Biodiversité malmenée
____________________Depuis le début du néolithique et de l'agriculture, les graines, issues d'espèces sauvages, extrêmement variées, représentent le premier maillon de la chaîne alimentaire.
Les agriculteurs ont pratiqué depuis longtemps une sélection empirique des variétés jugées les plus rentables. « Il a fallu 3,5 milliards d’années d’interactions du vivant pour engendrer la diversité génétique,
rappelle l’écologiste Marie-Christine Blandin. Puis les sociétés
paysannes ont identifié, sélectionné, transporté, échangé durant
quelques dizaines de milliers d’années. Ce bien commun naturel et
culturel ne saurait être confisqué : il est patrimoine de l’humanité. Le
“découvreur” d’une variété ne saurait se l’accaparer ! »
Depuis la maîtrise génétique de la reproduction, le développement des groupes mutinationaux de l'agroalimentaire et du formidable marché qu'il représente, la privatisation des semences se poursuit, vers toujours plus d'homogénéité au détriment de la diversité. Déjà 5 multinationales contrôlent 75 % de la semence potagère sur la planète.
. Contrôler les semences, c'est contrôler la production agricole...
_Un pas de plus vers la privatisation du vivant... et une diversité en recul accéléré. "Il
s'est produit une "extraordinaire érosion de la diversité des plantes
cultivées au point qu’aujourd’hui quelques variétés de blés, très
proches génétiquement les unes des autres, couvrent 80% de l’assolement
annuel en blé , et que 80% des légumes cultivés il y a cinquante ans
ont disparu." (RSP)
Bientôt les semences paysannes seront-elles illégales ?
"La loi du 8 décembre 2011
relative au « Certificat d’Obtention Végétale » (COV), proposée par un
sénateur UMP, soutenue par le gouvernement de Nicolas Sarkozy et votée
par la majorité UMP, a gravé dans le marbre l’interdiction de semer le
grain récolté et l’obligation, dans cette hypothèse, de payer des
royalties aux semenciers-sélectionneurs dès l’usage en deuxième
génération des semences vendues sur le marché."
Heureusement, contre l'offensive des grands semenciers, certains agriculteurs luttent localement pour préserver la diversité, surtout pour les espèces de blé pour la boulangerie, comme l'association Graines de Noé .
Seules les solutions locales préserveront l'avenir, contre les intérêts des puissants lobbies.
Repenser l'agriculture reste toujours d'actualité.
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