mercredi 6 janvier 2010

Plongée californienne


Etat au bord de l'insolvabilité

-Un ébranlement inédit et (apparemment)durable-

Californie, huitième puissance économique mondiale: du rêve au cauchemar? L'homme providentiel n'y peut rien...

Nous faisons face à une catastrophe d'une ampleur sans précédent et le rêve californien va devenir le cauchemar californien»( sénateur démocrate Alan Lowenthal)
________________________
Too big to fail?
_______________"
L’Etat fédéral pourrait faire un petit geste, mais Barack Obama a fait savoir qu’il ne donnerait pas un sou pour les Californiens.
Vous vous souvenez que pendant la campagne, Barack Obama clamait : « J’irai sur le terrain où l’on ne m’attend pas : celui de l’économie ! » On a le sentiment qu’il n’a qu’une hâte désormais : quitter ce terrain on ne peut plus mouvant
". (B.M.)
________________________________________________

Schwarzy impuissant face à la crise californienne:
"L’économie californienne va mal. L’Etat se dépeuple depuis une dizaine d’années maintenant, et l’éclatement de la bulle internet puis la crise immobilière n’ont pas arrangé les choses. La chute de la croissance de ce qui représente la huitième économie du monde, l’équivalent de l’économie italienne, a provoqué une forte baisse des recettes fiscales, et l’Etat ne parvient pas à rééquilibrer le budget.
Le déficit est de l’ordre de 25 milliards de dollars. La dette représente quelques 1500 milliards, et l’Etat est le plus mal noté des Etats-Unis. Comme il n’a plus rien dans les caisses, il émet des bons, appelés IOU, « I owe you », je vous dois, que les créanciers répugnent de plus en plus à accepter. Il retarde le paiement des factures et des fonctionnaires, retarde le versement des pensions et des allocations...
Mais le gouverneur, Schwarzenegger, dont c’est la dernière année, qui ne se représente pas, qui est républicain, ne veut évidemment pas augmenter les impôts. Il a bien essayé de faire voter le principe d’un budget en équilibre par les élus, mais n’y est pas parvenu.
Pour diminuer les dépenses, il a mis au chômage technique une partie des fonctionnaires, d’abord deux jours par mois, puis trois jours non payés. Tous, à l’exception des forces de l’ordre et des pompiers.
En particulier sont au chômage technique les services sociaux. Or la Californie est un Etat « social ». Elle est l’Etat de l’Union qui offre la meilleure couverture santé et indemnise le mieux les sans emploi. Le gouverneur espérait ainsi économiser 1 milliard et demi de dollars.
Mais le 1° janvier, Schwarzy, qui a fait construire une horloge du déficit à coté de la tente où il fume ses cigares, a eu un très mauvais cadeau.
Après le dépôt d’une plainte d’un syndicat de fonctionnaires, un juge vient de déclarer illégales les journées de chômage imposées aux fonctionnaires. Voilà donc l’Etat obligé de payer avec intérêt les journées de chômage imposées aux fonctionnaires. Certes, le gouverneur a fait aussitôt appel, mais rien n’indique qu’il gagne..."(B.Maris)

-La Californie adopte un budget de crise:
"...Le gouverneur et ses alliés se heurtaient à l'opposition de trois républicains hostiles aux hausses d'impôts. Ils ont fini par rallier les démocrates en échange de modification dans la loi électorale de l'État et du retrait du plan d'une augmentation des taxes sur les prix de l'essence.Coupes dans les dépenses obligent, 5 300 projets de travaux publics sont gelés, faute de fonds, ce qui donne des paysages de désolation en Californie. Telle est l'affligeante situation de la Californie, huitième puissance économique mondiale si c'était un pays, mais aujourd'hui au bord de l'insolvabilité."
-La Californie plonge dans la récession
-En Californie, les stigmates de la crise se multiplient
-La Californie ouvre la voie: ce sont les pauvres qui vont se faire saigner !
-La Californie au bord de la crise de nerfs | Mediapart:
"La Californie ne fait plus rêver. Du moins pour l'instant. L'État le plus peuplé, et aussi le plus riche, des États-Unis est au bord du gouffre économique et de la paralysie politique. Habitué à traverser des crises en tous genres (des catastrophes naturelles récurrentes à l'effondrement des industries de défense dans les années 1990), le Golden State est aujourd'hui frappé de plein fouet par la récession américaine, qui s'y trouve accentuée par un système institutionnel usé jusqu'à la corde.
Qu'un État américain soit au bord de la faillite n'est pas forcément une nouveauté (la Floride, New York ou la Louisiane ont déjà connu des passes difficiles), mais quand il s'agit de la Californie, l'alarme retentit un peu plus fortement.
Si le berceau de Hollywood et de la Silicon Valley était une nation indépendante, elle se situerait entre la 7e et la 10e économie mondiale. Mais, aujourd'hui, avec un taux de chômage à 11% (le cinquième plus mauvais aux États-Unis), des bons du trésor classés junk (poubelle) par les institutions financières, et un déficit budgétaire de 22 milliards de dollars (7% du budget), sa situation est proche de la catastrophe.
_________Les causes de la crise californienne sont les mêmes que sur l'ensemble du territoire américain, mais accentuées
. L'explosion de la bulle immobilière a été encore plus forte en Californie, dont la population s'était précipitée avec enthousiasme sur les prêts subprimes. Mais le vrai déterminant qui agit comme démultiplicateur, c'est un système politique qui a abusé de la démocratie directe et perverti la démocratie représentative.
_____Depuis les années 1970, les référendums d'initiative populaire se sont multipliés, laissant les Californiens choisir, selon l'humeur du moment, comment allouer les recettes fiscales. Avec un péché originel, la Proposition 13, votée en 1978. Inspirée par Ronald Reagan (lui-même ancien gouverneur de l'État) et ses amis ultra-libéraux,
cette mesure a figé la taxe foncière, en la déconnectant depuis cette date de la valeur des propriétés. Comme l'écrit l'économiste et prix Nobel Paul Krugman, «le système de taxation californien est inéquitable parce que les vieux propriétaires payent généralement moins que leur jeunes voisins. et il est instable parce que cette limite sur la taxe foncière a contraint la Californie, plus que les autres États, à dépendre des impôts sur le revenu et la consommation, qui chutent dramatiquement en période de récession».
_______À cette difficulté de faire rentrer des revenus dans les caisses de l'État s'ajoute un
processus budgétaire volontairement compliqué. Tout budget soumis par le gouverneur doit être voté à une majorité des deux tiers par chacune des deux chambres législatives. Et toute augmentation d'impôt doit également être approuvée par une majorité des deux tiers. Comme si la situation n'était pas suffisamment difficile à gérer, les élus se sont taillé des circonscriptions électorales sur-mesure, où les républicains sont sûrs d'être élus à certains endroits et les démocrates à d'autres. Du coup, selon le magazine britannique The Economist, «les élections se jouent durant les primaires [entre les extrêmes de chaque parti]. Cela conduit à une assemblée legislative remplie d'extrémistes dans un État comprenant pourtant un grand nombre de citoyens raisonnables». Le résultat, c'est que ces élus sont peu enclins à la négociation pour aboutir à une majorité des deux tiers. ...
Sachant que la mise en faillite n'est pas envisageable (si les individus, les entreprises et les municipalités peuvent se mettre sous la protection de la loi sur la banqueroute, les États ne le peuvent pas), le gouvernement fédéral va probablement devoir intervenir. Car, pour Joe Mathews, expert économique à la New America Foundation, «la combinaison de la taille de l'État et de ses dysfonctionnements rend inévitable une intervention de Washington tôt ou tard. Il ne peut pas y avoir de reprise américaine si la Californie s'effondre».
"
[Crise de l'électricité en californie]
-Qui veut acheter les Etats-Unis ?-

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire