lundi 9 novembre 2009

D'un mur aux autres










Berlin: un événement commémoré jusqu'à la démesure


-En fait encore assez mal analysé dans ses racines et ses conséquences

-Un journée symbolique qui nous fait oublier d'autres murs

-Jean Musitelli, ancien conseiller diplomatique de François Mitterrand, constate que vingt ans après la chute du mur de Berlin « le monde se hérisse de barrières, comme si elles devaient être plus efficaces demain qu’elles ne le furent hier […] Ils ont changé, d’échelle, de nature, de fonction. Avec ses 155 km, le Mur de Berlin paraît dérisoire face aux 1139 km prévus pour le mur de séparation Etats-Unis-Mexique ou les 790 km de la « clôture de sécurité » dont Israël a engagé la construction. […] Enfin et surtout, le mur a changé de fonction. A Berlin, il s’agissait d’empêcher la population de fuir. Aujourd’hui, il s’agit d’empêcher des indésirables d’entrer. Hier prison, aujourd’hui citadelle. Les murs d’aujourd’hui reflètent l’état du monde globalisé comme ceux d’hier reflétaient le monde façonné par la Guerre Froide. Ce n’est plus l’ère des affrontements idéologiques, de l’hégémonie des deux superpuissances, des stratégies d’intimidation et de dissuasion. C’est un monde où l’antagonisme dominant est celui qui oppose les riches aux pauvres, les nantis aux laissés pour compte du développement. Ce n’est pas un hasard si les murs poussent sur les lignes de fractures Nord-Sud (Rio Grande, Méditerranée) là où les différentiels de richesse sont les plus accusés. C’est la réincarnation moderne du limes antique, cette frontière fortifiée au-delà de laquelle les Romains cantonnaient le monde barbare ».
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-Mythe du mur de Berlin et vrai mur de la Honte en Palestine - AgoraVox:
"...William Blum nous explique pourquoi le mur a été construit : (...) Pour commencer, rappelons qu’avant que le mur soit construit, des milliers d’Allemands de l’Est faisaient quotidiennement la navette entre Berlin Est et Berlin Ouest pour leur travail, c.-à-d. rentraient chez eux tous les soirs. Ils n’étaient donc aucunement retenus à l’Est contre leur volonté. Le mur a été construit principalement pour deux raisons : __1. L’Ouest était en train de harceler l’Est par une forte campagne de recrutement de professionnels et d’ouvriers hautement qualifiés, qui avaient été éduqués aux frais du gouvernement communiste. Cela finit par provoquer à l’Est une sérieuse crise de la production et de la main-d’oeuvre. À titre indicatif, le New York Times notait, en 1963 : « L’érection du mur a fait perdre à Berlin Ouest à peu près 60.000 ouvriers très qualifiés, qui se rendaient chaque jour de leurs domiciles de Berlin Est à leur lieu de travail de Berlin Ouest ». New York Times, 27 juin 1963, p.12 __2. Pendant les années 50, les « guerriers froids » américains de Berlin Ouest ont déclenché une brutale campagne de sabotages et de subversion contre l’Allemagne de l’Est, dont le but était de détraquer sa machine économique et administrative. La CIA et d’autres services militaires d’espionnage US ont recruté, équipé, entraîné et financé des activistes, individuellement ou par groupes, tant à l’Est qu’à l’Ouest, pour exécuter des actions qui, couvrant tout le spectre des possibilités, allèrent du terrorisme à la délinquance juvénile : n’importe quoi qui pût rendre la vie difficile aux citoyens d’Allemagne de l’Est, et affaiblir le soutien qu’ils apportaient à leur gouvernement, n’importe quoi qui pût donner des cocos une mauvaise image. (...)
___Petit retour en arrière : Egon Krenz dernier président du Conseil d’État de
la République démocratique allemande (RDA) évoque la chute du mur, le rôle de Gorbatchev, ses relations avec Kohl, ses propres erreurs, le socialisme. : « L’histoire me libérera.(...) Mon sort personnel importe peu. En revanche, le calvaire vécu par de nombreux citoyens de la RDA relève de l’inadmissible. Je pense à tous ceux qui ont perdu leur travail alors qu’ il n’y avait pas de chômage en RDA. Je pense à tous ceux qui ont été marginalisés. Mais avez-vous remarqué que les dirigeants de la RFA ont tout mis en oeuvre pour éviter la prison aux nazis ? (..) Au bureau politique du SED, j’étais le plus jeune. Avec la disparition de la RDA, c’est une bonne partie de ma vie que j’ai enterrée ».___« Avec le chancelier Kohl, nous avions décidé d’ouvrir plusieurs points de passage. La date avait été fixée par mon gouvernement au 10 novembre 1989. Or, la veille, un membre du bureau politique, Schabowski, a annoncé publiquement, non pas l’ouverture de passages, mais la « destruction du mur ». J’avais une grande confiance en Gorbatchev, une grande confiance dans la perestroïka comme tentative de renouvellement du socialisme. J’ai rencontré Gorbatchev, le 1er novembre 1989, à Moscou. Quatre heures d’entretien. Je lui ai dit : « Que comptez-vous faire de votre enfant ? » II me regarde étonné et me répond : « Votre enfant ? Qu ’entendez-vous par là ? » J’ai poursuivi : « Que comptez-vous faire de la RDA ? » II m’a dit : « Egon, l’unification n’est pas à l’ordre du jour. » Et il a ajouté : « Tu dois te méfier de Kohl. » Au même moment, Gorbatchev envoyait plusieurs émissaires à Bonn. Gorbatchev a joué un double jeu. Il nous a poignardés dans le dos. Egon Krenz, le « Gorbatchev allemand », disait-on à l’époque. En 1989, je l’aurais accepté comme un compliment car l’interprétant comme reconnaissant mon action visant à améliorer, à moderniser, à démocratiser le socialisme. Pas à l’abattre. Aujourd’hui, si certains me collaient cette étiquette, j’aurais honte. (...) L’idée socialiste, les valeurs socialistes vivent et vivront. Je reste persuadé que l’avenir sera le socialisme ou la barbarie. Le système ancien est définitivement mort. Je considère que j’ai failli. À d’autres de construire le socialisme moderne et démocratique. Un nouveau socialisme. ___Une autre version moins édulcorée lui attribue un rôle trouble. C’est Egon Krenz avec trois autres membres qui poussa Erich Honecker vers la sortie avec la bénédiction de Gorbatchev. Nous lisons : (...) Quant à la direction soviétique livrée au courant liquidateur de Gorbatchev et des traîtres qui l’entourent, elle encourage et favorise le mouvement. Le chef de l’Etat et du Parti communiste soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, engagé lui-même dans le même processus liquidateur, leur a déjà souhaité « bonne chance », rapporte Harry Tisch, un des comploteurs, alors chef de la « Fédération libre des syndicats de RDA », parti à Moscou chercher du soutien. Le 17 octobre, la succession de Honecker est mise à l’ordre du jour de la réunion du bureau politique. Lors du tour de table, Honecker ne trouve pas de soutien, même chez ceux en qui il avait confiance. La trahison est complète et définitive. Egon Krenz est élu à la succession de Honecker le 18 octobre. Il ne parviendra pas à rester au pouvoir. Comme leur modèle Gorbatchev, les opportunistes ont ouvert la voie du malheur pour leur peuple. Quelques semaines après les premiers « McDo » ouvrent à Moscou. Quant à Erich Honecker, il est mort en mai 1994 il avait été emprisonné par le régime libéral de RFA. Réfugié à Moscou, il avait été livré par Eltsine....
Ce sera la « réunification officielle », en fait une opération de colonisation de l’Est par l’Ouest, où l’ex-RDA sera livrée au capitalisme sauvage et au chômage. L’exemple de Leipzig, capitale industrielle de la RDA, qui rivalisait techniquement avec l’Occident dans les années 60-80, est significatif. « Leipzig ville fantôme » le Courrier International (Paris) « La municipalité incite les propriétaires à faire démolir leurs immeubles, car ils ne les loueront plus jamais », résume Der Spiegel. « Ensuite, ils sont invités à faire don des terrains à la ville. Quant à ceux qui refusent, ils finiront par vendre leur bien, devenu inexploitable, à très bas prix, estiment les urbanistes ».
On aurait pensé alors, propagande aidant, que la libération était synonyme de bonheur. Il n’en fut rien. En 1999, USA Today écrivait « Quand le Mur de Berlin est tombé, les Allemands de l’Est se sont imaginé une vie de liberté et d’abondance, où les difficultés auraient disparu. Dix ans plus tard, un remarquable 51% aux élections a fait savoir qu’ils étaient plus heureux sous le communisme ». USA Today, 11 octobre 1999...
_____Marquant le 20e anniversaire depuis la chute du mur de Berlin, les Palestiniens ont démoli ce vendredi dans le village cisjordanien de Ni’lin, un pan de mur [d’Apartheid] construit par Israël.Lors de la manifestation hebdomadaire contre le mur, qui traverse le centre du village situé dans la région de Ramallah et isole les habitants de 60% de leurs terres agricoles, quelque 300 manifestants ont méthodiquement démantelé une section en béton avant que les forces israéliennes n’ouvrent le feu. Ils ont brûlé des pneus et abattu une dalle de béton de huit mètres de haut en s’aidant d’un vérin mécanique pour voiture. « Il y a vingt ans, personne n’imaginait que la monstruosité d’un Berlin divisé en deux pourrait jamais être abattue, mais il n’a fallu que deux jours pour le faire », a déclaré Muhib Hawaja, un des manifestants, au journal israélien Yedioth Aharonot. « Aujourd’hui, nous avons prouvé que nous aussi pouvions l’imposer, ici et maintenant. Ce sont nos terres au-delà de ce mur, et nous n’avons pas l’intention d’accepter son existence. Nous triompherons car la justice est de notre côté. »...

__________Comment on a réécrit la chute du mur de Berlin
-Mur de séparation en Palestine : l’avis de la Cour de Justice doit être mis en oeuvre

-“Abattez le mur !” - AgoraVox
-Personne n'a rien compris à la chute du Mur
-Mur de Berlin - Wikipédia
-Derrière le Mur, les peuples ne rêvaient pas de capitalisme
-L'histoire secrète de la chute du mur de Berlin - France Info
- Vingt ans après la chute du mur, l’Europe est toujours divisée par les inégalités
-La convergence interrompue
-États-Unis, Israël, Espagne, Inde… La construction d’un mur
-Il y a 20 ans, la chute du Mur de Berlin… Mais aujourd'hui ? - AgoraVox
-Le nouveau mur de l’argent
__________Au pied du mur

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