l'Europe a mal à son euro
A l'épreuve de la crise, l'Europe apparaît-elle comme un bouclier ou un carcan?
-Un sévère mise à l'épreuve de la solidarité européenne-
-Qui note les Etats?:
["L’arbitrage comprend (alors) une grande part d’arbitraire. Les pays riches peuvent compter sur de bonnes notes, tandis que les plus pauvres - et donc ceux qui ont souvent les besoins les plus pressants - sont pénalisés. Mieux vaut coopérer, c’est-à-dire fournir tous les documents demandés et recevoir la visite d’« examinateurs », que se voir décerner une note non sollicitée. Le système renforce les inégalités et regorge d’effets pervers. Le plus spectaculaire étant celui que les Anglo-Saxons appellent « self-fulfilling prophecy » : le simple fait de prévoir, même à tort, une déconfiture amène la déconfiture. Tout gouvernement qui dépend pour son financement des marchés internationaux se trouve à la merci des agences de notation. Un pays peut voir sa note modifiée du jour au lendemain, ou se trouver placé « sous surveillance », en anticipation d’une éventuelle rétrogradation. De tels « avertissements » conduisent souvent à un changement de politique, histoire d’éviter la sanction financière des « marchés ». Tels des potaches nerveux, les gouvernements guettent les changements d’humeur des agences...Très sourcilleuses en matière de transparence lorsqu’il s’agit des notés, les agences de notation restent elles-mêmes bien mystérieuses. Leur pouvoir exorbitant et leurs abus appellent à un contrôle plus strict de leurs pratiques ou du moins à l’adoption d’un code de déontologie. De telles initiatives sont à l’étude, mais on peut douter de leurs succès. Les agences ne peuvent en effet être contrôlées que par ces mêmes gouvernements qu’elles tiennent sous haute surveillance."]
-Mais,qui contrôlera les agences notatrices?...-
______L'arbitraire des agences de notation
__Les agences de notation ont accentué la crise financière _
______L'Europe veut mieux contrôler les agences de notation
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-On assiste à "Une situation qui va (de toute façon) obliger la zone euro à trouver une solution en interne. Or, pas plus qu'au niveau de l'Union dans son ensemble, ce cas de figure n'est prévu par les traités qui encadrent l'Union économique et monétaire... Il va donc falloir inventer des modalités nouvelles : qui va payer pour prêter ? Combien ? Que va-t-on exiger des Etats aidés en contrepartie, qui va gérer de factoles finances publiques de l'Etat défaillant et comment ? De plus, pour la suite, le fait d'avoir aidé un Etat crée un précédent qui va obliger à mettre en place une surveillance macroéconomique beaucoup plus stricte de tous les Etats de la zone, puisqu'à l'avenir, toutes les dérives des uns seront assumées par les autres – contrairement à ce qui est prévu actuellement dans les traités... Bref, comme toujours, c'est face à une crise imprévue que l'intégration européenne va faire des progrès aussi considérables qu'inattendus, puisque le sauvetage financier entraînera, selon toute probabilité, l'affirmation d'une solidarité budgétaire entre Etats membres de la zone..." (Roubini)
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-De financière, la crise devient celle des Etats | Mediapart:
"En quelques jours, l'euphorie a fait place à la fièvre sur les marchés. Ce n'est pas la panique comme en septembre 2008, après la chute de Lehman Brothers aux Etats-Unis, mais c'est une tension croissante. Actions, matières premières, monnaies et – ce qui est nouveau – bons du Trésor et obligations, tout est pris dans la tourmente. En trois jours, le Cac 40 a perdu près de 6% pour redescendre en dessous de 3.600 points. Le Dow Jones a perdu plus de 4% et est repassé symboliquement sous la barre des 10.000 points. Le Nikkei a suivi, perdant en une seule séance près de 3%, emmenant dans son sillage toutes les places asiatiques.
Mais c'est sur les marchés obligataires que la tension est la plus forte. Brusquement, tout ce qui ressemble à une dette devient tabou. Et c'est sur l'Union européenne que se concentre pour l'instant toutes les peurs. Grèce, Portugal, Espagne, Irlande, les PIGS comme les ont surnommés avec mépris et supériorité les marchés anglo-saxons, sont les premiers visés. Parce qu'ils sont les plus endettés, parce que leur économie est la plus fragile. Mais c'est toute l'Union européenne qui est touchée. L'euro se retrouve emporté dans la tourmente, tombant à 1,37 dollar, son plus bas niveau depuis neuf mois.
Pourquoi ce nouvel accès de fièvre ? Tout est parti d'une émission ratée par le Portugal. Au moment où la Grèce était en train de présenter son plan de rigueur à Bruxelles et d'obtenir le soutien européen, le Portugal essayait de lever 500 millions d'euros sur les marchés pour se financer à court terme. En temps normal, cette émission d'un très faible montant n'aurait jamais dû rencontrer de difficultés. Pourtant, le Portugal a été contraint de ramener son émission à 300 millions d'euros, faute de prêteurs.
Les marchés, qui affichent une très grande nervosité sur l'endettement des pays depuis la dégradation affectant la Grèce en décembre, ont pris peur: si le Portugal n'arrivait pas à lever si peu d'argent aujourd'hui, qu'en serait-il s'il devait faire face à des échéances plus importantes? Pourrait-il trouver des créanciers? N'y avait-il pas un risque mal estimé pour lui comme pour d'autres? Le problème se pose notamment pour la Grèce qui doit lever plus de 20 milliards d'euros pour se refinancer entre avril et mai.
Dès lors, une quasi-panique s'est emparée des marchés obligataires. Les analystes ont commencé à conseiller de se tenir à l'écart de certaines émissions européennes. Les investisseurs ont exigé des primes de risque de plus en plus élevées pour les pays jugés les moins sûrs. Les emprunts grecs se négocient à 6,76%, alors que les émissions allemandes, qui servent de référence sur les marchés, sont à 3,66%. Les taux d'emprunt du Portugal et de l'Espagne se sont aussi tendus. Dans le même temps, les CDS (credit default swaps), ces assurances censées protéger les prêteurs contre les risques de défaillance, explosent. Vendredi matin, les primes pour la Grèce atteignaient le niveau historique de 426 points. Ce qui signifie que pour 10 millions d'euros empruntés, la prime d'assurance à payer est de 426.000 euros. Le CDS pour le Portugal a augmenté de 32 points à 226 points, celui de l'Espagne dépasse les 150 points.
Pour les gouvernements, c'est un très mauvais signe. Car cette envolée des primes de risque signifie qu'il leur faudra offrir des taux de plus en plus élevés pour convaincre les investisseurs de leur prêter, ce qui va les amener à consacrer de plus en plus d'argent aux intérêts et au remboursement de leur dette, au risque de pénaliser la croissance future..."
>-Zone euro : l'heure de vérité...
-L' ALERTE de ROUBINI à DAVOS:
"L'euro est en baisse, les taux d'intérêt flambent sur les titres de la dette grecque, portugaise ou espagnole, les Bourses plongent... La tourmente qui a commencé à balayer la zone euro fin 2009, à cause des révélations sur l'ampleur réelle des déficits publics grecs, se prolonge et s'aggrave. Elle comporte certes une forte dimension spéculative et les craintes que traduisent les réactions des acteurs de la finance sont excessives (comme toujours) par rapport à la réalité des déséquilibres budgétaires de la zone. Sans parler du rôle des pompiers pyromanes des agences de notation qui n'avaient rien vu venir sur les subprime mais qui, cette fois, attisent consciencieusement l'incendie... Il n'empêche, ces prophéties sont aussi autoréalisatrices : en poussant vers les sommets les taux d'intérêt auxquels les Etats du sud de l'Europe peuvent emprunter, la spéculation aggrave réellement, et rapidement, leur situation.
Plusieurs Etats européens se sont déjà retrouvés en quasi-faillite ces derniers temps, du fait des tensions suscitées par la crise économique et financière : la Hongrie, les pays baltes ou encore la Roumanie. Au sein de l'Union, il n'existe cependant aucune procédure ni aucun budget pour que la solidarité des différents Etats membres s'exerce face à ce risque. Pas plus aujourd'hui, avec le Traité de Lisbonne, qu'avant. L'Union a quand même réussi à trouver quelques bouts de ficelle pour leur venir en aide mais, pour l'essentiel, ces Etats ont dû se tourner vers le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir les prêts qui leur permettent de faire face aux échéances de leur dette. Comme s'il s'agissait d'un pays en voie de développement et non d'un Etat membre du bloc économique, de loin, le plus riche de la planète... Moyennant quoi le FMI exige d'eux, en contrepartie de son aide, des mesures de redressement sévères...
Avec la Grèce, voire l'Espagne et le Portugal demain, on entre évidemment dans une toute autre catégorie : ils appartiennent à la zone euro. Et si ils font défaut, c'est la crédibilité de l'euro, et donc de toutes les dettes publiques émises en euros, qui sera atteinte. Avec pour corollaire une hausse sensible des taux d'intérêt pour l'ensemble des Etats de la zone... Une situation qui va de toute façon obliger la zone euro à trouver une solution en interne. Or, pas plus qu'au niveau de l'Union dans son ensemble, ce cas de figure n'est prévu par les traités qui encadrent l'Union économique et monétaire... Il va donc falloir inventer des modalités nouvelles : qui va payer pour prêter ? Combien ? Que va-t-on exiger des Etats aidés en contrepartie, qui va gérer de factoles finances publiques de l'Etat défaillant et comment ? De plus, pour la suite, le fait d'avoir aidé un Etat crée un précédent qui va obliger à mettre en place une surveillance macroéconomique beaucoup plus stricte de tous les Etats de la zone, puisqu'à l'avenir, toutes les dérives des uns seront assumées par les autres – contrairement à ce qui est prévu actuellement dans les traités... Bref, comme toujours, c'est face à une crise imprévue que l'intégration européenne va faire des progrès aussi considérables qu'inattendus, puisque le sauvetage financier entraînera, selon toute probabilité, l'affirmation d'une solidarité budgétaire entre Etats membres de la zone..."
-La crise de l'euro : crise européenne
-L'euro cède encore du terrain face au dollar
-L'euro est-il un boulet économique ?
- la BCE prévoit un scénario de rupture avec l'euro
-Blog de Paul Jorion : Europe:compte à rebours
-Roubini prévoit une dégradation de l'économie après l'été
-Zone euro: le grand retour des vigiles obligataires | Mediapart
-La Grèce peut-elle échapper à une purge façon FMI ? | Mediapart
-L'Espagne est-elle encore crédible ? - AgoraVox
-Les gouvernants n'ont rien appris de la crise
-Le déficit démocratique
-Un modèle original : le fédéralisme à l'envers
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-Espagne en difficulté
-Crise: tempête en vue ?-Grèce
-Irlande: oui à Lisbonne?
-L'EURO en péril ?
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