Un mastodonte qui inquiète
____Entre dépendance et méfiance
«Notre objectif stratégique est clair: nous aspirons à devenir le leader mondial de l’énergie. » (Alexandre Medvedev, vice-président du comité directeur de Gazprom, juin 2007.)
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Gazprom est parti à la conquête du monde. Le géant industriel russe dispose des plus importantes réserves de gaz de la planète et jouit d'un pouvoir considérable. Il édite des journaux, possède ses hôpitaux, ses avions, et a même édifié des villes où la plupart des habitants sont à son service. Avec ses 400 000 salariés, il représente 8% du PIB du pays. _Une sorte d' Etat dans l'Etat_
Cette enquête relate l'histoire et le fonctionnement de cet empire, et montre comment ce dernier est une pièce maîtresse entre les mains de Vladimir Poutine dans sa stratégie de reconquête de l'influence russe au niveau mondial. Est-ce pour autant une pièce gagnante ? Les affaires de corruption et l'épuisement prévisible des ressources ne vont-ils pas fragiliser l'édifice ? [_Lire ici_]
Le gaz n'a pas d'odeur: "Alimenté - comme pour les autres sources d'énergie - par des besoins croissants, le commerce international du gaz est grevé par un mode de transport, le gazoduc, qui nécessite des investissements coûteux et de long terme. Difficile, dans ces conditions, de diversifier ses sources d'approvisionnement, comme cherche à le faire l'Europe, soucieuse de moins dépendre du géant russe Gazprom."
__L'enquête ICI_
_Gazprom représente une sorte d'empire :
"Gazprom - 400 000 salariés, 8% du PIB russe - est devenu l'instrument privilégié du pouvoir vertical de Vladimir Poutine. Les auteurs ne se contentent pas de relier entre eux des faits en se plaçant toujours dans une perspective historique. Ils en identifient précisément les acteurs, mettent des noms, suivent les itinéraires personnels. Dmitri Medvedev, adoubé par Poutine pour lui succéder à la présidence le 2 mars est aussi un dirigeant de Gazprom, installé par le même Poutine lorsque ce dernier avait repris en mains une entreprise auparavant dominée par les oligarques de l'époque Eltsine. Si, au grand dam des Occidentaux, Poutine est parvenu à empêcher qu'une entreprise aussi stratégique ne tombe aux mains d'intérêts privés, les auteurs montrent aussi comment les intérêts collectifs sont bien mal pris en compte par les gérants de la rente gazière, qui donne par ailleurs lieu à d'invraisemblables gaspillages. Or demain, il faudra que l'Etat limite ses appétits s'il veut répondre à des besoins colossaux d'investissement, les principaux gisements exploités étant proches de l'épuisement. Comme la Russie, Gazprom est un géant aux pieds d'argile."
Gazprom à la conquête de la planète Premier goupe mondial et étendant ses intérêts dans tous les azimuts, "(Pour mémoire) Gazprom a fourni à l’Europe occidentale 25 % de ses approvisionnements en gaz naturel en 2005. Les États baltes et la Finlande sont dépendants à 100%, l’Autriche à 55%, l’Allemagne à 37%, la France à 21%. Le gaz en direction de l’Union européenne est transporté essentiellement via l’Ukraine (80%) et la Biélorussie (10%). Après la résolution des crises Ukrainiennes et BiéloRusse en 2006 (pays essentiels pour le transit), l’Ukraine va dès 2009 acheter le gaz au prix Européen et Gapzrom a acquis en BiéloRussie 50% de la principale société Biélorusse Beltransgaz. Cette Gazpromisation générale préoccupe l’Europe mais pour GAZPROM il ne s’agit que "d’interdépendance". Pour preuve la nouvelle relation entre Gazprom et GDF : Gazprom livrera jusqu’en 2030 12 milliards de mètres cubes de gaz par an à GDF qui, en échange, rétrocède à Gazprom 1,5 milliard de m3 pour alimenter la filiale de distribution de Gazprom en France. "
Un appétit qui pose problème, Gazprom se dit même prêt à produire de l'électricité en France
"Gazprom inquiète car c’est une entreprise géante qui s’adosse au pouvoir politique russe. De ce fait, elle est un élément fort de la diplomatie mise en œuvre par le Kremlin. Mais la lecture géopolitique s’arrête là. D’autres logiques, plus économiques et industrielles, président au déploiement international de l’entreprise gazière russe. Celle-ci, comme toute entreprise normalement constituée, cherche à faire des bénéfices et des placements rentables pour assurer sa pérennité...."
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