mercredi 11 juin 2008

Mondialisation à crédit






"Les USA, locomotive de la croissance mondiale, vivent à crédit...et quel crédit!

-"Le dollar c’est notre monnaie et votre problème"...
"Notre problème" risque d'être douloureux...

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-"Le montant de crédit généré par chaque dollar de croissance était d’à peu près 1,5 durant les décennies suivant les années 50. Dans les années 90, ce chiffre est passé à 3 dollars. La machine du crédit s’est ensuite emballée, atteignant 4,5 dollars en 2007." (-Alterinfo-)

-"...Benjamin Franklin lui-même avait bien tenté de mettre en garde ses concitoyens contre les dangers de la vie à crédit : « Mieux vaut aller se coucher tôt sans manger plutôt que de s'endetter. » Deux cents ans plus tard, force est de reconnaître que cet illustre prédécesseur de Bill Clinton n'a pas été entendu : selon le Conference Board, un institut de recherches privé renommé, 60 % des 100 millions de foyers américains ont aujourd'hui des crédits à la consommation sur le dos, pour lesquels ils remboursent en moyenne 3 500 francs par mois. A quoi s'ajoutent bien sûr les emprunts immobiliers..."...sans parler des faramineuses dépenses militaires

(L'augmentation des dépenses militaires des Etats-Unis ont atteint ,en 2007, un niveau supérieur à celui connu lors de la seconde guerre mondiale.)

-Les comptes à faire peur du déficit américain

-___S' émanciper du Dollar...?_
-_D'une Amérique à l'autre______________________________________

Depuis le tournant des années 1980, les USA, locomotive de la croissance mondiale, vivent à crédit. La « prospérité » américaine est bâtie sur un endettement croissant des ménages et des entreprises, les déficits jumeaux de l’état et de la balance des paiements.["L’ampleur actuelle du déficit américain serait plus logique si les États-Unis étaient une nation jeune, qui avait besoin d’investissements massifs, par exemple pour ses infrastructures. Mais il s’agit de la plus grande, et sans doute de la plus avancée des économies mondiales, et la majeure partie des entrées de capitaux sert à financer la consommation publique et privée ainsi que le logement, dépenses qui n’aideront en rien au remboursement."]

Toute autre nation dans une telle situation aurait connu le sort de l’Argentine ou de la Russie. La banqueroute. Mais en raison du statut de devise de réserve mondiale du dollar, les USA bénéficiaient - pour combien de temps encore ? - de « l’exorbitant privilège » constaté en son temps par Valery Giscard d’Estaing, alors ministre des finances du général De Gaulle : celui de pouvoir créer de la monnaie à leur guise, c’est à dire de ne jamais payer leurs dettes.

Le dollar c’est notre monnaie et votre problème, avait-on coutume de dire à Washington.

Le Japon, ruiné par les conséquences des accords du Plazza en 1985, en a fait la douloureuse expérience.

Ce système, que tout le monde sait insoutenable à moyen terme, a connu un nouvel essor avec l’arrivée de la Chine sur la scène internationale. Les deux géants ont passé un pacte faustien. Les Chinois accumulent une montagne de dollars en échange des exportations qui boostent leur économie.

En contrepartie de leur croissance, ils ont accepté de donner une nouvelle vigueur aux déséquilibres monétaires mondiaux, en prenant des risques calculés : celui de la surchauffe inflationniste, et celui d’accumuler une masse de dollars énorme - elle atteint 1 700 milliards et croît désormais sur un rythme annuel de 900 milliards - dont la valeur pourrait s’effondrer.

L’accident industriel de la crise des subprimes a ébranlé ce système international par nature instable.

La réaction massive de la Fed, qui a accepté de compromettre la valeur du dollar pour sauver la finance, entretient une spirale inflationniste mondiale sur laquelle Bernanke perd prise.

La glissade du billet vert alimente et renforce les tensions sur l’alimentation et les matières premières, qui à leur tour provoquent un transfert de richesse inflationniste en direction des pays producteurs.

Thomas Friedman, l’éditorialiste du New York Times, résume ainsi la situation : « c’est du blanchiment d’argent. Nous empruntons de l’argent à la Chine pour l’expédier en Arabie Saoudite et prenons au passage de quoi remplir les réservoirs de nos automobiles. »

Ces transferts ont pour effet d’accroitre la quantité de « hot money », ces capitaux flottants tentant à tout prix de préserver leur valeur dans un monde de plus en plus instable, alimentant d’autant la spéculation.

Les USA se préparaient à un cycle déflationniste du à la baisse de l’immobilier, au resserrement du crédit, et au ralentissement de l’activité.

Mais le choc pétrolier et inflationniste qui se dessine aujourd’hui transforme le paysage. Selon James Hamilton, l’économiste éditeur d’Econ Browser, la facture pétrolière atteindrait aujourd’hui 5% du PIB., créant le risque d’une période de « stagflation ».

Confronté à une situation semblable au début des années 1980, Volcker avait administré un remède de cheval. Pour venir à bout de l’inflation, le directeur de la Fed avait alors remonté les taux jusqu’à 18%, indifférent aux dégats considérables provoqués par cette décision - entre autres un chômage de masse et la ruine des pays en développement, étranglés du jour au lendemain par le renchérissement de leurs remboursements d’emprunts qui en avait résulté.

Bernanke ne dispose - heureusement - pas d’une telle marge de manoeuvre. Mais la crise a aujourd’hui acquis une dimension internationale.

(JPG) Et les hâbleries de John Connally retrouvent toute leur actualité : les USA et leur dollar sont encore une fois « notre problème ».

USA : 1 dollar de croissance = 4,5 dollars de crédit supplémentaire

George Magnus, économiste en chef chez UBS :

(JPG)Le montant de crédit généré par chaque dollar de croissance était d’à peu près 1,5 durant les décennies suivant les années 50. Dans les années 90, ce chiffre est passé à 3 dollars. La machine du crédit s’est ensuite emballée, atteignant 4,5 dollars en 2007.

Le crédit est une création monétaire. Les chiffres cités par Magnus signifient ceci : dans les années 50, 5% de croissance étaient accompagnés par 7,5% de création monétaire. En 2007, face à 3% de croissance, elle atteignait 13,5%.

USA : Crédits aux entreprises

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USA : Crédits à la consommation

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USA : Masse monétaire, l’emballement

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MZM mesure la masse monétaire dite « zéro maturité », entendre : immédiatement disponible. MZM additionne la monnaie centrale - les dollars - les comptes courants, les comptes d’épargne et les investissements dans les marchés monétaires.

L’extrême sévérité des banques centrales face aux revendications salariales est justifiée par la volonté de maitriser le niveau de prix et la masse monétaire en circulation, afin d’éviter les tensions inflationnistes.

En théorie, la masse monétaire ne devrait pas croitre plus vite que la production, en application de la règle qui veut que l’inflation soit provoquée par un excès de la quantité de monnaie en circulation par rapport aux biens et services disponibles.

En réalité, avec une croissance à 3 ou 4% dans le meilleur des cas, la masse monétaire croît souvent avec un rythme à deux chiffres.

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USA : Niveau d’endettement par secteur

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Niveau d’endettement de l’état, des entreprises et des ménages, comparativement au PIB.

USA : Déficits

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