mercredi 20 mai 2009

Travailler autant pour gagner ...pas plus


Vers une spirale déflationniste des revenus?

-"Le risque est réel pour des milliers de salariés de perdre 15 à 20% de leur rémunération" a indiqué le ministre X.Bertrand

-"La baisse des salaires est le symptôme d’une économie malade. Et ce symptôme peut aggraver l’état de santé de l’économie..." (P.K)
_________________

Le symptôme de la déflation salariale:
"Face à la crise, les travailleurs américains acceptent de plus en plus - volontairement ou sous la contrainte - de réviser les salaires ou les avantages sociaux à la baisse en espérant ainsi sauver leur emploi. La hausse anémique des rémunérations à l’embauche au dernier trimestre - plus 0,2% seulement - fait craindre à Paul Krugman que ne s’installe une spirale déflationniste des revenus, à l’image de ce qu’avait connu le Japon, où les rémunérations avaient perdu 1% par an entre 1997 et 2003. Ce mécanisme, rappelle-t-il, relève de ces paradoxes nombreux en macroéconomie où un comportement sacrificiel, en apparence raisonnable à l’échelle individuelle, s’avère désastreux lorsqu’il est adopté par tous. Une remarque : ne pourrait-on analyser la course compétitive au moins disant salarial sous la pression concurrentielle mondialisée comme une manifestation du même phénomène ?...
Certaines baisses de salaires, comme celles concédées par les salariés de Chrysler sont la contrepartie de l’aide fédérale. D’autres, comme l’accord en cours de négociation sur une réduction des salaires ici, au New York Times, sont le résultat de discussions entre les employeurs et les travailleurs syndiqués. D’autres enfin, reflètent la réalité brutale de la faiblesse du marché du travail : les salariés n’osent pas protester quand les paies sont réduites, car ils ne pensent pas pouvoir changer d’employeur.Cependant, quelles qu’en soient les circonstances, la baisse des salaires est le symptôme d’une économie malade. Et ce symptôme peut aggraver l’état de santé de l’économie...
Nous sommes victimes du paradoxe de l’épargne : l’épargne est une vertu, mais lorsque tout le monde cherche à épargner plus en même temps, l’effet produit est celui d’une dépression de l’économie. Nous sommes victimes du paradoxe du désendettement (deleveraging) : la réduction de la dette et le nettoyage des bilans sont une bonne chose, mais quand tout le monde essaie de vendre des actifs et de rembourser ses dettes en même temps, le résultat c’est une crise financière.
Et nous pourrions être confrontés bientôt au paradoxe des salaires : les employés d’une entreprise peuvent contribuer à sauver leur emploi en acceptant des salaires plus bas, mais lorsque l’ensemble des employeurs réduisent en même temps les salaires, cela se traduit par une hausse du chômage.Voici comment fonctionne ce paradoxe. Supposons que les travailleurs de la Société XYZ acceptent une réduction de salaire. Cela permet aux dirigeants de réduire les prix de XYZ, rendant ses produits plus compétitifs. Les ventes augmentent, et un nombre plus important de travailleurs peuvent garder leur emploi. Ainsi, on pourrait croire que des réductions de salaire augmentent l’emploi - ce qu’ils font au niveau d’une seule entreprise.Mais si tout le monde décide d’une réduction de salaire, personne n’y gagne un avantage compétitif. L’économie ne bénéficie donc aucunement de ces baisses. Dans le même temps, elles peuvent aggraver les problèmes de l’économie sur d’autres fronts.
En particulier, la baisse des salaires, et donc la baisse des revenus, aggrave le problème de l’endettement excessif : les remboursements mensuels ne diminuent pas en relation avec la fiche de paie. L’Amérique est entrée dans cette crise avec un ratio de dette des ménages relativement au revenu à son plus haut niveau depuis les années 1930. Les ménages tentent de réduire cet endettement en épargnant plus qu’ils ne l’avaient fait depuis une décennie - mais si les salaires chutent, ils sont alors à la poursuite d’une cible mobile. Et l’augmentation du fardeau de la dette va exercer une pression baissière sur les dépenses de consommation, maintenant l’économie déprimée.Les choses sont pire encore lorsque les entreprises et les consommateurs s’attendent à voir baisser les salaires dans le futur. John Maynard Keynes l’a clairement exprimé, il y a plus de 70 ans de cela : « l’effet d’une attente d’une baisse des salaires de par exemple 2% au cours des prochaines années sera à peu près équivalent à celui d’une augmentation de 2% du montant des intérêts à payer pour la même période. » Et une augmentation du taux d’intérêt réel est la dernière chose dont notre économie ait besoin..."
-La baisse ou le gel des salaires se banalise dans les entreprises françaises

-Bertrand envisage de fortes baisses de salaires
- Baisse des salaires : est-ce bien légal ?:
"Que se passe-t-il si l'employeur diminue de façon unilatérale le salaire de ses employés ? C'est illégal. Une baisse de salaire suppose une modification du contrat de travail et nécessite donc l'accord du salarié. Un avenant doit alors être signé. Le salarié qui verrait sa rémunération baisser sans son accord peut prendre acte de la rupture de son contrat de travail par courrier adressé à l'employeur et cesser son activité. Il doit ensuite saisir le Conseil de Prud'Hommes pour qu'il juge que la rupture du contrat de travail produit les effets d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse. Le contrat est alors immédiatement rompu et l'employeur a obligation de lui remettre une attestation Assedic. Deuxième option : le salarié peut saisir le Conseil de Prud'hommes pour qu'il prononce la résiliation judiciaire du contrat aux torts de l'employeur. Dans ce cas, il continue de travailler en attendant que le jugement soit prononcé..."
- Un employeur peut-il baisser les salaires ?

-Baisse des salaires: il n'y en aura pas pour tout le monde!
-Toyota baisse les salaires de 10% au Royaume-Uni
-HP France propose une baisse illimitée des salaires sans garantie sur l’emploi

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire