jeudi 3 juillet 2008

Redoutable pouvoir des banques

"...la globalisation financière n'est pas une composante parmi d'autres du processus de mondialisation. Le mur de l'argent qui s'est dressé devant nous, en quelques années, "financiarise" l'activité d'entreprise, le monde du travail,mais aussi la gestion de l'Etat..." (F.M.)

-"Depuis les années 1990, quelques dizaines de banques ont ainsi conquis le vrai pouvoir de régulation monétaire : ce sont elles désormais qui dictent effectivement l’évolution des taux d’intérêt, et non plus les banques centrales. En raison de leur petit nombre d’une part et de leurs profits financiers considérables d’autre part, nous défendons l’idée que ces banques forment aujourd’hui un oligopole particulièrement puissant à l’échelle internationale. Reléguant les banques centrales au second plan, c’est-à-dire les cantonnant à de simples pourvoyeuses de la liquidité dont il a besoin, cet oligopole est le véritable régulateur des marchés monétaires et financiers mondiaux. C’est lui qui est le maître d’ouvrage du mur de l’argent qui se bâtit sous nos yeux.Cet oligopole n’est évidemment soumis ni à un contrôle politique, ni a fortiori à un contrôle démocratique. Tout juste est-il contraint par des règlements prudentiels de portée limitée et élaborés pragmatiquement a posteriori, ou encore par des normes issues d’une autorégulation professionnelle, une fois que les difficultés ou les catastrophes ont été malheureusement constatées..."(Attac)

- Le nouveau mur de l’argent - Essai sur la finance globalisée:
" L'auteur constate que l’histoire monétaire et financière que la France a connue entre les deux guerres et en train de se répéter, mais cette fois à l’échelle planétaire. Le comportement des grandes banques internationales dresse un nouveau « mur de l’argent » auquel se heurte la volonté des politiques.L’expression « mur de l’argent » renvoie au Cartel des gauches de 1924. Cette formule fut utilisée par Édouard Herriot, président du Conseil après la victoire du Cartel des gauches pour dénoncer les forces de l’opposition qui renversèrent son gouvernement en 1925. Cette expression fut reprise tout au long de cette période. Il fallu attendre l’arrivée du Front populaire pour régler ce dysfonctionnement sociétal et mettre fin à ces conflits répétés en modifiant les statuts de la Banque de France.En effet, depuis 1936 les grandeurs d’ordre économique ont bien changé. On parle désormais en teradollars ou encore en teraeuros, c’est-à-dire en millier de milliards de dollars ou en millier de milliards d’euros !

F. Morin met à jour le rôle majeur que jouent aujourd’hui les grandes banques mondiales. Il constate, preuves à l’appui, que depuis les années 1990 quelques dizaines de banques ont conquis le vrai pouvoir de la régulation monétaire. En effet, ce sont elles qui dictent désormais l’évolution des taux d’intérêt, et non plus les banques centrales. Aussi, notre revendication démocratique contestant l’indépendance des banques centrales à l’égard du politique semble être dépassée. Le pouvoir réel est aujourd’hui ailleurs. Morin pense que si nous ne réagissons pas vite ce système dominant nous conduit droit… dans le mur..."

- Essai sur la finance globalisée - Attac France
-Le PS et l'UMP face au « mur de l'argent » ?:
"...François Morin, auteur d'un essai intitulé Le Nouveau mur de l'argent, confirme le chantage évident que les financiers exercent sur les gouvernements. Interrogé par Marianne2007.info, l'économiste est pessimiste sur la marge de manoeuvre des candidats : « Ils seront confrontés à un nouveau mur de l'argent à l'échelle mondiale qui risque de provoquer de graves crises tout en pressurant les salariés. Mon hypothèse, c'est que la confrontation est inévitable. Mais pour cela il faudrait que la campagne politique mette au centre cette évolution et pose le débat de la financiarisation de l'économie», explique François Morin. « Aujourd'hui la richesse des Etats du monde entier (PIB) est estimée à 43 000 milliards de dollars. Or la richesse des marchés financiers est 23 fois plus importante. Face à des acteurs globaux, il est indispensable de proposer des dispositifs globaux plutôt que de raisonner dans le cadre d'un territoire national » conclut-il. Faute de quoi la nécessité d'un nouveau partage des profits risque fort de tomber dans le fossé de l'oubli..."
-: Essai sur la finance globalisée:
"...Une des conséquences les plus graves du poids croissant de cette finance nouvellement libéralisée est son impact considérable sur l’économie réelle. De nouvelles normes de gestion ont été ainsi imposées par les investisseurs financiers aux entreprises, transférant massivement les risques sur les salariés et sur les futurs retraités. Les principes de la nouvelle gouvernance des firmes sont là pour rappeler aux chefs d’entreprise que le profit pour l’actionnaire doit guider essentiellement leur action.-La combinatoire de ces différents prélèvements sur l’activité, et les transferts de risque qui y sont associés forme, en quelque sorte, le ciment de ce mur d’argent, ce que nous avons aussi appelé le nouveau paradigme de la finance globalisée. Celui-ci se caractérise, sur le plan financier, par l’émancipation de la liquidité de la tutelle des banques centrales. Pour le dire autrement, les Banques centrales sont, dans ce nouveau régime, contraintes d’alimenter les marchés monétaires et financiers de la liquidité dont ceux-ci ont continuellement besoin. Autant dire que ce suivisme leur fait perdre le pouvoir de régulation qui était le leur auparavant, et notamment leur pouvoir d’action sur la gamme des taux d’intérêt..."

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