mardi 12 janvier 2010

Yemen: triangle du diable?

A l' Est d'Aden


-De puissants intérêts stratégiques et économiques derrière un minable attentat manqué?
Pays cahotique, mais convoité

L'occasion ferait-elle le larron?...



-"Barack Obama affirme que le jeune Nigérian qui a essayé de faire exploser un avion américain, le 25 dé­­cembre 2009, est passé par le Yémen. “Nous savons qu’il venait du Yémen, un pays qui souffre d’une grande pauvreté et de mouvements de rébellion sanglants. Il apparaît qu’il a adhéré à une branche d’Al-Qaida”, a-t-il expliqué. Al-Qaida a d’ailleurs revendiqué la responsabilité de l’opération. L’organisation souhaite se sanctuariser au Yémen pour plusieurs raisons. Le relief est escarpé, rappelant parfois celui de l’Afghanistan, la composition démographique [tribale] rend la présence de l’Etat et de ses institutions très limitées dans certaines zones, les armes en circulation dépassent le nombre d’habitants, la pauvreté est particulièrement répandue, tout comme l’analphabétisme. Par ailleurs, le Yémen, c’est la mer Rouge, le détroit du Bab Al-Mandab et une frontière commune avec l’Arabie Saoudite...."
-"Simple coïncidence dans ce monde de brut ? Alors que début novembre, le Yemen est devenu un exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL ou LNG), grâce à la mise en oeuvre de nouvelles installations dans le Golfe d'Aden - dont Total possède près de 40% - l'ambassade de Grande-Bretagne à Sanaa a été fermée dimanche, après celle des Etats-Unis. Raisons invoquées : des menaces d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique, faisant notamment suite à l'attentat raté de Noël sur le vol Amsterdam-Detroit. "
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-Panorama du pays
-Todd et PPDA sur le Yémen - Agoravox TV
-Comment al-Qaida s'incruste au Yémen:
"... «Pour comprendre le Yémen, explique l'analyste Mourad Zafir, il faut toujours avoir en tête que le président Ali Abdallah Saleh doit en permanence négocier avec les autres centres du pouvoir que sont les tribus, l'armée et la mouvance djihadiste. Et quand l'un d'entre eux exerce trop de pressions sur lui, il se rapproche d'un autre de ces pôles.»Dans un pays où près de 40% de la population est au chômage, l'argent est le nerf de la guerre pour maintenir la paix sociale. Le problème est qu'avec la baisse des recettes pétrolières, l'État a moins de cash à redistribuer.
«Pour la première fois, le président ­Saleh se retrouve confronté à un ensemble de défis qu'il doit gérer en même temps», s'inquiète un diplomate occidental. Ceux-ci ont pour nom : menace terroriste d'al-Qaida, rébellion d'inspiration chiite au nord, dérive sécessionniste au sud, sécheresse et pauvreté. Où est allé Abdulmutallab durant les 72 jours où les autorités ont perdu sa trace, entre le 24 septembre et le 7 décembre ? «Il s'est entraîné à Rafadh, dans la province de Shabwa (au sud-est de Sanaa)», assure le vice-premier ministre en charge de la Sécurité, Rashad al-Alimi. Où se cachent les principaux leaders d'al-Qaida ? À Shabwa encore, ou parmi les tribus voisines de Mareb et Jof.Ces dernières semaines, l'État a intensifié les pressions pour que ces grandes familles du «Triangle du diable» n'abritent plus les djihadistes. «Certaines d'entre elles commencent à nous donner des informations sur leur localisation, d'autres leur demandent de partir», affirme le vice-ministre des Affaires étrangères, Mohy al-Dhabi. Moins optimistes, d'autres estiment que ces tribus ne se défausseront de la carte al-Qaida qu'en échange de gains importants. Car leurs griefs à l'encontre du régime sont nombreux. Quelques clans, que l'armée a enrôlés dans la guerre contre les rebelles au nord, n'ont pas été récompensés. D'autres se plaignent que le président Saleh ne fait rien pour partager le pouvoir.De la frontière saoudienne en passant par Jof, Mareb, Abyan et jusqu'à l'Hadramaout, des zones entières échappent à l'autorité de l'État. Celui-ci contrôle les villes, mais en dehors, les axes routiers sont fréquemment coupés par tel ou tel clan, qui installera ses propres barrages...."
-Le double jeu du Yémen:
"...Les projecteurs du contre-terrorisme sont actuellement braqués sur le Yémen. Et les décideurs sont en train d'ajouter ce lointain pays arabe à la liste qui comporte déjà le Pakistan, l'Irak, la Somalie et d'autres États faibles ou défaillants hébergeant des djihadistes proches d'Al-Qaïda. Mais le problème du Yémen ne se résume pas à sa faiblesse. Le régime de Sanaa (la capitale du Yémen) combat les membres d'Al-Qaïda et les autres djihadistes ayant une idéologie similaire. Mais, en même temps, il les tolère et les aide sciemment. Une situation que les Etats-Unis ont déjà connue en Arabie saoudite avant 2003 et aujourd'hui au Pakistan.
___La stabilité du Yémen, toujours incertaine, est
plus précaire que jamais. Les réserves d'or noir du pays se tarissent de sorte que les revenus pétroliers sont en baisse. Le régime en place a moins d'argent pour rémunérer ses partisans et acheter ses opposants (et, j'avais oublié, pour développer le pays - mais cela n'a jamais été une véritable priorité). Plus inquiétant encore, les troubles gagnent l'ensemble du pays. La rébellion «houthie» oppose les Zaydis dans le nord-ouest du pays, près de la frontière saoudienne, au gouvernement. Les Zaydis sont une communauté chiite minoritaire (le Yémen est majoritairement sunnite). Leurs croyances et leurs traditions diffèrent de celles des chiites iraniens, qu'on connaît mieux. S'ils forment une communauté religieuse distincte, c'est surtout un désir d'autonomie tribale qui est à l'origine de la rébellion. Le régime aura beau affirmer le contraire, je n'ai pas entendu un récit crédible selon lequel l'Iran soutient de manière significative cette rébellion. (Il faut toutefois reconnaître que les médias ont très peu traité ce sujet.) Et comme si cela ne suffisait pas, des sudistes mécontents se sont révoltés contre leur perte constante de pouvoir depuis que le Yémen du Nord et le Yémen du Sud se sont unifiés en 1990, et à cause de leur défaite dans la guerre civile en 1994.
___Le troisième problème du Yémen - le plus important pour les Etats-Unis - est que les djihadistes sunnites liés à Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQAP) ont élu domicile dans le pays. (C'est AQAP qui revendique l'attentat manqué le jour de Noël qui devait faire exploser un avion de ligne à destination de Detroit) AQAP agit dans la continuité d'une longue histoire de violence d'Al-Qaïda au Yémen. En octobre 2000, par exemple, l'organisation terroriste a tué 17 marins américains lors d'un attentat contre le navire de guerre USS Cole. Ces dernières années, AQAP a organisé plusieurs attentats contre des cibles occidentales au Yémen, elle a tenté de tuer un haut responsable saoudien et a mené des attaques plus nombreuses contre des agents du régime yéménite. Les divers groupes rebelles n'agissent pas ensemble; leurs intérêts sont divergents. Mais leur point commun est de contribuer à affaiblir l'Etat et à ébranler les forces militaires du Yémen.Si le problème était seulement la faiblesse du gouvernement, la solution serait simple. Il faudrait renforcer le régime en l'aidant grâce à des formations et des aides financières, entre autres. Mais au Moyen-Orient, la réalité est toujours plus complexe....
"
-Pourquoi le Yémen est si pauvre-
___________________Point de vue: Après la « normalisation » de l'Irak et de l'Afghanistan : Le tour du Yémen:
"Que se passe-t-il au Yémen dont on dit que c’est la nouvelle poudrière qui va faire exploser la marmite du Moyen Orient ? Petit pays de 20,9 millions avec une superficie d 527970 km2 un taux d’alphabétisation de 47,7 %, il est composé de Musulmans sunnites (55 %), et de musulmans chiites (42 %), Les autres habitants chrétiens, hindouistes, juifs. C’est une République islamique. Sa principale ressource est le pétrole. Son PNB-PPA par habitant (à parité de pouvoir d’achat) (en dollars) est de 751. Sa consommation d’énergie est de 184 kilogramme-pétrole par habitant. On voit que c’est un pays sous développé qui n’a rien d’exceptionnel. Ce qui fait son intérêt c’est d’abord sa position géographique sur le flanc sud de l’Arabie Saoudite , il a une vue directe sur le détroit de Bab el Mandeb, il est placé sur les route du commerce international notamment pétrolier et sur la zone de « piraterie » dit-on somalienne .
______C’est ensuite la découverte du pétrole qui ne peut laisser indifférent ceux qui en ont besoin. C’est enfin le régime, un régime despotique : Ali Abdallah Saleh au pouvoir depuis trente ans , et qui a pu éliminer tous ces adversaires et qui comme tout homme doit passer la main, d’où une lutte sourde pour la succession d’autant plus féroce que le Yémen est le seul pays musulman où la proportion Sunnite Chiite est du même ordre. Ce qui explique en partie l’état de guerre civile depuis plus de 10 ans entre le gouvernement central (sunnite) aidé par l’Arabie Saoudite et les Houtistes (chiite) du Nord (zone frontière avec justement l’Arabie Saoudite) , et dit-on aidés par l’Iran le Satan actuel de l’Occident..
____Une autre complication est venue avec dit-on dans la presse mains-stream avec l’irruption d’Al Qaida qui après l’Irak, le Pakistan, l’Afghanistan, et même dit-on l’AQMI du Maghreb ouvre un « succursale » au Yémen. Il faut donc qu’au nom de a lute contre le terrorisme international le combattre. Le Yémen, troisième front de la lutte contre le terrorisme écrit le New York Times Les questions se multiplient aux Etats-Unis après l’attentat manqué, le 25 décembre, du jeune Nigérian Umar Farouk Adulmutallab. Celui-ci a tenté de faire exploser un avion au-dessus de Detroit. Il a affirmé avoir été entraîné par Al-Qaida au Yémen, où le quotidien américain révèle que les Etats-Unis ont ouvert très discrètement depuis un an un troisième front contre le réseau terroriste. L’armée américaine y a notamment envoyé des forces spéciales pour assurer la formation de militaires yéménites.(1)
_____Dans le même ordre d’idée concernant Al Qaida au Yémen Jeffrey Fleishman écrit : « Profitant de la situation chaotique qui règne dans le pays, l’organisation terroriste recrute et tisse un réseau solide susceptible de frapper n’importe où. L’attentat manqué contre un appareil de la compagnie Northwest Airlines, le 25 décembre, en est l’illustration. La branche d’Al-Qaida au Yémen, qui a revendiqué la tentative d’attentat sur un vol de la Northwest Airlines qui assurait la liaison entre Amsterdam et Detroit, compterait près de 2 000 militants et sympathisants, affirme un spécialiste du terrorisme yéménite. (…) Le pays ne fournit plus seulement des penseurs radicaux, il attire désormais les extrémistes qui rêvent de rejoindre un front en pleine évolution au Moyen-Orient. (2)
_____ (….) Le groupe - qui, selon les analystes, a pour objectif l’établissement d’un califat islamique dans tout le golfe Persique, à partir duquel il pourrait attaquer ensuite les intérêts occidentaux et israéliens - opère depuis l’autre rive de la mer Rouge, en Somalie, où une autre branche du réseau s’est installée dans la région de non-droit qu’est devenue la Corne de l’Afrique. Ce scénario inquiète Washington. (…) “Au niveau mondial, Al-Qaida est peut-être militairement affaibli, mais ce n’est pas le cas au Yémen. On y trouve beaucoup d’armes. Le Yémen est un Etat idéal pour le développement d’Al-Qaida. Les djihadistes peuvent tirer parti du chaos qui règne dans le pays." (2
)_____ Autre appréciation aux antipodes de la doxa occidentale : « Ce nouveau conflit est très grave : Pour plusieurs raisons. Au départ, il s’agit d’un foyer d’instabilité, mettant aux prises des courants de l’Islam différents(…) . L’Occident divise pour régner, c’est machiavélique. Ensuite, le Yemen occupe une position stratégique, dans la Mer Rouge, et donc convoitable, d’autant que les rivaux russes, chinois, ou d’autres, peuvent être tentés de s’implanter là où il n’y a pas encore de bases anglo-saxonnes. De surcroît, chaque parcelle de sol peut recéler des ressources que l’Amérique, toujours à l’affût d’espace vital, veut utiliser elle-même pour maintenir son niveau de vie, assurer sa prééminence, continuer à dominer le monde ». (3)
_____« Les USA tentent par tous les moyens de perpétuer leur hégémonie, comme toujours par la force puisqu’ils la préfèrent au Droit. Mais il y a plus : Cette zone, en partie sous influence Chiite, intéresse l’Iran, et donc les USA bien décidés à affaiblir l’ennemi qu’il s’est choisi. Dans ce cadre, on situe mieux la tentative avortée d’attentat, parfaitement grotesque d’ailleurs, du pseudo terroriste d’Al Qaïda. (…) Bref, nous avons à nouveau un (projet d’) attentat sous fausse bannière, sans doute moins d’Al Qaïda que des services secrets occidentaux, ou au mieux, nous avons un simple prétexte pour justifier ce qui est programmé de longue date ».Donc, nouveau terrain d’opération pour les USA. Et c’est très grave. Non seulement parce que les populations, évidemment, commencent à souffrir ( raids aériens, drones, meurtres ciblés...), mais parce que ces choix illustrent parfaitement les objectifs réels du Prix Nobel de la Paix, nouveau visage d’une politique qui ne varie pas, furieusement néo-coloniale, impériale, hors-la-loi, comme du temps de Bush. Pour moi, nous assistons aux prémices d’une tactique planétaire : Prendre prétexte d’un fait plus ou moins mis en scène, et complaisamment relayé par une presse servile, pour s’implanter sur toujours plus de territoires : Mise en place de bases militaires et de marionnettes dévouées aux ordres de Washington, pillage des ressources, contrôle des populations et des zones, voire des routes pétrolières, signaux lancés aux rivaux, supplantation des Chinois ou des Russes, etc. A ce tragique jeu, qui commence par des opérations de basse intensité et se termine par la sanglante mise à sac de tout le territoire convoité, les Occidentaux sont passés maîtres. Ils avancent pas à pas, mais tout, au final, tombe dans leur escarcelle.. ».(3)
______ « (…) Tout se fait discrètement, en petit comité, entre dirigeants du complexe militaro-industriel, entre amis, entre futurs bénéficiaires, ou comme dirait notre cher Sarkozy, tout, vraiment tout, est désormais possible. Et tant pis si un peu partout les peuples en font les frais, tant pis s’ils sont massacrés, bombardés, terrorisés, mutilés, blessés, meurtris, démunis, ruinés, dressés les uns contre les autres, anéantis, exterminés, c’est du grand art, disons-le : Du grand terrorisme, du terrorisme absolu, celui d’Etat. Toutes les lois humaines, de guerre, internationales, sont violées, le champ est libre : on convoite, on s’empare... vols, mensonges, crimes, tout est permis.... Le cynisme est total » (3)
_____ La dernière phase paroxystique de la guerre, au Yémen, contre les rebelles Houthis, a fait plus de 2000 morts en moins d’un mois et plus de 150 000 sans-abri. Les troupes du gouvernement yéménite se battent contre environ 15 000 rebelles Houthis, armés et entraînés par l’Iran et retranchés dans les montagnes du Nord, autour de Saada, sur la frontière de l’Arabie Saoudite. Les bombardiers de l’armée de l’air saoudienne tapissent les zones rebelles et civiles, et l’armée de l’air et la marine égyptienne transportent des munitions pour l’armée du Yémen avec les encouragements et le financement des Etats-Unis.
_______ Plusieurs sources confirment les traits saillants du conflit en cours au Yémen : La petite armée yéménite de 66 000 hommes, manquant de stocks de matériel militaire organisés, a bientôt commencé à se trouver à court de munitions et d’équipement militaire. L’armée égyptienne s’est empressée de fournir cet approvisionnement nécessaire, en mettant en œuvre un corridor naval et aérien. L’Administration Obama s’est lancée dans la mêlée, grâce à son assistance financière alimentant les efforts saoudiens et égyptiens pour venir en aide au Yémen. Autant que les Etats-Unis et Israël avaient été pris par surprise par les capacités militaires du Hezbollah, lors de la guerre du Liban en 2006, les Américains et ses alliés ont été stupéfaits par la maîtrise du champ de bataille des rebelles Houthi. La 1ère Division d’infanterie mécanisée de l’armée yéménite, renforcée par chacune de ses 6 brigades de commandos-parachutistes et le soutien aérien saoudien, s’est avérée incapable, depuis septembre, de briser la résistance des rebelles.
_______ La situation ressemble de plus en plus à une guerre par procuration entre Riyad et Téhéran, la presse saoudienne du 5 novembre n’hésitant pas à parler d’"assaut des agents de l’Iran contre la frontière". Les Saoudiens accusent les Iraniens de vouloir étendre l’influence chiite dans la région en fournissant armes et argent aux rebelles, tandis que les Iraniens reprochent aux Saoudiens de soutenir le régime yéménite d’Ali Saleh et de vouloir exporter la doctrine wahhabite. Le Yémen, est devenu la priorité des priorités pour le président Barack Obama depuis l’attentat avorté du Nigérian Omar Farouk Abdulmutallab contre un avion, le jour de Noël. Le général David Petraeus s’est rendu à Sanaa et y a rencontré le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, pour lui transmettre un message de son homologue américain. Le Premier ministre britannique Gordon Brown a appelé à la tenue d’une conférence internationale à la fin du mois, pour parler du terrorisme au Yémen et en Somalie, et à la création d’une unité spéciale pour intervenir dans la région. Le mot clé est "Al-Qaida", qui utilise le sol yéménite comme terrain d’entraînement, centre de recrutement et base de lancement pour des attaques contre des cibles américaines et européennes. Omar Abdulmutallab a reçu sa formation dans une université fondamentaliste de Sanaa et a rencontré les dirigeants d’Al-Qaida pour la péninsule Arabique à Aden et à Abyan [fief présumé d’Al-Qaida, dans le sud du Yémen]. (4)
_____ « (….) Ce pays n’a jamais disparu des écrans radar d’Al-Qaida. Aujourd’hui, le président américain veut doubler les aides au Yémen et s’engager dans une guerre commune avec les forces yéménites contre l’organisation terroriste. Concrètement, cela signifie que le pays sera mis sous tutelle militaire américaine, puisque ce genre d’aides et de coopération ne se fait pas sans contrepartie. Les Américains n’interviendront pas au nom du bien-être des habitants, mais pour protéger leurs propres intérêts. Cet engagement n’empêchera pas le Yémen d’être un Etat en faillite. Il risque même d’aggraver les difficultés et risquera de transformer toute la péninsule en foyer d’instabilité. Rappelons-nous que l’intervention américaine a fait de l’Afghanistan et de l’Irak les pays les plus corrompus et les plus instables du monde. Le destin du président yéménite Ali Abdallah Saleh ne sera peut-être pas meilleur que celui de l’Afghan Hamid Karzai.(4)
____Pour François Marginean, chercheur canadien indépendant, animateur de radio à l’émission L’Autre Monde sur CHOQ FM de l’UQAM, s’agissant de « l’attentat raté d’Amsterdam », nous sommes en face d’un complot su style Armes de destruction massive prélude à l’invasion de l’Irak.Il écrit : « (…) Les États-Unis ont accusé Abdulmutallab d’être lié à une cellule d’Al Qaïda située au Yémen et en Arabie Saoudite. Vous vous rappelez quand on nous disait qu’Al Qaïda était en Afghanistan ? Nous avons ensuite envahit. Et la fois où on nous disait que l’Irak était devenu la nouvelle base d’Al Qaïda ? Nous avons aussi envahit le pays. Que pensez-vous que nous risquons de voir se produire si Obama et les médias clament que le Yémen et l’Arabie Saoudite sont la nouvelle demeure du célèbre groupe terroriste crée à l’origine par la CIA ? Mais qu’en est-il réellement ? Nous pourrions commencer par demander comment Umar Farouk Abdulmutallab a pu être capable de monter à bord de l’avion qui partait d’Amsterdam vers Détroit sans passeport. Nous savons tous que le profilage ethnique existe, surtout envers les musulmans. Particulièrement depuis le 11 septembre 2001 et la subséquente guerre contre le terrorisme. Imaginez maintenant un jeune homme provenant d’un pays musulman voyageant seul et sans bagage, avec un billet allez simple en direction des États-Unis et sans passeport. (…) et qui a convaincu le personnel à la porte de sécurité de laisser passer Umar Farouk Abdulmutallab sans passeport ? (…) Et pour palier à tout cela, on nous dit qu’il va falloir augmenter la sécurité dans les aéroports, se soumettre à des fouilles à nu virtuelles, faire du profilage ethnique à fond, attendre en file des heures, le temps de nous créer de nouveau une illusion de sécurité et de nous faire frire aux rayons X potentiellement mutagènes et cancérigènes. (5)
_______ Le 4 janvier 2010, la Secrétaire d’Etat US, Hillary Clinton, a déclaré que l’insécurité au Yémen est une menace régionale et globale. Il faut donc armer les Arabes. On apprend, que l’Administration Américaine a signé une série de marchés d’armements à grande échelle avec les pays arabes, en vertu desquels les Etats-Unis ravitaillent l’Egypte, l’Arabie Saoudite, la Jordanie, les Emirats arabes unis, de moyens de combat ultramodernes, comme des missiles antinavires, des missiles antichars, des bombes intelligentes etc. Ces marchés visent à renforcer ce qui est appelé "l’axe modéré dans le monde arabe"… En définitive à travers le Yémen c’est le croyons nous la configuration réelle du Grand Moyen Orient qui est modelée. Le pays à abattre est l’Iran accusé d’aider les Houtistes . Pour cela L’Occident est prêt à s’allier à Al Qaida Sunnite pour combattre le chiisme et créer une nouvelle Fitna. Il serait prêt a à libérer les terroristes » yéménites d’Al Qaida retenus à Guantanamo pour les incorporer dans l’armée yéménite. Des jours sombres se profilent pour le monde musulman du fait de la duplicité des potentats arabes. Après l’Irak, après l’Afghanistan la « démocratie aéroportée » est offerte au Yémen pays de vieille civilisation du mythique Royaume de Saba qui terminera comme l’Irak dans le chaos. Ainsi va le monde …"


- Il faut sauver ce qu’il reste à sauver
-Le Yémen dans l'actualité
-Les guerres cachées du Yémen
-Yémen : l'exportation de gaz GNL, réel enjeu des tensions actuelles

5 commentaires:

  1. Bonsoir Zen,

    Effort louable de compile de plusieurs points de vue.

    Mais, que vous puissiez reprendre, tel quel, sans observations le dernier article paru sur Avox, avec ses longues références tirées de R-sistons, me désole.
    Si vous acceptez de mettre sur un même plan des essais d'une compréhension honnête de la situation inextricablement complexe du Yémen, et des décalques d'une idéologie prête-à-consommer pour anti-américains primaires, c'est que vous ne souhaitez pas vraiment vous départir de vos réflexes conditionnés.

    J'aimerais retourner au Yémen, allons y ensemble, voulez-vous ?

    Philippe D

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  2. Merci pour la lecture et l'appréciation
    Pour le dernier article , qui n'est qu'UN POINT DE VUE, il y a matière à débat, c'est sûr, mais je ne crois pas que Chomsky désapprouverait l'essentiel. Le Figaro ne va pas au-delà des faits.
    Je ne suis qu'un PASSEUR(revoyez l'esprit de mon blog), ce qui ne m'empêche pas de faire des choix et non de penser par réflexes (voir ma citation de Camus).
    Quand on se remémore l'Irak, l'Afghanistan,et qu'on juge l'importance stratégique du Yemen, on peut avancer quelques hypothèses , même si R-sistons pousse le bouchon un peu trop loin
    Aller au Yemen? Pari difficile...

    Je prépare un circuit en Syrie pour le printemps. C'est plus sür
    Bonne soirée

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  3. Bonjour Marcel et Philippe
    Meilleurs voeux.

    Je ne savais pas que le Yémen exportait du gaz depuis qq temps.
    Donc en plus du Pakistan, de l'Iran, de Afghanistan, c'est un pays de plus où la géopolitique est à surveiller de près.
    CDLT

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  4. Alain, bonjour
    Meilleurs voeux à toi aussi!
    Oui, si j'en crois certaines sources.
    D'autres que nous se chargent de surveiller ça de près...
    Cordialement

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  5. Bonjour Marcel
    Merci

    Hier soir ( à Soir 3), ils ont indiqué qu'il y avait corruption au Yémen.
    Cela est un terreau pour les intégristes.

    Bonne semaine à tous

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