Mais débats nécessaires...
-Clarifier le passé pour mieux sortir des pièges du présent-
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-Yehouda Lancry, ancien ambassadeur d’Israël en France et aux Etats-Unis : « Les “nouveaux historiens”, même à travers le radicalisme d’Ilan Pappé, sont autant d’éclaireurs de cette région obscurcie de la conscience collective israélienne, autant de préparateurs à une adhésion plus ferme à la reconnaissance mutuelle et à la paix avec les Palestiniens. Leur travail, loin de représenter une source de nuisance pour Israël, est à l’honneur de leur pays — et bien plus : c’est un devoir, une obligation morale, une prodigieuse prise en charge d’une entreprise libératrice en mesure d’inscrire dans le vécu israélien les lignes de brisure, les interstices salutaires, nécessaires à l’insertion du discours de l’Autre."
-Naissance d’une nation:[The Lion and the Gazelle - Gush Shalom
« Si nous, les Israéliens, voulons consolider notre nation, nous devons nous libérer des mythes qui appartiennent à une autre forme d’existence et redéfinir notre histoire nationale."
-Arthur Ruppin, dans les années vingt, l’un des dirigeants du Brit Shalom (Alliance pour la paix) écrivait : " Le sionisme va-t-il se corrompre en un chauvinisme inutile ? N’y a-t-il aucun moyen de réserver un territoire en Palestine pour un nombre croissant de juifs, sans pour autant évincer les Arabes ? " [ In Benny Morris, Victimes, histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexe : IHTP-CNRS, Paris 2003, 854 pages]
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-Israël face à son histoire:
"L’intelligentsia israélienne a connu, dans les années 1980, les débuts d’une mutation remarquable, marquant l’avènement d’une nouvelle génération d’hommes et de femmes n’ayant connu ni la Shoah ni la création de l’Etat d’Israël. Cette évolution témoigne aussi de la maturation progressive d’élites désormais capables de juger sans complexe le passé et de se libérer des mythes comme des tabous répandus par les dirigeants israéliens.L’anticonformisme de ces intellectuels — historiens, sociologues, philosophes, romanciers, journalistes, cinéastes, artistes — perce après la guerre des six, jours en 1967 : l’occupation, la résistance palestinienne, l’accession au pouvoir de la droite nationaliste et religieuse en 1977, l’influence grandissante des colons et des rabbins expansionnistes, l’exacerbation des tensions entre cléricaux et laïques ne manquent pas d’alimenter la contestation. « Quand ils parlent de Tel-Aviv, les religieux disent souvent Sodome et Gomorrhe, tandis que, pour les laïques, Jérusalem, c’est le Téhéran des ayatollahs », observe Michel Warschawski, l’un des dirigeants de l’aile radicale du mouvement pacifiste.La paix avec l’Egypte, en 1979, suscite l’espoir d’un règlement global, que l’invasion du Liban déçoit en 1982. Perçue par l’opinion comme la première guerre offensive d’Israël, cette dernière a été déclenchée pour des raisons qui se révèlent mensongères. L’Organisation de libération de la Palestine (OLP), que le tandem Menahem Begin - Ariel Sharon cherchait à annihiler, ne s’était livrée à aucune provocation, contrairement à ce que prétendait le gouvernement israélien. Elle donnait même déjà des signes de sa volonté de s’engager sur la voie du compromis. En tout cas, elle ne mettait pas en danger l’existence de l’Etat juif. A l’époque, bien des Israéliens sont scandalisés par l’extrême brutalité de leur armée, par le nombre exorbitant de victimes parmi les civils palestiniens et libanais, culminant dans l’effroyable massacre de Sabra et Chatila, commis au vu et au su des unités de Tsahal.
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Avraham Burg, Vaincre Hitler. Pour un judaïsme plus humaniste et universaliste, Fayard, Paris, 2008, 359 pages, 23 euros.
Ilan Pappé, Le Nettoyage ethnique de la Palestine, Fayard, Paris, 2008, 394 pages, 22 euros.
Avi Shlaïm, Le Mur de fer. Israël et le monde arabe, Buchet-Chastel, Paris, 2008, 759 pages, 29 euros.
Dominique Vidal, Comment Israël expulsa les Palestiniens (1947-1949), L’Atelier, Ivry-sur-Seine, 2007, 256 pages, 21 euros.
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Des événements sans précédent se succèdent alors : quelque quatre cent mille protestataires manifestent au centre de Tel-Aviv ; cinq cents officiers et soldats désertent ; le mouvement des refuzniks prend forme avec ceux qui refusent de servir dans l’armée, d’abord au Liban, ensuite dans les territoires occupés. La « pureté des armes » dont l’Etat juif se targuait depuis sa naissance est sérieusement mise à mal.De jeunes historiens contribuent, volontairement ou non, à discréditer davantage ce slogan. Prenant connaissance des archives officielles largement déclassifiées en 1978 — trente ans après les événements concernés, comme l’autorise la loi israélienne —, ils découvrent que le comportement des forces juives, avant et pendant la guerre de 1948, fut loin de correspondre à l’image idyllique répandue par la propagande. C’est Simha Flapan, un fervent sioniste jusqu’à sa mort, l’un des dirigeants du parti de gauche Mapam, qui, le premier, documents officiels à l’appui, publie un ouvrage exposant les « sept principaux mythes » utilisés pour tromper l’opinion pendant des décennies ..."
-60 ans après, Israël face à son histoire : entre mémoire et oubli.
-Ilan Greilsammer: La nouvelle histoire d'Israël
-Ilan Pappé, ou le chemin solitaire
-Noam Chomsky : une vérité qui dérange ?-La Bible dévoilée
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- Israël : entre mythe et histoire
- Israël : divisions et dérives
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