force de travail du début du 19° siècle, liée à la bonne volonté de l'employeur, au gré des circonstances.. Des luttes et des lois sociales sont passées par là. Même si aujourd'hui on cherche à les remettre du moins partiellement en question ou à les dénaturer. L'exemple le plus extrême est le "contrat zéro heure", développé aux Royaume-Uni, qui ne peut exister que dans le contexte d'un chômage de masse, que l'on veut ainsi masquer, malgré les excès et le mal vivre. Mieux vaut un emploi (très) mal payé que pas d'emploi du tout, comme on le proclame en Allemagne dans le cadre du système mis en place par les lois Schröder-Hartz.
__ Inévitablement, quand monte ces formes de précarité, plus nombreux dans les services, les salaires ont tendance à s'aligner sur les moins offrants. L'intérim existe depuis les années 70 et tend dans certains secteurs à se rapprocher des conditions notées plus haut.
________ Serions-nous condamnés à une précarité à vie?
A. Smith ne considérait pas ce processus comme inévitable. Mais il ne prévoyait pas l'évolution du capitalisme sous sa forme actuelle.
Sa réduction supposerait de profondes réformes économiques et financières.
_____ Le libéralisme nous conduit par essence à l'incertitude, comme le disait cyniquement Mme Parizot (La vie est faite d'incertitude, pourquoi le travail ne le serait-il pas?). Pierre Bourdieu constate que « La précarité affecte profondément celui ou celle qui la subit, en rendant tout l’avenir incertain, elle interdit toute anticipation rationnelle et, en particulier, ce minimum de croyance et d’espérance en l’avenir qu’il faut avoir pour se révolter, surtout collectivement, contre le présent, même le plus intolérable ».
_ Cette précarité n’est pas que le produit du mauvais fonctionnement du marché et de la répétition des crises du capitalisme. Il a été pensé comme une donnée inévitable dans le cadre du marché repensé par les ultra-libréraux de l'école de Chicago, dans l'héritage de Hayeck.
____ Si on se fie aux chiffres plus ou moins officiels et toujours mouvants, la précarité touche plus de 3 millions de travailleurs en France. Chez les jeunes elle concerne environ 50%. Dont 1 million de travailleurs pauvres.
En Allemagne, le nombre de travailleurs précaires-pauvres, c’est-à-dire gagnant moins des deux tiers du salaire horaire médian, a explosé : ils représentent désormais 22% du salariat, contre moins de 7% chez nous. Au total, près de 6,5 millions d’Allemands sont aujourd’hui payés moins de 8,50 euros l’heure, surtout dans la distribution et l’hôtellerie-restauration
En Espagne, la précarité explose. Aux USA, elle est devenue massive. .
La précarité serait-elle en voie de devenir le régime normal?
____ On peut toujours aller plus loin: lois Hartz en Allemagne et contrat zéro heure en Grande-Bretagne...La menace permanente du déclassement et de l'extrême pauvreté entraine la résignation. Il n'y a pas d'alternative, leur répète-t-on...
___ La montée de l'incertitude au coeur de l'emploi, la précarité, devient un problème majeur au coeur de l'économie dérégulée, issue de l'application du néolibéralisme financier et de la concurrence mondiale sans frein.Le témoignage de l'expérience volontaire de Florence Aubenas (1) nous en donne un exemple limité mais vivant. .Il semble que la déstructuration de l'organisation du travail ne connaisse pas de limites, comme le montre l'étude suivante: L'auteur de cette recherche décrit un système.______ Etymologiquement,précaire vient du latin juridique precarius, désignant ce qui était "obtenu par la prière", supplique généralement adressée à celui dont on dépend, suzerain ou maître...La précarité implique un rapport social inégal, dans lequel le bénéficaire d'une faveur se soumet à celui à qui la lui accorde.
______Certaines dispositions si contestées de notre projet de nouveau droit du travail "modernisé et allégé" macronisé, ne vont-elles pas dans cette direction régressive possible?
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Au coeur de nos société industrielles dites "en crise" (financières et de surproduction surtout), mais où la répartition d'une richesse de plus en plus grande pose problème, s'incruste une tendance lourde liée à la rareté montante de l'emploi,sous le double effet de la délocalisation de pans entier de secteurs de production et d'une mécanisation-robotisation toujours plus poussée, pour abaisser les coûts de production, dans une concurrence devenue mondialisée, de guerre économique, de conquête de marchés, devenus l'alpha et l'omega des majors de la production de masse.
_____ Ce n'est plus le louage de la force de travail du début du 19° siècle, liée à la bonne volonté de l'employeur, au gré des circonstances.. Des luttes et des lois sociales sont passées par là. Même si aujourd'hui on cherche à les remettre du moins partiellement en question ou à les dénaturer. L'exemple le plus extrême est le "contrat zéro heure", développé aux Royaume-Uni, qui ne peut exister que dans le contexte d'un chômage de masse, que l'on veut ainsi masquer, malgré les excès et le mal vivre. Mieux vaut un emploi (très) mal payé que pas d'emploi du tout, comme on le proclame en Allemagne dans le cadre du système mis en place par les lois Schröder-Hartz.
__ Inévitablement, quand monte ces formes de précarité, plus nombreux dans les services, les salaires ont tendance à s'aligner sur les moins offrants. L'intérim existe depuis les années 70 et tend dans certains secteurs à se rapprocher des conditions notées plus haut.
________ Serions-nous condamnés à une précarité à vie?
A. Smith ne considérait pas ce processus comme inévitable. Mais il ne prévoyait pas l'évolution du capitalisme sous sa forme actuelle.
Sa réduction supposerait de profondes réformes économiques et financières.
_____ Le libéralisme nous conduit par essence à l'incertitude, comme le disait cyniquement Mme Parizot (La vie est faite d'incertitude, pourquoi le travail ne le serait-il pas?). Pierre Bourdieu constate que « La précarité affecte profondément celui ou celle qui la subit, en rendant tout l’avenir incertain, elle interdit toute anticipation rationnelle et, en particulier, ce minimum de croyance et d’espérance en l’avenir qu’il faut avoir pour se révolter, surtout collectivement, contre le présent, même le plus intolérable ».
_ Cette précarité n’est pas que le produit du mauvais fonctionnement du marché et de la répétition des crises du capitalisme. Il a été pensé comme une donnée inévitable dans le cadre du marché repensé par les ultra-libréraux de l'école de Chicago, dans l'héritage de Hayeck.
____ Si on se fie aux chiffres plus ou moins officiels et toujours mouvants, la précarité touche plus de 3 millions de travailleurs en France. Chez les jeunes elle concerne environ 50%. Dont 1 million de travailleurs pauvres.
En Allemagne, le nombre de travailleurs précaires-pauvres, c’est-à-dire gagnant moins des deux tiers du salaire horaire médian, a explosé : ils représentent désormais 22% du salariat, contre moins de 7% chez nous. Au total, près de 6,5 millions d’Allemands sont aujourd’hui payés moins de 8,50 euros l’heure, surtout dans la distribution et l’hôtellerie-restauration
En Espagne, la précarité explose. Aux USA, elle est devenue massive. .
La précarité serait-elle en voie de devenir le régime normal?
____ On peut toujours aller plus loin: lois Hartz en Allemagne et contrat zéro heure en Grande-Bretagne...La menace permanente du déclassement et de l'extrême pauvreté entraine la résignation. Il n'y a pas d'alternative, leur répète-t-on...
___ La montée de l'incertitude au coeur de l'emploi, la précarité, devient un problème majeur au coeur de l'économie dérégulée, issue de l'application du néolibéralisme financier et de la concurrence mondiale sans frein.Le témoignage de l'expérience volontaire de Florence Aubenas (1) nous en donne un exemple limité mais vivant. .Il semble que la déstructuration de l'organisation du travail ne connaisse pas de limites, comme le montre l'étude suivante: L'auteur de cette recherche décrit un système.______ Etymologiquement,précaire vient du latin juridique precarius, désignant ce qui était "obtenu par la prière", supplique généralement adressée à celui dont on dépend, suzerain ou maître...La précarité implique un rapport social inégal, dans lequel le bénéficaire d'une faveur se soumet à celui à qui la lui accorde.
______Certaines dispositions si contestées de notre projet de nouveau droit du travail "modernisé et allégé" macronisé, ne vont-elles pas dans cette direction régressive possible?
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mercredi 24 février 2016
Penser à penser
Il serait temps d'y penser
...A penser
Un travail de tous les instants
Contre les préjugés, la langue de bois.
Le langage formaté.
Les pressions idéologiques, toutes les formes de propagande et de désinformation
Penser par soi-même: un défi et un horizon permanents, contre les illusions de la liberté-spontanéité du jugement, qui a toujours à se (re)construire.
Il est parfois des situations désespérées...
Y a du boulot!
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...A penser
Un travail de tous les instants
Contre les préjugés, la langue de bois.
Le langage formaté.
Les pressions idéologiques, toutes les formes de propagande et de désinformation
Penser par soi-même: un défi et un horizon permanents, contre les illusions de la liberté-spontanéité du jugement, qui a toujours à se (re)construire.
Il est parfois des situations désespérées...
Y a du boulot!
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Allemagne: un modèle? (1)
L'e0uro ou les Européens?
On le chuchotait dans les cabinets d'experts, on l'écrivait ici ou là, souvent timidement.
Maintenant, le tabou se lève, la parole se libère, on le proclame, pas seulement en France (JM Quatrepoint et Guillaume Duval, même dans le Figaro, ou à l'OFCE, mais aussi de plus en plus en Allemagne.
L'Allemagne ne représenta un modèle que pour ceux qui ne connaissent pas la logique de sa politique économique, surtout depuis l'ère schröderienne.
Le modèle allemand, souvent utilisé comme moyen de culpabilisation, se trouve de plus en plus au centre de multiples contestestations.
Petite révolution à Francfort, la BCE y va aussi de ses critiques:
L'Allemagne doit se réformer d'urgenceL'Allemagne ne représenta un modèle que pour ceux qui ne connaissent pas la logique de sa politique économique, surtout depuis l'ère schröderienne.
Le modèle allemand, souvent utilisé comme moyen de culpabilisation, se trouve de plus en plus au centre de multiples contestestations.
Petite révolution à Francfort, la BCE y va aussi de ses critiques:
Paradoxalement, c'est sa bonne santé commerciale, le problème des excédents , qui pose problème, surtout dans le contexte actuel et au sein d'une Union qui fait fi de ses règles fondamentales.
L'ordolibéralisme a marqué ses orientations.
Il n'y a pas de miracle
Patrick Artus le reconnait lui-même. Il ne s'agit pas de crier haro sur l'Allemagne, de céder à je ne sais quelle germanophobie, mais de considérer qu'il y va de l'intérêt bien compris et à long terme de nos amis d'Outre-Rhin
Allemagne: un modèle? (2)
L'euro ou les Européens?
On le chuchotait dans les cabinets d'experts, on l'écrivait ici ou là, souvent timidement.
Maintenant, le tabou se lève, la parole se libère, on le proclame, pas seulement en France (JM Quatrepoint et Guillaume Duval, même dans le Figaro, ou à l'OFCE, mais aussi de plus en plus en Allemagne.
L'Allemagne ne représenta un modèle que pour ceux qui ne connaissent pas la logique de sa politique économique, surtout depuis l'ère schröderienne.
Le modèle allemand, souvent utilisé comme moyen de culpabilisation, se trouve de plus en plus au centre de multiples contestestations.
Petite révolution à Francfort, la BCE y va aussi de ses critiques:
L'Allemagne ne représenta un modèle que pour ceux qui ne connaissent pas la logique de sa politique économique, surtout depuis l'ère schröderienne.
Le modèle allemand, souvent utilisé comme moyen de culpabilisation, se trouve de plus en plus au centre de multiples contestestations.
Petite révolution à Francfort, la BCE y va aussi de ses critiques:
L'Allemagne doit se réformer d'urgence
Paradoxalement, c'est sa bonne santé commerciale, le problème des excédents , qui pose problème, surtout dans le contexte actuel et au sein d'une Union qui fait fi de ses règles fondamentales.
L'ordolibéralisme a marqué ses orientations.
Il n'y a pas de miracle
Patrick Artus le reconnait lui-même. Il ne s'agit pas de crier haro sur l'Allemagne, de céder à je ne sais quelle germanophobie, mais de considérer qu'il y va de l'intérêt bien compris et à long terme de nos amis d'Outre-Rhin.
Philippe Legrain, pourtant ancien conseiller économique du très libéral Barroso, tire la sonnette d'alarme: "L'Allemagne ne peut pas être un modèle pour la zone euro": En comprimant en permanence les salaires et en investissant peu, l'Allemagne ne peut guère compter sur le dynamisme de sa demande intérieure. Elle reste dépendante des exportations. Or, la croissance de ces dernières était tirée jusqu'à récemment par deux facteurs principaux : la croissance de l'Europe du sud et le développement industriel de la Chine. Ces deux facteurs n'existent plus. L'Europe du sud est entrée dans une longue crise et la Chine ralentit et change de modèle économique et se concentre désormais sur le développement du secteur des services, elle a donc moins besoin des biens d'équipement allemands. Le modèle allemand est donc sur le déclin. La part de marché mondiale de l'Allemagne est revenue à son niveau des années 2000 et la valeur ajoutée des entreprises allemandes est au plus bas...
Paradoxalement, c'est sa bonne santé commerciale, le problème des excédents , qui pose problème, surtout dans le contexte actuel et au sein d'une Union qui fait fi de ses règles fondamentales.
L'ordolibéralisme a marqué ses orientations.
Il n'y a pas de miracle
Patrick Artus le reconnait lui-même. Il ne s'agit pas de crier haro sur l'Allemagne, de céder à je ne sais quelle germanophobie, mais de considérer qu'il y va de l'intérêt bien compris et à long terme de nos amis d'Outre-Rhin.
Philippe Legrain, pourtant ancien conseiller économique du très libéral Barroso, tire la sonnette d'alarme: "L'Allemagne ne peut pas être un modèle pour la zone euro": En comprimant en permanence les salaires et en investissant peu, l'Allemagne ne peut guère compter sur le dynamisme de sa demande intérieure. Elle reste dépendante des exportations. Or, la croissance de ces dernières était tirée jusqu'à récemment par deux facteurs principaux : la croissance de l'Europe du sud et le développement industriel de la Chine. Ces deux facteurs n'existent plus. L'Europe du sud est entrée dans une longue crise et la Chine ralentit et change de modèle économique et se concentre désormais sur le développement du secteur des services, elle a donc moins besoin des biens d'équipement allemands. Le modèle allemand est donc sur le déclin. La part de marché mondiale de l'Allemagne est revenue à son niveau des années 2000 et la valeur ajoutée des entreprises allemandes est au plus bas...
. De façon générale, je suis frappé de constater que les dirigeants européens sont davantage obsédé par le sauvetage de l'euro que par le bien-être des européens.
Le problème allemand dépasse donc la simple Allemagne, mais comme l'euro est l'outil du "miracle"....
L'Etat de la plus grande banque allemande est un symptôme, un signe et une conséquence de la situation,.symbole des errements de la régulation.
Il est urgent de réorienter ou de refonder l’Union Européenne
La monnaie unique, suivant la ligne de Frankfort, dans les conditions actuelles, affaiblit les partenaires. Une monnaie commune pourrait sauver le système.
L'équipe au pouvoir à Berlin consentera-t-elle à changer le cap? On doute que cela puissese faire rapidement et sans heurt.
Tout devra se jouer à Bruxelles.
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____(1) Philippe Legrain, pourtant ancien conseiller économique du très libéral Barroso, tire la sonnette d'alarme: "L'Allemagne ne peut pas être un modèle pour la zone euro": En comprimant en permanence les salaires et en investissant peu, l'Allemagne ne peut guère compter sur le dynamisme de sa demande intérieure. Elle reste dépendante des exportations. Or, la croissance de ces dernières était tirée jusqu'à récemment par deux facteurs principaux : la croissance de l'Europe du sud et le développement industriel de la Chine. Ces deux facteurs n'existent plus. L'Europe du sud est entrée dans une longue crise et la Chine ralentit et change de modèle économique et se concentre désormais sur le développement du secteur des services, elle a donc moins besoin des biens d'équipement allemands. Le modèle allemand est donc sur le déclin. La part de marché mondiale de l'Allemagne est revenue à son niveau des années 2000 et la valeur ajoutée des entreprises allemandes est au plus bas...
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____(1) Philippe Legrain, pourtant ancien conseiller économique du très libéral Barroso, tire la sonnette d'alarme: "L'Allemagne ne peut pas être un modèle pour la zone euro": En comprimant en permanence les salaires et en investissant peu, l'Allemagne ne peut guère compter sur le dynamisme de sa demande intérieure. Elle reste dépendante des exportations. Or, la croissance de ces dernières était tirée jusqu'à récemment par deux facteurs principaux : la croissance de l'Europe du sud et le développement industriel de la Chine. Ces deux facteurs n'existent plus. L'Europe du sud est entrée dans une longue crise et la Chine ralentit et change de modèle économique et se concentre désormais sur le développement du secteur des services, elle a donc moins besoin des biens d'équipement allemands. Le modèle allemand est donc sur le déclin. La part de marché mondiale de l'Allemagne est revenue à son niveau des années 2000 et la valeur ajoutée des entreprises allemandes est au plus bas...
mardi 23 février 2016
My doctor is rich
Mon médecin va bien.. Merci pour lui!
Il est souvent débordé, trop souvent pressé.
Mais d'autres courent plus vite que lui.
; Avec un revenu moyen plus que correct,
Malgré de réelles disparités.
C'est mieux avec dépassement d'honoraires...
(Tellement injustes)
Parfois, ça peut monter jusqu'au plafond..
Le problème, ce n'est pas tellement l'homme mais surtout le système.
Ils furent longtemps objets de satires, parfois justifiées. De Molière jusqu'au XX° siècle....
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Il est souvent débordé, trop souvent pressé.
Mais d'autres courent plus vite que lui.
; Avec un revenu moyen plus que correct,
Malgré de réelles disparités.
C'est mieux avec dépassement d'honoraires...
(Tellement injustes)
Parfois, ça peut monter jusqu'au plafond..
Le problème, ce n'est pas tellement l'homme mais surtout le système.
Ils furent longtemps objets de satires, parfois justifiées. De Molière jusqu'au XX° siècle....
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Je complote, tu complotes....nous complotons
Attention, terrain miné!
Le complot, et sa pratique sociale, le complotisme, a mauvaise presse et a déjà une longue histoire, essentiellement sur les terrains politiques ou religieux.
Le mot est souvent mis à toutes les sauces à tel point qu'il engendre souvent plus de confusions que d'éclaircissements, qu'il suscite des critiques confuses ou inadéquates.
Cela peut prendre une forme parodique, comme le "complot" contre l’accent circonflexe présenté ironiquement par notre ministre de l'EN, dans la polémique un peu surréaliste sur la réforme de l'orthographe, (une occasion de plus pour relancer les intérêts d'éditeurs de manuels en mal de marché?)
Bon, cela c'est pour rire.
Plus sérieusement, le gouvernement s'est cru obligé d'entreprendre une campagne sur le sujet, non sans lourdeurs et clichés.
Il y a plus sérieux et parfois plus grave.
Il est des formes de complotisme, aux fondements souvent anciens, qui peuvent frôler le dérapage de la raison, même le délire, parfois politiquement instrumentalisées,, en jouant sur l'ignorance, la peur et l'imagination souvent débordante qui en est la conséquence..
Il y a plus neutre ou anodin, comme à propos de certains événements historiques non encore élucidés sur lesquels il est légitime de se poser des questions, sur une base d'informations sans doute partielles mais éclairée et critiques, comme pour l'assassinat de Kennedy ou la mort suspecte de Robert Boulin. Parfois les choses sont éclaircies, comme sur l'origine provocatrice de l'engagement-prétexte des USA pour intervenir militairement au Vietnam, les manoeuvres secrètes anglo-américaines pour faire tomber Mossadegh en Iran ou pour le montage de la CIA pour activer la chute de Allende au Chili en 1973.
Avancer des hypothèses plausibles et élaborer des explications même partielles et provisoires, sur des épisodes historiques embrouillées où l'on soupçonne des coups fourrés d'organisations qui ont intérêt à cacher leur jeu pour être efficaces, c'est plus que légitime. C'est même le coeur du travail du journaliste d'investigation qui se respecte, qui s'efforce de déjouer mensonges et dissimulations, intérêts masqués et idéologies justificatrices.
Complot ou pas complet, il existe des moments dans l'histoire où une certaine analyse d' une conspiration se justifie bel et bien, dépassant largement l'approche historique ordinaire à courte vue.
Mais le complotisme peut être un refuge de l'ignorance, préférant le simple au complexe,, la certitude à bon compte à la recherche parfois ardue de la vérité, souvent partielle. (*).
Car, comme dit Bruno Bertez : Le monde est une sorte de complexe de multiples nœuds enchevêtrés, solidement serrés, et au lieu de regarder au-dessus et de projeter la thèse complotiste, il faut avoir la patience de défaire les nœuds un à un, de trier et de tirer sur les bonnes ficelles.
Mais, c'est là que ça se complique, il arrive que la critique du complotisme soit parfois utilisée pour masquer de véritables causes; de réelles investigations ou pour disqualifier les fondements d'une critique de fond
Le journaliste Romain Mielcarek mettait (également) en garde récemment : "cette chasse généralisée au complotisme, déclarée par une multitude de médias, (qui) risque de donner un crédit renouvelé à une autre déformation informationnelle et cognitive : le suivisme du pouvoir en place. Les structures de puissance (Etats, armées, institutions, entreprises, etc.) ont en effet d'imposants moyens de communication qui ont tendance à largement dépasser les capacités des journalistes à déconstruire et vérifier leur discours." Même Pierre-André Taguieff, qui ne fait pas toujours dans la nuance, critique la dénonciation abusive du conspirationnisme, qu'il qualifie de "contre-complotisme"...
_ Le procédé est parfois malhonnête. Par exemple,: il n'y a pas de "complot néolibéral" à Bruxelles, mais une convergence d'intérêts qui sont sous-tendus par un courant de pensée qui vient d'une même source: la pensée néolibérale issue des travaux de Milton à Chicago, dans laquelle ont baigné Reagan, Thatcher, puis Schröder et les autres, allant dans le sens des intérêts financiers contre les exigences des politiques publiques, sous prétexte de "modernisation"
C'est ainsi qu'un européiste engagé, de mauvaise foi ou ignorant peut se gausser à bon compte « Travailleur, sache qu’un complot ultralibéral dirigé de Bruxelles est en cours afin de te dépouiller de tes droits les plus élémentaires (…). Ce discours, on l’a entendu durant la campagne référendaire sur la Constitution européenne de 2005. Trois ans plus tard, il n’a pas pris une ride. Toujours les mêmes procès d’intention, les mêmes affirmations mensongères, les mêmes demi-vérités assénées dans le but de faire peur dans les chaumières. » ()Jean Quatremer, Libération, Paris, 5 mai 2008)
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(*) On peut être assez d'accord avec cette position philosophique, qui, sans être exhaustive, donne quelques orientations de principe:
Un sondage qui date maintenant de quelques mois nous apprenait qu’un Français sur cinq croit dans l’existence des Illuminati (secte dissoute à la fin du XVIIIe siècle qui a été mise à l’honneur dans le roman Anges et démons de Dan Brown et dont le nom vient certainement des Lumières et se confond souvent avec la Franc-Maçonnerie qui représente, elle, un ensemble d’organisations réelles et plus ou moins discrètes). Les Illuminati sont, selon une croyance répandue, censés régir le monde à notre insu. Evidemment, rien ne le prouve, tout est toujours dans le décryptage – de multiples vidéos en témoignent sur internet. Mais ce qui réunit la plupart des multiples théories du complot (dont une des dernières porte sur les chemtrails) et qui flatte très souvent les déçus de tout (de la politique, des médias…), les méfiants, ceux qui ont le sentiment que le monde dans lequel ils vivent leur échappe, c’est qu’elles prétendent que LA vérité est ailleurs et que le discours officiel cache d’inavouables complots (un ou divers) qu’il faudrait décrypter.
La théorie du complot est, en réalité, une des manières de substituer à l’analyse des idées et des mécanismes socio-économiques, la dénonciation d’ennemis imaginaires (avec tout les dangers que cela comporte). C’est une manière de donner une mauvaise réponse à une bonne question. C’est une mystification autant qu’une erreur de catégorie....
...il ne faut pas renoncer à donner une réponse correcte aux questions qu'elle soulève. Contre le complotisme, il faut donc réactiver l'intelligence critique des phénomènes de masse en s'intéressant à la manière dont s’intériorisent progressivement des croyances et des pratiques potentiellement néfastes (pratiques de concurrence et de prédation, esprit mercantile intéressé, vaine gloire, spéculation, ambition destructrice, réification, exclusion, domination, pensée unique…). Il n’y a, dans tout cela, que les agents d’une même société qui s’accordent, sans le savoir, de manière presque spontanée, sur des grilles de lecture du monde qui finissent par les enfermer, qui acceptent de se soumettre à un ordre réputé impersonnel et nécessaire au nom de leur bonheur ou de la crainte du désordre (sur le mode d'une "servitude volontaire" dont La Boétie nous a offert, voici plusieurs siècles, une analyse magistrale), qui intériorisent la contrainte pour la reproduire et qui finissent par dire qu’il n’y a pas d’alternative.
__S’il y a certainement des ententes entre des personnes puissantes dotées de profonds intérêts communs, il est impossible, sans abus, de parler de complot, car promouvoir un discours et des pratiques dépend d’une multiplicité de facteurs immaîtrisables qui dépassent y compris une poignée de puissants. Aucun phénomène social de masse ne peut, en effet, relever d’une intention délibérée, ce sont des effets des mécanismes socio-économiques complexes et toujours ambigus.
Aussi est-il intéressant d’étudier les opérations par lesquelles une idéologie devient peu à peu dominante. Les philosophes de l'école de Franfort, la sociologie critique d'un Bourdieu ou d'un Boltanski, Marx ou Foucault, par exemple, nous en donnent des clefs. Tous ces phénomènes de contagion idéologiques massifs relèvent des structures socio-économiques, ils doivent être traités à ce niveau : celui de la critique des idéologies et des mécanismes sociaux. Rechercher derrière cela l’intention délibérée d’une bande de conspirateurs est évidemment une erreur de catégorie, une simplification et une mystification qui empêche le progrès de l’intelligence et la fait sombrer dans la barbarie du phénomène du bouc-émissaire.
__Face à la production d’un discours dominant, il faut éviter l’écueil de la facilité et raviver la pensée critique. La pensée critique nous montre, par l’intelligence du réel plutôt que par l’invention d’un monde caché et d'ennemis invisibles, que la machine à produire des discours tout faits est, en vérité, là sous nos yeux, qu’il n’y a que du visible (moyennant l’accès à l’information, l’effort pour s’informer et pour questionner). C’est pourquoi il semble aujourd’hui salutaire de rappeler à la fois que le complotisme est un asile de l’ignorance et que, moyennant une presse libre et plurielle, l’on ne satisfait jamais l’exigence critique nécessaire à la résistance et à l’amélioration sociale en cédant à des facilités.
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Le complot, et sa pratique sociale, le complotisme, a mauvaise presse et a déjà une longue histoire, essentiellement sur les terrains politiques ou religieux.
Le mot est souvent mis à toutes les sauces à tel point qu'il engendre souvent plus de confusions que d'éclaircissements, qu'il suscite des critiques confuses ou inadéquates.
Cela peut prendre une forme parodique, comme le "complot" contre l’accent circonflexe présenté ironiquement par notre ministre de l'EN, dans la polémique un peu surréaliste sur la réforme de l'orthographe, (une occasion de plus pour relancer les intérêts d'éditeurs de manuels en mal de marché?)
Bon, cela c'est pour rire.
Plus sérieusement, le gouvernement s'est cru obligé d'entreprendre une campagne sur le sujet, non sans lourdeurs et clichés.
Il y a plus sérieux et parfois plus grave.
Il est des formes de complotisme, aux fondements souvent anciens, qui peuvent frôler le dérapage de la raison, même le délire, parfois politiquement instrumentalisées,, en jouant sur l'ignorance, la peur et l'imagination souvent débordante qui en est la conséquence..
Il y a plus neutre ou anodin, comme à propos de certains événements historiques non encore élucidés sur lesquels il est légitime de se poser des questions, sur une base d'informations sans doute partielles mais éclairée et critiques, comme pour l'assassinat de Kennedy ou la mort suspecte de Robert Boulin. Parfois les choses sont éclaircies, comme sur l'origine provocatrice de l'engagement-prétexte des USA pour intervenir militairement au Vietnam, les manoeuvres secrètes anglo-américaines pour faire tomber Mossadegh en Iran ou pour le montage de la CIA pour activer la chute de Allende au Chili en 1973.
Avancer des hypothèses plausibles et élaborer des explications même partielles et provisoires, sur des épisodes historiques embrouillées où l'on soupçonne des coups fourrés d'organisations qui ont intérêt à cacher leur jeu pour être efficaces, c'est plus que légitime. C'est même le coeur du travail du journaliste d'investigation qui se respecte, qui s'efforce de déjouer mensonges et dissimulations, intérêts masqués et idéologies justificatrices.
Complot ou pas complet, il existe des moments dans l'histoire où une certaine analyse d' une conspiration se justifie bel et bien, dépassant largement l'approche historique ordinaire à courte vue.
Mais le complotisme peut être un refuge de l'ignorance, préférant le simple au complexe,, la certitude à bon compte à la recherche parfois ardue de la vérité, souvent partielle. (*).
Car, comme dit Bruno Bertez : Le monde est une sorte de complexe de multiples nœuds enchevêtrés, solidement serrés, et au lieu de regarder au-dessus et de projeter la thèse complotiste, il faut avoir la patience de défaire les nœuds un à un, de trier et de tirer sur les bonnes ficelles.
Mais, c'est là que ça se complique, il arrive que la critique du complotisme soit parfois utilisée pour masquer de véritables causes; de réelles investigations ou pour disqualifier les fondements d'une critique de fond
Le journaliste Romain Mielcarek mettait (également) en garde récemment : "cette chasse généralisée au complotisme, déclarée par une multitude de médias, (qui) risque de donner un crédit renouvelé à une autre déformation informationnelle et cognitive : le suivisme du pouvoir en place. Les structures de puissance (Etats, armées, institutions, entreprises, etc.) ont en effet d'imposants moyens de communication qui ont tendance à largement dépasser les capacités des journalistes à déconstruire et vérifier leur discours." Même Pierre-André Taguieff, qui ne fait pas toujours dans la nuance, critique la dénonciation abusive du conspirationnisme, qu'il qualifie de "contre-complotisme"...
_ Le procédé est parfois malhonnête. Par exemple,: il n'y a pas de "complot néolibéral" à Bruxelles, mais une convergence d'intérêts qui sont sous-tendus par un courant de pensée qui vient d'une même source: la pensée néolibérale issue des travaux de Milton à Chicago, dans laquelle ont baigné Reagan, Thatcher, puis Schröder et les autres, allant dans le sens des intérêts financiers contre les exigences des politiques publiques, sous prétexte de "modernisation"
C'est ainsi qu'un européiste engagé, de mauvaise foi ou ignorant peut se gausser à bon compte « Travailleur, sache qu’un complot ultralibéral dirigé de Bruxelles est en cours afin de te dépouiller de tes droits les plus élémentaires (…). Ce discours, on l’a entendu durant la campagne référendaire sur la Constitution européenne de 2005. Trois ans plus tard, il n’a pas pris une ride. Toujours les mêmes procès d’intention, les mêmes affirmations mensongères, les mêmes demi-vérités assénées dans le but de faire peur dans les chaumières. » ()Jean Quatremer, Libération, Paris, 5 mai 2008)
__________________
(*) On peut être assez d'accord avec cette position philosophique, qui, sans être exhaustive, donne quelques orientations de principe:
Un sondage qui date maintenant de quelques mois nous apprenait qu’un Français sur cinq croit dans l’existence des Illuminati (secte dissoute à la fin du XVIIIe siècle qui a été mise à l’honneur dans le roman Anges et démons de Dan Brown et dont le nom vient certainement des Lumières et se confond souvent avec la Franc-Maçonnerie qui représente, elle, un ensemble d’organisations réelles et plus ou moins discrètes). Les Illuminati sont, selon une croyance répandue, censés régir le monde à notre insu. Evidemment, rien ne le prouve, tout est toujours dans le décryptage – de multiples vidéos en témoignent sur internet. Mais ce qui réunit la plupart des multiples théories du complot (dont une des dernières porte sur les chemtrails) et qui flatte très souvent les déçus de tout (de la politique, des médias…), les méfiants, ceux qui ont le sentiment que le monde dans lequel ils vivent leur échappe, c’est qu’elles prétendent que LA vérité est ailleurs et que le discours officiel cache d’inavouables complots (un ou divers) qu’il faudrait décrypter.
La théorie du complot est, en réalité, une des manières de substituer à l’analyse des idées et des mécanismes socio-économiques, la dénonciation d’ennemis imaginaires (avec tout les dangers que cela comporte). C’est une manière de donner une mauvaise réponse à une bonne question. C’est une mystification autant qu’une erreur de catégorie....
...il ne faut pas renoncer à donner une réponse correcte aux questions qu'elle soulève. Contre le complotisme, il faut donc réactiver l'intelligence critique des phénomènes de masse en s'intéressant à la manière dont s’intériorisent progressivement des croyances et des pratiques potentiellement néfastes (pratiques de concurrence et de prédation, esprit mercantile intéressé, vaine gloire, spéculation, ambition destructrice, réification, exclusion, domination, pensée unique…). Il n’y a, dans tout cela, que les agents d’une même société qui s’accordent, sans le savoir, de manière presque spontanée, sur des grilles de lecture du monde qui finissent par les enfermer, qui acceptent de se soumettre à un ordre réputé impersonnel et nécessaire au nom de leur bonheur ou de la crainte du désordre (sur le mode d'une "servitude volontaire" dont La Boétie nous a offert, voici plusieurs siècles, une analyse magistrale), qui intériorisent la contrainte pour la reproduire et qui finissent par dire qu’il n’y a pas d’alternative.
__S’il y a certainement des ententes entre des personnes puissantes dotées de profonds intérêts communs, il est impossible, sans abus, de parler de complot, car promouvoir un discours et des pratiques dépend d’une multiplicité de facteurs immaîtrisables qui dépassent y compris une poignée de puissants. Aucun phénomène social de masse ne peut, en effet, relever d’une intention délibérée, ce sont des effets des mécanismes socio-économiques complexes et toujours ambigus.
Aussi est-il intéressant d’étudier les opérations par lesquelles une idéologie devient peu à peu dominante. Les philosophes de l'école de Franfort, la sociologie critique d'un Bourdieu ou d'un Boltanski, Marx ou Foucault, par exemple, nous en donnent des clefs. Tous ces phénomènes de contagion idéologiques massifs relèvent des structures socio-économiques, ils doivent être traités à ce niveau : celui de la critique des idéologies et des mécanismes sociaux. Rechercher derrière cela l’intention délibérée d’une bande de conspirateurs est évidemment une erreur de catégorie, une simplification et une mystification qui empêche le progrès de l’intelligence et la fait sombrer dans la barbarie du phénomène du bouc-émissaire.
__Face à la production d’un discours dominant, il faut éviter l’écueil de la facilité et raviver la pensée critique. La pensée critique nous montre, par l’intelligence du réel plutôt que par l’invention d’un monde caché et d'ennemis invisibles, que la machine à produire des discours tout faits est, en vérité, là sous nos yeux, qu’il n’y a que du visible (moyennant l’accès à l’information, l’effort pour s’informer et pour questionner). C’est pourquoi il semble aujourd’hui salutaire de rappeler à la fois que le complotisme est un asile de l’ignorance et que, moyennant une presse libre et plurielle, l’on ne satisfait jamais l’exigence critique nécessaire à la résistance et à l’amélioration sociale en cédant à des facilités.
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