Le drame de la République démocratique du Congo, c'est la richesse de son sous-sol associé à l'état de déshérence entretenu des institutions défaillantes ou corrompues
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RDC : Terrain de chasse pour les multinationales ? (Version II -AgoraVox)
Un des derniers Far-West de la planète ?
D’un pillage à un autre...
Qu’y a-t-il de changé depuis le bon roi Léopold ?
Que se cache-t-il derrière votre téléphone portable, votre ordinateur ou votre console de jeu ? Une guerre. Une guerre terrible, qui s’éternise. Une guerre parmi les plus meurtrières que l’on ait connues. Une guerre qui apparaît le plus souvent, pour le grand public, comme de type tribal, où il n’y aurait rien à comprendre, sinon des affrontements interethniques aveugles, comme l’Afrique a pu en donner maints exemples. C’est bien cette image que donnent de l’événement la plupart des quotidiens, en restant au niveau événementiel, voire tragiquement anecdotique. . C’est tout juste si l’on n’en reste pas aux images d’Epinal coloniales ou postcoloniales. Rares sont les journalistes qui signalent de quoi il retourne vraiment, pourquoi certains Etats ont intérêt à ce que l’on fasse silence sur le fond. Les images qui parviennent sur nos écrans peuvent venir perturber nos soirées trop tranquilles, elles ne nous fournissent pas de clés pour comprendre de quoi il est question là-bas. Et puis, c’est si loin. . .
Une guerre pour des matières premières dont regorge le Congo. Une guerre que se livrent un grand nombre de multinationales, qui bénéficient de la complicité de leurs pays d’origine La plus prisée est le fameux COLTAN, un minerai indispensable à la production des téléphones mobiles, de certains ordinateurs et des consoles de jeux
Une guerre qui ravage depuis 1998 la région du KIVU, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre). Une commission d’enquête mandatée par les Nations Unies vient tout de même de dénoncer les liens entre le commerce de ce minerai et les importations illégales d’armes dans la région.
Voici ce que disait déjà, le jour de Noël 1999, l’évêque deBukavu, Mgr Kataliko :
« Des pouvoirs étrangers, avec la collaboration de certains de nos frères Congolais, organisent des guerres avec les ressources de notre pays. Ces ressources, qui devraient être utilisées pour notre développement, pour l’éducation de nos enfants, pour guérir nos malades, bref, pour que nous puissions vivre d’une façon plus humaine, servent à nous tuer. Plus encore, notre pays et nous-mêmes sommes devenus un objet d’exploitation. Tout ce qui a de la valeur est pillé, saccagé et amené à l’étranger ou simplement détruit. Les impôts collectés qui devraient être investis pour le bien commun, sont détournés. Des taxes exorbitantes n’étranglent pas seulement le grand commerce et l’industrie, mais aussi la maman qui vit de son petit commerce. Tout cet argent prélevé sur nous, provenant de nos productions et déposé à la banque, est directement prélevé par une petite élite venue d’on ne sait où. (. . . ) Cette exploitation est soutenue par un régime de terreur qui entretient l’insécurité (. . . ) La déchéance morale a atteint un niveau si aberrant auprès de certains de nos compatriotes qu’ils n’hésitent pas à livrer leur frère pour un billet de dix ou vingt dollars ». Ces paroles devaient lui être fatales. . .
Il s’avère donc que des entreprises occidentales sont responsables de la guerre en RDC. . .
« Il y a un an, une Organisation Non Gouvernementale (ONG) anglaise, Global Witness, déposait une plainte contre la société britannique Afrimex. Elle l’accusait d’avoir contribué au conflit dans l’est de la République Démocratique du Congo en se livrant au commerce des minerais. En effet, si Afrimex avait réussi à se fournir en coltan et en étain depuis le début des deux premières guerres du Congo (1996-2003), c’est parce qu’elle versait des « impôts » au Rassemblement congolais pour la démocratie-Goma (RCD-GOMA), un groupe armé rebelle proche du Rwanda, et responsable de massacres de civils et d’actes de torture.
Le 28 août dernier, au moment même où les combats redoublaient de violence en RDC — cette fois-ci entre les rebelles tutsis, les hutus et l’armée — le gouvernement anglais a confirmé les allégations l’ONG, jugeant qu’Afrimex avait « enfreint des directives internationales en s’approvisionnant en minerais provenant d’une zone congolaise en guerre. »
Tant qu’il y aura des acheteurs… il y aura la guerre. . »
Comme dit C. Braekman : « . . . alors qu’un peu partout dans le monde, les ressources minières ont déjà été fortement entamées, sinon épuisées, dans cette région peu accessible, longtemps défendue comme une chasse gardée par les sociétés belges du temps de la colonisation ou peu accueillante aux investissements pour cause de dictature, la plupart des gisements sont encore vierges ou mal exploités : diamants, cuivre, étain, charbon, fer, manganèse, mais aussi niobium, colombotentalite, cobalt, uranium, germanium, gaz méthane et pétrole, le Congo a de quoi susciter la convoitise. D’autres ressources encore font du pays une place stratégique, car chacun sait que leur possession fera la différence au cours des prochaines décennies. Il s’agit de l’eau, de l’énergie hydroélectrique, des terres arables, des forêts. . . ". Les Chinois avancent leurs pions eux aussi. . .
On assiste bien à un dépeçage de la RDC
Au fond, le drame de la République démocratique du Congo, c’est la richesse de son sous-sol ". . Le rôle joué par les multinationales dans la perpétuation des conflits qui ravagent la RDC depuis des années a d’ailleurs fait l’objet d’un rapport accablant de la part des Nations Unies, qui n’avaient pas hésité à publier le nom d’une centaine d’entre elles, impliquées dans l’extraction et la commercialisation de minerais stratégiques, exploités dans des régions en guerre. Des informations confirmées par l’IPIS (International Peace Information Service) qui a enquêté sur les activités illégales menées dans l’Est du Congo par des firmes épinglées dans le rapport de l’ONU, parmi lesquelles des sociétés anglo-saxones, belges, allemandes, néerlandaise et suisses. Pour brouiller les pistes, ces sociétés poursuivraient désormais leurs activités dans cette région « masquées et au travers de sociétés écrans » selon le chercheur congolais Jean-Paul Mopo Kobanda de l’Université de Paris 1, qui décrit dans son ouvrage intitulé « Les crimes économiques dans les Grands Lacs africains » les montants faramineux générés par le trafic du coltane congolais. . . "
Mais Les Nations Unies tardent à intervenir ou le font timidement ou sans faire état des véritables problèmes de fond, qu’elles ne peuvent pas ne pas connaître. . .
-RDC-Congo: les multinationales pillent les ressources naturelles | Mediapart
Voilà ce qui se cache derrière nos téléphones portables. . .
Martineau-_coltan. pdf (Objet application/pdf)
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