jeudi 3 mai 2012

Elections américaines en vue

Notes sur une échéance qui se prépare


Un goût d'inachevé
___A l'occasion des élections américaines de 2008, on se demandait déjà si le système électoral de ce pays n'était pas un jeu de dupes, étant donné les codes en vigueur et la place prépondérante que prend l'argent.
John R.Mac Arthur, bon connaisseur de la vie politique américaine, n'hésite pas à parler de mirage. D'autres évoquent un affligeant cirque électoral.
__La vacuité du débat politique est patente et les dérives contre les droits des femmes inquiètent.
Les quelques mois qui préparent l'échéance ne semblent pas déroger aux vieilles pratiques.
La surenchère des dollars ne cesse pas.
Les financiers sont à la manoeuvre.
__" Un journaliste américain qui avait mené une enquête sur la seconde victoire de Bush sur Al Gore en 2000 parla de la démocratie des États-Unis comme de « la meilleure démocratie que l’argent peut acheter ». Une théorie effectivement confirmée par la campagne présidentielle de 2008 dont les dépenses pourtant record seront probablement largement dépassées par celle de 2012, qui se conclura le 6 novembre. Une campagne qui s’annonce comme la plus coûteuse de toute l’histoire, une véritable affaire de milliardaires.
Aux États-Unis, les financements publics sont soumis à des contrôles très sévères, contrairement à ceux provenant de la sphère privée. Une sentence émanant de la Cour suprême a autorisé les entreprises, les individus et les syndicats à soutenir un candidat moyennant le respect de quelques clauses, fort peu contraignantes au demeurant. Cette même Cour a fixé le plafond des dons versés directement aux candidats à 2.500 $, mais cette contrainte peut être facilement contournée par des contributions qui seraient versées aux comités d’action politique, ces fameuses Super PAC (acronyme de political action committee) qui ne sont soumises à aucune obligation de transparence. Les financiers et les multinationales voient donc se dérouler sous leurs pieds un tapis rouge et pourront à loisir financer et conditionner les deux candidats, Obama et Romney."
__ "Ces super PAC représentent "les plus dangereux vecteurs de corruption dans la politique américaine aujourd'hui. Ce sont des monstruosités", et les juges de la Cour suprême ont fait "beaucoup de mal à notre démocratie", écrit dans un rapport récent Democracy 21, un groupe qui milite pour la réforme des financements."
Le vrai pouvoir n'est pas à l'avant-scène.
J.R.Mac Arthur
__Malgré ses chances, Obama, affaibli, pratiquant souvent le grand écart dans un contexte difficile, présente un bilan contrasté, dans une Amérique dont le déclin semble programmé, malgré une relance en trompe-l'oeil.
"La parenthèse électorale américaine va se refermer et la nouvelle administration se retrouver confrontée à son non moins gigantesque déficit budgétaire, en dépit des mesures prises par la Fed pour limiter son poids en pesant sur son taux. La croissance qui est enregistrée aux États-Unis est trop ténue et fragile pour réduire sans douleur le déficit et le statut du dollar qui permet de le financer à peu de frais s’effrite lentement mais sûrement."
__ La candidature de Mitt Romney, mormon discret , mais au passé qui interroge (pas seulement pour son compte suisse et sa tendresse pour le lobby des armes) , laisse mal augurer des débats qui vont s'engager, avec l'influence de la religion dans la campagne, pour escamoter les débats de fond sur l'avenir du pays.
Un bon show ne fait pas une démocratie.

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