Pour le meilleur ou pour le pire?
Les nanotechnologies déchainent des passions ou suscite l'indifférence
___ Aujourd'hui le nanomonde:
"Les nanotechnologies ne sont pas seulement une nouvelle science. Elles permettent d’hybrider, pour les rendre plus puissantes, des technologies déjà très puissantes : biotechnologies (manipulations génétiques), informatique (échange de données et calcul), et neurosciences (intervention sur le cerveau). Ces technologies dites convergentes prétendent maîtriser totalement la matière, des atomes aux populations.A qui profitera ce pouvoir inouï ?Quelle autonomie, quelle liberté nous restera-t-il quand le brevetage des atomes, après celui des gènes, aura achevé la privatisation du monde ? Quand la numérisation et l’interconnexion de chaque parcelle de la planète - objet, plante, animal, paysage, humain – nous placera sous surveillance électronique permanente ?Quelle dignité nous sera-t-il laissé quand, pucés, tracés, profilés, nous serons à notre tour transformés en objets ?Quelle vie enfin nous restera-t-il dans un monde artificialisé, une techno-nature sous commande, supposée remplacer le milieu saccagé par les précédentes révolutions industrielles ?Dans les laboratoires se fabrique en ce moment un nouveau monde, le nanomonde. Industriels et ingénieurs jouent aux dictateurs avec notre avenir au nom de la compétition internationale, et tentent de faire passer le tsunami des nanotechnologies pour une solution "écologique" à la menace climatique. Nous ne pouvons pas les laisser faire."
-Cette crainte est-elle fondée?
Il est temps en tous cas que le débat devienne public, car ces technologies révolutionnaires peuvent avoir des effets imprévus et redoutables. Elles ont déjà des applications dans tous les domaines, même dans l'alimentaire:
-"L'avenir des nanoactivités opaques a commencé. Plus de 200 sociétés alimentaires transnationales investissent déjà dans les nanotechnologies. «Excellence in Food»,( autre)document stratégique suisse destiné au secteur alimentaire prévoit l’arrivée sur le marché de «produits alimentaires totalement synthétiques élaborés entièrement par des robots.»
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-Nanotechnologies , quel débat aux Etats-Unis ?:
"« Des nazis ! » C'est ainsi que des scientifiques américains effarés qualifient les anti-nanos. En France ils empêchent systématiquement le débat public promis lors du Grenelle de l'environnement. Et aux Etats-Unis, les grands choix technologiques sont-ils plus démocratiques ? _Je ne reviens pas sur les enjeux du débat, presque tout a déjà été écrit sur les promesses et les risques des nanotechnologies. Cet article récent de Libération est parfait de concision. Plus ancien, un de mes articles apportait également des éléments. Et Rue89 a posé ici la question de l'éventuel boycott du débat national.Il suffit d'ajouter que je trouve moi aussi complètement illusoire de croire qu'un débat démocratique soit possible sur ce genre de sujet. Parce que les enjeux économiques sont trop importants, et les avancées scientifiques et technologiques irrépressibles, « infreinables ».
___Les politiques peuvent influencer le cours des choses d'une seule façon : en refusant les subventions, en sélectionnant les autorisations de travaux de recherche. (Ils l'ont bien fait, en France, dans les années 70 en privilégiant le nucléaire aux dépends des énergies renouvelables.) Mais aujourd'hui, sur le sujet particulier des nanotechnologies, les scientifiques crieraient à l'interventionnisme et à l'entrave à la liberté du chercheur.
___Dans ces conditions, le terme de « débat public » n'est pas approprié. Il vaudrait mieux parler de mise à disposition d'informations, d'éléments de réflexions, de possibilité donnée aux citoyens de venir échanger sur le sujet avec des intervenants hautement qualifiés. Pourquoi diable transformer ces réunions en pugilats ?
___Vu de ce côté de l'Atlantique, cette forme bien française de « débat » a beau laisser pantois ceux qui s'intéressent au sujet, elle fait paradoxalement des envieux. De même que les environnementalistes américains envient leurs homologues européens d'avoir réussi à mobiliser les gens contre les OGM, ils jalousent les Français de pouvoir s'empailler politiquement sur les nanotechnologies.___Christopher Kelty est anthropologue à l'université californienne UCLA, spécialisé dans les sciences et la technologie. Il a moins de quarante ans, a travaillé en Allemagne avant de revenir enseigner ici. En 2004 et 2005, alors professeur à la Rice University de Houston (Texas), il avait observé le fonctionnement humain du Center for Biological and Environmental Nanotechnology._______Ce week-end, il organise à l'UCLA une conférence sur « la participation du public à l'ère du Big Bio » (concept tournant autour de l'influence des grosses corporations de la biotech).Je lui ai demandé s'il y avait, aux Etats-Unis, des débats publics dans le genre du nôtre à propos d'un sujet scientifique (biotech, nanos, nucléaire…) susceptible d'engager le pays sur une voie économique bien définie. Après tout, Obama a bien fait organiser sur tout le territoire des Etats-Unis, durant l'été 2009, des « town hall meetings » (réunions publiques) pour entendre l'avis des citoyens sur la réforme médicale :
__« De nombreux scientifiques chez nous sont impliqués dans des groupes de recherches transversales mêlant les nanotechnologies et les sciences sociales. Ils ont expérimenté toutes sortes de réunions publiques : des “ cafés science ”, des conférences de consensus, des groupes dédiés, des forums… Tout cela avec des degrés de succès très variés.Les médias n'y prêtent en général aucune attention, et donc ne rendent comptent de rien. Aussi, seuls les gens qui ont participé aux rencontres ont appris quelque chose.Je dirais que 99% des Américains n'ont aucune idée de ce que sont les nanotechnologies, et ce chiffre a peu de chance d'évoluer. Sauf en cas de succès colossal (si on trouvait que les nanos guérissent le cancer) ou de désastre majeur (si les nanos s'avéraient être mortelles pour - mettons - les poissons).D'un point de vue européen, on doit trouver bizarre que si peu de gens, chez nous, se posent la question des choix démocratiques de société. Le “public” s'en fiche, en gros. Mais à côté de ça, plein de petits groupes, organisés autour de thèmes spécifiques, s'agrègent parfois ensemble dans des coalitions qui peuvent avoir un impact significatif. »...
-Nanotechnologies, le vertige de l'infiniment petit:
"Sans fanfare, les nanotechnologies – un ensemble de techniques qui travaillent la matière atome par atome – sont entrées dans notre quotidien. Elles équipent déjà lecteurs de DVD, automobiles, etc. Nouvelle bulle technologique ? Si des milliards de dollars y ont été investis, on ne sait pas encore grand-chose de leur éventuel impact sanitaire ni, plus généralement, des enjeux éthiques qui entourent ces recherches.
Le mot « nano » est un sésame puissant et nébuleux. Quasi magique. Pourtant il est difficile de savoir exactement ce qu’il délimite. Désigne-t-il toute recherche et manipulation à l’échelle du nanomètre (un milliardième de mètre) ? Une vaste opération de marketing pour rebaptiser, sous la bannière attrayante des « frontières de l’infiniment petit », la physico-chimie des matériaux ? Ou encore un projet fédérateur alliant technosciences de la matière, de la vie, de l’information ? Toujours est-il que les nanomatériaux sont là, parmi nous, déjà commercialisés, sous forme de nanotubes de carbone, de nanolasers dans les lecteurs de DVD, de nanopuces pour le diagnostic biologique... On envisage des « usines moléculaires » avec convoyeurs, bras articulés, tapis roulants d’une taille cent mille fois plus petite que le diamètre d’un cheveu. Observer la matière et la travailler à l’échelle atomique constitue un horizon fascinant d’innovations prometteuses. Le rêve est bien de « refaire ce que la vie a fait, mais à notre façon », selon les termes du Prix Nobel de chimie 1987 Jean-Marie Lehn. Certains affirment même que la technique doit relayer l’évolution darwinienne pour prendre en main le destin de l’humanité... Mais l’enthousiasme se teinte d’angoisse quand certains visionnaires scientifiques, tel Eric Drexler, en viennent à craindre le pire : la perte de maîtrise des humains sur des nanorobots capables de se reproduire et de dévorer l’espace..."
-Faut-il avoir peur des nanotechnologies?
-Nanotechnologies : une loi réveille le débat éthique aux Etats-Unis
-Les nanotechnologies en débat
-Nanotechnologie, Mon Amour... - AgoraVox
-Quel avenir pour l’alimentation?
-Une enquête effectuée fin 2007 aux États-Unis, montre une forte différence de perception et de hiérarchisation des risques liés aux nanotechnologies, selon que les questions étaient posées aux scientifiques ou au grand public, alors que leur appréciation des bénéfices potentiels étaient relativement proches :1-Les scientifiques interrogés étaient plus inquiets que le public à propos des impacts sur la santé des nanoproduits ou par des caractéristiques de "nouveaux polluants" de ces produits.2-Le public était beaucoup plus inquiet que les scientifiques sur les risques d'atteinte à la vie privée, de pertes supplémentaires d'emplois et de course aux armements.(Wiki)
-http://www.bastamag.net/spip.php?ar...
-http://www.ouvertures.net/portail/l...
-http://www.amisdelaterre.org/Nanote...
-http://www.lesmotsontunsens.com/nan...
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- Nanotechnologies en question (1)
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