vendredi 30 novembre 2007

Le JT : à jeter ?



Si le « JT » n'est ni de l'information ni du journalisme, alors qu'est-ce que c'est ?(Paul Villach)

"Etre au plus près des gens qui nous regardent"

"(La présidente de TFI)

http://www.acrimed.org/rubrique50.html
http://www.syti.net/JTContents.html
http://www.monde-diplomatique.fr/2007/08/CHOMSKY/14992

mercredi 28 novembre 2007

USA : déclin d'un empire ?



Le déclin de l'empire américain a t-il commencé ?(Philippe Vassé)
(Hypothèse vraisemblable ou illusion?)

Voir: Contre-Info :article 1240 (rapport de David Walker, contrôleur général des finances américaines, pessimiste sur l'avenir économique de son pays.

Emmanuel Todd: Après l'empire (Gallimard):

"Les Etats-Unis sont en train de devenir pour le monde un problème"( début du livre de Todd).Loin d'être invincible,l'Amérique doit "gérer l'inexorable réduction de sa puissance relative dans un monde de plus en plus peuplé et développé". La solution à l'énigme de sa politique étrangère est à rechercher du côté de la faiblesse et non de la force.








mardi 27 novembre 2007

Aujourd'hui , le peak oil ?


A 100 dollars le baril, on change de civilisation, par Yves Cochet
Le pétrole est partout, des transports aux médicaments, des engrais aux textiles...La hausse du prix des hydrocarbures sera plus qu'un choc économique, mais la fin du monde tel que nous le connaissons. Il importe de mettre en oeuvre rapidement une sobriété nouvelle pour sortir de l'état d'ébriété pétrolière qui nous a été imposé depuis une centaine d'années. Pourrons-nous le faire sans drames , sans secousses politiques majeures?...(zen)

http://www.manicore.com/


http://aspofrance.org/news/le-pic-de-production-de-petrole

lundi 26 novembre 2007

Iran : quelles menaces ?




Iran : Israël entre en scène

Des signaux contradictoires se manifestent:embarras stratégiques réels ou gesticulations tactiques ? Contradictions sur les choix à faire au Pentagone ?...Le pétrole et la menace du prochain peak-oil restent en tous cas les enjeux principaux de cette possible tragédie qui se prépare...tout cela pour maintenir l'Empire...sur le dos des peuples. Heureusement, le pire n'est jamais sûr.(zen)
"C'est une faiblesse humaine que de ne pas voir ce qu'on ne veut pas imaginer et ça nos dirigeants bellicistes le savent très bien et ils s'en servent. On a tous cette faiblesse.Ils ne peuvent rien faire sans les moutons car ce sont les moutons qui vont en guerre, pas les loups!"(Veda)


Palestine : paix ou leurre ?



M. Bush s'engage sur le dossier de l'Etat palestinien (Le Monde)
Annapolis: une chance historique d'échouer ?...

Un nouveau mirage, une nouvelle manière de gagner du temps, de donner le change, probablement....alors que la colonisation de la Cisjordanie, jamais interrompue, s'intensifie, créant une situation irréversible et rendant la création d'un Etat palestinien quasiment impossible.Il suffit de regarder une carte pour le comprendre.Le retrait de Gaza était un alibi commode donnant les mains libres en Cisjordanie pour instaurer un fait accompli , qui ne pourrait être mis en question sans drames.Politique coloniale à courte vue et suicidaire d'Israël... Lundi, plusieurs milliers de colons israëliens se sont réunis devant le Mur des Lamentations , afin de prier pour l'échec de cette conférence. Que va faire Yaweh , alors que d'autres prient pour le résultat inverse ?...Négotiations de la dernière chance en tous cas; si elles échouent, le camp modéré palestinien sera anéanti et les chances de créer un Etat palestiniens deviendront nulles. S'il n'y a pas de vives pressions des USA sur Israël, il y a peu de chances d'aboutissement. Mais qu'attendre de Bush, qui a avalisé en 2004, l'annexion future par Israël des blocs de colonies les plus importantes de Cisjordanie?...En paroles, Bush est un sage(ou un opportuniste):" ...Le désespoir est un terreau sur lequel propèrent extrèmistes et radicaux...", vient-il d'affirmer. (zen)

"Bush est en train de se faire une bonne image en faisant croire qu’il veut la paix entre Israel et les Palestiniens (avec un état Juif et les palestiniens dehors... bien sûr). On peut supposer sans trop s’avancer que de l’argent sera distribué. Il n’est en effet pas possible d’ouvrir un front avec l’Iran tant que la poudrière palestinienne menace Israel. Par ailleurs cela assoit le role de protecteur des US vis-à-vis de l’opinion internationale. Israel prépare ses frappes (justifiées pour Bush & co) vers l’Iran, et le protecteur US se tiens prêt à intervenir si nécessaire. C’est de l’avis de beaucoup le scénario le plus vraisemblable..."(commentaire de Hermès sur Agoravox)

Olmert, dans un moment de lucidité::"Si nous ne faisons rien,nous perdrons l'occasion de voir coexister deux Etas. Nous serons alors devenus un Etat d'apertheid et les organisations juives américaines seront les premières à contester notre existence" ( declaration à Yedioth Ahronoth)

http://www.liberation.fr/actualite/monde/293019.FR.php?rss=true
http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/cisjordaniedpl2000

samedi 17 novembre 2007

L'inconscient d'un peuple




Les Fantômes de l'Amérique (à travers le cinema)




L'imaginaire et le réel dans l'histoire des USA:
« Lorsqu’on ironise sur le fantasme de prédestination qui s’étale dans les discours américains, on le fait dans une pensée historique européenne, et on comprend que l’Amérique croit avoir un destin et être appelée à évoluer jusqu’à dominer le monde »

http://www.evene.fr/livres/livre/jean-philippe-immarigeon-american-parano-21578.php
http://www.thucydide.com/realisations/comprendre/actu/USA-Irak-2003/usa/religion.htm

vendredi 16 novembre 2007

Blair or not ?

La "troisième voie" : un leurre ?
Pour un bilan du blairisme: (http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=31667)

Le blairisme comme modèle? Modernisation et pragmatisme.

Si l’on en croit Jean-Marc Four (1), "Le blairisme, c’est complexe, c’est inclassable. Vu à travers le prisme politique français, le blairisme est tantôt à gauche, tantôt à droite, voire très à droite." Mais ce prisme français n’est-il pas un miroir déformant, une manière erronée d’interpréter une réalité politique si différente de la nôtre, malgré la proximité géographique ? Cependant, le blairisme n’est-il pas une méthode de gouvernement qui tend à devenir une référence, une "troisième voie", que d’aucuns interprètent comme un équilibre entre les excès de l’ultralibéralisme et certaines utopies du socialisme historique, entre les contraintes d’un marché mondialisé et les exigences sociales, entre l’intérêt et l’équité ? Par son apparente rupture avec la brutalité de la politique friedmanienne de Mme Thatcher, inaugure-t-il une méthode originale de "gouvernance", une manière "moderne" de conduire les affaires d’un pays, une synthèse originale au service de l’intérêt général, une sorte d’idéal aristotélicien du "juste milieu" destiné à perdurer et à s’approfondir ?...

En fait, le blairisme apparaît rétrospectivement comme un kaléidoscope aux facettes contradictoires : des investissements massifs dans les services publics très dégradés, une nette faiblesse industrielle, mais un grand dynamisme financier, des grands patrons de plus en plus riches et une grande pauvreté (entre 10 et 13 millions de personnes), un fort endettement des ménages, des discours modérément pro-européens, des choix pro-américains, une politique environnementale ambitieuse, des retraites en déshérence (2 millions de personnes âgées sous le seuil de pauvreté), un système scolaire très inégalitaire et un système de santé apparemment restauré, mais encore très insuffisant... (2)

Les débats autour du blairisme se ramènent souvent à la question : est-ce une politique de droite ou de gauche ? Comme le note Philippe Marlière (3), « En 1998, devant les députés français, Tony Blair déclarait : "Il n’y a pas de politique économique de droite ou de gauche, mais des politiques économiques qui marchent et d’autres qui ne marchent pas". Il affichait ainsi son soi-disant modernisme politique et sa volonté de rompre avec "le vieux travaillisme". Ce pragmatisme porté très haut a fait place à des choix beaucoup plus idéologiques. En fait, le blairisme est resté sur les rails du thatchérisme avec des correctifs à la marge pour les plus pauvres, les familles monoparentales. Il a mis en place un filet de sécurité pour ces catégories, mais n’a pas réduit les inégalités qui se sont au contraire largement accrues. Dans les services publics il n’a pas rompu avec le paradigme thatchérien. La rénovation des écoles, des hôpitaux s’est faite en associant étroitement le privé à leur construction et à leur gestion. Le choix de Blair et de Brown d’accompagner et non de réguler la mondialisation a fait que Londres et le Royaume-Uni sont devenus la plaque tournante d’une économie dérégulée, totalement flexible où seuls les plus riches peuvent s’en sortir. Un exemple : la spéculation immobilière qui chasse les classes moyennes des centres-villes. Derrière ce pragmatisme de façade, Blair a imposé des politiques rejetées non seulement par les syndicats, mais également par une grande partie des travaillistes, les médias et aussi par le public. Ainsi, la rénovation du métro de Londres a donné lieu à une longue bataille contre la gestion privée du service public... Blair a pu prospérer électoralement dans des conditions politiques particulières, après vingt ans de thatchérisme et de défaite en rase campagne de la gauche britannique, depuis la grève des mineurs jusqu’à la reprise en main du Parti travailliste par Neil Kinnock. Celui-ci avait préparé le terrain avec les purges des éléments de gauche du Parti travailliste, pas seulement les trotskistes, mais des sociaux-démocrates bon teint, qui ont été mis de côté progressivement en une dizaine d’années. Le mode de fonctionnement du parti est devenu plébiscitaire et a renforcé les pouvoirs du leader. Quand Blair en prend la tête en 1994, il n’a plus qu’à mettre en oeuvre sa politique. »

Il est donc difficile de classer la politique de Tony Blair comme transcendant les tendances et les choix politiques, c’est le moins que l’on puisse dire, même si le bilan général doit être nuancé, comme le fait Martine Azuelos (4). « La performance macroéconomique enregistrée de 1997 à 2007 a été, globalement, très satisfaisante.
- La croissance du PIB a été robuste (2,8 % en moyenne, contre 2,2 % au cours des vingt années antérieures), et supérieure à celle enregistrée la zone euro (2,0%). Les fluctuations conjoncturelles, traditionnellement fortes depuis la Seconde Guerre mondiale, ont été moins sensibles que dans la plupart des pays de l’OCDE.
- Le taux de chômage, qui s’établissait à 7,2 % en mai 1997, est tombé à son plus bas niveau depuis les années 1970 (5,4 % en avril 2007). Indicateur plus significatif encore, et surtout moins sujet à controverse, le taux d’emploi a progressé, s’établissant à un niveau très largement supérieur à la moyenne européenne : 71,7 %, contre 63,8 %. Ce taux se situe à 63,1% en France et à 65,4% en Allemagne . En dix ans, 2 millions d’emplois ont été créés, dont la moitié l’ont été dans le secteur public.
- L’inflation est restée stable et proche de l’objectif officiel fixé à 2,5 %. Le taux de change effectif de la livre sterling n’a jamais été aussi stable depuis la fin du système de Bretton Woods.
- Malgré la dégradation des finances publiques consécutive à l’augmentation des dépenses destinées à financer l’amélioration des services publics, la règle d’or aura été respectée. Le ratio de la dette publique sur le PIB, qui s’élevait à 44 % en 1997, était tombé à 38 % à la fin 2006.

Certains défis devront être relevés.
- La forte flexibilité du marché du travail entraîne une précarité accrue. Si la mise en place du salaire minimum et le volontarisme des politiques destinées à favoriser l’insertion ou le retour à l’emploi ont porté leurs fruits, la forte progression du nombre des personnes enregistrées comme malades ou invalides témoigne de l’existence d’un chômage déguisé que le New Deal n’a pas permis de résorber.
- Les dépenses publiques n’ont pas toujours été bien employées.
- Les inégalités sociales ont continué à s’accroître.
- La croissance a été dopée par une forte consommation des ménages et par un boum immobilier largement financés par le recours à l’emprunt. Le taux d’endettement des ménages qui représentait 150 % de leur revenu disponible en 2006 est préoccupant.
- Le niveau de l’investissement productif et les efforts consentis dans le domaine éducatif, dont les effets ne peuvent se faire sentir qu’à long terme, n’ont pas permis une amélioration notoire de la productivité, qui reste de 20 % inférieure à celle de la France. Cette faible productivité nuit à la compétitivité de pans entiers de l’économie britannique dans un contexte de concurrence internationale accrue. »

Au cœur du fonctionnement de cette machine apparemment bien huilée que fut le blairisme, quelques outils conceptuels ont émergé, indicateurs d’une nouvelle manière d’envisager l’action politique, ou plutôt de prétendre s’en abstraire, au profit de la seule gestion des affaires. La notion de « pragmatisme » s’impose avec force : ce qui importe, c’est l’utilitaire et le fonctionnel, ce qui « marche ». La politique se trouve reléguée dans le domaine des notions dépassées ou se trouve rabattue sur l’économique. Les contradictions sociales sont niées, minimisées ou envisagées comme de simples problèmes techniques à résoudre, le débat d’idées sur les projets de société est considéré comme dépassé, comme une vielle lune ou un objets idéologique dépassé.Tout cela au nom d’un « modernisme », servi comme un leitmotiv.

La rationalité est élevée au rang des plus hautes vertus politiques. La mesure, les statistiques investissent tous les domaines : c’est le règne des audits redondants, des rapports d’activité sans fin, l’obsession des « objectifs » (les fameux « targets ») à atteindre, même en matière de santé, quitte à engendrer une nouvelle bureaucratie d’ « experts » et une plus grande lourdeur administrative. Bref, c’est le domaine de la « gouvernance » (notion d’ailleurs empruntée à la gestion économique), les mots ne sont pas neutres. Les décisions sont de plus en plus le privilège d’un petit groupe de spécialistes (spin doctors) censés avoir des lumières sur tout, avec comme conséquence un effacement du rôle du Parlement et une abstention de plus en plus grande aux élections. L’accent est mis sur les moyens, très peu sur les fins et sur le long terme. C’est le règne du New Public Mangement, qui s’est déjà imposé dans nos écoles d’administration. (Vous pourrez en avoir une petite idée si vous cherchez cette notion sur Google...)

Ne sommes-nous pas déjà engagés dans une sorte de blairisme, où le marché et la politique ne se distinguent plus, où le "pragmatisme" devient le seul critère de l’action collective, sans projet global, où "tout est codifié en termes d’indicateurs de performance, d’objectifs agrégés étroitement formatés selon les canons du nouveau management public, une vision très rationaliste et dépolitisée de l’action publique" ?

Le livre de Florence Faucher-King et Patrick le Galès dissèque le projet blairien et sa volonté de "révolutionner" la politique. -TONY BLAIR 1997-2007 : LE BILAN DES REFORMES-(5...) Les auteurs insistent sur le fait que :

« Les néotravaillistes ont systématisé un mode de direction du gouvernement à partir d’objectifs de performance, de classement et de strict contrôle budgétaire. De tels développements sont révélateurs de leur croyance dans les pouvoirs magiques des indicateurs synthétiques pour entraîner des transformations rapides. C’est d’ailleurs l’une des caractéristiques de la gestion néotravailliste : les réformes radicales sont portées par la multiplication des indicateurs et la redéfinition rapide des objectifs et programmes. A leurs yeux, le monde social est malléable, réactif et dynamique. Sous pression, il réagit instantanément aux injonctions de mobilisation des maîtres du moment. On ne peut qu’être surpris par l’ambition extraordinaire de pilotage de la société par ces indicateurs et le décalage par rapport à l’offre des services à la population... L’illusion de "l’inspectabilité" totale de la société traduit les influences de l’utilitarisme du philosophe Jeremy Bentham. Or la multiplication des audits érode la confiance dans l’éthique professionnelle et le sens du service public. Un tel contrôle social contredit l’idée que chacun agit de bonne foi et lamine la confiance dans la compétence des acteurs sociaux. » L’exigence de lisibilité et de contrôle se reflète jusqu’au niveau quotidien, dans le fonctionnement incessant des multiples caméras qui tracent les personnes dans les rues londoniennes.

Selon les mêmes auteurs, souligne Eloise Cohen (6), « L’Etat britannique a d’ailleurs lui-même été réorganisé selon les principes d’efficacité et de dynamisme du marché. Cette "révolution bureaucratique", initiée par Margaret Thatcher et poursuivie sous Tony Blair, a principalement consisté à appliquer les préceptes du Nouveau Management Public (New Public Management), c’est-à-dire à transférer les recettes de la gestion privée au secteur public. Un certain nombre de mécanismes de marché ont ainsi été introduits dans l’action publique, comme la mise en concurrence pour la fourniture des services publics ou encore la multiplication des partenariats public-privé. Autre exemple également avec la multiplication des audits qui touchent toutes les composantes de la société britannique - des partis politiques aux associations jusqu’à l’Eglise d’Angleterre ! Principal objectif de cette nouvelle gestion : l’efficience de l’action publique, c’est-à-dire l’amélioration de son rapport coût/bénéfice.
Afin d’atteindre cette efficience, le Nouveau Management Public s’est équipé d’une palette d’instruments destinés à orienter les comportements dans ce sens. Les indicateurs de performances et les classements sont un bon exemple de ces méthodes d’incitation à l’efficience. Les « bonnes pratiques » et les bons points distribués contribuent à orienter les comportements individuels et collectifs. Les hôpitaux, les laboratoires de recherche, les écoles sont évalués en permanence, et ils sont ainsi en concurrence pour se retrouver à la tête des classements - et bénéficier de moyens financiers supplémentaires. L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit de la survie de ces établissements : un mauvais classement fait non seulement fuir les patients ou les élèves, mais il compromet également la somme budgétaire allouée par l’Etat pour assurer le bon fonctionnement d’un établissement public...
Il est intéressant d’évoquer le formidable pouvoir de contrôle individuel et collectif contenu dans ces instruments de filiation utilitariste (procédures d’évaluation, indicateurs et standards de performances, classements, etc.),

Enfin, la force de ces instruments ainsi que les objectifs qui ont structuré les réformes des gouvernements Blair est d’apparaître comme « dépolitisées ». Car promouvoir « ce qui marche » n’est a priori ni conservateur ni travailliste, ni de gauche ni de droite. Pourtant ces réformes ont contribué peu à peu à construire une société de marche... On peut utilement garder en mémoire la réflexion de Michel Foucault sur les technologies de pouvoir : « en apparence, ce n’ est que la solution d’un problème technique, mais à travers elle, tout un type de société se dessine »...

La politique est l’activité organisatrice de la vie en commun au service de l’intérêt général. Elle ne peut se ramener à le seule gestion des choses, dans une perspective essentiellement technocratique. Elle ne peut s’abstenir de tenir compte du qualitatif, de la nature des relations humaines, par-delà les échanges nécessaires et les purs intérêts. Pour Julien Freund, « la politique est l’activité sociale qui se propose d’assurer par la force, généralement fondée sur le droit, la sécurité extérieure et la concorde intérieure d’une unité politique particulière en garantissant l’ordre au milieu de luttes qui naissent de la diversité et de la divergence des opinions et des intérêts ». En résumé, ce processus de gestion des conflits renvoie à l’organisation des relations conflictuelles entre acteurs sociaux et politiques, qui mènent à la reconnaissance de leurs différends et de leurs différences et à l’acceptation des normes et des règles qui, par voie de constitutionnalisation, encadrent la réciprocité nécessaire de ces acteurs.

Mme Thatcher rejetait la notion même de société, donc de solidarité. A l’heure où la société de marché exacerbe les individualismes et dissout les liens sociaux. Il importe de réhabiliter la pensée et l’action politiques, que les penseurs grecs considéraient comme l’activité la plus noble et la plus nécessaire... Tony Blair n’y aura pas contribué, lui qui a voulu oeuvrer à la fin du politique.

(1) bibliomonde

(2) http://reseaudesbahuts.lautre.net/article.php3 ?id_article=373

(3) http://www.democratie-socialisme.org/article.php3 ?id_article=1192

(4) http://www.lemensuel.net/Les-annees-Blair-elements-pour-un.html

(5) http://www.pressesdesciencespo.fr/livre/ ?GCOI=27246100684450

(6) nonfiction

(7) http://www.agoravox.fr/article.php3 ?id_article=29847

(8) Keith Dixon : Un abécédaire du blairisme - Les Evangélistes du marché - Blair et le thatchérisme (Ed. Raisons d’agir)

(9) Philippe Auclair : Le Royaume enchanté de Tony Blair (Fayard)

- Dans les soutes du blairisme: http://www.monde-diplomatique.fr/2000/01/DIXON/13270

ZEN




logo MOT 307

jeudi 15 novembre 2007

Une voix américaine


Elle vient de s'éteindre, la voix d'un écrivain engagé , qui décrivait l'Amérique comme :"une femme magnifique qui se fait du mal, a des vices, abîme sa beauté par une drogue:le règne de l'argent"

Norman Mailer, écrivain américain

Quel régime présidentiel ?

" Il définit (ou conduit ?)la politique de la Nation"-les mots sont importants-

«Le régime qu'on nous prépare est très dangereux» (Anne Cohendet)


"Comme ils semblent innocents, ces sept mots ! Juste 7 petits mots rajoutés à l’article 5 qui énonce la mission du Président : « il définit la politique de la nation ». Ils sonnent avec la clarté d’une évidence. Un mot est supprimé à l’article 20 : le Gouvernement ne détermine plus la politique de la nation, il se contente de la conduire. On a l’air de se contenter d’aligner la règle sur la pratique. Ainsi, le Président ne violera plus la Constitution quand il dirigera lui-même tous les pouvoirs. Il ne fera que son devoir. Voilà un principe de gouvernement d’une grande simplicité. Si les chefs d’entreprise violent la loi en matière commerciale, on modifie les lois pour leur laisser les coudées franches. Si les employeurs jettent les employés comme des Kleenex en violant le code du travail, on modifie le code du travail pour faciliter les licenciements. Si le Président viole la Constitution en confisquant les pouvoirs du Gouvernement, on révise la Constitution pour lui attribuer personnellement la direction de la politique nationale.Et l’on emploie à nouveau la technique du stroboscope législatif, déjà dévoilée par E. Dockès : on noie une mesure grave sous un flot de mesurettes dont certaines vont en sens contraire. Loin de clarifier le droit, on l’obscurcit en aveuglant les observateurs par de multiples flashes désordonnés. De surcroît, ces quelques mots ne se contentent pas de ratifier la pratique. Ils dénaturent totalement le régime, ils font voler en éclats un garde-fou essentiel contre les abus de pouvoirs : le lien entre responsabilité et pouvoir. Ils sont assassins car c’est au cœur du régime que l’on s’attaque.
Tous les régimes démocratiques reposent sur un équilibre entre pouvoir et responsabilité. En démocratie, le pouvoir implique responsabilité. C’est-à-dire contrôle, et possibilité de sanction en cas d’abus. Soit le chef de l’exécutif, élu directement ou quasi-directement par le Peuple, n’est pas responsable devant l’Assemblée, mais alors il a des pouvoirs strictement limités ; c’est le principe du régime présidentiel. Ainsi, aux Etats-Unis, seul pays dans lequel ce régime soit resté assez démocratique à long terme, le Président ne peut pas dissoudre ni diriger l’Assemblée, qui a de véritables pouvoirs et est élue tous les deux ans, pour permettre le contrôle du peuple. Il se heurte aussi à d’autres véritables contre-pouvoirs, notamment une justice bien plus indépendante que la nôtre et les pouvoirs des Etats-membres.
Soit le chef de l’exécutif est très puissant et peut même diriger le Parlement, mais alors il peut être renversé par lui à tout moment ; c’est le principe du régime parlementaire. Le chef de l’exécutif est le Premier ministre, parce qu’il est responsable, donc contrôlable à tout instant, tandis que le Président de la République est seulement un arbitre, parce qu’il est irresponsable, incontrôlable durant son mandat. C’est le régime appliqué dans 26 pays de l’U.E sur 27. Et ces principes s’imposent même quand le Président de la République est élu directement par le peuple, ce qui est le cas dans 11 pays de l’U.E. dont la France. Ces régimes dits "semi-présidentiels" restent fondamentalement parlementaires car la politique nationale doit toujours, selon la Constitution, être dirigée par le Premier ministre responsable. En pratique, seule la France, et seulement hors cohabitation, méconnaît ces principes. Cependant, même en France hors cohabitation, les abus de pouvoirs présidentiels restent relativement limités par ce principe : en cas d’abus de pouvoirs, le Parlement peut renverser le Gouvernement qui est, selon la Constitution, le seul titulaire du pouvoir de déterminer et conduire la politique de la nation (art. 20). Il agit sous la direction du Premier ministre (art. 21), tandis que le Président est un arbitre (art.5). La cohabitation reste une ultime possibilité de sanction contre le Président, qui est alors contraint au respect de la Constitution et de la volonté de la majorité.
Si l’on adopte ces 7 mots, il n’en ira plus ainsi. La Constitution, toute entière construite autour des principes du régime parlementaire, deviendra totalement incohérente, obscure, et même dangereuse. Notre régime ressemblera beaucoup à celui de la Russie de M. Poutine. A n’en pas douter, comme en 1962, on prétendra que la Constitution doit être entièrement réinterprétée à la lumière du nouvel article 5. Alors les pouvoirs présidentiels seront presque illimités.Ainsi, tous les pouvoirs, gigantesques, attribués actuellement par la Constitution au Premier ministre pour diriger à la baguette l’activité du Parlement et de l’administration seront interprétés comme étant nécessairement soumis à la volonté présidentielle. Alors qu’ils sont actuellement soumis au contrôle du Parlement, ils échapperont à tout contrôle politique. Qui pourra alors contester efficacement au Président le pouvoir de révoquer le Gouvernement ?
L’Assemblée nationale deviendra une armée d’impuissants. Certes, les députés pourront toujours voter la loi. Mais si elle n’est pas appliquée, ils ne pourront rien faire. La responsabilité du Gouvernement devant le Parlement sera devenue vaine puisqu’elle ne pourra plus atteindre celui qui définit la politique de la nation. Les députés auront ainsi perdu leur pouvoir majeur tout en étant constamment menacés de dissolution. Ni les parlementaires, ni, par conséquent le peuple (sauf une fois tous les cinq ans) ne pourront contrôler un Président devenu bien plus puissant qu’il ne l’est aujourd’hui (sauf destitution, qui demeure hautement hypothétique).
Les 70 forteresses proposées pour limiter le pouvoir présidentiel seront emportées comme des châteaux de sable. Elles seront submergées par la vague présidentialiste. Sans compter les propositions imprécises et donc dangereuses (ex. n°12, 30, 32) ou tellement floues qu’elles ont des airs de poudre aux yeux (ex. n°61, 66 ou 75).
Que se passera-t-il en pratique ? De deux choses l’une.
Soit chacun s’inclinera devant la nouvelle puissance présidentielle, et l’on devra convenir que cette réforme a déroulé un tapis rouge à un régime autoritaire.
Soit le peuple et/ou les parlementaires s’efforceront de limiter l’autoritarisme présidentiel. Il y aura alors une paralysie des pouvoirs. Une nouvelle fois dans notre histoire, ce bras de fer conduira à une crise de régime.
Est-il réellement, sérieusement, nécessaire de renforcer les pouvoirs du Président en France aujourd’hui ? On peut en douter. Et si l’on tient à ce que ce soit le Président qui dirige la politique nationale, alors il faut établir sa responsabilité et/ou limiter ses pouvoirs. Il faut lui retirer le droit de dissolution, abréger son mandat et celui des députés, renforcer la démocratie locale, les pouvoirs des juges etc. etc…. bref, changer de régime. Mais qu’on le fasse avec franchise et droiture. Et non par une mascarade. »

AGCS: multinationales contre démocratie






La fin des services publics?
"L’AGCS sera mis en œuvre à partir du 1er janvier 2005. L’article 1 définit les services par « tous les secteurs de tous les services, à l’exception des services qui ne sont pas fournis ni sur une base commerciale, ni en concurrence avec un ou plusieurs fournisseurs de services ». Cette définition ne protège que les services régaliens de l’Etat : certains services ministériels, la défense nationale, les services de police et l’appareil judiciaire. Aucun autre service n’est à l’abri. Aujourd’hui, les implications les plus effrayantes de l’AGCS sont peu perceptibles. Il s’agit d’un texte soumis à « des séries de négociations successives » qui « auront lieu périodiquement en vue d’élever le niveau de libéralisation. » C’est en 2005 qu’il sera appliqué sur base des résultats de la présente série de négociations. En attendant la suivante. Ce qui ne sera pas concerné par l’AGCS aujourd’hui pourra très bien être libéralisé lors de la série suivante. Aussi longtemps que l’AGCS n’aura pas été modifié, personne ne peut garantir que la santé, la sécurité sociale, l’éducation et la culture ne seront pas, à terme, totalement privatisés, soumis aux seules règles du commerce et accessibles seulement à ceux qui en auront les moyens. Personne. Le fantasme serait de croire le contraire."
Raoul Marc Jennar www.oxfamsol.be
(voir aussi:André Bellon: UNE NOUVELLE VASSALITE -http://www.monde-diplomatique.fr/2007/04/ALBALA/14637-

samedi 10 novembre 2007

Mort du politique?


Blair, Brown et le New Labour ou la mort du politique (Thierry Ternisien)



Ne sommes-nous pas déjà engagés dans une sorte de blairisme ,où le marché et la politique ne se distinguent plus , où le "pragmatisme" devient le seul critère de l'action collective, sans projet global, où ""
tout est codifié en termes d’indicateurs de performance, d’objectifs agrégés étroitement formatés selon les canons du nouveau management public, une vision très rationaliste et dépolitisée de l’action publique"? Le livre de Florence Faucher-King et Patrick le Galès dissèque le projet blairien et sa volonté de "révolutionner " la politique. -TONY BLAIR 1997-2007:LE BILAN DES REFORMES-

Un résumé partiel par Elise Cohen
:


"...Les réformes de Tony Blair traduisent une volonté farouche de « modernisation ». Constamment reprise dans la rhétorique gouvernementale, cette modernisation résonne comme la promesse d’une victoire de l’action politique contre les archaïsmes qui sclérosent la société. Mais comment s’est-elle concrétisée ? Au regard du bilan dressé par les auteurs, l’ensemble des réformes présentées comme modernisatrices a comme point commun la généralisation des principes de l’économie de marché dans de nombreux domaines de la société. Politique et marché ne sont donc pas deux régulations concurrentes. Dans le cas britannique, c’est même l’action politique qui a permis de poser les bases d’une « société de marché », « c’est-à-dire une société au sein de laquelle les principes de l’économie de marché orientent les comportements des organisations et des individus ». Un des chapitres du livre est par exemple consacré aux transformations du parti travailliste : avec le New Labour, le parti se structure comme une entreprise privée, les méthodes de marketing politique s’imposent, les experts en communication politique sont de plus en plus présents etc....




Cette brève escapade chez notre voisin britannique permet une prise de distance et un regard renouvelé sur notre propre paysage politique. Elle fournit également une image assez complète et nuancée des effets sur la société que peuvent avoir les réformes de modernisation telles qu’elles ont été menées par les néotravaillistes. (http://www.nonfiction.fr/article-22-le_bilan_de_tony_blair__vers_une_societe_de_marche.htm)


vendredi 9 novembre 2007

Allègrement réfuté...



Bienvenue chez Jean-Marc Jancovici (ajouts récents)
(Commentaire de lecture : MA VERITE SUR LA PLANETE -de Claude Allègre-)
..où l'on peut être bon géophysicien, mais mauvais climatologue...

Claude Allègre, Chevalier de l’Ordre de la Terre Plate

Immigrés et tests ADN


Test génétique et regroupement familial


L'amendement au projet de loi sur l'immigration prévoit la possibilité, pour les candidats souhaitant bénéficier du regroupement familial, de recourir à un test génétique, afin d'apporter la preuve , en l'absence de documents d'état civil fiables, de leur filiation avec un de leurs deux parents installés en France. Cette mesure va à l’encontre de notre conception de la filiation et de la famille en général.Elle présuppose que la vraie famille est seulement et exclusivement biologique et non pas d’abord juridique.L’adoption est légalisée et les enfants adultérins sont considérés comme les enfants naturels ; notre conception de la famille s’est détachée de ses fondements naturels au profit d’une base juridique et symbolique (déclaratione de filiation à l’état civil). Les familles recomposées sont majoritaires aujourd’hui, des enfants sont conçus par procréation artificielle. Si on se met à gérer le social par le biologique, on va vers des dérives . Faut-il exclure les immigrés de notre conception de la filiation? (Zen) . Voir aussi:

Responsabilité psychiatrique?






Maladie mentale et responsabilité pénale

Le projet Sarkozy de faire le procès des malades mentaux ayant commis des délits est inquiétant et absurde.Conduire devant les tribunaux de telles personnes déclarées irresponsables au moment des faits permettrait aux familles des victimes de faire leur deuil, selon les motifs allégués.Or, l'argument de la souffrance des victimes neutralise la pensée et le droit. Dictature de l'affect. On risque de transformer un procès en cure de psychothérapie ou en scène tragique et expiatoire.Robert Badinter avait modifié l'article 64 de 1810 : il n'y a pas de sanction pénale quand le délit et le crime sont commis en état de démence au moment des faits, ce qui n'efface pas l'acte tout en maintenant l'irrésponsabilité.Par un tel projet, le droit se trouve perverti et la folie niée.(Zen)