mardi 12 août 2008

USA : santé en question

Un système follement déréglé, dont le délabrement s'explique aisément...

-"Aucun pays ne dépense autant (16% du PIB du plus grand pays industrialisé du monde) pour d'aussi piètres résultats en matière de santé. Selon l'OCDE, les Etats-Unis sont au 27e rang pour la mortalité infantile et au 23e rang pour l'espérance de vie. Difficile de faire plus mal avec autant de dollars."

-" L'Etat abandonne toutes ses fonctions de protection sociale : retraites, chômage, assurance-maladie, et les remet entre les mains de sociétés privées. Toute spécificité est retirée aux sociétés organisées sous forme mutualisée, à l'origine de toutes les formes socialisées de redistribution. Les mutuelles sont mises dans l'obligation légale de fonctionner sur le modèle des assurances privées."

LES AMERICAINS MALADES DE LEUR ASSURANCE SANTE:

"Ils sont 12 millions de cobayes sociaux. Cette nouvelle catégorie sociale est née récemment aux Etats-Unis. Elle représente les ménages américains en train d'explorer la dernière lubie locale de l'ultralibéralisme: être le consommateur modèle de sa propre santé!
Ces 12 millions de foyers sont titulaires d'un compte d'épargne-santé (health savings account) , un système né en 2003, à la suite d'une loi promulguée par la Maison-Blanche. Le titre est assez explicite du fonctionnement: le propriétaire du plan accumule de l'épargne grâce à une aide fiscale, et éventuellement un coup de main de son employeur. A lui, ensuite, de gérer ses dépenses: autrement dit de choisir entre tel et tel dentiste, tel et tel traitement anticancer, l'hôpital et la clinique, ou tout simplement ne pas se soigner du tout.Voici où les néoconservateurs américains ont amené des millions de leurs concitoyens : à s'appliquer à eux-mêmes les lois d'un marché pur et dur pour leur propre vie et celle de leurs proches.
Ces Diafoirus ultralibéraux ont transformé le système de santé des Etats-Unis en machine folle. Aucun pays ne dépense autant (16% du PIB du plus grand pays industrialisé du monde) pour d'aussi piètres résultats en matière de santé. Selon l'OCDE, les Etats-Unis sont au 27e rang pour la mortalité infantile et au 23e rang pour l'espérance de vie. Difficile de faire plus mal avec autant de dollars.
Ce n'est pas forcément faute d'argent public. L'Etat fédéral assure déjà la couverture santé de 90 millions de personnes: tous les plus de 65 ans et ceux placés sous le seuil de pauvreté (environ 25 000 dollars par an, pour une famille de quatre personnes, seuil pouvant être relevé selon les Etats), et une partie des enfants. Soit davantage que la Sécurité sociale française. Mais le dogme, aux Etats-Unis, pour les soins comme pour le reste de l'économie, c'est la concurrence, donc l'assurance privée, qui couvre 225 millions (67%) d'Américains...
Non seulement le système ne marche pas bien, mais il creuse sa tombe! Et l'évidence a convaincu l'opinion publique: 81% des Américains disent ne pas être satisfaits du système de santé, et 70% affirment même qu'il est en crise. Du coup, le débat a rebondi dans la campagne électorale. «Ce sera un des trois principaux sujets pour la présidentielle, prédit Jim Stancel, apparemment inquiet. C'est que les Américains payent cher.» Le coût d'une assurance santé a augmenté de 78% depuis 2001. Les dépenses de santé par famille ont explosé de 143% entre 2000 et 2006. Pendant ce temps, les salaires n'ont progressé que de 19%..."

-Assurance-maladie: la cruelle leçon américaine (Objet application/pdf):
"C'est une véritable révolution sociale qui nous est proposée avec l'Enabling State. L'Etat
abandonne toutes ses fonctions de protection sociale : retraites, chômage, assurance-maladie, et
les remet entre les mains de sociétés privées. Toute spécificité est retirée aux sociétés organisées
sous forme mutualisée, à l'origine de toutes les formes socialisées de redistribution. Les mutuelles sont mises dans l'obligation légale de fonctionner sur le modèle des assurances privées. L'Etat n'intervient plus qu'en dispensant des réductions d'impôt, forcément inégalitaires. C'est la voie prise en France avec la réforme des retraites : les "complémentaires", que chacun est désormais appelé à souscrire, donneront droit à une réduction de l'impôt sur le revenu. Tant pis pour les plus pauvres, qui n'en paient pas ou peu : l'Etat ne pourra pas les aider à se constituer une rente ! Le choix politique, pour les Américains, est : avoir accès à tous les médicaments, mais à des prix très élevés, ou limiter les prix, mais n'avoir alors accès qu'à un nombre limité d'entre eux. C'est le type même d'alternative dans laquelle le libéralisme aime enfermer les populations et desgouvernements faussement naïfs. Toute autre solution semble alors hors de portée. Le piège se referme. On crée le sentiment qu'il n'y a aucune manière rationnelle de sortir d'une alternative infernale. Plus les compagnies d'assurances sont puissantes et représentent un nombre élevé d'assurés, plus elles sont en bonne position pour obtenir de gros rabais. Qui profite de ces rabais ? Aucun contrôle n'est possible, car leur montant n'est pas rendu public et, désormais, les grosses entreprises qui paient la couverture maladie de leurs salariés - comme Ford - se plaignent de plus en plus du "détournement" de cet argent au profit unique des compagnies d'assurances.
Les malheureux assurés se trouvent donc face non plus seulement aux géants de l'industrie
pharmaceutique, mais aussi aux géants de l'assurance, quand ce n'est pas à leur employeur, de
plus en plus réticent à payer les primes d'assurances..."
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Pfizer fait plus que doubler son bénéfice trimestriel - Pfizer, le géant pharmaceutique américain, a dégagé sur les trois mois à fin juin un résultat net de 2,78 milliards de dollars, contre 1,27 milliard de dollars il y a un an. /Photo d'archives/REUTERS/François Lenoir - REUTERS
par Ransdell Pierson
NEW YORK (Reuters) - Pfizer fait état d'un bénéfice plus que doublé au titre du deuxième trimestre à la faveur d'une progression des ventes de ses médicaments et d'une réduction de ses coûts.
Le géant pharmaceutique américain a dégagé sur les trois mois à fin juin un résultat net de 2,78 milliards de dollars, soit 0,41 dollar par action, contre 1,27 milliard de dollars il y a un an (0,18 dollar par action).
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