Soulèvement étudiant sans précédent
_Depuis le départ de Mme Bachelet, qui a procédé à quelques réformes souvent non abouties, sans pouvoir remettre en cause l'essentiel de l'héritage ultralibéral de Pinochet, aucun tournant majeur ne s'est produit, au contraire.
L' entrepreneur multimillionnaire à la tête du Chili , qui a fait fortune sous la dictature, a contribué à accentuer l'emprise du privé sur l'Etat.
"L’injustice du système est peut-être apparue sous un jour plus cru avec l’arrivée au pouvoir de M. Piñera, lequel s’est vite donné pour mission de renforcer – encore – les logiques de marché au sein du système éducatif. "
Les tensions sociales ont augmenté, surtout depuis la calamiteuse gestion du terrible tremblement de terre, qui a touché surtout les plus pauvres, et les nouvelles générations ne craignent plus de manifester leur indignation, les étudiants ouvrant la voie, dans un mouvement qu'on appelait déjà en 2006 "la révolte des pingouins".
Ils disent basta!
___________________Depuis juin, ils réclament, aujourd'hui avec véhémence, une réforme du système éducatif , un des plus inégalitaires au monde , qui fonctionne selon les lois du libéralisme le plus débridé.
"La nation chilienne s'inscrit à la deuxième place du classement des pays où l'enseignement universitaire est le plus couteux pour les étudiants, juste derrière les Etats-Unis. L'accès aux études supérieures de qualité reste donc encore réservé aux enfants de milieux aisés, ou implique que les étudiants s’endettent très fortement. « Plus de la moitié des étudiants suivent un cursus dans une université privée, dont les prix varient de 500 à 1800 dollars par mois "
_Ils se battent pour une éducation publique et gratuite , contre un système qui fait la part belle à la privatisation, où l'université publique coûte aussi chère que l'université privée: "les frais de scolarité au Chili sont les plus élevés au monde si l'on prend en compte le coût de la vie. D'autre part, les études au Chili durent longtemps. A l'université, on obtient son premier diplôme qu'au bout de 5 années d'études. Cela veut dire que les frais de scolarité sont très élevés dans le public et cela montre les limites de notre système actuel."
Depuis quelques semaines, on assiste à des manifestations de grande ampleur, la grève devient nationale.
"C'est la crise d'un modèle qui, dans l'éducation, a généré de nombreuses inégalités, et dans le domaine social se traduit par une faible protection des travailleurs", analyse le sociologue Manuel Antonio Garreton. "A travers ces mobilisations, la société chilienne cherche une façon de passer d'un modèle social pinochétiste (référence à Augusto Pinochet au pouvoir de 1973 à 1990) à un modèle réellement démocratique que nous n'avons pas encore", estime l'analyste de l'Université catholique. L'éducation en est un point central. Elle constitue un poste d'endettement majeur de dizaines de milliers de foyers chiliens en quête d'un enseignement de qualité que ne peut garantir le secteur public, parent pauvre du système, dont l'Etat s'est en partie désengagé sous la dictature de Pinochet."
Depuis des semaines, les manifestations s'étoffent et se renforcent. Du jamais vu depuis la fin de la dictature.
_Une situation déjà ancienne, explosive, qui secoue le Chili et s'étend aux couches sociales mises à mal par un système fortement inégalitaire, malgré une croissance économique certaine, mais qui ne profite qu'à une petite minorité.
Et le pillage des ressources continue...
_Les Chiliens veulent en finir avec l’ère Pinochet.
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-Les étudiants chiliens relèvent le défi
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_______Article paru dans Agoravox
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