mercredi 12 septembre 2012

Hollande: comme Schröder?

 Tournant?

_____On attendait Roosevelt, on pourrait avoir Schröder.

Ce matin sur France-Culture, Nicolas Baverez, avec son sens habituel de la nuance de décliniste-provocateur de droite, proposait comiquement pour notre néo-Président deux voies, sinon rien : soit Schröder soit Papandréou... 
_ Plus sérieusement, alors que le mot rigueur n'est officiellement plus tabou, les  accents furent plutôt churchilliens (du sang et des larmes...) et le ton plus notarial et technique que politique: il fut beaucoup question d'agenda.
 « Je dois fixer le cap et le rythme. Le cap, c’est le redressement de la France. (Le rythme, c’est) l’agenda du redressement de deux ans », a expliqué d’emblée le chef de l’État, parlant de deux « batailles » : contre le chômage et contre la dette. La rhétorique rappelle l’Agenda 2010 lancé en 2003 par l’ancien chancelier allemand, le social-démocrate Gerhard Schröder, qui avait imposé de brutales et profondes réformes à Allemagne. François Hollande a, lui, voulu ancrer à gauche cet «agenda» et a pour cela confirmé la taxe, hautement symbolique, à 75 % pour les plus hauts revenus. « Sans exception », a dit dimanche François Hollande. Mais avec quelques aménagements tout de même...."
Heureusement le mot gauche apparaît encore dans ses propos...
Les aménagements divers risquent tout de même de dénaturer le projet initial et les engagements électoraux.On peut le craindre, après seulement cent et quelques jours, qui devait être décisifs, disait-on
Bref, il n'a pas suscité l'enthousiasme, ce qui n'est pas bon signe.
Il a beaucoup parlé des effets, mais pas des causes, internes et externes, circonstancielles et structurelles.
Un  voile est-il tombé?
Le seul remède est-il seulement la règle de plomb du TSCG?
L' austérité, qui est une impasse et qui aggrave le mal,  serait-elle notre seul avenir? La potion peut parfois être mortelle, quand nulle croissance ne se pointe à l'horizon.
Bercy,  le nez dans les cahiers de compte,  aura-t-il le dernier mot?
_______Cet automne, la bataille va être rude au sein même de la nouvelle majorité
"Ce traité « sur la stabilité, la coordination et la gouvernance » (TSCG), déjà ratifié par onze pays, qui renforce la discipline et introduit une règle d’équilibre budgétaire, la fameuse règle d'or : pas plus de 0,5 % de déficit « à moyen terme ». Un traité controversé, puisque les écologistes et une partie du PS menacent de ne pas le ratifier, tandis que le Front de gauche votera non et réclame un référendum. De son côté, Jean-Marc Ayrault met la pression sur sa majorité pour qu’elle l'adopte. "
 Piketty, l'initiateur du projet de refonte de l'impôt au PS,  juge la copie insuffisante et exprime sa déception. Des économistes de gauche disent leur inquiètude.
Ne plus inquièter les marchés (sans remettre en question leur dictature), est-ce un objectif politique suffisant?

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