lundi 16 mars 2009

Capitalisme : (nouvelle) grande transformation

Le "précariat": nouveau statut salarié ?

-"Nous ne sommes pas dans une jungle, mais dans une société encore largement entourée et traversée de protections. Cependant, ces protections s’affaiblissent. Derrière ce phénomène, il y a une sorte de mutation du capitalisme. Nous sortons du capitalisme industriel qui à travers bien des conflits en était arrivé à construire des compromis assez consistants entre l’activité économique et la protection des salariés, et nous passons à un capitalisme, plus agressif, plus concurrentiel, mondialisé. Cela a notamment des incidences sur le statut de l’individu qui devient souvent un 'individu par défaut', qui ne dispose pas du minimum de ressources, de supports, de droits pour conduire son existence sociale avec un minimum d’indépendance" (R.C.)
-La société du précariat
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-"Les mutations du travail ont des effets sociaux et anthropologiques très profonds. Elles bouleversent l’identité des individus et fragilisent la cohésion sociale. Comment doit se redéployer, dans ces conditions, l’Etat social ? Réformes libérales ou réformes de gauche ?Comme toujours, dans ses analyses de la question sociale, l’auteur croise les regards et les interrogations. Il montre les conséquences diverses et multiples des transformations du travail, à la fois pour la vie des individus menacés de désaffiliation et pour la vie collective, la reconfiguration des rapports de classe, l’effritement de la propriété sociale. Partout naît et se renforce une insécurité sociale aux visages multiples, parfois contradictoires. Il faut donc repenser la protection sociale dans une « société des individus », ce qui contraint l’Etat à redéfinir son rôle et le droit du travail à redéfinir ses principes. Autrement dit, forcément le politique. Mais dans quel sens ? Et d’abord, pourquoi encore choisir l’« Etat social » ?Le parcours proposé par Robert Castel allie, comme toujours, limpidité et acuité du regard. Il s’apparente à un véritable « traité du social » repensé et actualisé pour répondre aux défis posés par la crise du travail et celle de l’Etat social qui en est la conséquence, dans une société de plus en plus individualisée." (4ème de couverture)
-Travail précaire
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"..La disponibilité à l’emploi, ressource-clé d’un mode de produire marqué par l’aléatoire des restructurations, agité par ces moments d’innovation dont la prégnance a succédé à celle des longues séries du fordisme, aux objets et aux procédures sans cesse modifiés, doit être captée là où elle se manifeste en grand, chez les femmes un temps, dans l’immigration cycliquement, et parmi les jeunes de manière permanente. C’est sur ces bords, sur ces frontières mouvantes et poreuses du salariat que s’expérimentent les nouvelles modalités paradigmatiques de la mise au travail. Les nostalgiques du plein-emploi qui refusent de le voir, prétextant la majorité quantitative des contrats sans terme dans la population salariée, échouent à identifier un principe organisateur du salariat : la capture de la disponibilité et tout l’effort de contrôle de la mobilité qu’elle suppose.-Le halo de la disponibilité alimente l’exigence contemporaine d’une contribution productive caractérisée par une mobilité et une polyvalence accrues. Loin de s’accompagner de garanties adéquates, la violence de la mise à disposition s’exerce sans autre contrepartie que l’espoir d’une hypothétique et tardive insertion dans un emploi stabilisé. La minorisation des jeunes marque ainsi d’une façon renouvelée la cartographie d’un salariat toujours davantage modelé par la situation de sa « périphérie ». S’acharnant à rejoindre tous les espaces investis par les luttes ces dernières décennies, la discipline sur des corps, le contrôle des affects et de la mobilité, débordent le cadre étroit de la prestation de travail pour coloniser l’ensemble des conditions de vie. Qui aurait cru que des tiers garants puissent être systématiquement requis par les bailleurs auprès de salariés pourtant majeurs pour accéder à un logement ? Minorité sociale, c’est bien au-delà de l’age de la jeunesse que le sort fait aux jeunes modifie le salariat, c’est en fait le salarié en tant que tel qui se voit considéré et traité comme mineur perpétuel. Disponible mais sans capacité de décision, appelé à se conformer au persistant jeunisme de l’époque, le salarié doit idéalement être toujours prêt à l’insertion productive précaire et n’aurait rien d’autre à entreprendre qu’à se donner comme employable..." (L. Guillauteau)
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Robert Castel explore la grande transformation du capitalisme | Mediapart:
"Quelques mois avant les grandes grèves et manifestations de novembre-décembre 1995, le sociologue Robert Castel publiait un ouvrage qui, sans doute mieux que tout autre, permettait de comprendre ce à quoi, au-delà de la seule réforme de la sécurité sociale, commençaient de s'opposer avec force un grand nombre de Français. Chronique généalogique du salariat sur très longue période, Les Métamorphoses de la question sociale proposait aussi un premier bilan des effets sur le travail de la profonde mutation du capitalisme qu'on désigne, depuis le milieu des années 70, comme « la crise ».-Ce livre est vite devenu un classique pour les chercheurs en sciences sociales mais aussi pour des citoyens engagés, syndicalistes notamment, qui refusaient « la casse de l'Etat social » et assumaient, dans le même temps, leur réformisme. Les discussions suscitées par cet ouvrage ont encouragé Robert Castel à poursuivre son enquête et à continuer de vulgariser ses travaux pour un plus large public. Ce qu'il fit en publiant L'Insécurité sociale, l'un des quelques best-sellers de la petite collection de la République des idées puis en s'autorisant une légère mais brillante escapade sur un terrain moins familier avec La Discrimination négative, un essai sur « l'émeute » de 2005...
Dans la Montée des incertitudes, Castel distingue ainsi des « risques » qui n'ont rien à voir et qu'on a trop tendance, souvent pour des raisons idéologiques (de politique de la peur), à amalgamer : « risque social » (celui qui fait l'objet des assurances sociales), « facteurs de risques » (manières de gérer des populations à risques) et « nouveaux risques » (tel le réchauffement climatique).
-Et maintenant, le " précariat "...
-Vacarme / le travail au long cours
-Observatoire des inégalités
-Robert Castel - Recherche Google
-Le précariat contre le salariat
-Le « précariat » allemand : une couche sociale incomprise
-Jeunesse du précariat, un salariat en mode mineur
-Employabilité : un critère de dupes -
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--Karl Polanyi, le marché et le socialisme
-Capitalisme dérégulé : le glas ?





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