mercredi 20 avril 2011

Que veut le pouvoir syrien?

Garder le pouvoir...

Révoltes en Syrie

__Malgré la levée de l'état d'urgence, la contestation redouble d'intensité en Syrie, au fur et à mesure des semaines, la répression brutale renforçant la contestation.
Pourquoi la Syrie n'a-t-elle pas (encore...) bougé?,
se demandait-on en février, après les événements de Tunisie et d'Egypte.
Or, elle a bougé, de plus en plus. Il n'y a pas de ville importante qui ne soit touchée par une contestation qui ne craint plus la peur et brise des années de silence frustré
. Les changements économiques des dernières années semblent avoir été les catalyseurs de l'expression d'une colère présente depuis longtemps.
_"L'agitation a débuté à la mi-mars à Deraa, une ville de l'extrême sud du pays, proche de la frontière jordanienne. Ces troubles sont sans aucun précédent pour le régime baassiste au pouvoir à Damas, depuis le soulèvement islamiste de Hama, au nord de Homs, qui avait été écrasé en 1982 par Hafez al Assad, le père de Bachar, au prix de quelque 30.000 morts"
__"Bénéfique pour quelques uns, l'ouverture économique s'est traduite pour la majorité par un chômage accru, une paupérisation généralisée, des déplacements de population, le développement de la criminalité, un désir d'émigration croissant.Depuis l'arrivée de Bachar Al Assad au pouvoir, la corruption, qui pèse en premier lieu sur la masse de la population, soumise aux extorsions quotidiennes des fonctionnaires et des policiers, a cru de façon exponentielle. Ce qui était un travers de l'administration civile et militaire et du monde des affaires sous Hafez Al Assad est devenu, sous son héritier, un véritable système. Sa structure pyramidale interdit qu'il soit porté remède à ce phénomène sans s'attaquer aux membres de la famille présidentielle qui en sont les organisateurs et les premiers bénéficiaires."
___________On n'attendait pas une telle détermination dans la contestation
du régime de Bachar Al Assad et une telle violence répressive de la part d'un régime aux abois, qui semble vouloir chercher des boucs émissaires et entretenir un climat de guerre civile, dans un pays très divisé en une multitude de communautés ethniques et confessionnelles, d'autant plus menacé qu'il monte chaque fois d'un cran dans la violence d'Etat.
La répression donne un second souffle à la contestation
.
Le chaos menace. Il semble être l'objectif d'un pouvoir affaibli, qui ne pourra qu'en profiter.
Difficile de faire le point: les médias sont contrôlés, les journalistes éloignés. Il semble que l'opposition, interdite de fait, ne soit pas structurée autour de leaders ou de projets communs. Si Bachar tombe, quel leader incontesté prendrait le pouvoir?
C'est cette incertitude et cette crainte qui semblent expliquer pourquoi la communauté internationale n'agit pas et ne veut ou ne peut intervenir. Par rapport à la Tunisie et l'Egypte, une certaine indifférence internationale, ne manque pas d'étonner. La France se contente de "condamner les violences"...
De par sa situation géopolitique, la Syrie apparaît comme un élément de stabilité, du fait de la proximité d'Israël, soutenu par la puissance américaine, et du pôle iranien. La crainte de chambouler le Proche-Orient, en restant en retrait, est sans doute un des éléments qui permet de comprendre le silence relatif mais assourdissant de la plupart des grandes puissances et des pays voisins. Ne pas mettre de l'huile sur le feu...
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